Chez Sylvain, il s’agissait pour moi de mieux connaître les capacités du haut parleur Rubanoïde de chez Audioconsulting. Médium à large bande passante, ce hp à entrefer linéaire vertical a en plus un bon rendement. Il est ici coupé à 140 hz à 12 db/oct, pas en haut, et relayé par un tweeter ESS AMT coupé à 14khz à 6 db/octave. Le boomer est un SB audience 12 OB 150 théoriquement adapté pour un baffle plan, ici structuré en « H ».
Le reste du système comprend un lecteur player Pink Faun, un DAC Helixir, un PréAmpli SPL, et un Ampli Madison de chez Watson.
Ce rubanoïde , d’environ 60 cm de haut, présente comme toute « Line array », une directivité verticale assez prononcée en émettant une onde cylindrique et non conique, qui aura moins tendance à se réfléchir au plafond et au plancher de la pièce. Il fonctionne en dipôle comme les deux autres HPs, avec les avantages et les inconvénients du principe : plus de liberté de fonctionnement des membranes, mais une onde arrière qui par réflexion vient se mélanger au programme, ce qui n’est pas prévu dans le fichier musical enregistré. C’est plus problématique dans le grave que dans le médium et l’aigu.
La qualité acoustique du rubanoïde tient essentiellement à sa membrane qui est à la fois sa suspension. On pourrait même dire qu’il n’y a pas de membrane puisque la « bobine » qui n’est pas une vrai bobine puisque le courant passe dans un circuit en boucle mais linéaire dans les entrefers, est rattachée directement aux demi-rouleaux dont la souplesse permet le mouvement. Faut déjà un esprit très imaginatif pour pondre un truc pareil. Mais cela ne manque pas dans le milieu audio.
Donc on peut être au départ assez perplexe pour comprendre comment une membrane par définition d’une certaine souplesse, pour que cela puisse « bouger » sur une distance significative, puisse donner une courbe linéaire de 140 à 12000 hz à la mesure SPL mais aussi en dynamique. Les fabricants de HPs comptent généralement sur une certaine rigidité des membranes pour s’en sortir. Là, la membrane-suspension souple va devoir travailler de la même façon sur presque 10 octaves et sur toute la gamme des niveaux sonores. Le pari n’est pas gagné d’avance. Le constructeur en était tout-à-fait conscient. De plus, en adoptant un papier qui finissait par être sensible à l’humidité de l’air, il a du chercher un traitement qui éviterait un ramollissement dans les régions pluvieuses. D’où le très spécial papier japonais d’artisan secret imprégné par un très spécial produit secret qui stabilise le truc.
Bien qu’il y ait quelques dispositifs absorbants, la pièce n’est pas acoustiquement favorable et le grave en pâtit avec un esprit libertaire du boomer bien marqué autour des 100 hz. Il y a quelque chose à faire sur ce secteur. On a évoqué la méthode de Dominique Choimet : placer un panneau de bois devant le HP pour le faire travailler sur un évent laminaire, qui calmerait certainement ses véléités voyageuses. Avec une bonne rondelle d’haltère, c’est encore plus cool. Il y a aussi l’idée de Jean Hiraga de coffrer son baffle plan avec des panneaux de laine de bois, permettant de réduire l’intensité de l’onde arrière sans la renvoyer vers la membrane du HP. Ce serait facile avec le H-plan de fermer l’ouverture arrière en y calant le panneau mou. Bon, faut essayer.
Le haut médium présentait une zone un peu inélégante. C’est relatif. Car l’aigu du ESS et le médium du Rubanoïde volent à niveau élevé. J’ai posé la question du filtre. Le médium est branché en opposition de phase du fait du filtrage à 12 db/oct avec le boomer. Mais l’ESS est en phase positive, donc en opposition avec le médium. On a remis le médium en phase positive et inversé le grave, avec un résultat favorable. Une meilleure continuité sans chiffonade entre médium et aigu. Il y a possibilité sûrement d’aller plus loin dans le filtrage, en faisant notamment des mesures sur impulsion. Et puis le condensateur Mundorf « supreme » de base est bien loin des « Oil argent » de la marque, et encore plus d’un SCR SA. Puis je trouve dommage, même si le Rubanoïde a une capacité de monter en fréquence assez étonnante, de ne pas profiter de l’AMT ESS au maximum en le faisant descendre jusqu’à 1500hz à 6 db/oct comme sur les J24, mais il faudrait filtrer en haut les rubanoïdes.
Bon, il y a quelques trucs à essayer, mais la base est très bonne et peut en remontrer au très haut de gamme commercialisé sur la résolution, la dynamique, la présence des interprètes, la transparence générale.
On a aussi pu comparer sur un même morceau de musique la version DSD et PCM 16/44.1 et j’ai été surpris de la différence de qualité en faveur du DSD, chose que je n’avais jamais constaté clairement auparavant. Étonnant ! non. Faudra que je repotasse la question.