07-13-2021, 11:23 AM
Un grand coup de chapeau Chakiwi. On attend tous une relation de tes premières écoutes avec les nouvelles enceintes et surtout une comparaison avec l’écoute, qui fut habituelle pour toi, de celles qui les ont précédées et qui étaient des enceintes de haute volée ; d’où le très grand intérêt de la comparaison.
- Les « grands bazars » passent sans faiblesse en conservant toute leur spatialisation et leur localisation stéréophonique ; ainsi les SACD des SAISONS de Haydn sous la direction de René JACOBS (édités par HARMONIA MUNDI et disponible en HD chez QOBUZ) ou le SACRE DU PRINTEMPS par le Concertgebouw sous la direction de Mariss JANSONS (disponible en HD chez QOBUZ). Je me dois cependant d’ajouter que la dynamique orchestrale fait que je suis obligé de faire jouer fort pour entendre les pianissimi, et encore pas tous car la faiblesse de mes oreilles demeurent bien qu’elles sont fortement aidée à entendre correctement.
Voilà. L’usage de prothèses dans l’écoute de la musique est donc tout-à-fait possible si on trouve le bon chemin pour pouvoir les régler soi-même. J’irai même jusqu’à écrire que mes dernières prothèses m’ont changé la vie.
Ce n’est que mon témoignage.
Cordialement Olivier
Cependant avant cela, je voudrais revenir sur le sujet de la perte d’acuité auditive qui vient d’être développé assez longuement sur ton fil, bien que ce soit en fait un hors sujet; mais qui ne l’est pas tant que cela car entendre et bien entendre est le fondement même de tout plaisir musical.
J’avais viré l’année passée 13 fois la bouée de l’âge de raison et je puis donc revendiquer une certaine clairvoyance marine dans le brouillard du déclin de mon acuité auditive. Car il s’agit bien d’un brouillard sensoriel qui, comme le brouillard naturel, étouffe la perception des sons, du plus aigus au moins graves. Au fur et à mesure que l’âge avance, ce brouillard devient plus dense et on s’y perd.
Je n’ai aucune réticence à reconnaître que je suis devenu sourd avec la vieillesse ni à faire savoir que je suis appareillé. C’est pourquoi je n’hésite pas, toute honte bue, à faire part de mon expérience dans le domaine des prothèses acoustiques. Je crois pouvoir dire que je le fais avec une heureuse connaissance de cause.
Des prothèses acoustiques, j’en ai eu quelques-unes mais aucune qui convînt à l’écoute de la musique. C’était si vrai que je les ôtais pour écouter ma chaine ou lorsque je trouvais chez un ami audiophile avant d’écouter, ce qui pouvait être fort gênant.
Il est cependant venu un temps où l’audition sans prothèse amputait à ce point mon audition que je perdais jusqu’au plaisir d’écouter, d’écouter une musique devenue fade, voire complètement dénaturée par la perte presque complète des harmoniques. J’en étais complètement désemparé car j’écoute de la musique tous les jours et souvent pendant plusieurs heures.
C’est alors que j’ai eu la bonne fortune rencontrer un ami prothésiste qui m’a ouvert la porte du monde dissimulé de la prothèse auditive. J’ai pu, grâce à lui, avoir accès au logiciel qui permet de régler les prothèses selon les nécessités de chaque patient. Bien plus, il m’a permis de régler moi-même mes propres prothèses et m’a autorisé à manipuler moi-même le logiciel. Mon intervention personnelle sur le logiciel a sans doute été déterminante car personne, même le prothésiste le plus perspicace, ne peut connaître les ressorts intimes de votre oreille, ses manques et les possibilités qui lui restent.
La mise au point de la prothèse nécessite tout d’abord un appareil d’interface entre l’ordinateur et les prothèses. Il s’agit du NOAHLINK wireless que l’on peut acquérir en Corée du Sud. Ensuite, il faut pouvoir disposer du logiciel lui-même dénommé CONNEXX. Hélas ce logiciel n’est plus en vente libre (il l’a été aux USA) ! Il s’agit d’une chasse gardée ! C’est la raison pour laquelle l’entremise d’un prothésiste est nécessaire. S’il est vraiment très sympa, il pourra vous en faire une copie que vous pourrez télécharger sur votre ordinateur. A vous de le convaincre.
Le programme CONNEXX est extrêmement efficace mais il demande à être réglé. Les réglages préétablis, que l’ordinateur est programmé pour vous délivrer tout chauds en fonction de la courbe de réponse de votre ouïe, sont inadaptés et même néfastes. C’est la raison pour laquelle tant de prothèses finissent dans les tiroirs que l’on n’ouvre que rarement et sont en tout cas inappropriés pour l’écoute de la musique sur votre installation ou ailleurs.
Les réglages du programme CONNEXX comprennent 20 canaux qui embrassent un ambitus de fréquences depuis 500 c/s jusqu’à 8.000 c/s, avec une intensité variable en db relativement importantes. De plus, il est possible de composer plusieurs courbes qu’un bouton-poussoir sur le boitier de la prothèse permet de sélectionner.
J’utilise des prothèses auditives SIGNIA de type N compatibles avec l’interface NOAHLINK. Je me suis composé trois courbes. La première très relevée pour la conversation, la seconde plus pondérée pour l’écoute de la musique et une troisième qui reprend les réglages de la seconde mais avec un tempérament de -2 db. La différence entre les trois courbes est très perceptible à l’oreille.
Mon expérience m’indique que les courbes destinées à l’écoute de la musique doivent être uniformément ascendantes, sans creux ni bosse. Celles que je me suis fabriquées sont compatibles avec le réglage de mon installation qui présente une pente descendante au-dessus de +/- 2.000 c/s d’environ -6 db à 10.000 c/s.
En voici quelques exemples (je pars du principe qu’une communication sans exemples musicaux qui concrétisent les propos vire au radotage) :
- Les forte sont parfaitement tolérés. Le piano de Beatrice RANA dans les œuvres de Ravel et Stravinsky (CD édité par WARNER) qui présente des écarts de dynamique considérables arrive jusque dans mes oreilles avec toute la puissance d’un instrument de concert sans aucune distorsion ni rabotage.
- Les voix sont reproduites avec leurs nuances naturelles. Celles éthérées du CONCERTO ITALIANO sous la direction d’ALESSANDRINI dans le Huitième et le Quatrième Livre de madrigaux de Monteverdi (CD édités par OPPUS 111) ; Celles plus corsées de LA CAPELLA REAL DE CATALUNYA sous la direction de Jordi SAVALL dans ce même Huitième livre (CD édité par ASTREE AUDIVIS) ; celle admirable de feu Mme SAVALL notamment dans les œuvres de la famille espagnole Marin (SACD sans doute disponible chez QOBUZ) ou celle de Natalie DESSAY dans un CD d’œuvres pour soprano de Haendel intitulé DELIRIO (disponible chez QOBUZ).
- Et même le violon, si difficile à reproduire sans altérer les harmoniques, m’apparait presque aussi subtil que dans mon souvenir. Presque, pas tout à fait. Je pus cependant réécouter avec un immense plaisir les quatuors de Beethoven dans la sublime interprétation du quatuor BELCEA (écoutez le 6ème ou les Razumovsky) (disponible en HD chez QOBUZ et magnifiquement enregistrée) ainsi que l’intégrale des Quintettes à Cordes de Mozart dans l’enregistrement célèbre du quatuor TALLICH (CD édité par CALIOPE et vraisemblablement disponible aujourd’hui chez QOBUZ).
- Les « grands bazars » passent sans faiblesse en conservant toute leur spatialisation et leur localisation stéréophonique ; ainsi les SACD des SAISONS de Haydn sous la direction de René JACOBS (édités par HARMONIA MUNDI et disponible en HD chez QOBUZ) ou le SACRE DU PRINTEMPS par le Concertgebouw sous la direction de Mariss JANSONS (disponible en HD chez QOBUZ). Je me dois cependant d’ajouter que la dynamique orchestrale fait que je suis obligé de faire jouer fort pour entendre les pianissimi, et encore pas tous car la faiblesse de mes oreilles demeurent bien qu’elles sont fortement aidée à entendre correctement.
Voilà. L’usage de prothèses dans l’écoute de la musique est donc tout-à-fait possible si on trouve le bon chemin pour pouvoir les régler soi-même. J’irai même jusqu’à écrire que mes dernières prothèses m’ont changé la vie.
Ce n’est que mon témoignage.
Cordialement Olivier
La haute-fidélité est la servante de la musique et pas une fin en soi