Chez Watts

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L'accastillage est constitué du système 001 de JB Lansing Signature.

Le 38cm est un 130A. Un Hp qui reprend le châssis et l'aimantation du D130 que j'ai déjà présenté. La membrane est identique mais la bobine est en cuivre et non en aluminium. La tenue en puissance est légèrement supérieure et la fréquence de résonance gagne 1hz vers le bas (36 au lieu de 37hz...). L'autre différence est au niveau du cache-noyau en papier et non en aluminium.
Contrairement à son proche cousin, il n'est pas destiné à être utilisé en large bande.
Dans le système 001, il est donc associé à une chambre de compression de 1" avec une fréquence de coupure fixée à 1200hz.
Son équipage mobile est lui aussi très léger pour un 38cm : 29g tout compris.

La chambre de compression est donc la 175 munie de la corne 1217-1290 avec le fameux diffuseur "presse purée".

Le filtre est le N1200 : 12DB/octave Butterworth à 1200hz (ou à peu près comme on le verra avec les mesures que j'ai réalisées.

Ces différents éléments existent en 8, 16 ou  32ohms selon les générations et les versions.
Tout ce que je possède est en 16ohms.





On distingue la référence 130-202 de la membrane identique  à celles du D130.
Elle intègre la suspension fragile et il n'est pas rare de trouver des fissures voire des destructions partielles ou totales de cette partie très sensible.
Il est indispensable pour le transport de visser le HP sur une planche de cp sous peine de recevoir cela !



La 175 DLH et son "presse purée"





Le filtre N1200 existe sans molette de réglage comme celui-ci très ancien : 



Ou avec un réglage de niveau à 3 positions pour adapter aux différentes solutions proposées par JBL 32- 16 - 8ohms à 1 ou 2 38cm.
Il s'agissait de kits de haut-parleurs à monter dans des caisses à réaliser soit même ou acheter séparément chez JBL.



On lit souvent que les Hp de grave et d'aigu JBL sont à brancher en opposition de phase sur les filtres 12db, mais cela dépend du filtre. Il est indispensable de mesurer après branchement car j'ai vu tout et son contraire. D'ailleurs, comme vous pouvez le voir sur les 2 versions en photo, les branchements sont inversés ! Les marques rouges sont du vernis que j'ai moi-même déposées après vérifications.

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Dans cette réalisation d'une copie de la C35, je n'ai pas cherché à améliorer ce que JBL a conçu, mais simplement à respecter au plus juste la conception d'origine pour obtenir une paire la plus cohérente possible.
J'ai donc acheté les mêmes versions de 130A, de 175DLH et de filtre N1200.
J'ai utilisé un contre plaqué d'épicéa plaqué d'acajou de 18mm comme à l'origine et placé de la laine minérale aux mêmes endroits et de la même épaisseur.
Et en effet aux mesures les 2 enceintes sont similaires.
Comme on peut s'y attendre d'un tel montage avec un 38cm raide et un évent de quelques dm2, la plage couverte linéaire est de 70 à 15-16000hz.
Le rendu est extrêmement vivant, la plage dynamique réjouissante avec la sensation qu'on ne saturera jamais les Hp quelque soit le niveau d'écoute.
Les timbres sont plutôt naturels, mais une résonance vers 150-200hz liée à la caisse en matériau léger est bien perceptible. Une sorte de légère sonorité de tonneau que l'on perçoit quelques minutes à la découverte et qu'on oublie ensuite pour apprécier la "musique en liberté".
Pour une plage large bande, j'ai ajouté un caisson avec un 46cm filtré sous 90hz, les C35 laissées en large bande comme je pratique habituellement.
On distingue le caisson dans le mur au centre sur la photo.
Au niveau des défauts, en dehors de la résonance déjà décrite, l'image est assez serrée en profondeur. Même si elle reste précise en largeur.
La transparence est de très bon aloi simplement limitée par la source que mon fils utilise.

J'avoue avoir été quelquefois jaloux de la vie et de la dynamique de son système que n'égalait pas le mien pourtant bien plus sophistiqué. (Avec les Duntech et mon énorme caisson de 500l à l'époque).

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De cette constatation, on peut conclure que ces JBL possèdent des Hp superlatifs, mais que la réalisation de l'enceinte pêche dans la maîtrise des vibrations parasites, de l'étanchéité de la caisse et surtout de la mise en phase des Hp.
Tous ces éléments n'étaient pas maîtrisés et probablement considérés comme secondaires à l'époque.
On retrouve d'ailleurs constamment ces limites sur toutes les réalisations JBL haut de gamme (Hartsfield, Paragon, Everest...) y compris dans les versions monitors, qui elles en plus, ont abandonné le très haut rendement pour étendre la bande passante !

Concevoir une version qui garderait les qualités de dynamique mais sans les défauts de coloration et de mise en phase a commencé à me chatouiller sérieusement.

Dans le catalogue de la grande époque, plusieurs modèles étaient proposés par JBL.





Le haut de gamme Hartsfield est la plus prestigieuse, mais très complexe à réaliser et équipée de HP rares et très chers et limités dans l'aigu avec la nécessité d'adjoindre un 3e Hp (un tweeter si on veut monter au dessus de 10-12000hz)
Or je voulais pour des questions de simplicité de mise au point rester sur une 2 voies + caisson.

La C31 m'a longtemps séduit, et j'ai failli la réaliser mais les 130B sont rares et en trouver 4 de provenance identique en bon état s'est avéré fastidieux.

La C34 ressemble à la C35 mais permet une extension dans le grave grâce au rear-loading horn. De plus cette charge, 100% pavillon laisse le 15" en champ libre ce qui est très intéressant avec ce type de hp à suspension raide.
Sa forme est plutôt jolie, avec de belles proportions et sa réalisation sans être simple reste abordable par un amateur un peu équipé.

Va donc pour la C34 !

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Voici le schéma de principe du pavillon arrière.
Ce schéma n'est pas celui de la C34. C'est celui de la 4520, une version sono, mais le principe est le même. La longueur du pavillon est supérieure à 2 m ce qui permet de descendre vers 45Hz environ.



Au delà de 150hz la radiation directe reprend le dessus.
Le 130A a un rendement au dessus de 150hz de 103db/w/1m.
Le pavillon arrière équilibre le rendement dans le grave en dessous de 90hz jusque 45-50hz environ.

[Watts]

J'avais déjà expérimenté avec les petites Jordan Watts, une construction cherchant à limiter au maximum les vibrations parasites. Cela s'est avéré payant.
J'ai donc réfléchi aux différentes solutions pour ce type de construction à pavillons.
Ici bien évidemment, il ne sera pas possible de bloquer le 15" avec une gueuse béton sable.
Il faut donc une façade la plus réduite en surface et la plus rigide possible. Elle sera donc en multipli de hêtre.
Elle devra être découplée du pavillon mais sans pouvoir vibrer bien sûr. Un joint de liège devrait faire l'affaire...

Les 2 Hp doivent être les plus rapprochés possible et sur un axe vertical strict.
Mais, il ne faut pas que la chambre soit "secouée" par le 15".
Il faut donc une séparation mécanique entre la partie grave et la compression. Mais il lui faut bien sûr une référence mécanique stable. Pas question de la suspendre pour qu'elle ne se balance.
La solution que j'ai retenue est un lit de sable entre le pavillon de grave et la 175DLH.

Les parois du pavillon de grâve devront être inertes. On utilisera un sandwich de contre-plaqué d'okoumé, d'isorel, de hêtre massif, de plomb, et de bitume.

Voilà pour les principes généraux, le reste est de la mise au point : 
Orientation de la corne de la 175 vers la hauteur de l'auditeur. En effet, la partie grave mesure 102cm de hauteur. 
La 175 sera posée sur une bille céramique et tenue par un joint en mousse dans son support. 
La corne sera supportée par une équerre, elle même collée au joint silicone pour découplage.
Le support de l'ensemble compression corne sera mobile pour trouver la bonne position de mise en phase puis collé au pavillon de grave au blu-tack.

[Watts]

Les assemblages sont réalisés à la résine pour assurer solidité et étanchéité.







Le fond est doublé à l'isorel.



Un peu de calcul d'angles pour les découpes des planches du labyrinthe.



Le dessus qui constituera le lit de sable est soigneusement étanché au joint silicone



Le support de la face avant :



L'un des renforts du labyrinthe :



Chaque planche est collée vissée et jointée silicone :

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Un test avec la face avant et le châssis d'un 130A (celui du hp détruit par le transport)
Cela permet de vérifier qu'il n'y a pas d'appui sur les planches du labyrinthe, celui-ci étant calculé au plus juste. Il y aura un peu de défonce à réaliser...



Habillage des côtés et de la face supérieure en latté de hêtre massif.
Un choix que je regretterai plus tard...
Le bois massif se rétracte mais pas le contre-plaqué.
J'ai donc subi quelques fentes de rétractions que j'ai dû traiter à mesure.
C'est maintenant stabilisé, mais à refaire je ne choisirais pas ce bois...



Un peu de finitions :



Toutes les planches du labyrinthe sont doublées de matériau amortissant : plomb ou bitume de 5mm. La laine de coton sera finalement supprimée car supprimant pas mal de micro-informations.



Et le joint liège sera mieux réalisé. À noter le joint mousse périphérique pour assurer l'étanchéité de la face avant sur le labyrinthe.



Le toboggan a été particulièrement difficile à construire.
Je le voulais massif pour éviter les vibrations intempestives d'une simple planche.
Je l'ai donc fait en bois de bout de hêtre massif.
C'est beau mais un peu coriace à faire.





Les supports de la compression :



Encore un peu de finition, mais on voit le bout...

[Watts]

Dans un premier temps, j'ai utilisé les filtres JBL N1200.



C'était pas mal mais rapidement j'ai perçu un déficit dans l'aigu à droite.
J'ai mesuré et en effet les 2 courbes n'étaient pas tout à fait les mêmes. La droite était franchement descendante, avec -6db d'écart par rapport à la gauche.
IL était clair que les condensateurs vieux de 70ans ne devaient plus être dans les clous...
J'ai décidé de les faire moi même.
J'avais un stock de plusieurs dizaines de Pio russes de 1microF.
Je les ai chaînés ce qui m'a permis d'adapter leur valeur finement pour que la Fc soit pile à 1200hz des 2 côtés.




Pour les résistances, j'ai utilisé du graphite.
Une mine de crayon, un moule à glaçons  et de la résine





Evidemment pour les selfs, j'ai dû passer par le commerce.
Pour le grave, j'ai choisi Mundorf 0ohms et pour l'aigu les excellentes Jantzen wax coil.



Un support découplé des enceintes :

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Voici ce que j'ai pour les 2 enceintes à la place d'écoute avec le nouveau filtre.
Une des courbes est phy l'autre au 1/6.

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La mise en phase a été contrôlée à la mesure.
Pour être sûr de mesurer la concordance des 2 voies j'ai pris plusieurs mesures en reculant fortement la compression : le grave est en avance, c'est l'onde arrondie avant l'impulsion 



En avançant fortement la compression : le grave est en retard, l'onde qui suit l'impulsion



Et en calant au petit poil : 

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Depuis, je suis comblé. 
Evidemment, sur un mauvais enregistrement on entend que c'est mauvais. Mais étonnamment, on analyse les défauts du disque ou du fichier sans remettre en question le système. 
À très fort niveau, il y a encore de façon épisodique de légères saturations de la pièce. Mais elles sont suffisamment discrètes pour ne pas masquer la lisibilité, ni transformer les timbres.

[Watts]

Un petit complément descriptif.

Il y a 18mm de sable dans cet espace.



Un badge d'époque



Voici comment est avancée la compression pour une mise en phase satisfaisante.
Bien plus en avant que l'alignement sur la façade des JBL originales.



Le découplage de la 175DLH

[piéro94]

Hello,
Incroyable travail, c’est magnifique, merci pour le partage !

[Buddy]

En allant sur la première page de ton file, je découvre ta salle qui est exceptionnelle, c'est la claque, à l'image du travail de Nicoben. Je n'oublie pas ton travail sur tes enceintes et ta platine. Du coup, j'ai lu les 11 pages 

Merci pour le partage cela fait rêver. Je ne doute pas un instant que tu prennes du plaisir à faire des écoutes sur tes différents systèmes.

Enjoy.

[Watts]

Merci à tous les 2.

[Nicoben]

Quel talent!