03-24-2016, 12:53 PM (Modification du message : 03-24-2016, 12:59 PM par Ezel78.)
(03-24-2016, 12:39 PM)ThierryNK a écrit : J'en ai essayé un, c'est extravagant. Je rêve de ce qu'un Beethoven ou un Liszt aurait fait avec un tel instrument.
Ok je me trompe pour la hiérarchisation des prix alors..
@Olive: tu prends l'exemple de l'objet de collection, ca sort évidemment du "modèle prix standard".
Thierry, ce que j'ai quoté m'interpelle et m'intéresse...Tu peux nous en dire plus ? Qu'aurait-ils fait avec ce type d'instrument ?
J'ai aussi une question plus générale sur la musique dite classique :
Les compositeurs que vous appréciez sont-ils tous morts il y a 2 siècles ou bien ya t'il d'aussi grands compositeurs aujourd'hui ?
Pas de malice dans ma question...je me pose sincèrement la question.
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(03-24-2016, 12:53 PM)Ezel78 a écrit : @Olive: tu prends l'exemple de l'objet de collection, ca sort évidemment du "modèle prix standard".
L'objet de collection encore joué, vendu, prêté, qui vit encore...
Bon ok, un strad c'est extrême mais on a la même phénomène entre tous les luthiers et souvent des cotes qui ne sont pas justifiées.
(tout le monde semble par contre d'accord sur les violons chinois qui arrivent chez nous : c'est pas cher mais... ça les vaut )
03-24-2016, 01:56 PM (Modification du message : 03-24-2016, 01:58 PM par ThierryNK.)
(03-24-2016, 12:53 PM)Ezel78 a écrit :
(03-24-2016, 12:39 PM)ThierryNK a écrit : J'en ai essayé un, c'est extravagant. Je rêve de ce qu'un Beethoven ou un Liszt aurait fait avec un tel instrument.
Ok je me trompe pour la hiérarchisation des prix alors..
@Olive: tu prends l'exemple de l'objet de collection, ca sort évidemment du "modèle prix standard".
Thierry, ce que j'ai quoté m'interpelle et m'intéresse...Tu peux nous en dire plus ? Qu'aurait-ils fait avec ce type d'instrument ?
J'ai aussi une question plus générale sur la musique dite classique :
Les compositeurs que vous appréciez sont-ils tous morts il y a 2 siècles ou bien ya t'il d'aussi grands compositeurs aujourd'hui ?
Pas de malice dans ma question...je me pose sincèrement la question.
Quasiment tous les compositeurs ont utilisé les évolutions techniques et artistiques des instruments au profit de leur créativité (la "genouillère" forte sur les premiers pianos ou la clarinette chez Mozart par exemple). Avec un Beethoven qui a fait exploser toutes les formes d'un côté, ou un Liszt (avec d'autres) qui a fait exploser la composition pour piano, il n'est pas difficile d'imaginer qu'un piano dont on peut moduler les timbres sans en changer le touché aurait ouvert la voie à d'autres types d'oeuvres.
Pour la dernière question, tu touches qq choses de passionnant.
Oui, il existe toujours des compositeurs d'oeuvres "savantes". Mais contrairement à la musique des siècles passés, il y a divorce entre la musique "populaire" au sens le plus noble, celle écoutée par "tout le monde" et la musique dite savante.
A l'époque de Bach ou de Mozart, le "peuple" écoutait du Bach ou du Mozart. Du Bach à la messe, la Flute Enchantée dans les opéras populaires de la banlieue de Vienne, ce qui correspondrait à nos Zenith ou Olympia.
Les raisons de ce divorce sont complexes. De mon point de vue, et du point de vue de musicologues, l'atonalisme est en partie responsable de ce divorce.
Je suggère très fortement à tous les participants à ce fil d'écouter la conférence d'une heure ci-dessous.
Il y a sans aucun doute un parti pris extrême contre l'atonalisme, et ce pour d'autres raisons que musicales. Des raisons financières: depuis des décennies, seule la musique atonale a reçu des subventions étatiques à travers le monde, et reparler de musique tonale a été considéré comme ringard, has been, passéiste par "l'établishment".
Il y a pourtant des tas d'oeuvres atonales sublimes.
Mais il y a dans la conférence des points de compréhension de l'écriture musicale qui sont indispensables pour approcher ce qu'est l'écriture musicale et le rôle de l'auditeur dans la musique.
Mozart a été par exemple l'un des tous premiers à prendre en compte la mémoire de l'auditeur dans sa façon d'écrire. La notion de facilité, de difficulté ou de récompense pour l'auditeur avec l'exemple de la marche harmonique est centrale pour 2 ou 3 siècles de musique.
Les conférences de Bernstein sont aussi fabuleuses.
5 minutes pour comprendre l'évolution de la musique depuis l'homme des cavernes:
Et d'autres sur ce qu'est une mélodie, sur comment on écrit un "tube", et des tubes avec son West Side Story...
Vous en trouverez un tas d'autres sur Youtube.
Aujourd'hui, le musicien qui me semble être dans la même démarche de transmission en France est Zygel avec ses émissions de télé "grand public". Il a certains côtés casse bonbons, mais c'est un excellent musicien et compositeur, et il essaie vraiment d'initier le grand public à la musique en général, dans une forme adaptée aux usages actuels.
03-24-2016, 02:11 PM (Modification du message : 03-24-2016, 02:15 PM par Franz.)
Il y a un véritable divorce entre le grand public d'une part (qui s'est arrêté à la musique tonale, Stravinski/Richard Strauss pour faire simple), les musiciens stipendiés (atonalisme acharné, avec de grosses nuances, de Stockhausen/Boulez à Messiaen et autres pour les plus libres) et ceux qui refusent l'abandon de l'harmonie classique, et qui se retrouvent dans le minimalisme/musique répétitive (Glass, Reich, Adams, pour les plus connus, et énormément de musiciens de musique électronique que je considère comme les véritables héritiers de notre passé anté-Schönbergien)
03-24-2016, 02:37 PM (Modification du message : 03-24-2016, 02:38 PM par Ezel78.)
Très intéressant !
Je regarderai les vidéos postées ultérieurement pour mieux comprendre.
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03-24-2016, 03:07 PM (Modification du message : 03-24-2016, 03:08 PM par ThierryNK.)
(03-24-2016, 02:11 PM)Franz a écrit : Il y a un véritable divorce entre le grand public d'une part (qui s'est arrêté à la musique tonale, Stravinski/Richard Strauss pour faire simple), les musiciens stipendiés (atonalisme acharné, avec de grosses nuances, de Stockhausen/Boulez à Messiaen et autres pour les plus libres) et ceux qui refusent l'abandon de l'harmonie classique, et qui se retrouvent dans le minimalisme/musique répétitive (Glass, Reich, Adams, pour les plus connus, et énormément de musiciens de musique électronique que je considère comme les véritables héritiers de notre passé anté-Schönbergien)
hoho
Qqun qui cite ces compositeurs, c'est pas courant sur un forum hifi!!
Prêt de 70 ans après sa composition, qui connait ça qui est pourtant un héritage quasi direct de Beethoven?
La musique de Beethoven est tout autant "moderne", sauf qu'elle est écrite avec des harmonies et accords classiques.
J'ai de nombreux amis très mélomanes, qui n'ont aucun "problème" avec Bach, Mozart, Schumann ou Ravel, mais qui n'arrivent toujours pas à écouter du Beethoven.
J'ai essayé de faire évoluer leur façon d'écouter Beethoven (qui ne prend aucun gant avec ses auditeurs) en leur disant que Beethoven il racontait plutôt la façon dont il écrivait une oeuvre que l'oeuvre elle-même, un chantier de maison plutôt qu'une maison, ils sont toujours "coincés". De la même manière que sur les sonates de Boulez.
Amitiés
Pour ceux qui pensent que Beethoven est un compositeur "classique"
...tiens, ce n'est pas (plus) vraiment du classique, mais un bon exemple de "modern classical" mélé à la musique electro + expérimentale : improvisation totale entre Olafur Arnalds (petit génie islandais passant d'albums hommage de piano à Chopin jusqu'à l'electro/trance avec d'autres collaborateurs...) et Niels Frahm (pianiste allemand)
ici (passez les 1eres minutes pour aller directement à la musique) :
Ecoutez (regardez) au moins les 2 premiers morceaux.
Inutile de dire que je préfère ça aux élucubrations de certains membres de l'IRCAM...
@Thierry : oui, je connais la fugue de Beethoven (même si ce n'est pas mon compositeur préféré) et la sonate de Boulez (no comment ). J'ai pas mal écouté les musiciens de l'époque 1e moitié du XXe s. quand j'avais 20-25 ans. En fait, j'avais une passion pour les compositeurs qui étaient à la limite de l'atonalisme, mais sans y tomber totalement. La suite de Lulu de Berg par exemple, ou la 9e de Mahler, son adagio de la 10e, la Nuit Transfigurée de Schönberg, etc. Le problème, c'est que malgré tous mes efforts, et à part quelques compositeurs atypiques du genre Bartok (plus influencé par la musique traditionnelle que par le sérialisme...) je n'ai jamais pu trouver quelque chose de réellement passionnant à tout ce que j'ai entendu en classique "moderne". Hors justement ceux qui sont volontairement restés en dehors du sérialisme (Messiaen, Landowski, Honegger, etc)...et les modernes répétitifs, méprisés par l'"establishment" (typiquement Reich, et pourtant sa musique pour 18 musiciens...chef d'oeuvre !!)
Un extrait de la suite de Lulu de Berg (adagio), typiquement ma "limite" et exactement ce qui m'a incité à aller plus avant (sans succés hélas) :
On peut considérer ça comme du minimalisme avant l'âge, en fait. Ca me donnait des frissons et ça m'en donne encore...