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Version complète : Un petit peu de musique classique ...
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T'inquiète pas
J'ai quand même un peu d'humour  Tongue malgré l'apparence sérieuse de ces posts.
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Arriaga - String quartet n°3

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Le "Mozart" espagnol, c'est frais, ça ne s'arrête pas, on ne s'embête pas. Le cello a un gros son.
(03-07-2016, 12:06 AM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Je viens de l'apprendre à l'instant.  Cry

J'avais parlé de lui page 3 de ce fil. 

Mélomanes qui participez à ce fil, lisez ses 2 ouvrages "Le discours musical" et "Le dialogue musical". Vous n'écouterez plus la musique de la même manière. Ces 2 ouvrages m'ont plus fait mûrir et effleurer l'insaisissable que 10 ans de conservatoire. 

Je suis très triste.

Merci Thierry de m'avoir fait découvert Nikolaus Harnoncourt il y a quelques années. Je pense entre autres à son interprétation de Magnicat de Bach qui est devenu une sorte de référence et me laisse depuis perplexe devant toutes les autres représentations.

Est-ce que ces 2 livres sont accessibles aux profanes ?
Les making-of des films me casse toute la magie, c'est pour ça que je ne les regarde jamais. Est-ce que savoir comment a été composé une musique ne risque pas de faire le même effet ?
Un peu de Mozart en attendant que Thierry arrive   Smile



(03-24-2016, 01:56 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Oui, il existe toujours des compositeurs d'oeuvres "savantes". Mais contrairement à la musique des siècles passés, il y a divorce entre la musique "populaire" au sens le plus noble, celle écoutée par "tout le monde" et la musique dite savante.
A l'époque de Bach ou de Mozart, le "peuple" écoutait du Bach ou du Mozart. Du Bach à la messe, la Flute Enchantée dans les opéras populaires de la banlieue de Vienne, ce qui correspondrait à nos Zenith ou Olympia.
Je suis surpris d'apprendre qu'au 18ème siècle l'opéra populaire était notre équivalent du Zenith. Tu parles de l'Autriche ou l'Europe en général ?
Si tel est le cas, le niveau de la musique populaire a dramatiquement dégringolé.

(03-24-2016, 01:56 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Les raisons de ce divorce sont complexes. De mon point de vue, et du point de vue de musicologues, l'atonalisme est en partie responsable de ce divorce.

Je suggère très fortement à tous les participants à ce fil d'écouter la conférence d'une heure ci-dessous.
Le classique moderne est nécessairement atonale ?


(03-24-2016, 01:56 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]Mozart a été par exemple l'un des tous premiers à prendre en compte la mémoire de l'auditeur dans sa façon d'écrire. La notion de facilité, de difficulté ou de récompense pour l'auditeur avec l'exemple de la marche harmonique est centrale pour 2 ou 3 siècles de musique.
Ma prof de philosophie illustrait les thèses d'universalisme du "beau" par Mozart car apparemment toute personne ayant un minimum d'initiation aime Mozart.

(03-24-2016, 01:56 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]
Les conférences de Bernstein sont aussi fabuleuses.

5 minutes pour comprendre l'évolution de la musique depuis l'homme des cavernes:



Et d'autres sur ce qu'est une mélodie, sur comment on écrit un "tube", et des tubes avec son West Side Story...
Quelle clarté et pédagogie ce Bernstein, cela parait si simple lorsqu'il le dit. J'en ai appris d'avantage que durant les 4 ans d'enseignement de musique au collège.
En plus il a la classe Cool

Par contre je n'ai pas le bagage technique pour comprendre sa première vidéo sur l'évolution de la musique.


(03-24-2016, 03:07 PM)ThierryNK a écrit : [ -> ]La musique de Beethoven est tout autant "moderne", sauf qu'elle est écrite avec des harmonies et accords classiques.

J'ai de nombreux amis très mélomanes, qui n'ont aucun "problème" avec Bach, Mozart, Schumann ou Ravel, mais qui n'arrivent toujours pas à écouter du Beethoven.
J'ai essayé de faire évoluer leur façon d'écouter Beethoven (qui ne prend aucun gant avec ses auditeurs) en leur disant que Beethoven il racontait plutôt la façon dont il écrivait une oeuvre que l'oeuvre elle-même, un chantier de maison plutôt qu'une maison, ils sont toujours "coincés". De la même manière que sur les sonates de Boulez.
Haha tu m'inclues dans tes amis très mélomanes ? Big Grin
Hormis les fameux passages de ses grandes symphonies, je n'arrive toujours pas à apprécier Beethoven, mais je ne suis visiblement pas un cas isolé.
La métaphore est jolie, mais je n'arrive toujours pas à la saisir. Faut encore descendre d'un cran et te mettre à notre niveau Big Grin
@Okanochiwa

Citation :Je suis surpris d'apprendre qu'au 18ème siècle l'opéra populaire était notre équivalent du Zenith. Tu parles de l'Autriche ou l'Europe en général ?
Si tel est le cas, le niveau de la musique populaire a dramatiquement dégringolé.

Il faut re-contextualisé, ce qu'on appelle musique classique maintenant était la musique actuelle de l'époque. <-- Bonjour ici Captain Obvious !
Mais oui, on mangeait, on parlait, on s'exprimait à l'opéra.
Quand on n'était pas content on jetait réellement des tomates. Maintenant en France c'est rare qu'on siffle, en Allemagne ça arrive encore Big Grin
Dans les symphonies, on applaudissait entre les mouvements. Chose qui ne se fait quasiment plus maintenant sinon un snobinard émet un rictus nerveux en pouffant "Diantre celui ci ne connait pas les codes".

Citation :apparemment toute personne ayant un minimum d'initiation aime Mozart
Je ne dirais pas ça forcément comme ça car Mozart était un mélodiste génial dont on peut retenir les musiques à la première écoute. Donc sans initiation.
Il écrivait pour manger d'abord Big Grin et pour le peuple.
Par contre quand on veut aller plus loin, c'est complexe, brillant. Si on creuse un peu, quand on veut approcher le style mozartien, là oui, ça ne s'improvise pas et beaucoup s'y cassent les dents.

Concernant beethoven, ces concertos par exemple sont souvent le pied ultime pour un musicien. Tu ne peux pas jouer le concerto pour violon de beethoven sans avoir un minimum de bouteille musicale. C'est le graal, le concerto de la maturité. Ca n'apparait que rarement aux concours internationaux ou peu ne s'y risquent. Ca réclame une lecture aboutie plus que d'autres concertos qui peuvent se jouer avec une lecture minimaliste en jouant sur la fougue de la jeunesse, la rage (tchaiko, chosta, etc).

Citation :Le classique moderne est nécessairement atonale ?

Si c'est l'atonalité qui fait entrer dans le langage courant le terme "musique contemporaine" ce n'est pas une généralité. Comme j'ai posté un peu avant, le monsieur qui joue de l'oud est bien vivant et compose de la musique moderne mais tonale. Messiaen qui a eu pour élève Boulez, stockhausen , etc, par exemple ne faisait pas que du sériel.
Je ne suis pas certain que Messiaen appréciait beaucoup Stockhausen... (ni Boulez hors son activité de direction d'orchestre, d'ailleurs)
On peut pas vraiment le blamer Big Grin
Plein de questions Okanochiwa...

Oui, les livres d'Harnoncourt me semblent lisibles par des non musiciens. 

Est-ce que les lire casse la magie ? Je ne crois pas. Pour moi, c'est une démultiplication du plaisir. 

Pour Beethoven.... ah là là. C'est difficile. On en parlera devant le piano à ton prochain passage. Avec un peu de chance, il devrait y avoir mon violoncelliste. On joue ça en ce moment:





C'est une oeuvre assez "facile" pour les auditeurs et fascinante à monter. Mais il y a pourtant dedans nombre des aspects "difficiles" de Beethoven. On en reparlera. 

Amitiés