Le Forum Indépendant de la Hifi et des Audiophiles

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Mon AES est un Bibacord, c’est le choix qu’avait fait Vincent Brient pour ses liaisons entre reclockeurs et dacs, en devenant distributeur du modèle en France d’ailleurs.
Meilleur… un peu mais dans le domaine le peu est parfois la chose dont on a du mal à se passer (pour une différence de prix le plus souvent débile bien entendu)… il faudrait essayer et comparer, d’un système à l’autre, dac à l’autre, pas sûr qu’on y retrouve toujours un écart de taille équivalente. Je dirais simplement que c’est le cable avec lequel je ne me suis plus jamais posé de question sur le fait que j’écoute du son ou de la musique, avec ce petit plus de cohérence temporelle qui concilie un poil mieux résolution, variété tonale et fluidité. Dommage néanmoins que l’on ne passe pas tous les signaux en aes (mais le dsd n’a aucun intérêt cela dit avec de la correction numérique qui n’agit qu’en pcm), et je n’ai pas croisé de liaison usb offrant autant de cohérence (mais l’usb est à l’audio ce que le shampoing est au pelage canin), d’où ma préférence quand c’est possible à la lecture réseau intégrée au dac malgré tout, la liaison courte i2s interne étant meilleure que toutes les autres.
même sur un vieux MacBook, cela le fait !

[Image: Capture-d-cran-2021-06-17-15-04-03.png]

ps : entre temps Roon me signale que j'ai d'autres versions avec Barenboim.. dans les commentaires repris par Roon, ils expliquent que le belge Chris Maene (10' de chez moi) lui a fabriqué aussi un piano sur mesure

https://www.maene.be/en/pianos/details/d...bony-1336/
Au delà du Wifi, de la correction, de Roon, de la Hifi, j'insiste lourdement. Prenez vraiment le temps d'écouter

https://www.college-de-france.fr/site/ka...-15h00.htm

Ces sont les ressorts intimes de la musique, des liens au delà du temps et de l'espace entre compositeur et auditeur, de Monteverdi à Witney Houston ou Polnareff, ou Queen.

Ecouter les feuilles mortes sur un concerto de Mozart, c'est tellement surprenant, mais c'est tellement "ça"...

Je pense vraiment qu'on n'écoute plus la musique de la même façon quand on a "appris" ce qu'il y a dans cette conférence.

Non, pda0, il n'y a pas besoin d'avoir fait le conservatoire, il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances musicales gigantesques. Mais savoir qu'il existe des liens à travers les siècles entre les compositeurs et nous, les repérer petit à petit au fil des écoutes, sur un autoradio ou en concert, c'est cela qui conduit à l'orgasme musical.

Amitiés
(06-17-2021, 03:06 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Supputations d'audiophile, oui et non.

L'apport des Switchs "audiophiles" est indéniable (cf l'un de mes posts plus haut quand Joël m'a amené un EQvox).
Le Wifi va bien plus loin!! en supprimant simplement tout ce qui peut arriver par les câbles ethernet.

AES: robuste, fiable, en place depuis des dizaines d'années, utilisé systématiquement en studio, reclocking éventuel dans le DAC connu depuis des années. A comparer à RAAT, protocole audio avec horloge sur réseau,  dont personne ne sait rien, y compris les fabricants qui implémentent le lecteur Roon en boîte noire dans leurs appareils, qui peut être mis à jour sans aucun contrôle ni connaissance des modifications.

Mais je comprends aussi ton point de vue: if it is not broken, do not repair it  Wink

Amitiés

Je ne crois pas que Raat soit un protocole audio avec horloge sur réseau. Il me semble que c’est juste un UpNP propriétaire dont on se demande bien pourquoi on en aurait besoin d’ailleurs, mais bon, il y a aussi Diretta, HQPlayer, Devialet Air, et sûrement d’autres qui font pareil mais différemment Smile
Sans doute un besoin de se différencier…

Je n’ai pas choisi Roon pour RAAT, mais pour son interface ergonomique, son moteur de convolution (même si je ne l’utilise plus), la possibilité de streaming Qobuz et Tidal et la gestion unifiée dans la maison sur tous les systèmes audio qui est ultra simple et conviviale pour toute la famille. 

Et j’espère que Bruno Putzeys savait ce qu’il faisait en choisissant de n’avoir que Roon comme protocole réseau, de même qu’en ne mettant pas de sortie asymétrique sur le Tambaqui…

En tous cas, je ne me plains pas du résultat actuel, même si on doit sûrement pouvoir faire bien mieux.
(06-17-2021, 03:22 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Au delà du Wifi, de la correction, de Roon, de la Hifi, j'insiste lourdement. Prenez vraiment le temps d'écouter

https://www.college-de-france.fr/site/ka...-15h00.htm

Bonjour et merci pour cette conférence qui loin des "prout-prout" habituels m'a maintenu en haleine!

Cordialement
Un ignare
(06-17-2021, 03:22 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Au delà du Wifi, de la correction, de Roon, de la Hifi, j'insiste lourdement. Prenez vraiment le temps d'écouter

https://www.college-de-france.fr/site/ka...-15h00.htm

Ces sont les ressorts intimes de la musique, des liens au delà du temps et de l'espace entre compositeur et auditeur, de Monteverdi à Witney Houston ou Polnareff, ou Queen.

Ecouter les feuilles mortes sur un concerto de Mozart, c'est tellement surprenant, mais c'est tellement "ça"...

Je pense vraiment qu'on n'écoute plus la musique de la même façon quand on a "appris" ce qu'il y a dans cette conférence.

Non, pda0, il n'y a pas besoin d'avoir fait le conservatoire, il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances musicales gigantesques. Mais savoir qu'il existe des liens à travers les siècles entre les compositeurs et nous, les repérer petit à petit au fil des écoutes, sur un autoradio ou en concert, c'est cela qui conduit à l'orgasme musical.

Amitiés

merci Thierry c'est passionnant et parait si vrai, ou vraisemblable.
Merci Thierry pour le lien, ce gars est brillant et j'ai vraiment eu l'impression d'apprendre des trucs !
Papytechnofil, Bachman, Fidermaus, merci, merci, merci, d'avoir pris une heure pour écouter cette "conférence".

Même s'il n'y avait eu qu'une seule personne à l'écouter, ce fil de discussion aura été utile à quelque chose.

Au delà et en dehors du dézinguage en règle de l'atonalisme, je pense que tout le reste, tous ceux qui aiment la musique, de quelque style que ce soit (baroque, classique, romantique, rock, pop, jazz, blues...), le savaient sans en être conscient, et c'est cela que je trouve le plus fabuleux. Réécoutez des bouts de cette conférence dans quelque temps, et vous verrez qu'on se dit "ben oui".

Quand dans cette conférence, on écoute l'impromptu de Schubert et son passage en une note de la plus grande noirceur à une douce lumière apaisée, je crois qu'il n'est besoin d'aucune connaissance musicale particulière pour ressentir quelque chose. Percevoir le génie de ce passage en termes musicaux est un +, un peu comme le making of en même temps que l'oeuvre, mais ce n'est pas indispensable.

Mozart l'a écrit en son temps, 1782.
Il manque encore deux concertos à ma souscription. Ils tiennent juste le milieu entre trop difficile et trop facile; ils sont très brillants, agréables à l'oreille, naturels, sans tomber dans la platitude; seuls les connaisseurs y trouveront satisfaction, mais de telle sorte que les non connaisseurs puissent en être contents sans savoir pourquoi.

Je ne remercierai jamais assez Mélaudiophile de m'avoir fourni quelques clés pour entrer dans l'univers du Blues il y a une dizaine d'années. Je n'en avais jamais vraiment écouté. Parfois il faut peu de choses pour être initié. A présent, les albums  Original American Folk Blues Festival sont régulièrement joués.


Se laisser "balader" par le compositeur (j'ai le même sentiment avec Another one Bites the Dust de Queen où je rêve de savoir jouer de la guitare basse) demande un état mental à des années lumière de l'évaluation d'un système Hifi.

Je conçois très bien que l'immense satisfaction d'avoir réussi à mettre en place et régler un système Hifi très haut de gamme en terme de restitution devienne en soit une source d'émotion, et que son absence stérilise toute possibilité d'émotion.

Mais en toute franchise et honnêteté, c'est bien pauvre par rapport au passage de la noirceur à la lumière en une note de notre ami Schubert.

Amitiés
Merci Thierry, je viens de regarder cette conférence et je suis resté scotché par la qualité de l'intervenant et du contenu vraiment passionnant ! On en redemande !

Amitiés.
(06-17-2021, 02:20 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Hello
...
Non, je n'ai aucune aversion pour les pianos Yamaha!!!! Bien au contraire.

Je n'aime pas trop les magnifiques Bosendorfer, parce qu'à mon âge et manque de travail, la course des touches y est un peu plus courte que celles des Steinway, Fazioli ou Yamaha, et demande un niveau technique que je n'ai plus.

J'ai un Steinway, mais medium et aigus sont trop brillants, et je demande régulièrement à mon accordeur une harmonisation qui diminue au maximum ces traits de caractères inhérents à tous les Steinway. Disons que c'est avant tout le rêve du môme de 10 ans que j'étais que j'ai réalisé en achetant ce Steinway.

Si je pouvais, c'est un piano à cordes parallèles que je m'offrirais. Les cordes croisées on permis des gains d'encombrement, mais le merdier sonore dans le bas medium provoqué par le croisement des cordes est en fait une aberration.

https://www.bozar.be/fr/regardez-lisez-e...rojecteurs


Sur les ressorts de nos émotions...

Je pense qu'il est strictement impossible de juger d'un système HiFi et en même temps écouter la musique et s'en laisser pénétrer.

Juger d'un système Hifi demande une écoute analytique, qui va s'attacher à différents points, les timbres, l'image, la précision, etc.

Ecouter de la musique, c'est être passif en acceptant de se laisser emmener en voyage, tout en "obéissant" au compositeur qui peut tour à tour nous malmener, nous mettre en attente (retour à la tonique après des modulations, inutile d'avoir les connaissances musicales techniques, c'est "naturel"), nous "récompenser" par une marche harmonique (passage dont on peut chanter la suite sans rien connaitre en musique) après un passage "difficile" . Il peut nous forcer à nous perdre comme Schubert dans ses sonates, il peut nous botter le cul de manière répétitive comme souvent Beethoven. Il peut nous suggérer des scènes quasi visuelles, comme Berlioz ou Stravinsky. Il peut nous raconter sa vie, comme Chopin dans l'intégrale de ses Mazurkas. Il peut nous faire danser...

Tout ceci n'est pas du romantisme exacerbé. Cela a été expliqué, théorisé, et utilisé par les compositeurs depuis au moins Bach. Le "jeu" entre le compositeur et l'auditeur, ou plutôt le compositeur qui joue avec l'auditeur.
Ceci est mort depuis l'atonalisme qui a marqué la rupture entre la musique dite "sérieuse" et le public. Le public à l'époque de Bach écoutait du Bach toutes les semaines à l'église. Qui écoute aujourd'hui régulièrement de la musique atonale?

Video à regarder d'urgence par tous les mélomanes!!!
https://www.college-de-france.fr/site/ka...-15h00.htm


Je prétends qu'il est impossible au cerveau humain de se laisser aller à ce jeu et en même temps juger techniquement d'un système Hifi.

Dans le premier lien fourni au dessus, il y a le K595 de Mozart. J'ai exactement les mêmes émotions, avec des variantes suivant les jours, mon humeur, que cela soit sur les HP de mon ordinateur ou sur la chaine Hifi la plus aboutie.

Parce que ce qui est en jeu quand je l'écoute n'a rien à voir avec la Hifi.

C'est un concerto qui démarre comme s'il avait démarré dans la nuit des temps, parce que ses thèmes et développements sont hallucinants de simplicité et d'invention.
Parce que c'est le dernier concerto pour piano de Mozart. Que Mozart l'a joué lors de son dernier concert à Vienne, dans une taverne, au premier étage de la rue de la Porte du Ciel (cela ne s'invente pas).

C'est aussi un concerto que j'ai eu l'audace de jouer avec l'orchestre sans piano sur la chaine Hifi. Audace non pas technique, mais audace d'oser s'approprier une telle oeuvre sans se laisser (trop) submerger par la musique elle-même. Le lâcher prise tout en restant en contrôle physique est un problème majeur pour tous les musiciens.

Les émotions proviennent de la musique elle-même, de son histoire, de ses propres souvenirs et réminiscences, y compris sur un autoradio.
Et c'est incompatible, pour moi, avec une écoute analytique.

Amicalement

PS: je suis aussi "fan" de Queen que de Mozart...

Bonjour Thierry.

Nous ne nous connaissons pas alors en t'adressant à moi, je ne sais pas si tu me crois penser différemment de toi mais sache que je partage au plus haut point ce que tu viens d'écrire sur l'impossibilité absolue de s'émouvoir de la musique tout en faisant une écoute analytique.

Mes oreilles et mon cerveau ne m'ont d'ailleurs jamais laissé le choix. Ayant subi un traumatisme sonore enfant, je vis avec un violent acouphène depuis l'âge de 10 ans.

J'ai rencontré nombre d'ORL dont le dernier en date, réputé comme le "meilleur" (si cela veut dire quelque chose en médecine) à Toulouse, le Dr Descouens, qui m'a expliqué ce que j'entendais, pourquoi et comment, comment mon cerveau s'était adapté, ma façon d'écouter de la musique. Il est lui même passionné de musique, ce qui en fait un ORL différent.

Cet accident jeune a eu plusieurs conséquences:
- Je ne peux pas vivre sans musique. C'est mon dérivatif d'abord, pour m'éviter de devenir fou. Mais c'est aussi ma drogue. Une véritable drogue que mon corps réclame. Ma femme s'est toujours plainte de ne pas me procurer les mêmes sensations. Elle ne sait pas me dresser les poils sur tout le corps avec une telle intensité. Elle a pourtant tout essayé! Big Grin Aucune femme n'y est jamais arrivée...
Si je passe plusieurs jours sans musique, je me sens dépérir. France Musique est mon oxygène. Je la préfère d'ailleurs à Qobuz que je ne pratique que pour acheter des oeuvres découvertes sur France Musique.

- je n'écoute pas comme les copains. J'en suis incapable ! Je ne peux pas juger de la qualité des "silences". Je ne connais pas le silence !!! Cela pourrait être catastrophique mais mon cerveau a appris à reconstituer des silences "musicaux", ceux qui émanent de l'intention musicale du compositeur et de l'interprète.

Mais je n'écoute pas les tout petits détails d'une scène sonore. Je ne cherche pas à retrouver une flatulence de mouche 4 mètres à l'arrière gauche d'un soliste.

Mais surtout, cela me frustre et me fait vraiment chier de perdre mon temps à vouloir critiquer techniquement les prestations sonores d'un système. Je n'en ressens pas le besoin. Devant un système de restitution, la seule chose que j'attends, c'est que l'oeuvre vienne me chercher, que l'interprète me prenne par la main, que la direction me surprenne... Quand cela le fait, cela le fait.
Il faut que la musique vienne me chercher. Il ne faut pas qu'elle soit entravée.

Pourquoi cela va être possible en voiture ou avec une Tivoli et pas devant un système coutant une blinde mais construit pour être spectaculaire? 
Bon, n'exagérons rien, sur une Tivoli, certaines intentions du compositeur pourront passer à la trappe, certains instruments pouvant disparaitre... Mais selon les exigences de l'oeuvre, cela le fait.

Du coup, je ne passe pas au scanner de la technique les systèmes devant lesquels je me retrouve. Sinon, je serais condamné à me faire chier! Très peu pour moi. La vie est trop courte.

La seule considération "technique" qui me traverse l'esprit mais sans en avoir forcément conscience sur le moment est la crédibilité.
Je ne vais donc apprécier techniquement les systèmes, les matériels, les architectures, les tweaks en tous genres que par leur capacité à rendre le système plus crédible (ou pas...).

Du coup, je me sens bien incapable de faire des comptes-rendus de mes écoutes comme certains membres du forum. Je n'ai pas grand chose à apporter aux copains en faisant cela.

Du coup, puis-je aider les copains? Il faudrait leur demander.

Il semblerait que oui. Car ne pas vouloir se retrouver à saucissonner la musique en critères techniques n'empêche pas de pouvoir apprécier l'impact d'un placement des enceintes, un agencement de pièce, la lutte contre les courants de fuite, la capacité de nuisance de câbles X ou Y, l'incapacité de matériels à être crédibles, l'importance du comportement vibratoire des machines... Etc.

Mais ma réaction ne sera pas une check-list de critères sonores.

Restitution crédible ou pas, la musique vient me chercher ou pas, je veux poursuivre l'expérience car j'y prends du plaisir ou pas. C'est tout ce qui compte.

A la demande des copains, je me prête parfois, quand nécessité absolue pour eux (achat à faire, décision à prendre) à quelques A-B mais pas besoin de dépiauter ce que j'entends. Les conclusions me semblent le plus souvent évidentes. Tout choix qui trahit la crédibilité est démasqué.
Et je continue à pouvoir me servir de mon poilaumètre car quand une modification est pertinente, les poils réagissent (si la musique est bonne et que le système est déjà couillu hein...).
Mais il ne faut pas que cela dure longtemps.

Et je ne valide rien en ABX. J'élimine juste. Pour valider, il faut que je vive plus longtemps avec l'élément considéré.

Je prends beaucoup de gants dans ce que j'écris. Je suis en fait beaucoup plus con que cela !!!  Big Grin

Je suis toujours ébahi devant des forumeurs coupant les cheveux en 4, écoutant des détails le plus souvent inutiles car ni voulu par le compositeur, ni par les interprètes, et pas foutus, à l'écoute d'une "simple" sonate pour piano/violon, de constater que les timbres sont à chier.
Ou quand l'accessoire masque l'essentiel...


En résumé: Techniquement, je cherche la crédibilité, les timbres priment tout et écouter des sons me gave au plus haut point. Je trouve cela stérile et chiant.

En faisant cela, est-ce que je me prive de leviers de progrès ? Cela me semble inévitable.

Mais ça va aller...

Belle journée à tous.

Laurent 

PS: le Bozar... Heart Heart Heart  
Et merci pour le lien vers la conf !!!