Vivid Audio Giya G3, puis Kii3+BXT, puis Magico S3 mkII dans une pièce dédiée

[jalucine]

(03-10-2022, 11:26 AM)ThierryNK a écrit : Précision: je ne suis pas cablo-sceptique...

Quelle crédibilité donner à des compte rendus d'essais de câbles/ampli/DAC/enceintes dans des pièces avec des "accidents" de 10 dB et des RT énormes par rapport aux dimensions de la pièce?

Autant peser des lettres sur une balance à poids lourds 

pda0 a fait l'effort plus que louable d'écrire un guide acoustique, de fournir les pistes audio adéquates (pas besoin de connecter une carte son à son système) et propose même d'analyser les mesures. Un logiciel gratuit, un micro et un ordinateur. Coût la plupart du temps sans commune mesure avec le coût du matériel Hifi.

A part pour quelques personnes à qui la "vérité" ne fait pas peur, quelle est la proportion de compte-rendus qui précisent les caractéristiques de la pièce où le matériel a été utilisé?

Post peut-être un peu "acide" pour démarrer une journée 

Bien d'accord avec les propos de Thierry NK. Dans au moins 99% des systèmes d'audiophiles, on fait avec le local disponible parfois légèrement amélioré, mais toujours avec un nombre infini de réflexions, résonances, vibrations parasites, noeuds et ventres de pression selon des fréquences variées. Bref, parler de qualité des timbres et d'équilibre d'un système selon le matériel et en particulier les câbles utilisés doit être envisagé avec les plus grandes précautions, et doit être reçu avec la plus grande circonspection.

La comparaison des Kii et des Giya est très intéressante par l'approche très différente de chaque concepteur. Les occasions de les écouter sont plutôt rares, mais, au salon Hifi du Novotel du 15ème en 2018, j'avais été séduit et étonné de la prestation des Kii dans une pièce petite, peu (ou pas) amortie, très défavorable, ou malgré cela, le grave était propre, ne montrait pas de bosse donnant un effet de masque sur d'autres fréquences, une belle dynamique et résolution. Le fonctionnement restait mystérieux avec cet ensemble de HPs travaillant de manière originale, mais incontestablement le résultat sortait de l'ordinaire. On pouvait supposer un traitement particulier du message selon les HPs et leur disposition. Donc un gros travail informatique du message numérique incident.

Les Giya de Vivid, ce sont des HPs très travaillés, très évolués, avec des charges très bien conçues, et une neutralisation des vibrations parasites intelligentes en plaçant cul à cul les deux graves. En outre la forme de l'enceinte réduit au maximum les perturbations des lobes de directivité et la charge des boomers comme des autres avec l'effet "Nautile" est optimal. Tout cela inspire le technicien acousticien et donne envie de savoir ce que cela donne. Mais il y a des choix que je n'apprécie pas, les membranes rigides qui résonnent à des fréquences très gênantes, et qui obligent à utiliser des filtres à pentes raides qui transforment les transitoires en hoquets répétitifs. Cela ne va pas tellement s'entendre sur les voix, l'orgue ou les cordes, mais sur tous les instruments percussifs, comme le piano, entre autres, on n'est plus du tout dans un fonctionnement "fidèle" au message, comme s'en rapprocherait un grand électrostatique, un large bande, ou une enceinte filtrée à 6db octave, sachant que tout transducteur électroacoustique comme une enceinte hifi a les limitations propres à sa technique, sa conception, ses matériaux, etc... Le test le plus terrible et radical que je connaisse pour savoir en moins de dix secondes si un système global est en phase, crédible, équilibré, dynamique, spatial est un enregistrement d'applaudissements dans une grande salle, comme celui inclus dans le disque test n°10 de la NRDS. Dix secondes suffisent, donc on ne va pas y passer le printemps, mais si cela ressemble à un crépitement bien éloigné de milliers de mains qui se frappent, il va falloir y passer l'été voire l'automne pour tenter de remettre de l'ordre dans l'émission de vos haut-parleurs. C'est là que les filtres informatiques compensant tous ces points avant les HPs peuvent compenser qualitativement des amplifications plus basiques par rapport au haut de gamme qui déphase. 

Au final , le local n'est pas linéaire, l'enceinte n'est pas en phase, et on fait une cuisine avec les éléments et les cables pour trouver un équilibre correct. C’est la situation la plus classique. Il y en a deux autres possibles, peut-être plus et les mixages possibles, c’est la correction informatique, telle Kii, Lyndorf ou Trinnov, ou enfin, des enceintes en phase dans un local acoustiquement favorable, où les sources, amplificateurs et câbles de qualité s’exprimeront à leur meilleur sans passer par un passage du message musical dans la moulinette d’une informatique audio pas toujours innocente, même si elle a fait des progrès impressionnants en dix ans.