"Le Grand Bleu" 30 th Anniversary

[jalucine]

J'ai revu le Grand Bleu, histoire de revenir dans le temps.

Sûr que l'image est trop belle, que Jean-Marc Barr est trop cool à se prendre pour un dauphin, que Rosanna Arquette est trop craquante, que Jean Reno est trop Reno, que les dauphins sont trop mimi, que la mise en scène est trop géniale, que la musique est trop sub-aquatique. Pas étonnant que le film ait collé un sacré coup de vieux à la "nouvelle vague" et à pas mal d'autres oeuvres d'intellos plus ou moins décadents qui sont devenus très difficiles à voir en entier maintenant. Je ne veux pas généraliser non plus.

Certes l'histoire est basique, rivalité entre mâles qui veulent être le plus fort, en l'occurence, celui qui descendra le plus bas. Cela pourrait être une course automobile, ou à la présidence, ou au mondial de boxe, ou au grisbi, peu importe. L'héroïne est surtout animée par son instinct reproducteur, mission sine qua non de la survie de l'espèce, malheureusement ici bien incompatible avec les dispositions cérébrales marsouinesquophiles de celui sur lequel est a jeté son dévolu, comme quoi la vie est mal faite, et il serait facile de multiplier les exemples de cette forme d'incompréhension entre les sexes, même dans notre environnement proche. Voilà, c'est souvent comme ça dans la vie, aux décors et aux circonstances près, et c'est comme cela dans pleins de films, forcément. Et dans le Grand Bleu, c'est fait avec élégance, charme et même une certaine subtilité. Il y a peu de film aussi regardable après trente ans. Après, pour les goûts et les couleurs, je préfère que ce soit spontané et sans détour intellectuel, sinon, ça fatigue. Mais l'inverse est tout aussi respectable.