12-21-2016, 01:37 PM
Bonjour à tous,
Suite des expérimentations sur la suppression des réflexions primaires, cette fois-ci avec la mise en place de la diffusion à la place de l’absorption.
Comme indiqué précédemment, la réflexion de l’enceinte gauche sur le mur de droite (et réciproquement) induit un pic sur l’ETC qui dépasse le seuil théorique de -15dB pendant les 20 premières milli-secondes.
J’ai réussi à faire disparaitre ce pic (ramené en dessous de -20dB) en mettant des panneaux GIK monster basstrap sur les murs à l’endroit où se produit la réflexion, mais cela a entrainé des variations significatives sur la courbe de réponse, notamment dans le haut grave, que la correction numérique a pu à peu près corriger après quelques efforts de réglage de courbe cible, mais le résultat à l’écoute était plus que décevant car la perte de dynamique était flagrante, et l’effort demandé à la correction numérique induisait visiblement quelques « duretés » numériques désagréables.
Après avoir tout remis en place, tout était rentré dans l’ordre, mais la réflexion étant toujours présente, j’ai essayé de mettre en lieu et place des panneaux GIK, des diffuseurs t.akustik en polystyrene expansé, pour voir si la théorie de la diffusion des ondes sonores, pouvait se vérifier facilement par la mesure, et bien sûr l’écoute.
Bref, la conclusion est sans appel, ça marche aussi bien que l’absorption pour éliminer le pic, et comme ça n’absorbe quasiment rien, contrairement aux panneaux GIK, l’impact sur la courbe de réponse est minime, et totalement nul dans le grave et haut grave.
Tout au plus peut-on observer une légère baisse de niveau au delà de 1500Hz, mais pas évidente à l’écoute.
Comme c’est livré en pack de 8 panneaux de 60x60cm, la première tendance consiste à les utiliser tous, donc 2 panneaux de chaque coté sur les murs, et les 4 autres répartis à l’arrière de la zone d’écoute.
Mais après quelques mesures et écoutes alternées, j’ai réduit l’utilisation à 1 seul panneau de chaque coté sur les murs, et 1 seul panneau à droite et à gauche à l’arrière de la zone d’écoute (donc utilisation de 4 panneaux uniquement).
La raison est simple, le résultat obtenu à la mesure sur les réflexions est identique (4 ou 2 panneaux sur les murs ne change rien), et il y a moins d’impact sur la réponse amplitude/fréquence (même si l’écart reste faible dans tous les cas), et à l’écoute, il m’a semblé que l’équilibre était meilleur ainsi.
Avec tous les panneaux en place, il m’a semblé que je perdais en douceur globale. Tout cela reste subjectif et mériterait des écoutes sur une plus longue durée, mais comme le résultat avec seulement 4 panneaux est très satisfaisant, je n’ai pas cherché plus loin.
Contrairement à ce qu’il s’était passé avec les panneaux GIK, Dirac corrige automatiquement, et sans difficulté, la légère baisse de niveau au delà de 1500Hz pour ramener le tout sur la courbe cible (cible qui est identique, c’est juste que, comme le point de départ est légèrement différent puisque les panneaux ont un effet mesurable sur la réponse, Dirac la prend en compte dans ses calculs).
Cependant, mais il faudra que je confirme sur la durée, l’écart entre les deux réglages Dirac (l’ancien tel quel avec les panneaux, et le nouveau - recalibrage Dirac post mise en place des panneaux), n’est pas énormissime à l’écoute, et à vrai dire, pour l’instant, je préfère garder l’ancien réglage car le rendu est très légèrement plus mat, ce qui a son charme, même s’il est difficile de savoir lequel des deux est le plus « juste ».
Par contre, et là il n’y a aucune ambiguïté, il n’y a aucun effet négatif de perte de dynamique ou d’impact dans le grave. Les bénéfices sur la stabilité et la qualité 3D de l’image sont présents (mais on part quand même d’un très bon niveau, donc l’amélioration est sensible sans que ce soit révolutionnaire non plus), sans que l’on perde sur aucun paramètre, donc, contrairement à ce qu’il s’était passé avec les panneaux GIK, j’ai décidé de les garder en place et de voir si cette impression persiste dans la durée.
En résumé de ces petites expériences, il ressort quand même plusieurs choses qui me paraissent instructives :
Voici quelques graphes qui illustrent les différents paramètres :
ETC d’origine
ETC avec absorption (1 panneau GIK Monster Bass Trap sur chaque mur)
ETC avec diffusion (1 panneau t.akustik sur chaque mur)
On voit clairement que les 2 panneaux remplissent leur fonction et produisent un résultat assez proche sur le paramètre des réflexions (un poil moins bon en diffusion mais largement suffisant vs l'objectif recherché).
Sur la réponse amplitude/fréquence, par contre, les différences sont marquées. Ci-dessous les graphes sur 20-20000Hz au 1/3 d’octave, et zoom sur 20-300Hz au 1/24 d’octave. On y voit clairement que les GIK modifient considérablement la réponse, alors que les panneaux diffusion n’ont que peu d’influence.
Et lorsqu’on "travaille" la courbe cible avec Dirac, on voit qu’il est possible de quasiment compenser l’impact de l’absorption en revenant à une courbe amplitude/fréquence proche du niveau de référence. Néanmoins, à l’écoute, la dynamique reste « absorbée » avec les panneaux GIK, alors qu’elle reste intacte avec la diffusion...
On voit donc bien ici que si la mesure acoustique ne peut rendre compte de tout ce que l’on entend, on peut quand même observer une déformation induite par une absorption excessive qui est mesurable. Par ailleurs, la correction numérique de cette déformation est efficace à la mesure mais ne permet pas de rendre sa dynamique à la musique…
Il me parait donc important de ne pas installer une correction passive au petit bonheur la chance, et, en particulier, de se méfier d’écarts importants mesurés sur la courbe amplitude/réponse que pourrait induire cette correction, et, enfin, de ne pas imaginer que la correction numérique pourra de toutes façons corriger le tout à la fin…
Il me semble finalement que la seule conclusion que l’on puisse décemment tirer de tout cela, c’est que les mesures sont un outil très performant, qui donne des informations extrêmement utiles pour la mise au point d’un système, et notamment identifier les problèmes et vérifier leur résolution, mais qu’il reste essentiel de trier à l’oreille les différentes configurations lorsqu’elles produisent des résultats mesurés proches.
En d’autres termes, les règles fondamentales (le bon sens commun) restent forcément valides, à savoir, minimiser autant que possible le travail de la correction numérique, et rechercher un équilibre entre absorption et diffusion à l’oreille.
Bref, c’est comme dans tous les domaines, les bons outils, aussi performants soient-ils, ne peuvent se substituer à l’intelligence/bon sens de leurs utilisateurs
Amitiés.
Suite des expérimentations sur la suppression des réflexions primaires, cette fois-ci avec la mise en place de la diffusion à la place de l’absorption.
Comme indiqué précédemment, la réflexion de l’enceinte gauche sur le mur de droite (et réciproquement) induit un pic sur l’ETC qui dépasse le seuil théorique de -15dB pendant les 20 premières milli-secondes.
J’ai réussi à faire disparaitre ce pic (ramené en dessous de -20dB) en mettant des panneaux GIK monster basstrap sur les murs à l’endroit où se produit la réflexion, mais cela a entrainé des variations significatives sur la courbe de réponse, notamment dans le haut grave, que la correction numérique a pu à peu près corriger après quelques efforts de réglage de courbe cible, mais le résultat à l’écoute était plus que décevant car la perte de dynamique était flagrante, et l’effort demandé à la correction numérique induisait visiblement quelques « duretés » numériques désagréables.
Après avoir tout remis en place, tout était rentré dans l’ordre, mais la réflexion étant toujours présente, j’ai essayé de mettre en lieu et place des panneaux GIK, des diffuseurs t.akustik en polystyrene expansé, pour voir si la théorie de la diffusion des ondes sonores, pouvait se vérifier facilement par la mesure, et bien sûr l’écoute.
Bref, la conclusion est sans appel, ça marche aussi bien que l’absorption pour éliminer le pic, et comme ça n’absorbe quasiment rien, contrairement aux panneaux GIK, l’impact sur la courbe de réponse est minime, et totalement nul dans le grave et haut grave.
Tout au plus peut-on observer une légère baisse de niveau au delà de 1500Hz, mais pas évidente à l’écoute.
Comme c’est livré en pack de 8 panneaux de 60x60cm, la première tendance consiste à les utiliser tous, donc 2 panneaux de chaque coté sur les murs, et les 4 autres répartis à l’arrière de la zone d’écoute.
Mais après quelques mesures et écoutes alternées, j’ai réduit l’utilisation à 1 seul panneau de chaque coté sur les murs, et 1 seul panneau à droite et à gauche à l’arrière de la zone d’écoute (donc utilisation de 4 panneaux uniquement).
La raison est simple, le résultat obtenu à la mesure sur les réflexions est identique (4 ou 2 panneaux sur les murs ne change rien), et il y a moins d’impact sur la réponse amplitude/fréquence (même si l’écart reste faible dans tous les cas), et à l’écoute, il m’a semblé que l’équilibre était meilleur ainsi.
Avec tous les panneaux en place, il m’a semblé que je perdais en douceur globale. Tout cela reste subjectif et mériterait des écoutes sur une plus longue durée, mais comme le résultat avec seulement 4 panneaux est très satisfaisant, je n’ai pas cherché plus loin.
Contrairement à ce qu’il s’était passé avec les panneaux GIK, Dirac corrige automatiquement, et sans difficulté, la légère baisse de niveau au delà de 1500Hz pour ramener le tout sur la courbe cible (cible qui est identique, c’est juste que, comme le point de départ est légèrement différent puisque les panneaux ont un effet mesurable sur la réponse, Dirac la prend en compte dans ses calculs).
Cependant, mais il faudra que je confirme sur la durée, l’écart entre les deux réglages Dirac (l’ancien tel quel avec les panneaux, et le nouveau - recalibrage Dirac post mise en place des panneaux), n’est pas énormissime à l’écoute, et à vrai dire, pour l’instant, je préfère garder l’ancien réglage car le rendu est très légèrement plus mat, ce qui a son charme, même s’il est difficile de savoir lequel des deux est le plus « juste ».
Par contre, et là il n’y a aucune ambiguïté, il n’y a aucun effet négatif de perte de dynamique ou d’impact dans le grave. Les bénéfices sur la stabilité et la qualité 3D de l’image sont présents (mais on part quand même d’un très bon niveau, donc l’amélioration est sensible sans que ce soit révolutionnaire non plus), sans que l’on perde sur aucun paramètre, donc, contrairement à ce qu’il s’était passé avec les panneaux GIK, j’ai décidé de les garder en place et de voir si cette impression persiste dans la durée.
En résumé de ces petites expériences, il ressort quand même plusieurs choses qui me paraissent instructives :
- L’ETC est un outil intéressant pour visualiser les diverses réflexions parasites dans les 20 premières milli-secondes (et aider à en identifier la cause).
- La réduction de ces réflexions sous la barre des -15dB vs l’impulsion initiale est un objectif raisonnable qui permet d’améliorer considérablement la qualité et la stabilité de l’image (ça ne résout pas les autres sources de problèmes potentiels comme la phase notamment, mais ça va clairement dans le bon sens).
- La mise en place d’un traitement passif n’est pas un remède miracle qui résout tous les problèmes de gestion des réflexions. Trop d’absorption peut avoir un effet contre-productif, et trouver l’équilibre entre trop et trop peu n’est finalement pas si simple.
- La mesure de l’impact de chaque « outil » de traitement passif me parait être très utile, lorsque l’on envisage de mettre un traitement passif en place. Il me semble que cela se mesure très facilement, tant sur l’amplitude/fréquence, que le RT60 ou les réflexions (via l’ETC), et que cela facilite grandement les choix d’emplacement et de méthode de traitement (absorption ou diffusion).
- Et comme toujours, bien entendu, l’oreille reste le seul vrai juge de paix ! Par contre, ne pas mesurer ce qu’on fait, c’est un peu jouer au loto, on peut avoir de la chance, mais on peut aussi se tromper et perdre beaucoup de temps et d’énergie, alors qu’un peu de méthode aide grandement aux choix et à l’efficacité.
Voici quelques graphes qui illustrent les différents paramètres :
ETC d’origine
ETC avec absorption (1 panneau GIK Monster Bass Trap sur chaque mur)
ETC avec diffusion (1 panneau t.akustik sur chaque mur)
On voit clairement que les 2 panneaux remplissent leur fonction et produisent un résultat assez proche sur le paramètre des réflexions (un poil moins bon en diffusion mais largement suffisant vs l'objectif recherché).
Sur la réponse amplitude/fréquence, par contre, les différences sont marquées. Ci-dessous les graphes sur 20-20000Hz au 1/3 d’octave, et zoom sur 20-300Hz au 1/24 d’octave. On y voit clairement que les GIK modifient considérablement la réponse, alors que les panneaux diffusion n’ont que peu d’influence.
Et lorsqu’on "travaille" la courbe cible avec Dirac, on voit qu’il est possible de quasiment compenser l’impact de l’absorption en revenant à une courbe amplitude/fréquence proche du niveau de référence. Néanmoins, à l’écoute, la dynamique reste « absorbée » avec les panneaux GIK, alors qu’elle reste intacte avec la diffusion...
On voit donc bien ici que si la mesure acoustique ne peut rendre compte de tout ce que l’on entend, on peut quand même observer une déformation induite par une absorption excessive qui est mesurable. Par ailleurs, la correction numérique de cette déformation est efficace à la mesure mais ne permet pas de rendre sa dynamique à la musique…
Il me parait donc important de ne pas installer une correction passive au petit bonheur la chance, et, en particulier, de se méfier d’écarts importants mesurés sur la courbe amplitude/réponse que pourrait induire cette correction, et, enfin, de ne pas imaginer que la correction numérique pourra de toutes façons corriger le tout à la fin…
Il me semble finalement que la seule conclusion que l’on puisse décemment tirer de tout cela, c’est que les mesures sont un outil très performant, qui donne des informations extrêmement utiles pour la mise au point d’un système, et notamment identifier les problèmes et vérifier leur résolution, mais qu’il reste essentiel de trier à l’oreille les différentes configurations lorsqu’elles produisent des résultats mesurés proches.
En d’autres termes, les règles fondamentales (le bon sens commun) restent forcément valides, à savoir, minimiser autant que possible le travail de la correction numérique, et rechercher un équilibre entre absorption et diffusion à l’oreille.
Bref, c’est comme dans tous les domaines, les bons outils, aussi performants soient-ils, ne peuvent se substituer à l’intelligence/bon sens de leurs utilisateurs
Amitiés.