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Audia Flight
#1
Bonjour à tous,
Je me décide à ouvrir un fil sur ce fabricant italien assez peu connu dans nos contrées, dont les électroniques sont pourtant fort recommandables, au travers d’un petit compte-rendu de mon nouvel ampli, le premier de la gamme (plutôt haute) de la marque, le FL3S.
Pour les infos officielles, ne comptez pas sur le site du fabricant, totalement délaissé et obsolète, mais plutôt sur le site de l’importateur Tecsart, qui est plutôt bien tenu et mis à jour régulièrement. Je vous laisse le soin de découvrir les modèles actuels, les informations techniques, les tarifs et les différents tests de ces beaux appareils sur le site en question ici : http://tecsart.com/ . Bien sûr ce fil permettra d’échanger sur les autres appareils d’Audia pour ceux qui connaissent ou s'y intéressent. Mais en attendant, place au CR du FL3S dans le message qui suit ! N’étant pas spécialement expérimenté j’ai préféré organiser mon CR au travers d’impressions d’écoutes de quelques morceaux plutôt qu’essayer de lister des paramètres que je ne maitrise pas forcément. C’est donc suggestif …



CR du FL3S

Je ne reviendrais pas sur les aspects techniques, sachez qu’Audia est spécialiste de la contre-réaction en courant, et non pas en tension comme c’est habituellement le cas, ce qui me fait une belle jambe car je n’y connais pas grand-chose en électronique. Je sais juste qu’un transformateur torique de 600VA et presque 90000µF de filtrage c’est a priori bien pour l’alimentation. Vous en apprendrez bien plus en lisant les tests de VM ou HF accessibles depuis le site mentionné plus haut.
Tout ce que je peux dire, c’est que l’appareil est très bien construit extérieurement, dans un châssis solide et bien fichu. Derrière, quatre entrées RCA, une entrée XLR, deux sorties RCA (préampli et enregistrement), deux paires de borniers. Devant, quelques boutons poussoirs, un gros bouton de volume, une sortie casque. Pour la façade avec l’afficheur en forme de sourire on aime ou pas, la télécommande en alu est plutôt classe, Audia fournit une notice reliée assez complète et un cordon secteur très basique.

À vrai dire, cela faisait longtemps (près de 10 ans) que j’avais remarqué cette marque au travers de mes différentes lectures. Deux choses m’avaient empêché de m’y intéresser de près : les tarifs de ces belles électroniques italiennes haut de gamme, et la diffusion pour le moins confidentielle (très peu de revendeurs). Les finances aidant et surtout la possibilité de prêt de la bête par un sympathique revendeur que je salue au passage m’ont finalement décidé à tester et, vous l’aurez compris, adopter le petit nouveau FL3S – sorti depuis presque 2 ans tout de même. Celui-ci a donc été testé sur une paire de Mulidine Cadence. En source, des classiques de chez Rega : Apollo en CD et RP3/Elys en vinyle (via donc l’interface optionnelle MM/MC, au passage entièrement réglable via des switches). Tout ce petit monde relié par des câbles Qed assez « entrée de gamme ». Première mise en route, un peu de chauffe, et c’est parti. Bon signe selon ma petite expérience, pas de « Wouaou la claque » direct, ce qui en général signifie que l’appareil met trop en avant certaines choses, au détriment d’autres dont on se rend compte après … je me suis déjà fait avoir par le passé.

Boccherini, quintette pour cordes op30 n°6, Cuarteto Casals avec Eckart Runge

Ce disque propose un enregistrement singulier, près des instruments, assez rugueux, crus, les crins des archets grincent sur les cordes, le bois vibre, c’est un enregistrement pour musiciens ... L’Audia retransmet cette sensation, presque physique. Les différents instruments (deux violons, un alto, deux violoncelles) se détachent assez distinctement. En fait, pour la première fois je visualise nettement les deux violoncelles séparément sur les parties à l’unisson du quatrième mouvement. Sur le quintette pour guitare n°6, les timbres des cordes du quatuor et la guitare toute en délicatesse sont superbes de réalisme et les castagnettes résonnent dans la pièce d’écoute. Premier constat, cet ampli timbre très bien. Sur tous les disques de musique baroques, par exemple ceux de Savall chez Alia Vox, le constat est sans appel, les timbres des différents instruments anciens sont toujours bien reproduits, diversifiés. Les cordes, les bois, les trompettes de Torelli, Haendel ou Rameau, c’est un festival ! Un deuxième constat, c’est qu’à l’écoute de cet ampli on enchaîne ses disques préférés sans s’arrêter, ce qui est toujours bon signe. En fait on comprend vite pourquoi Audia a dessiné un sourire sur sa façade …

Saint-Saëns, Danse macabre, Philharmonia Orchestra/Charles Dutoit

On passe à une autre dimension d’orchestre là ! Je ne reviendrais pas sur le rendu des instruments, ici des cordes, des bois, des cuivres et des percussions aussi, parfait. L’orchestre se déploie parfaitement en largeur et en profondeur. Sur cet enregistrement très dynamique (les piano sont très bas et les forte sont très violents), l’Audia maitrise son sujet parfaitement. Les Mulidine sont assez faciles à driver, il parait, mais j’avais toujours noté un petit « tassement » sur les forte du dernier crescendo, il a disparu ici. Le constat sera le même sur d’autres morceaux de musique symphonique avec grands orchestres, de Beethoven à Tchaikovsky : l’association FL3S/Cadence est capable de restituer des écarts de niveaux considérables, les coups de timbales sont physiques. Autre chose, l’ampli semble particulièrement neutre dans sa bande passante, en ne mettant aucun registre en avant ou en retrait. L’aigu file très haut sans duretés, le grave descend très bas tout en restant net et précis.

Rodrigo y Gabriela, le disque éponyme

Les Mulidine excellent particulièrement dans la reproduction des percussions en tout genre, et les guitares percussives du tandem mexicain sont un régal. L’Audia est un partenaire de choix dans cet exercice, les timbres sont parfaitement rendus, la dynamique ne souffre d’aucun tassements. Cet enregistrement permet également de se rendre compte des qualités de transparence de l’ampli : les moindres petits détails, les frottements des mains, des ongles, sur le bois, les cordes, rien ne lui échappe. En fait, tout est plus net qu’avant, les deux guitares sont mieux différenciées. Il me semble qu’un voile a été enlevé par rapport à mes systèmes précédents. L’aigu file très haut mais sans mise en avant, le grave est percutant, vif, net et précis.

Dave Holland et Pepe Habichuela, Hands

Cet enregistrement dispose d’une prise de son magnifique à plus d’un titre : spatialisation, timbres des guitares, de la contrebasse et des percussions, et même assez dynamique pour un enregistrement récent à fort niveau, notamment grâce à tous les petits bruits du studio, les claquements de mains, les « Olé », éclats de voix en arrière-plan. Les interprètes dans le studio sont parfaitement localisés, dans la largeur et en profondeur. La contrebasse sonne vraiment bien, chaque trait, chaque note se détache avec le poids qu’il faut et la présence physique de cet instrument imposant. Les guitares flamenco et les cajons sonnent parfaitement.


Buddy Guy, Blues Singer

Sur ce disque, point de stratocaster et de basse/batterie, juste Buddy et une guitare folk. Là c’est un choc. La voix de Buddy est incroyable de présence, Buddy est dans la pièce, entre les deux enceintes. Magnifique. Globalement, cet ampli « matérialise » parfaitement les voix humaines, un petit tour par quelques disques de chanteuses de jazz ou par une série d’opéras de Rameau à Verdi permet de s’en rendre vite compte. Au passage, cela permet également d’apprécier les capacités de spatialisation de l’engin. Les interprètes sont toujours extrêmement bien localisés et focalisés en largeur et en profondeur, on peut suivre les déplacements le cas échéant.


Massive Attack, Mezzanine

Un petit passage par l’électro permet de cerner les capacités dans le grave. Pas de problème de ce côté-là : les basses sortent, et pas qu’un peu. Pas trop non plus : c’est net, précis, ça descend bas sans embonpoint dans le bas médium. Au passage, on peut noter la précision du tandem Audia/Cadence sur les effets de réverbérations artificielles ou par contraste avec certains bruits très mats et sa grande neutralité sur l’ensemble du spectre. C’est du monitoring et je sais de quoi je parle, mais du monitoring fluide et musical, sans le côté « membrane dure » des HP en carbone-kevlar de ce genre d’enceintes. Et quel grave ! Un petit morceau d’orgue du grand Bach, par André Isoir, ou la BO du film interstellar par exemple : les Cadence sont capables de descendre sacrément, pour un 17 cm, quand elles sont épaulées par un compagnon de ce calibre ! Et puis pas un grave forcé, mou, déformé, non : un vrai grave, net, sec, percutant, physique.

King Crimson, In the court of the Crimson King

Voilà un exemple de disque superbement remasterisé, avec la dynamique d’origine de la bande, c’est suffisamment rare pour souligner la chose. L’intro quasiment hard-rock percute un max. Sur I talk to the wind ou Epitaph, la voix de Lake se détache bien de l’ensemble, les instruments et les bruitages sont superbement focalisés. Sur Moonchild, c’est un autre choc : dans la dernière partie, les bruitages de the illusion, cloches, cliquetis, vibraphone et autres forment une symphonie spatiale avec des sons qui viennent de partout. Tout est incroyablement focalisé, on a la largeur, on a la profondeur, et on a, enfin, la hauteur ! Sur d’autres disques « spectaculaires » dans ce sens, l’effet est le même : écoutez le « petit » solo de batterie avec du flanger de Silly Sally de Sweet Smoke avec ce tandem, vous m’en direz des nouvelles …un passage par Atom Mother Earth, le déjeuner d’Alan est en trois dimensions aussi …

Conclusion

Il est évident que dans ce genre d’exercice, on ne teste pas qu’un seul appareil mais plutôt son interaction avec les autres éléments. Il est donc évident que ce FL3S s’entend et s’accorde parfaitement avec Mulidine. Pour essayer de rester objectif, je retiendrais plusieurs points. Cet ampli est d’une grande transparence, il donne à entendre tout ce que la source lui fournit. Il est très bon dans la gestion de la dynamique, sans crispation sur les forte. Il est d’une grande neutralité sur l’ensemble de la bande passante, ne rajoute ou n’enlève rien, avec une extension dans le grave et l’aigu réellement convaincante, tout en proposant un très beau médium, avec des timbres très diversifiés.
Je peux également dire que cet ensemble permet de tout écouter, et je dis bien tout : ma discothèque, plutôt fournie et éclectique, va des essais sur la musique antique de Gregorio Paniagua à l’électro de M83 en passant par beaucoup de musique baroque, romantique, blues, jazz, pop des années 60 ou 70, rock et métal. Les instruments difficiles, comme l’orgue ou le piano, sont reproduits de façon réaliste, avec leur poids, leur ampleur. Les grandes masses orchestrales sont riches et détaillés. La musique acoustique dans son ensemble est sublimée, la musique électrique passe tout autant, pas de ségrégation ici les guitares saturées restent écoutables.
Pour revenir au FL3S seul, et pour ceux qui connaissent Audia, je n’ai pas eu l’occasion de tester d’autres appareils de la marque, mais j’ai ouïe dire que cet ampli était un bon compromis entre l’ancien FL3 (plutôt porté dynamique) et le FL2 (plutôt porté timbres).
Metronome LP2S -> Mastersound DueVenti -> EBM L5c
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#2
Bonjour Pascal,

Merci pour ce retour. Je retrouve les traits caractéristiques du modèle Three qui avait fait l'objet d'un banc d'essai en 2012 http://audiophilefr.com/audia-flight-three-mk-2.html

Oui, la marque est plutôt mal représentée dans nos contrées (c'est dommage) et je suis depuis de nombreux mois dans l'attente de pouvoir faire un test sur les nouvelles références dont le FL3S.

Si votre compte rendu est du plus haut intérêt, il manque cependant plusieurs choses : les conditions d'écoutes dont le matériel associé : source, enceintes acoustiques, et câbles.

Musicalement.

Lionel
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#3
Bonjour Lionel,
si si j'ai tout indiqué en début de CR, enceintes Mulidine Cadence, sources Rega et câbles Qed !
Cdlt
Metronome LP2S -> Mastersound DueVenti -> EBM L5c
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#4
Bravo Pascal ! C'est un beau CR bien détaillé qui donne envie d'écouter cet ampli et ce système !
NUC+Uptone JS-2, Roon, MSB Premier, Soulution 511, Magico S3 MkII, Câbles Crystal
Mon instal. : ici
Guide Acoustique : 
Playlist: Qobuz
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#5
Bonjour,

Merci bien pour ce compte-rendu très agréable à lire ! Il est vrai que ces électroniques sont très peu connus en France... Malheureusement. J'ai eu l'occasion d'écouter furtivement un de leur ampli chez un particulier il y a quelques années avec des enceintes colonne Sonus Faber : De mémoire cela m'avait beaucoup plus.

Par contre impossible de me souvenir des références écoutées Sad
Choisir son premier système HiFi [Le non-guide]
Système I : KEF LS50, Heed Elixir, Marantz CD-42 mkII, WIIM Ultra
Système II : KEF Cresta 2, Marantz PM-4000, Philips CD-380
Casques : AKG Q701, FOCAL Listen, Sennheiser HD-555, TaoTronics TT-EP01

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#6
(07-28-2016, 10:55 AM)pascal a écrit : Bonjour Lionel,
si si j'ai tout indiqué en début de CR, enceintes Mulidine Cadence, sources Rega et câbles Qed !
Cdlt

Oups !, c'est noyé dans le corps du texte que j'ai initialement survolé. Maintenant, je les vois.

Avec mes excuses et remerciements.

Musicalement.

Lionel
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#7
Merci Pascal
J'ai louché vers leur lecteur de CD il y a deux ans mais la faible représentation de ce fabricant en France ne m'a pas permis d'aboutir.
Excellent compte-rendu
Paul
Bon faut que je trouve une paire de Mulidine maintenant
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#8
Bonsoir,

Pour la faible représentation, c'est pas peu dire. Heureusement que je n'attends pas dessus....

C'est très dommage, car les Italiens en général, et Audia Flight propose du matériel très musical, qui au fil des évolutions s'affine et prend réellement du galon.

Finalement, la marque n'est représentée qu'en région parisienne.

Musicalement.

Lionel
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#9
Bonsoir Lionel,
C'est mieux que rien mais ça fait loin d'Avignon pour une écoute, et c'est en effet regrettable car malgré leur faible diffusion ils jouissent en effet de bonnes références audiophiles de la part des rares utilisateurs.
Bonne soirée
Paul
Répondre
#10
Bonsoir Paul,


Je me "tartine" Paris assez souvent mais pas pour la hifi; et y retourner pour 1/2 journée ne me satisfait guère. Evaluer un produit sur quelques heures ne me convient plus.

J'ai un autre vecteur entre Tecsart et moi via Eurodio, mais le revendeur a un peu de mal à obtenir les produits. Je pense que ça finira par arriver, mais quand ?

Musicalement.

Lionel
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