(11-08-2018, 04:14 PM)jalucine a écrit : L'epoxy n'est pas fait pour faire changer le prorata du mélange. Il peut rester une quantité de résine ou de durcisseur non pris dans la masse. Par contre effectivement, la température fait varier le temps de prise et il est même déconseillé de l'utiliser en dessous de 20° !
Bonjour à tous et spécialement à Jalucine à qui je m’adresse en particulier :
J’ai enfin terminé la réalisation des enceintes « J26 », depuis trois mois environ, et me suis employé à la petite semaine, car je n’ai pas tout mon temps, à … les faire marcher, et adapter leur esthétique sonore à mon goût et à mon matériel.
En te remerciant vivement de tes plans, photos, informations et commentaires, j’ai pensé que je te devais bien ce compte rendu, voulu un peu (trop ?) détaillé pour éventuellement encourager d’autres lecteurs DIYeurs sur le même chemin. Tes commentaires et critiques seront très bienvenus le cas échéant.
La caisse :
J’ai suivi soigneusement tes plans, en m’accordant quelques variantes. En particulier l’angle du fond par rapport aux parois latérales que je trouvais trop fort, le ramenant de 22 degrés à 8 degrés par rapport à l’axe (perpendiculaire à la face avant), le petit côté de l’enceinte rendu perpendiculaire au fond. Tu m’avais indiqué que tu ne pensais pas à une influence majeure sur le rendu sonore et je m’y suis donc risqué. Je dois dire qu’esthétiquement, je préfère …
Autre liberté : vu la relative difficulté d’approvisionnement et le coût du contreplaqué de bouleau, j’ai pris du MDF de 15 mm, doublé pour les parois latérales par du MDF de 6 mm collé abondamment à la colle blanche ; le résultat est incroyablement rigide et ne vibre absolument pas.
Le MDF est un bon matériau, avec des propriétés d’amortissement intéressantes compte tenu de sa structure de fibres très courtes, mais dont l’assemblage à vis implique quelques précautions : avant-trous bien calibrés et vis fines et longues. Par ailleurs et c’est bien connu, il se travaille facilement et a un bel état de surface.
Comme je ne savais pas très bien quel branchement adopter pour les haut-parleurs compte tenu de mon matériel, j’ai décidé – un peu à contre coeur - de ne pas assembler par collage le petit côté de l’enceinte mais de le visser en intercalant des joints d’étanchéité de type fenêtre, de manière à garder un accès aux HP et aux « tripes » de l’animal, quitte à coller ultérieurement une fois l’optimum déclaré atteint (utopie ?).
Autre modification, celle-ci involontaire et par étourderie : j’ai placé les deux tuyaux de diamètre 32 mm - longueur 120 mm faisant communiquer l’avant et l’arrière de la ligne acoustique, au milieu de la largeur de la plaque de biais collée à l’âme en béton, plutôt que contre le béton (voir photo des enceintes en cours de fabrication, en haut à gauche). La conséquence est que je n’ai pas pu positionner leur embouchure comme indiqué, près de la face avant, car les panneaux latéraux arrivant en biais vers la face avant l’interdisaient. J’ai donc dû repousser les tuyaux très près du fond. Incidence sur le son ? Je l’ignore évidemment.
Autre étourderie, la honte : j’ai collé le pied d’une des enceintes sans vérifier sa parfaite perpendicularité à la verticale, de sorte que l’enceinte a un petit air de tour de Pise … J’ai rectifié le tir ultérieurement, dès que j’ai pu disposer d’une petite main (avec de bons biceps …) pour m’aider à re-transporter les 38 kg de l’enceinte à l’atelier. Sa collègue, heureusement, est impeccable sur ce point.
En matière de barre métallique de « connexion » au sol, j’ai suivi ta suggestion : tige filetée diamètre 12 mm, avec plusieurs écrous noyés dans le béton, munie pour la partie qui dépasse d’un écrou borgne, arrondi au bout, intéressant car cela abîme peu le sol et le contact est bon puisque le sol représente une tangente pour la tête du boulon, donc un point unique de contact. Pour le sable, à peu près 9 à 10 kg par enceinte, séché sur une plaque dans un four classique à 220 degrés pendant 20 mn, soit 8 kg secs pour faire le plein.
Les connexions :
Un mot préalable sur l’électronique : je dispose d’un processeur DCX2496, amélioré au niveau de l’alimentation, des circuits (analogiques) de sortie, et d’autre part muni de sorties numériques au moyen d’un circuit d’interface (x 3), réalisé sans grande difficulté avec un circuit intégré 8404 ; en revanche, la connexion aux tripes du DCX a été laborieuse, compte tenu de la petitesse de la pastille où souder les fils nécessaires. Ceci permet d’attaquer des amplificateurs purement numériques (I-am-D V200 en l’occurrence) sans aucune conversion numérique-analogique et donc en pur numérique depuis le CD jusqu’aux câbles des HP. L’amélioration qualité est remarquable.
Ces deux types de sorties permettent de connecter - simultanément si on le veut - un trio d’amplificateurs stéréo analogiques et / ou numériques, à raison d’un ampli pour chaque bande, graves, mediums, aigus. C’est la voie pure numérique que j’utilise.
Les HP 5FE100 (4 ohms) sont connectés en série 2 par 2, et la connexion de chaque paire (8 ohms) est ramenée à un bornier, ce qui permet de disposer, comme tu me l’avais indiqué :
- soit d’une enceinte 3 voies avec une paire de HP pour les graves (8 ohms) et l’autre pour les medium, + le tweeter AMT,
- soit d’une enceinte 2 voies en connectant les deux paires 5FE100 en parallèle (4 ohms) + AMT comme ta réalisation, ce qui est mon choix pour l’instant, de manière à en être le plus proche possible pour la mise au point avec le DCX.
(suite du message précédent)
L’écoute 1ère phase:
La toute première impression est magnifique sur les medium et les aigus, très fins, purs, sans toniques, des sons très naturels, des voix parfaitement intelligibles. Superbe !
Mais … pas de bas medium … encore moins de graves … La déception est grande, autant que l’incompréhension…
Heureusement, avec le DCX2496 il est enfantin et immédiat de régler les fréquences de coupure, les atténuations ou renforcements (plus ou moins 15 dB !) sur des plages de fréquence réglables, etc.
C’est ce à quoi je me suis employé pendant plusieurs semaines. Hélas avec des résultats très médiocres malgré toutes ces facilités, et une déception grandissante.
Je me suis alors résolu à ressortir et adapter un petit caisson de graves bricolé qui dormait depuis longtemps sous la poussière. Et, petite consolation, toujours grâce au DCX et son troisième canal connecté au caisson, j’ai pu obtenir quelques sons graves monophoniques – ce n’est pas dramatique puisque les graves se localisent fort peu pourvu que la fréquence de coupure ne dépasse guère les 100 Hz – mais le tout de bien piètre qualité et mal marié au reste du spectre.
Déception, déception …
Tout en réfléchissant à un caisson de graves stéréo, je me suis attaqué pour passer le temps à corriger l’assise de ma tour de Pise, en commençant par retirer sa face avant pour raboter le pied.
Je me suis alors posé des questions sur la façon dont était réalisée l’étanchéité de la face avant : à défaut du feutre que tu as utilisé et que je n’ai pas trouvé dans les magasins de bricolage ni voulu commander sur internet compte tenu de la très faible quantité nécessaire, j’ai posé du joint isolant type fenêtre (« pour fentes de 1 à 3 mm » - Leroy M.), sur le pourtour de la face avant, ainsi qu’entre chaque haut-parleur perpendiculairement aux grands côtés de l’enceinte, pensant que cela suffirait, mais sans réaliser que les pans coupés des saladiers des HP n’étaient pas recouverts … D’où magnifiques court circuits acoustiques avant / arrière pour chacun des HP ! Et, bien sûr, ce n’est pas une correction de + 15 dB avec le DCX ni + 20 dB avec l’ampli des graves qui changeait quelque chose, ou si peu.
La solution a été complexe et coûteuse : un joint autour des trous de la face avant pour chaque HP, y compris pour l’AMT, 2 x 18 vis à remettre, à nouveau le concours de petites mains / gros biceps pour réinstaller les enceintes, écoute et … ouf ! merveille ! Il faut baisser les graves côté DCX, un peu, encore un peu, et encore… Aussi côté ampli graves, un peu, beaucoup … jusqu’à zéro.
Telle est donc la petite histoire d’une grosse bourde de débutant, qui s’est bien terminée.
L’écoute 2ème phase
Quelques réglages au DCX, quelques positionnements des enceintes, et l’écoute approfondie, dans la durée (plusieurs semaines : on ne conclut rien de bien sérieux par une écoute de 10 minutes), à divers moments de la journée, en particulier en fin d’après-midi ; sources diverses : CD, SACD, Radio classique, France musique ; morceaux divers : piano, petits et grands ensembles, applaudissements, etc., bref, la panoplie que les audiophiles connaissent bien.
L’écoute est remarquable, les graves présents et même quelques discrets « extrême graves », les mediums et aigus inchangés par rapport aux premières impressions, purs, admirablement mariés, avec un bel équilibre général ; l’AMT est excellent. On distingue étonnamment les changements d’acoustique d’un disque à l’autre, les positions des instruments vis-à-vis des micros, notamment en profondeur ; les « bruits de scène » ou d’estrade ou de salle de certains enregistrements paraissent émis dans la pièce. Ce ne sont évidemment pas les sons les plus intéressants mais cela rend compte de la finesse de la restitution et d’une grande justesse dans le naturel.
Paradoxe amusant ou désolant, comme on voudra : les mauvais enregistrements de CD apparaissent facilement : autant leurs défauts irritent les oreilles, autant ces disques n’ont jamais été aussi bien entendus ! En revanche, les bons CD sont une merveille de musicalité, de naturel et de présence ; la capacité des enceintes à reproduire finement les foules de détails d’un grand orchestre sont éblouissantes, même à fort niveau.
Petite observation permise par le DCX : on peut introduire un décalage temporel entre chacune des voies, équivalent à un décalage physique des HP les uns par rapport aux autres. Je n’ai pas manqué de jouer avec : le résultat est très sensible ! Avec les J26 le meilleur réglage auditif obtenu correspond à une absence de correction, ce qui prouve que le calage de l’AMT par rapport aux 5FE100 est excellent. Bravo le concepteur !
Maintenant c’est place à la musique avec bonheur, je me ravis sans lassitude de ces concerts à domicile.
Merci Jalucine !