Bon, il faudra visiblement que j’offre une casquette à Papy
Les Goldberg, je les ai travaillées il y a bien longtemps. Les reprendre serait un chantier trop « lourd » et trop « long » à mon âge où j’ai besoin d’un peu de « satisfactions » sans attendre 6 mois en bossant comme un dératé.
Rendez-vous avec Martha, j’aurais bien aimé…
Le costume.. c’est volontaire. Une sorte de mise en conditions psychologique pour Bach, ce qui j’espère n’a occulté ni le rythme ni certains aspects dansants de cette fugue. Mais bon, on ne va pas gravir l’Everest en tongs, ni à la plage avec un anorak…
Pour tout vous dire, je me suis « imposé » d’avoir un petit programme en permanence dans les doigts et la tête. Le nocturne de Chopin n’est pas encore dans la tête, cette fugue, si, ainsi que le Lacrymosa Mozart-Liszt et le premier mvt de la sonate 14 de Beethoven.
En chantier, le prélude qui précède cette fugue, le premier mvt de l’opus 110 de Beethoven, et peut être l’intégralité de la sonate 8 de Mozart.
Si je n’ai pas explosé avant, Bruyères de Debussy.
Évidemment, l’expérience est une lanterne accrochée dans le dos, la hifi me sert beaucoup moins qu’avant et est sans doute surdimensionnée.
D’un autre côté, sans l’enchaînement hifi-pièce-piano et la découverte sous une frite de ce B211, tout ceci ne serait pas arrivé.
Sans parler des nombreux amis rencontrés grâce à la hifi…
Cela va sans doute en décevoir certains, mais un autre post non hifi
Bach est très souvent considéré comme rasoir, et je peux le comprendre.
La fugue est une forme assez intellectuelle, avec un « sujet » et un « contre-sujet » qui se « tricotent » entre plusieurs « voix », 3 ou 4 pour la majorité. Le terme fugue vient de fugare, fuir, le thème semblant fuir d’une voix à l’autre. Sans entrer dans les détails, les « technologies » d’harmonie et de contrepoint y sont utilisées.
L’une des difficultés majeures avec Bach et les compositeurs aussi éloignés, c’est que les partitions ne contiennent que les notes. Aucune indication de dynamique ou d’articulation (l’équivalent de la ponctuation), rien que dalle. Les musiciens de l’époque « savaient », nous on ne sait plus grand chose mais quand même un peu plus que quand cette musique a été rejouée après près de 3 siècles d’arrêt complet.
Les fugues me font penser à Matrix. Un fatras de « trucs » qui donne naissance à qq chose de global. Une fugue n’est-elle que la somme de ses voix ou est-elle qq chose de +? Jouer une fugue, c’est à la fois voir la matrice et sa production en même temps.
J’ai travaillé la fugue qui suit il y a exactement 50 ans. Elle est considérée comme exemplaire, parfaite (la fugue, pas mon interprétation ). J’ai toutes les annotations des 3 profs avec qui je l’ai travaillée, pas contradictoires, mais différentes. Aujourd’hui, j’y ai apportée un peu de lecture personnelle.
Le cerveau, Matrix et l’indépendance des mains, ça va. J’ai besoin de refaire un peu de « technique » (simultanéité des notes des accords par example).
Avec une pensée très triste pour celui qui, comme l’a dit Denisot, a hélas fini par conclure.
En effet très reposant et superbement bien joué et de tête de surcroît