J'y verrais bien une plante verte retombante, là les fleurs dressées en l'air ça fait un peu punk. Tout dépend de la personnalité sonore que l'on souhaite attribuer aux 25....
Et bien comme toujours ce fut bien sympathique de venir faire quelques écoutes chez Jalucine, et c'est avec un plaisir non dissimulé que je suis revenu, la seconde fois pour l'écoute des 24 et 25, la quatrième pour les pavillons ...
Alors oui je me suis gratté un moment et ai merdé avouons le, en démarrant l'essai du Lumin avec un cable secteur non standard. Restitution aux timbres altérés, rendant l'écoute plus fatigante et peu convaincante, et réaction un peu lente pour résoudre le souci, parce que je me battais avec mon Nas qui en fait était en train de faire un long cycle de vérification des disques durs... 4 heures de sommeil en sortie de travail de nuit, c'est un peu short il semblerait pour avoir l'esprit clair
J'ajouterais cependant deux points qui ont surement leur rôle dans tout cela: tous les essais ont été réalisé avec un psaudio p10 coté alim des appareils, et les cables hp très directs et droits Vecteur, ce qui est je pense de nature à faire évacuer les cables d'alim ésotériques qui peuvent avoir leurs bénéfices dans d'autres circonstances, montrant ici qu'il faut toujours soigner la mise en oeuvre, les associations cablières, pour ne pas créer des déséquilibres néfastes. Et sur le fond, le P10 joue à lui seul tout ce dont on attend d'un cable secteur et bien plus, donc que le basique soit le meilleur n'est pas déjà choquant !
Cela mis à part, revenons en à nos matos en présence et leur restitution sur les différentes enceintes, dans des conditions identiques coté cables et alim du coup. Coté amplis, la hiérarchie est respectée, et le rapport prestation prix du Marantz prend toute son importance. Moi qui en ai trois à la maison des Marantz (Mes enfants en ont chacun un, et moi un dans ma chambre aussi
), j'avais déjà trouvé ses limites, selon la difficulté des enceintes à alimenter, préférant les petites aux grandes, avec une limite qui se situe dans les colonnes deux voies de moyen rendement comme les FH. Cette limite qui rend la restitution moins ample, un peu fermée, moins fine, recule avec les 24 et 25 de Jalucine, en effet le plus haut rendement associé à la restitution assez chaleureuse, posée et très cohérente du Marantz trouve une bonne association ici.
Alors bien sûr le Marantz a ses limites, dans la capacité d'articulation, lisibilité du grave, richesse des timbres en medium aigu de par une amplification limitée en courant et puissance et un signal numérique un peu moins précis que les autres, mais le rapport prestation prix musicalité cohérence reste pour moi sans concurrence tout simplement pour 300 euros.
Au prix de 12 Marantz, avec des fonctions identiques, le Lumin M1 perd de son attrait dans ces conditions, en terme de rapport prestation prix. Il va un peu plus loin partout, signal numérique mieux maitrisé, amplification plus pêchue, ample, mais sur des enceintes de haut rendement comme ici, je m'y retrouve moins que chez moi j'avoue. Mais rien n'est blanc ou noir ici bas et les associations ont leur importance je pense.
Paradoxalement, je tire du Lumin une prestation plus convaincante sur mes Andra de rendement plus bas, à se demander si le Lumin n'a pas une meilleure place sur ce type d'enceintes de rendement moyen. Ce n'est pas la première fois que je vois l'expressivité, la palette de couleurs dont un appareil est capable, se distinguer de façon très différente selon le rendement / comportement des enceintes. Un ampli assez pêchu perd alors de sa distinction et richesse sur du haut rendement rapide, alors qu'un autre moins velu va devenir mou et terne sur du bas rendement, ce que fait le Marantz quand l'enceinte devient plus exigente. Bon peut être aussi qu'il existe certaines qualités de présence, d'incarnation, plus affirmées dans les Andra de par les caractéristiques des transducteurs, rendons aux Egglestonworks leur prestation, qui n'est pas si commune et reste de nature à révéler pas mal de choses avec son medium non filtré.
Les amplifications à tube sont souvent le meilleur témoin de ce genre d'écart selon le rendement et exigences des enceintes associées. Je pense à mon ampli Ayon Sunfire, qui semble étouffé sur le ruban des Evolution Acoustics MicroOnes, alors que la liberté d'expression change du tout au tout sur des Scanspeak Maxima équipées en Révélator avec 6 ou 8 db de rendement supplémétaire. Et si on en vient à Devialet, je dirais que le comportement est plus proche d'un super Marantz que du Lumin en quelque sorte, à conditions égales.
On sent bien que les Jalucine de tous poils trouvent l'essence de leur mise au point dans les Devialet, c'est avec eux que ressort à la fois la restitution la plus poussée bien entendu, mais aussi la plus cohérente. Bon relativisons, on est dans le 800 de la maison Devialet, c'est du lourd.... La disponibilité en courant et puissance permet une articulation de tous les registres, une stabilité et ampleur de restitution de grande qualité, tout en maintenant une "température", présence, que je salue pour la qualité du compromis réalisé, qui s'associe à merveille au rendement élevé, à la rapidité des enceintes en présence.
Bien des restitutions de Devialet sont à chier en comparaison des associations de Jalucine, ailleurs je les ai entendu plus terne, plats, puissants mais ennuyeux, ici ils donnent la vie et les qualités de timbre, de cohérence, de dynamique, de microdynamique, sont à la fois puissants, articulés, riches de présence, sans limite, et nuancés. Ok on parle du 800.... Mais cette logique d'association, de mise en oeuvre réussie, s'applique aussi aux plus petits, gardant le même caractère en étant juste moins performants.
Alors les enceintes là dedans. Je commencerai par la fin, les pavillons, écoutés juste avec les Devialet. C'est l'écoute qui offre la dynamique et microdynamique la plus marquée, et pour les avoir déjà écoutées avant, je trouve qu'elles ont encore gagné en transparence. La seconde qualité la plus marquée, c'est l'articulation du grave, souveraine, sans aucun trainage, il suffit d'écouter de l'orgue pour comprendre que l'on se situe dans une mise en oeuvre très difficile à prendre en défaut, de par l'addition d'une maitrise sans faille de l'articulation et de la dynamique quel que soit le niveau sonore, à une mise en oeuvre qui évite tout ecueil acoustique dans la pièce. Je n'ai jamais écouté d'autre mise en oeuvre ayant ces qualités. A coté de cela, la neutralité est le maitre mot dans les timbres, et j'avoue que j'y trouve un petit manque de couleurs dans la restitution.
La limite est difficile à placer quand on parle de neutralité, avec d'un coté quelque chose de trop beau, et de l'autre quelque chose de trop terne. J'ai l'impression que l'on penche un poil trop du coté terne sur le medium des pavillons pour pinailler et donner un peu de grain à moudre à Jalucine qui risquerait de s'ennuyer maintenant qu'il a fini les 25
Une résistance duelund, un condo reroulé sous les aisselles et qui sait.... je chipote mais c'est ce qui fait le petit manque ressenti face à d'autres. Cela reste peu quand on pense à l'effet de zoom de tels pavillons, ici maitrisé sans projection exagérée ni bouche de 2 metres de large !
Les 24 chez Jalucine. La différence est que la pièce est ici une pièce d'habitation, l'atmosphère est plus claire que la piéce des pavillons et 25, cela fait une différence notable car c'est moins absorbé, on y pousse moins le volume sonore pour remplir l'espace, et la restitution me semble plus sensible aux projections, aux réverbérations. Les 24 ont une capacité d'expression immense avec les Heil en medium aigu, mais sans projection. Je reste très impressionné par ce transducteur qui place l'enceinte haut en gamme, et je pense que l'aspect "ruban" change la façon dont l'enceinte va s'intégrer à une pièce. D'un coté un panorama sonore facile à obtenir, sans projection, une sorte d'énergie importante mais qui sait se tenir, peu directive, qui au final rayonne large et demande peut être plus d'attention sur les réflexions primaires, alors que la 25 ou les pavillons sont plus directifs et imposent plus la position d'écoute, limitant l'impact acoustique des réflexions primaires, mais diffuse plus en "projection".
C'est cet aspect qui me fait préférer à priori, selon mes préférences, les 24 aux 25. Mais bien entendu, il y a un écart important entre 24 et 25 sur la prestation, le Heil va très loin en rapidité, richesse de timbres, cohérence, et les 24 ne peuvent rivaliser dans la qualité du medium, et la cohérence sur la liaison medium aigu. Ce n'est simplement pas la même gamme, au delà de la différence de caractère énoncée ci dessus. J'adore ce Heil, ce qu'il sait faire, alliant transparence, rapidité, présence, j'imagine un mariage enthousiasmant avec l'Emitter et une source de grande richesse, sans avoir à sortie des sommes à 5 chiffres, et pas forcément avec un 1 devant, dans des enceintes du commerce.
La liaison du Heil avec le bas medium grave se fait sans accident sur les 24, l'extrême grave et lisible et ample, on sent qu'il fait son propre jeu sans troubler le bas medium grave, ni subir la pièce. Et en résumé, la prestation du medium et de l'extrême grave montrent simplement ici qu'on est avec une enceinte full range trois voies, et plus dans les limitations d'expressivité des deux voies, et c'est cela qui justifie la raison d'être de telles enceintes, avec le fait qu'on arrive à les rendre aussi cohérentes que des deux voies. La 24 est ma préférée, pas la moins exigente, mais celle qui peut marier dans un espace familial, des qualités dynamiques et microdynamiques dignes du haut rendement, avec la retenue du bas rendement, du ruban, des sensations de panneaux sans l'aspect "tableau figé" associé, et une rapidité, ampleur, qu'on ne trouve pas chez Martin Logan ou Laurence Audio pour faire un parallèle avec d'autres enceintes mariant ruban et hp électrodynamiques.
Les 25 semblent plus faciles à dompter dans le bas du spectre, cela s'entend tout de même, hp plus petits, impédance plus stable et haute, on pourrait dire que le potentiel des 24 est supérieur et peut permettre dans le bas de passer une amplification plus ambitieuse pour maximiser le résultat même si le Marantz et le Lumin s'en sortent bien dessus. Les 24 montrent un peu plus les limites d'articulation de ces "petits" amplis sur des hp ayant des capacité de nuancement supérieures. Rendons à Jalucine ce qui lui est dû, ses enceintes disposent de charges dans le grave qui, si bien exploitées, ont de quoi faire tourner au ridicule bien des enceintes du commerce aux charges moins optimisées, aux capacités d'articulation de ces registres bien en retrait et du coup moins différenciées d'un ampli à l'autre. Le premier fabricant qui me vient qui sait dominer ce registre avec aisance, c'est Klinger Favre avec ses hp et calculs maison et ses floating board.
Le tweeter des 25 est très rapide et fin, son amorce de pavillon joue bien son rôle avec une diffusion d'aigu homogène dans la pièce. Ma première écoute des 25 m'avait semblé donner un medium un peu plus beau que cette écoute ci, un peu mieux lié à l'aigu, mais peut être n'est ce qu'une fausse impression due au fait d'écouter la 25 juste après la 24 qui donne une cohérnence et performance élevée en medium aigu
N'empêche que pour 700 euros, on a là une enceinte full range capable d'une ampleur impressionnante, sachant jouer articulé sur tous les registres, sans défaut flagrant. La limite se situe dans la subtilité, richesse des timbres dans le medium, qui peut aller plus loin avec des transducteurs plus haut de gamme, à ce prix un choix qui ne donne pas d'autre choix que celui d'une biblio ou petite colonne deux voies diy pour essayer de faire mieux sur les timbres, sans pouvoir égaler le reste. On est dans l'art du compromis quand on cherche le mieux au meilleur prix, et là le compromis est celui d'une grande enceinte expressive, non limitative en puissance, ampleur, avec une charge facile , un bon comportement dynamique et un bon rendement, c'est déjà grand et pas si facile à égaler !
Et le jeu des associations en amont peut aussi apporter son lot de surprises, ma première visite avait montré qu'une petite association tubesque pouvait faire reculer la scène sonore, et donner un coté un peu plus savoureux et envoutant au medium, laissant présager d'autres choix possibles qu'un petit classe d pour se faire plaisir.
Cordialement, Nico.