Aucune visite chez un ami audiophile ne mérite d’être évitée

c’est le sang de notre hobby. Bon je dis ça mais quand je passe 1h dans les bouchons de l’A86 dont 30 minutes à étouffer dans les gaz d’échappements d’un tunnel… d’un coup je me souviens pourquoi je n’y viens pas trop souvent… mais dans la campagne du sud ouest y’a pas d’excuses.
Je partage les doutes de Demetrios sur la difficulté potentielle de l’exercice enceinte / sub, et personnellement je ne m’y serais pas jeté sans être bien accompagné, ni sans une bonne dose d’objectivisme dans la mise en oeuvre, en particulier je ne voyait pas cela d’un bon œil sans la participation d’un DSP et de mesures précises. Le résultat final dira ce qu’il en est selon les enceintes en jeu. Sans DSP il faut limiter drastiquement l’impact du sub pour bien l’intégrer, et le positionner… ailleurs que là où on les voit en général.
C’est bien pratique d’avoir une fraiseuse numérique et de savoir s’en servir, Julien (Aykoz Audio) me prépare de jolies finitions sur l’ampli / dsp qui va gérer les deux subs. Il a parfaitement compris mes caprices d’audiophile fou et mon coté brocanteur, avec la préparation possibles de 4 presets de réglages dsp, un par paire d’enceintes qui sera potentiellement en place, de quoi s’amuser tout au long de l’année sans devoir tout régler à chaque changement d’humeur. Un potar d’ajustement général de niveau sauf erreur… de quoi s’adapter à un changement d’ampli et de gain côté enceintes. Mmmm c’est déjà du joli travail avant la mise en place.
Mais un souci subsiste, avoir 4 présets ça incite à conserver 4 paires d’enceintes
Pour parfaire ma culture et clore au moins pour un temps le chapitre « haut rendement », je suis resté en veille d’une opportunité après avoir cédé les Uno XD, avec dans l’idée de trouver quelque chose qui puisse justement être complété avec cohérence par les deux caissons en 46 clos que Aykoz Audio me prépare. Ça aurait été surabondant avec le grave amplifié des Avantgarde.
Le mode veille n’aura pas duré des mois, j’ai jeté mon dévolu sur quelque chose de totalement improbable, esthétiquement discutable, techniquement artisanal…. bref quelque chose qui sort de l’ordinaire, brise les consensus. Lebeauson et 080 avec leur approche lyrique en ont fait des tonnes à leur sujet, sur le dos justement du tout venant audiophile habituel, il s’agit des Tune Audio Anima.
Encore un truc qui prend de la place et ne se déplace pas si facilement que deux cartons embarquant des parallélépipèdes rectangle, mais ce n’est pas bien grave, quand on veille on bouge et on s’adapte.
Premières notes jouées hier tout à froid, en conditions aujourd’hui pour une écoute posée à volume modéré. Encore une écoute bien différente du déjà rencontré, et malgré les similitudes avec les Avantgarde ça n’a rien à voir. Je pourrais résumer en disant que les allemandes en font un peu trop, ne sont pas exemptes de colorations avec leurs pavillons moins inertes que ceux des Anima, quand les grecques vont à l’essentiel sans surjouer. C’est rapide, vivant, clair, percutant tout en sachant être doux, habité. On sent un peu, mais sans exagération, le petit coté clair du medium Fostex, rien de rédhibitoire. Les petites informations sont lisibles mais avec subtilité, sans avoir l’impression que le détail est au niveau du son principal, le dosage entre brillance et matité, entre effet de zoom et respect de la musique, me semble habilement réalisé. Il me semble évident que la compression titane 1 pouce avec son pavillon en matériau composite inerte est au dessus de la solution utilisée par Avantgarde, plus d’air, d’ampleur, de finesse, de douceur et de différenciation entre enregistrements.
Comme je l’imaginais le mariage avec les blocs Ypsilon ne pose guère question, le niveau de silence sur les 109db de rendement des Anima est au rendez vous. On pourra sûrement faire plus « magique » avec du tube haut de gamme, jouer avec une triode de quelques watts, mais les Aelius sont une base saine avec leur conception hybride silencieuse, mosfet classe A sans contre réaction. Et puis des amplis grecs sur des enceintes grecques c’est forcément cohérent non… ?
Je les ai positionnées le plus écarté possible, le plus en fond de pièce possible, il faut de la distance pour former l’image sonore et obtenir la cohérence, tout comme leur 38 petit plis chargé en pavillon de grave dirigé vers le sol demande des murs pas loin pour prolonger le pavillon avec un peu de room gain . Elles sont pincées, croisent devant l’auditeur, avec le pavillon aigu légèrement orienté vers le bas.
Elles sont réputées pour écourter le bas du spectre, tout en donnant quelque chose de plutôt propre, nuancé et impactant sur ce qu’elles font dans le bas medium grave, cela semble un terrain propice au couplage avec les subs qui arrivent sous peu, même si ces subs ne seront pas pavillonnés comme le sub réalisé par Tune Audio, peu logeable et tout seul lui…
Si j’avais eu le choix, j’aurais probablement préféré une autre finition coté pavillon de grave, mais je ne suis pas déçu in situ, la cohérence visuelle avec la conception de ma pièce me semble des plus acceptable, même si ces Anima ne feront pas consensus sur leur aspect. Peu importe, comme je le disais je ne cherchais pas le consensus ou copier mes petits camarades de jeu.
Un bon début donc, qui pour le moment ne va pas dans le sens de les faire repartir rapidement. L’écoute à bas volume est vraiment chouette.