Présentation Rouault Acoustic

[Steph44200]

Je remercie chaleureusement Antoine Rouault de nous avoir accueilli cet après-midi.
Après nous avoir relaté l’évolution de son activité depuis 2010 et présenté quelques réalisations passées dans son atelier, nous voici dans la pièce d’écoute :



Nous commençons par la lecture de musique via Qobuz sur un PC sous Windows, directement connecté en USB au DAC Prelude PD-1 Electrocompaniet.
Précisons qu’en USB, il est limité à une résolution et une profondeur de bit de 16-bit / 48 kHz, mais en coaxial/optique il grimpe jusqu’en 24/192.

En amuse bouche, pour la première piste, nous avons laissé Antoine choisir :

Paris - Istanbul - Shanghai : I. Nihavent par Joël Grare 



Lien Qobuz

Et là première claque :
La musique se déploie comme une bulle et nous happe,
Ce n’est pas du tout projeté, aucune dureté, j’ai apprécié l’équilibre général et la fusion des registres, avec une dynamique du tonnerre, une énergie ressentie jusque dans les tripes !
Sans me poser de questions, sans avoir besoin de décortiquer.
Je savourais seulement l’instant présent, telle une parenthèse enchantée.

Ensuite on a déroulé :

Vieillir, Jacques Brel, Les Marquises



Lien Qobuz

Le grand Jacques s’invite dans la pièce, il est là, bien vivant pour quelques minutes !
Une présence, une humanité dans sa voix, où il chante avec une certaine violence dans ses paroles , je suis impliqué de tous mes sens, j’en frissonne d’émotion rien qu’à l’écrire.

Après deux ou trois autres morceaux nous proposons à Antoine de lire un CD amené par Laurent :

Talkin’ Bout a Revolution, de l’album Éponyme de Tracy Chapman



Lien Qobuz

La platine Philips CD 723 est reliée en RCA à l’ampli.
Comme Laurent, je n’ai pas reconnu l’équilibre tonal du morceau que je connais bien.
C’est coloré, pas très fidèle dans les timbres ni les instruments.
Je serai curieux de réécouter ce morceau avec la platine utilisée en drive sur l’entrée COAXIAL du DAC Electrocompaniet, tellement le résultat est diamétralement opposé à l’écoute de Qobuz.


Je partage l’avis que les enceintes Kyoto sont, comme je l’ai lu précédemment sur ce forum, des loupes de la source et qu’elles n’enjolivent ni ne retranchent rien, et en cela c’est un superbe résultat !

Je tire mon chapeau à Antoine Rouault pour cette réalisation réussie, dans une pièce partiellement traitée et pas très grande, qui a su nous donner beaucoup de plaisir, et c’est là le plus important.

Pour finir, le modèle Tokyo   
À noter l’enceinte est juste entreposée: le pavillon n’est pas dans sa position définitive , la tangente étant alignée avec les arêtes du coffret pour la mise en phase.
Le tweeter debaflé est une vraie pièce d’orfèvre 

[Vacuum]

(11-25-2024, 11:20 PM)Dardepiche a écrit : Salut Laurent, merci pour ce retour d'écoute chez Rouault Acoustic, ça fait plaisir à lire, j'aurais bien aimé entendre ça avec vous.

A ce que l'on comprend ça coule, c'est fluide (liquide ?), c'est soyeux, facile, et ce qu'on peut en entendre est plutôt axé sur l'émotion que la démonstration (monitoring ?), c'est bien ça ?

J'aimerai savoir si vos impressions (si ce sont bien celles-ci) tiennent plutôt au format "à l'ancienne" de ces enceintes, ou bien a l'accord du ce format ET au parti-pris de l'amplification et du pavillon ?

Enfin , est-ce que l'écoute est très centrée, ou bien la musique remplit-elle la pièce au point de pouvoir se déplacer et de ne pas avoir l'impression de trop en perdre au passage ?
Auriez-vous testé ça ?

Bonjour Antoine Dardepiche !

Excellentes questions ! 

Elles sont à la fois démonstratives et émotives, démonstratives sur la décortication des instruments sur Joël Grare et Hok Man Yim et donnent beaucoup d'émotions sur Brel et Etta Cameron, je ne puis juger sur ce que l'on a passé sur la Philips mais c'était, pour Tracy Chapman, les deux à la fois.

Je ne les catégoriserais pas d'enceintes vintages au niveau de la sonorité, c'est typiquement une enceinte très expressive et dénuée de confusion, tout les instruments sont à leurs places avec des détails foisonnants sur la finesse des cordes d'un sitar accompagné d'une contrebasse, de la voix des interprètes marqué mais pas agressive, le tout avec une bande passante étendue, un spectre équilibré. Donc non, pas un son à l'ancienne. 

Tu as bien fait de soulever une énième question ! 
La directivité des pavillons de médiums, est importante ! 
Malgré le soin apporté à la construction des pavillons à lamelles de diffraction, elles sont assez directives néanmoins et c'est le seul point qu'il faut prendre en considération lors du placement dans sa pièce d'écoute, ça peut être régler de manière simple en pinçant plus ou moins les enceintes pour que toute la famille puisse en profiter pleinement, on obtient quand même une bonne largeur de diffusion à + ou - un mètre de large lors de cette configuration. 


Merci Stéphane pour ce cr détaillé

Belle journée à vous deux ! 

Laurent

[Rouault Acoustic]

Merci à Laurent et Stéphane pour leur visite et compte rendu détaillé.

En effet le temps de discuter et faire connaissance a amputé un peu notre temps d'écoute, je suis heureux de voir que l'ensemble vous a plu et j'ai également passé un excellent moment avec vous.

Comme mentionné au dessus, le rendu sur Qobuz avec le Dac Electrocompaniet donne un rendu assez différent de la platine cd723, l'explication est assez simple, d'un côté on bénéfice d'une source dématerialisée avec des fichiers de haute qualité, décodés avec un Dac de qualité; De l'autre côté la platine cd modeste avec son dac standard.

Le résultat tel que je le ressens, la platine va avoir un son plus dur, plus étroit et crispé, le grave tape plus sec mais avec moins de controle.
Malheureusement nous n'avons pas eu le temps de tester la cd723 branchée sur le Dac.
Stéphane l'a bien résumé, en fonction de la source et du matériel en amont, le résultat est évident, l'effet loupe révèle la qualité des électroniques.

Pour revenir sur la question de la directivité, en effet on peut gérer la zone d'écoute et le point central en pinçant plus ou moins les enceintes:
Un pincement important donnera une zone d'écoute très précise avec une focalisation intéressante mais réduit l'ampleur de la scène.
A l'inverse avec peu ou pas de pincement, la zone d'écoute devient plus grande, au point d'écoute central, la scène devient large mais perd en précision.
Personnellement j'apprécie un pincement de sorte que le regard soit dans l'allignement des flancs interieurs des enceintes.

Pour résumé brièvement la différence entre Tokyo et Kyoto, comme je l'expliquais à mes hôtes hier, les kyoto vont avoir un grave plus rapide avec une belle énergie; Les Tokyo ont un grave plus lourd, ,descendant plus bas avec plus de rondeur mais moins rapide, leurs pavillons 2 pouces apportent davantage d'ampleur sur les médium ( voies notamment ).
Evidemment si les Kyoto peuvent fonctionner dans une pièce moyenne à partir de 20-30 m², les Tokyo ont quand à elles besoin de plus d'espace pour s'exprimer pleinement.

[Vacuum]

Merci pour votre retour technique Antoine !

J'aurais bien aimé écouter de la belle musique sur les très impressionnantes Tokyo qui sont beaucoup plus grandes que les Kyoto, on ne le perçois que très peu sur les photos mais le pavillon Kinoshita est très volumineux par rapport aux plus petites Kyoto avec le pavillon Arai.

Ces enceintes sont très musicales et si je ne disposais déjà de 5 paires d'enceintes hi-fi, j'économiserai pour avoir les Kyoto mais je n'ai plus assez de place et mes enceintes actuelles se retrouveront sûrement dans mon salon.

Bonnes écoutes !

[Laurent22]

Un grand merci Laurent et Steph pour ce top CR de votre écoute des Kyotos. Je retrouve bien ce que j'ai ici en écoute. J'espérais un retour comparatif avec les Tokyo, mais ca sera une autre fois ?

Très belle écoute ce midi avec le morceau "Paris - Istanbul - Shanghai : I. Nihavent" par Joël Grare, merci pour la découverte.

(11-26-2024, 10:51 AM)Rouault Acoustic a écrit : [...] Personnellement j'apprécie un pincement de sorte que le regard soit dans l'allignement des flancs interieurs des enceintes [...]

Après pas mal de tests, je suis arrivé également à cette orientation à la maison avec mes Kyotos.

Sur la question de Dardepich au sujet d'emplir une pièce entière avec le son : chez moi j'apprécie beaucoup les Kyotos pour leur capacité à remplir la pièce au delà du coin Hifi (pas loin de 90m2 au total) avec un son clair, précis et détaillé tout restant à bas volume... très agréable avec des amis en mode "musique de fond".

[Vacuum]

Il n'y a pas de quoi Laurent !

C'est un grand plaisir qui nous a été donné.

[Le dom]

Laurent et Stéphane, un grand merci pour ces comptes rendus qui font envie. 

Merci également à M. Rouault pour ses explications.

[Vacuum]

Plaisir partagé Le Dom, ravi que ça t'es plus !

C'est vraiment dommage que nous ne puissions rester plus longtemps, nous avons pu admirer aussi les haut-parleurs de graves utilisés dans la Tokyo au sein de l'atelier de Antoine Rouault, des monstres au saladier aluminium injecté, système magnétique Néodyme surdimensionné et en son entrefer, derrière l'énorme spider noir, une bague de démodulation double cuivre/aluminium, indestructible en usage électro-acoustique.

Monsieur Rouault dispose aussi d'autres modèle de plus petites dimensions, des modèles uniques sur base de haut-parleurs réputés et éprouvés, des amorces de pavillons taillées dans la masse des baffles, des supports d'enceintes design, des finitions toutes plus belles et réussies les unes que les autres dans son auditorium, mais je ne dis rien de plus... allez donc les découvrir!

Ear cool & enjoy the music !

Vacuum

[Rouault Acoustic]

Juste 2 petites rectifications Vacuum,
Sur les Kyoto et Tokyo il s'agit de pavillons à profil Araï et non Kinoshita, qui sont encore plus large.
Les grave 38cm des Tokyo ne sont pas équipés de moteurs néodyme contrairement aux Kyoto, mais d'une double ferrite de grand diamètre.

Musicalement

[Vacuum]

Pardon Antoine, est-ce qu'il y a des différences entre les deux très ressemblants pavillons au niveau des dimensions ?

http://www.alg-audiodesign.com/portfolio...kinoshita/