Bonsoir à tous,
Suite des essais de Câbles Secteur sur mon système Devialet 440.
Comme indiqué précédemment, grâce au prêt de Nicoben, j’ai pu comparer dans des conditions idéales le câble Ocelia Reference, le Neodio P5 (qui était celui qui avait donné le meilleur résultat lors des comparaisons précédentes) et mon câble Elecaudio DIY lambda venant de chez Audiophonics.
Ces 3 câbles alimentent une multiprise Bada sans filtrage sur les 2 prises servant pour les 2 D220 qui constituent le D440. Les 2 câbles secteur alimentant les Devialet sont ceux livrés en série avec ceux-ci et sont des Audioquest. J’ai testé dans cette configuration car je me suis rendu compte qu’il y avait le même type de différence perçue que lorsqu’on était en configuration D220 avec le câble en direct entre la prise secteur et l’ampli. Je n’en ferai certes pas une règle universelle mais chez moi c’était finalement plus « parlant » de comparer ainsi que de passer en D220 car l’écart entre le D220 et le D440 est supérieur à celui induit par les changements de câbles, donc autant tester en configuration d’usage !
Pour situer le contexte, lors de mes essais précédents, j’en étais arrivé à garder le Neodio P5 sur le système pendant une bonne dizaine de jours avant de devoir le rendre à son propriétaire (Chet), et donc lorsque j’ai reçu l’Ocelia et un autre Neodio P5 de la part de Nicoben (en fait ils sont arrivés le lendemain du jour où j’ai rendu les autres câbles à Chet ! Parfait timing donc
), j’ai installé l'Ocelia sans autre forme de procès et j’ai écouté la musique ainsi pendant une bonne dizaine de jours (dont les essais avec Jalucine, Aredien et Tonton F la semaine dernière) avant de faire les comparaisons en alternance avec le P5 et mon câble de base.
Ma première impression, le soir même de l’installation, a été très très favorable, et je me suis dit que Nicoben ne me l’avait pas envoyé sans se douter que ce câble pourrait bien marcher sur mon Devialet.
Il y avait une douceur générale, une "chaleur" et une définition remarquable, sans que la dynamique soit tassée en aucune façon. Les voix ressortaient avec charme et sans agressivité, même sur les enregistrements pop/rock qui « rapent » habituellement et finissent par obliger à baisser un peu le son tellement les oreilles sont écorchées.
Le grave me paraissait également plus plein et charnu qu’avec le P5, dont la sècheresse finit par faire presque maigre, mais sans que cela soit au détriment d’un gonflement exagéré de cette zone.
Bref, séduction, dès le premier abord, mais limitée à quelques écoutes tardives le soir. Le premier week-end avec ce câble était celui des essais avec le Jalucine 26 et donc j’avais décidé de le garder sur le système afin de ne pas compliquer les tests des J26 avec l’introduction de câbles !
Samedi après-midi donc, après avoir re-écouté longuement avec l'Ocelia les morceaux de test que j’avais utilisé précédemment, j’ai remis le Neodio P5, et là je dois dire que je ne m’attendais pas à une telle différence !
Soit mon oreille s’est exercée à l’écoute des différences entres câbles, soit l’écart entre les deux est très important !
Ce qui frappe d’emblée c’est la réduction subjective du grave. Le P5 donne un grave très tendu et sec, presque maigrichon. Mais sur mon système c’est un vrai plus car il donne l’impression de compenser l’amortissement insuffisant induit par la pièce.
A l’autre extrême, la transparence du P5 apparait nettement supérieure, non pas que l'Ocelia soit bouché, loin de là, mais entre les deux, le P5 donne plus de micro détails. Sur l’enregistrement de Martha Argerich, (que j'avais écouté chez Joel C : Concerto pour 2 pianos en D mineur - Francis Poulenc - Lugano Concertos), le P5 permet d’entendre le lieu de l’enregistrement avec une belle profondeur, et un vrai fourmillement d’informations qui donnent la crédibilité à cet enregistrement live. Avec l'Ocelia, il faut tendre l’oreille et c’est globalement plus étouffé. On perd de la profondeur et de la clarté sur la scène. Mais peut-être ne l’aurais-je pas remarqué si je n’avais pas eu le P5 en comparaison...
Je rappelle qu’à la mesure acoustique, il n’y a strictement aucune différence entre ces deux câbles, mais je me suis demandé si je ne devrais pas remesurer tellement l’écart subjectif est important !
L’autre principale différence, mais elle est peut-être liée à la précédente, c’est la netteté et la précision de l’image que produit le P5. Tous les instruments retrouvent de l’air entre eux et sont localisables aisément. En fait, ils semblent apparaitre moins gros et mieux définis. Sur Splanky de Christian McBride, l’écart est très significatif entre les 2 câbles. Les 3 contrebasses sont à la fois bien plus espacées et nettes avec le P5, mais descendent moins dans le grave qu’avec l'Ocelia. A vrai dire, je n’en revenais pas qu’il puisse y avoir une telle différence entre les 2 câbles au point que j’ai alterné plusieurs fois (alors que c’est très pénible à faire) pour me convaincre que je n’étais pas victime d’une illusion, mais comme ce caractère était finalement présent sur tous les enregistrements, j’ai dû me rendre à l’évidence qu’il s’agissait bien d’une différence réelle.
En fait, en me demandant comment caractériser en une phrase les différences entre ces deux câbles, j’ai fini par me dire que l'Ocelia donnait l’impression de l’ajout d’une sorte de « ouate » autour de la musique. Comme s’il y avait un léger flou général qui arrondi les angles, mais sans déformer ou zoomer comme le faisait le Why Not.
Je ne suis pas, par contre, arrivé à me convaincre d’une réduction de la dynamique entre les deux câbles, même si le P5 semble plus énergique, je pense que c’est lié à sa restitution plus « claire » et pas à une compression de la dynamique de l'Ocelia (contrairement là aussi au Why Not où la dynamique donnait l’impression d’être clairement contrainte).
Dire lequel est le meilleur sur mon système est une gageure ! Ca dépend des enregistrements ! Sur ACDC Thundestruck, l'Ocelia est bien plus agréable et permet d’écouter à des niveaux indécents sans fatigue (et écouter ACDC vraiment plein tube, c’est quelque chose à vivre !
) Le niveau de grave plus présent et la réduction/douceur dans les aigus en font un compromis idéal pour tous les enregistrements durs et agressifs. Le P5 sur ce même morceau est limite insupportable même si je me demande s’il n’est pas plus juste ou fidèle à l’enregistrement.
Plus généralement, sur la musique pop ou celle qu’écoute ma fille de 13 ans (qui me permet d’ailleurs découvrir plein de choses super intéressantes dont je n’aurai probablement jamais entendu parler sinon !) en streaming sur Tidal, l'Ocelia est probablement le meilleur compromis même si on perd un peu en définition et précision, on a une suavité addictive sur les voix, et on ne ressent pas l’agressivité de la plupart des enregistrements plutôt faits pour passer à la radio dans les voitures ou sur des systèmes peu définis.
Le P5 est, pour moi et sur mon système, magnifique sur le classique et le jazz, et je lui trouve une fluidité sur les voix très agréable. Ce n’est pas la suavité de l'Ocelia mais ça reste magique sur les bons enregistrements. L'Ocelia me donne un peu l’impression de tout « cotonner », ou bien c’est que je préfère l’organisation et la netteté du P5, alors que d’autres pourraient préférer l'Ocelia...
Difficile de choisir au final car j’écoute de tout et quand c’est avec ma fille c’est rarement du classique ou du jazz
Il me faudrait donc un câble qui aurait la définition et la précision de l’image et la fluidité sur les voix du P5, le grave de l'Ocelia et sa douceur sur les enregistrements difficiles, et le tout sans impact sur la dynamique ! Voilà !
Et l’Elecaudio dans tout ça ? Et bien, il ne boxe malheureusement pas dans la même catégorie que les deux ci-dessus. Il est un peu moins transparent que le P5, mais reste moins « cotonneux » que l'Ocelia, mais surtout il y a une verdeur/acidité désagréable sur les voix (en comparaison des 2 autres évidemment car globalement ça reste écoutable fort heureusement !) qui le rend moins homogène. Bref, on peut mieux faire c’est évident !
J’avoue que ces essais continuent à me perturber car autant régler une courbe cible et ajuster, ou faire des compromis, sur des paramètres objectifs et mesurables, est facile et répond bien à un besoin de rationalité naturel, autant l’impact des changements de câble semble n’obéir à aucune logique évidente.
Et comme, hélas, il ne m’apparait pas possible de compenser les changements induits par 2 câbles en corrigeant la courbe cible, on ne peut échapper aux vicissitudes des essais de câbles pour finir d’ajuster le système.
Cela m’apparait encore comme un jeu de hasard tant il me semble difficile de trouver la logique qui prévaut aux changements qu’on entend.
Sans doute faut-il en passer par le DIY à la mode Maxitonus/Barcolandes, pour espérer y comprendre quelque chose et en tirer quelques règles de base, mais bon, je ne suis pas encore certain d’avoir la patience et le temps pour cela…
Prochaine étape, le test du câble spécial Devialet selon les principes Maxi/Barco mis en oeuvre et testé par Eric sur un Devialet D220. Je ne manquerai pas de vous faire part de mes impressions
En attendant, je m’en vais écouter un peu de musique sans réfléchir aux câbles et autres courbes cibles
