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Quelques interrogations sur les "optimisations" pour la dématérialisation
#1
Bonjour à tous,

Je reviens sur un sujet que j’ai déjà abordé très brièvement dans un post en fin d’année dernière, mais que j’aimerais confronter à l’avis d’audiophiles qui ont expérimenté le sujet et qui ne devraient surement pas manquer sur ce forum.

J’ai conscience que c’est un sujet qui peut prêter facilement à polémique et j’espère que ce fil ne partira pas vrille comme d’autres avant lui Wink

La reproduction musicale à partir de supports dématérialisés devient rapidement un casse-tête informatique, et les solutions disponibles sont nombreuses, et elles semblent se multiplier tous les jours ajoutant un peu plus à la complexité inhérente aux réseaux informatiques…
Pour l’audiophile cette complexité informatique se retrouve à la puissance carrée du fait de la recherche de la qualité musicale, qui ne fait pas toujours bon ménage avec les manipulations informatiques temps réel.

Jusqu’à récemment, j’avais eu la chance de ne pas vraiment avoir trop à me préoccuper de ce sujet car la gestion proposée par Devialet me satisfaisait pleinement tant sur le plan de l’ergonomie que de la qualité audio.

Cependant, avec la nécessité de mettre en oeuvre une correction numérique du fait des problèmes de ma pièce d’écoute, le sujet avait déjà fait un bond significatif en complexité, mais ce n’est qu’avec l’apparition de micro-coupures intempestives sur le flux Devialet Air (liées très vraisemblablement à un bug informatico-hardware du Devialet non résolu à ce jour…) que j’ai dû me pencher sur le sujet de la qualité des sources alternatives à Devialet Air. Et comme j’aime bien essayer de comprendre avant de me lancer dans des améliorations x ou y recommandées par tel ou tel autre, j’ai un peu écumé les forums et autres infos disponibles sur internet avant d’investir dans quoi que ce soit.

J’ai ainsi pu me rendre compte à quel point le problème pouvait être complexe, et surtout sujet à de nombreuses polémiques et quasi guerres de religion. De plus, on trouve plusieurs « experts » qui expliquent de façon, ma foi assez convaincante, comment les bits sont bien des bits, mais qu’ils peuvent quand même causer plein de soucis suivant comment ils sont traités dans la chaine audio.
Les articles de John Swenson ci-attachés sont très éclairants me semble-t-il (ils ont déjà été cités plusieurs fois sur ce forum d’ailleurs) :
http://www.audiostream.com/content/qa-jo...bUqH66e.97
http://www.audiostream.com/content/qa-jo...VRMuz8H.97
http://www.audiostream.com/content/qa-jo...ECyCYLV.97

Je ne suis pas expert informaticien, ni en traitement audio, ni électronicien, et ma démarche n’est que celle d’un humble audiophile disposant d’une paire d’oreilles, d’un petit peu d’expérience apportée par l’age qui à force d’augmenter doucement tous les jours finit par représenter un certain capital Wink, et également d’un peu de méthode d’analyse « rationnelle » servant seulement à essayer de corréler, autant que possible, certains faits « observables » avec ce qu’on entend devant sa chaine hifi.

J’ai quelques défauts structurels cependant: je ne fais pas confiance a priori aux recettes toutes faites, je préfère expérimenter par moi-même, je ne sais pas juger instantanément de l’apport de tel ou tel changement, je me méfie de l’effet placebo ou des effets d’auto-suggestion car j’en suis facilement victime, je ne crois pas à la magie car j’ai besoin de comprendre, pas forcément dans le détail, mais au moins un minimum. Ce doit être des défauts liés à ma formation d’ingénieur et je n’en ai jamais vraiment guéri, même dans ma quête d’audiophile, où la magie, tout comme dans la quête du Graal par les Chevaliers de la Table Ronde, semble avoir sa place Smile !


Bon, après ce long préambule, voici ma vision actuelle des choses, et avant que cela ne déclenche la 3ème guerre mondiale, je précise que ce n’est que mon avis d’aujourd’hui, que je cherche à comprendre et pas à démontrer quoi que ce soit à quiconque, et que je suis ouvert à toute contradiction et démonstration qui ferait progresser la qualité audio de mon système car c’est mon seul objectif sur ce forum !

Afin de me représenter le problème à résoudre, je suis parti du principe que la qualité maximale qu’on pouvait obtenir sur un système donné, quel qu’il soit, à partir d’un fichier de musique dématérialisé, était celle que pouvait produire le DAC du système (ou le FDA s’il n’y a pas de DAC séparé) à qui on fournirait le fichier « parfait », c’est à dire dans son intégralité et intact (et donc tel que stocké sur son disque dur) sans aucun changement ou détérioration quelconque.

Dans un monde idéal, une fois le fichier intact aux mains du DAC (ou FDA), je fais l’hypothèse qu’on ne peut que s’en remettre à la qualité de son concepteur et au soin apporté au reste du système (ampli, enceintes, câbles, pièce, emplacement, etc….) et espérer qu’on a fait le bon choix de matériel, car on ne pourra pas améliorer quoi que ce soit, du moins d’un point de vue « digital ».

La problématique de la dématérialisation pourrait donc, de façon très simplificatrice, se résumer à la question suivante :
Comment amener le fichier de musique originel au DAC sans le polluer lors de son passage au travers du réseau (box, switchs, routers,…), des logiciels de lecture, des PC, Mac, NAS et autres logiciels serveurs qui occupent nos cauchemars informatiques, sans oublier les multiples câbles RJ45, USB, AES/EBU, Toslink, coax,… ?

A partir de là, si on regarde le chemin que doit parcourir le fichier depuis son lieu de stockage, on pourrait distinguer 2 grandes étapes (Transport et Transformation) qui me semblent structurelles pour le traitement de la question qui nous occupe, et un problème transverse aux 2 étapes précédentes (la qualité de la connexion).

1- le Transport :
Il est très facile de déplacer un fichier sans aucune perte d’un endroit à l’autre de façon informatique, c’est la base même de l’informatique et des réseaux, c’est éprouvé et tout le monde peut l’observer chaque jour en se servant d’un ordinateur.
Donc, l’étape qui va consister à déplacer le fichier informatiquement devrait être, a priori, la partie facile du sujet.

2- la Transformation :
Si le transport n’est pas un souci pour l’intégrité des données, la transformation du fichier en musique comestible par un DAC nécessite une opération d’ajout d’un signal d’horloge pour en faire un flux audio et c’est généralement là que ça commence à se compliquer, surtout si on doit transporter ce flux, qui contrairement au transport informatique, n'est pas exempt d'erreurs.

3- la Qualité de Connexion :
Une fois ceci établi, se pose, et de façon indépendante et transverse, le problème des connections entre le lieu de stockage des fichiers et le DAC. Si on lit attentivement ce que raconte John Swenson, on comprend qu’en pratique tous les courants de masse induits par les circuits numériques semblent se liguer pour perturber le travail du DAC et des circuits analogiques qui vont produire la qualité du signal audio, et dans ce contexte (dont je suis bien incapable de juger de la pertinence, à part dire que cela semble crédible et plutôt bien expliqué, même s’il n’y a aucune quantification des phénomènes mis en jeu).

Si on part de cette présentation simpliste des choses, on peut commencer à établir un certain nombre de « règles » à même de hiérarchiser les problèmes et mettre en oeuvre des solutions visant à réduire les causes potentielles de soucis d’une source dématérialisée.

Pour transporter le fichier au plus près du DAC, on va pouvoir privilégier le protocole réseau DLNA ou la connection USB asynchrone.
Cependant, peu de DAC sont compatibles DLNA, et tous ne disposent pas d’une entrée USB asynchrone, l’utilisation d’un PC ou Mac ou TinyPC, ou d’un streamer est donc nécessaire, et c’est ce dernier qui va recevoir le fichier et qui va devoir le transformer en flux audio pour rentrer dans le DAC via une liaison SPDIF (RCA ou TOSlink) ou mieux sa version « pro » AES/EBU. On peut aussi utiliser un streamer (qui reçoit le fichier en DLNA) et qui se connecte au DAC en USB asynchrone, dans le cas où on ne peut (ou veut) pas connecter le PC/Mac au DAC en direct via USB.

Dans tous les cas, on dépend donc :
  • de la qualité de l’horloge du DAC (et plus généralement de la qualité du DAC),
  • si on n’est pas en DLNA ou USB asynchrone, de la qualité de l’horloge qui sert à la création du flux audio et de la qualité du logiciel qui décode le fichier et crée le flux audio,
  • et de la qualité de la connection entre tous les éléments de la chaine (isolation galvanique, pollution par les process informatiques divers dans le PC/Mac, qualité des câbles…).
Dans ce contexte, le cas idéal semble être le transport direct du fichier au plus près du DAC, et si celui-ci fait également office d’ampli (comme dans un FDA) et dispose d’une horloge de précision, il y a de grandes chances que la qualité soit au rendez-vous.
Pour donner un exemple de mise en oeuvre répondant à ce schéma, on va trouver le Classe Audio Sigma 2200i (cher à BBill) qui intègre la réception des fichiers en mode DLNA et un FDA suffisamment puissant et bien pensé pour alimenter de nombreuses enceintes exigeantes. Mais également le Marantz MCR510 avec une partie ampli plus modeste mais néanmoins qualitative. Et on peut espérer que la carte DLNA bientôt disponible sur les Devialet sera dans cette configuration.

Lorsqu’on n’est pas dans cette configuration, on est soit dans une configuration de PC/Mac directement connecté au DAC en USB, soit de PC/Mac connecté en USB à un convertisseur USB/SPDIF (ou AES/EBU) connecté au DAC, soit un PC/Mac connecté au DAC en TOSlink (flux SPDIF), soit d’un streamer connecté au DAC en USB ou en SPDIF (ou AES/EBU).

Les fichiers eux-mêmes peuvent être stockés dans un NAS (ou PC/Mac faisant office de serveur), ou directement sur le disque dur du PC/Mac.

On peut donc, et à l’extrême opposé du tout intégré (type Classé Audio) se retrouver dans une configuration séparant bien chaque fonction dans une « boite » indépendante, dans le but d’isoler chaque partie et éviter les « pollutions » mutuelles.


Donc, si on essaye de hiérarchiser simplement les priorités, on pourrait dire les choses suivantes (par ordre décroissant d’importance) :
  • Privilégier les solutions intégrées (type Classé Audio, MCR510 et surement bientôt Devialet DLNA) car on n’a qu’une seule horloge et pas de problème de création et transfert de flux audio externe à l’appareil.
  • Privilégier les liaisons DLNA ou USB asynchrone, en choisissant un streamer ou un convertisseur USB/SPDIF disposant d’une horloge de précision (type Mutec)
  • Isoler galvaniquement toutes les liaisons (RJ45 via pont optique ou isolateur, et USB via isolateur type Intona, W4S, Mutec ou autre)
  • Si on utilise un PC ou un Mac, réduire au maximum les influences des alimentations à découpage (remplacement par alim linéaires de qualité), et utiliser des logiciels réduisant les process inutiles pour l’audio (type Audirvana), et éventuellement séparer les fonctions serveur et lecteur (via un streamer par exemple).
  • Choisir des câbles de bonne qualité (ou au minimum respectant les normes d’adaptation d’impédance au minimum, ce qui donne un petit avantage à la liaison AES/EBU ou BNC vs RCA).
Par contre, j’exprime un doute intellectuel sur l’utilité de traiter la partie stockage sur NAS avec alim linéaires etc… J’ai, en effet, du mal à comprendre comment un fichier stocké sur le NAS et transféré informatiquement (donc sans aucune perte possible) jusqu’au streamer ou DAC/ampli/streamer, via un câble RJ45 isolé galvaniquement pourrait polluer la qualité audio…

Je suis preneur d’une explication rationnelle sur le sujet (y compris aussi complexe et non hiérarchisée que celle de Swenson) car je n’arrive pas à comprendre par quel mécanisme cela pourrait avoir la moindre influence… Je n’ai pas de religion sur le sujet et ne conteste pas l’avis de ceux qui disent que l’amélioration existe, je m’interroge simplement sur le pourquoi..

J’imagine sans peine que ma vision de ce sujet complexe est simpliste et souffre de beaucoup d’imprécisions et approximations, mais je ne doute pas que la collectivité sur ce forum saura enrichir le sujet, et je vous en remercie par avance !

Amitiés.
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#2
Les câbles rj45 ne sont pas (tous) isolés. Ceux qui sont isolés ne sont pas blindés.
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#3
(02-16-2017, 04:35 AM)pda0 a écrit : Pour donner un exemple de mise en oeuvre répondant à ce schéma, on va trouver le Classe Audio Sigma 2200i (cher à BBill) qui intègre la réception des fichiers en mode DLNA et un FDA suffisamment puissant et bien pensé pour alimenter de nombreuses enceintes exigeantes. 
  • Privilégier les solutions intégrées (type Classé Audio, MCR510 et surement bientôt Devialet DLNA) car on n’a qu’une seule horloge et pas de problème de création et transfert de flux audio externe à l’appareil.

Voilà pourquoi je voudrais comparer au moins une dizaine de jours le Classé 2200I au Devialet 220, comparer dans une configuration identique un vrai FDA à la solution hybride de Devialet

On se demande pourquoi Devialet a tant tardé pour offrir le DNLA dans un monde connecté ?
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#4
(02-16-2017, 10:05 AM)paulw a écrit : Les câbles rj45 ne sont pas (tous) isolés. Ceux qui sont isolés ne sont pas blindés.

Certes, mais si tu mets un isolateur RJ45 à l'arrivée sur le lecteur (streamer ou ampli/streamer) du type Etalon, ou même un de ces petits machins EMO-EN-70E ou MI1005
https://www.reichelt.de/Netzwerk-Zubehoe...ARCH=%252A
https://www.reichelt.de/Netzwerk-Zubehoe...=MI%2B1005

ou encore un pont optique, où est le problème ?
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#5
OK. J'avais mal compris cette phrase.

"J’ai, en effet, du mal à comprendre comment un fichier stocké sur le NAS et transféré informatiquement (donc sans aucune perte possible) jusqu’au streamer ou DAC/ampli/streamer, via un câble RJ45 isolé galvaniquement pourrait polluer la qualité audio…"

Quoi qu'il en soit, je partage la même interrogation.
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#6
Les Nas seraient-ils des machines tellement polluées que la moindre optimisation aurait un effet significatif ?
Système (ici) : Ampli Kinki EX M1, enceintes Martin Logan ESL X, dac B.Audio B.dac One EX, serveur PC fanless i7 (GentooPlayer + Minimserver + JPlay), switch Lhy sw6 + FMC Lhy
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#7
Même si c'était le cas (catastrophiquement pollués), le transfert des fichiers reste parfait. Les 1 ne se transforment pas en 0, et si ça leur arrive, ils sont détectés et renvoyés correctement. Sinon, on ne pourrait simplement rien transférer de façon certaine, ce qui est la base en informatique réseau.

La seule pollution peut donc n'être qu'électrique (ou éventuellement, électromagnétique, mais dans ce cas, il suffit d'avoir le NAS loin du système Hifi) et dans ce cas, l'isolateur doit traiter le problème non ?

Je n'arrive pas à trouver où est la faille dans le raisonnement...
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#8
Mais question... quand on parle de gens qui traitent le nas,
on parle de gens qui lisent à partir du nas ou de gens qui ne s'en servent que comme stockage?
Parce que dans le premier cas, ça peut être une source, alors éventuellement, mais dans le deuxième cas non...

(personnellement, je lis à partir de la mémoire de la machine de lecture, je ne vois pas trop la raison de faire quoi que ce soit au nas...)
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#9
Salut,

À propos du transport on a dejà quelques pistes : l'ajout de bidules isolator Rj45 fait du bien à la musique.

-il nettoie les parasites apportés par les appareils en amont.
-remet de l'ordre dans les bits ?
-ou les deux ?
(Je n'ai pas la réponse)

Des qu'il y a un cable, ça fout le bazar.

La solution de Air play/ tout Wifi est tentante pour isoler le flux audio mais on se heurte à d'autres problèmes.
Stabilité, conversion supplémentaire (donc approximations) et auto pollution du lecteur par les ondes Wifi.

Autres interrogations : 
Est-ce qu'une super horloge avant d'attaquer le DAC va pouvoir redresser tout les dommages faits aux fichiers ?
Nettoyer ou ne pas salir, éternelle question.

Sur mon Nas de course, les résultats sont excellents lorsque je lui colle une bonne alim linéaire.
Bien plus sensible que le player ce qui me laisse penser que le serveur à une importante primordiale.

J'espère que ce topic ne va pas déclencher une nouvelle guerre de religion  Big Grin
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#10
(02-16-2017, 12:02 PM)pda0 a écrit : La seule pollution peut donc n'être qu'électrique 

oui, c'est bien celle-ci qui me questionne
Système (ici) : Ampli Kinki EX M1, enceintes Martin Logan ESL X, dac B.Audio B.dac One EX, serveur PC fanless i7 (GentooPlayer + Minimserver + JPlay), switch Lhy sw6 + FMC Lhy
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