Bonjour à tous,
Profitant d'un passage en région Rouennaise, j'ai pu passer un peu plus de 2 heures chez Nathalie/Musicalbox pour écouter son système. Lors de mon passage précédent le système était malheureusement hors service, et j'étais reparti avec un peu de frustration de n'avoir pu entendre même un seule note de musique... mais comme tout vient à point à qui sait attendre
, j'ai enfin eu le plaisir d'écouter ce système dans d'excellentes conditions.
En fait, il y a quelques semaines, et en préparation de cette visite, j'avais envoyé à Nathalie une bonne dizaine de morceaux que je connais parfaitement, et elle avait ainsi eu le temps de les écouter elle même, et de trouver le niveau sonore adéquat pour une écoute optimale.
Son système est bien connu ici, avec les SPENDOR SP100R2 et un ensemble d'électroniques (Ampli, preampli, DAC) OWL (le Hibou) fait maison en DIY par un ami électronicien et audiophile expert ! La source est un PC optimisé qui fait tourner Foobar avec une convolution confiée à Mathaudio.
Evidemment, les câbles sont 100% Why Not depuis la multiprise, au secteur, modulation et HP ! Le système, très bien installé sur un meuble, qui semble DIY lui-aussi, respire la construction sérieuse et experte, et les "tuyaux d'arrosage", qui en sortent de toutes parts, contribuent à l'impression de système bien réfléchi et construit patiemment !
Il y a 2 amplis à demeure, un gros transistor impressionnant avec ses énormes transfos toriques (visibles sous le capot en plexiglass), et un ampli à tubes entièrement câblé en l'air (là je n'ai vu que la photo car au vu de la bête on n'a pas envie de se démettre le dos pour voir comment c'est fait par dessous !).
Nathalie avait décidé à l'avance que nous écouterions l'ampli à tubes, 2x20W, histoire de décaler un peu plus le système de mes habitudes d'écoute avec mon Devialet 2x440W, qui est un vrai poids plume en comparaison.
Pour ceux que la playlist intéresseraient, vous pouvez récupérer les morceaux que nous avons écouté ici :
lien supprimé par la modération, ils ne vont y rester que quelques jours seulement par contre !
Jalucine reconnaitra les siens parmi ces morceaux, mais il y en quand même 4 qui ne font pas partie des références Jalucine (Christine & the Queens, London Grammar, et l'extrait de la 8ème symphonie de Chostakovitch, et également le Mienteme Bien de Buika, cher à notre ami Maxitonus !).
Nous avons également écouté à la fin, un morceau de Peter Gabriel (Après Moi) que m'avait conseillé Nathalie et que je n'ai pas mis sur Dropbox car je n'ai que la version Tidal chez moi.
Ces quelques morceaux présentent l'avantage de couvrir un panorama musical assez varié pour évaluer un système. Les enregistrements vont de très bon à excellents, et, pour moi en particulier, ils présentaient l'avantage que je les connais par coeur sur mon système (ce sont essentiellement ceux que j'utilise pour la mise au point du système), mais aussi au casque (Audeze LCD2) et donc j'ai une petite idée de ce qu'on peut en attendre, même si on n'est jamais certain de savoir où est la vérité.
Nathalie était absolument partante pour le challenge de ces écoutes sur des morceaux qu'elle n'avait pas choisi, et qui m'étaient très familiers, preuve qu'elle avait confiance dans son système
Nous étions également convenus de ne pas faire de mesure avec REW afin de rester sur des impressions subjectives.
Je pense cependant que cela aurait pu être utile pour valider certaines impressions et réfléchir aux améliorations à apporter, mais ce sera surement pour une prochaine fois.
Comme Nathalie utilise une correction Mathaudio, j'ai pu quand même voir la courbe de réponse et la courbe cible choisie, mais j'y reviendrai.
La pièce d'écoute est assez grande (une quarantaine de m2 ?) et le système est installé contre un mur en face duquel sont installés 2 fauteuils confortables, avec un petit canapé sur le coté gauche. Un grand tapis épais recouvre la zone devant les enceintes jusqu'aux fauteuils, et constitue le seul "traitement passif" de la pièce. Il y quelques vitrages et du carrelage au sol, ce qui au final rend la pièce assez claire, avec probablement un tout petit chouia d'écho flottant. On n'a pas mesuré donc pas d'idée précise du RT60, mais je dirais aux environs de 0.8 à 0.9s, soit plutôt correct pour une pièce à vivre non traitée.
Nathalie m'explique qu'elle a réglé Mathaudio pour abaisser les réverbérations dans le médium qui étaient un peu trop envahissantes, et sur la courbe Mathaudio on voit effectivement une atténuation de la bosse d'amplitude qui existe entre 500Hz et 1500Hz. Personnellement, je doute que Mathaudio ait un quelconque effet sur les réverbérations, mais il est certain qu'il corrige bien l'amplitude à cet endroit. Nous avons essayé (très rapidement) avec une moindre correction à cet endroit et c'est vrai qu'il vaut mieux corriger comme l'a fait Nathalie (c'est à dire assez nettement).
Pour les écoutes Nathalie avait choisi l'ordre des morceaux et le niveau auquel on allait écouter (c'était très précis car elle savait exactement le réglage qu'il fallait appliquer pour chaque morceau sur son préamplificateur ! Elle avait bien fait ses devoirs m'a t-elle dit).
On a donc commencé par Christine and the Queens, mais à un niveau beaucoup plus faible que celui auquel j'écoute habituellement. C'est un peu dommage car on perd l'impact, mais ça permet quand même de se faire une bonne idée des capacités du système.
Il serait trop long de décrire chacun des morceaux et le ressenti, mais comme finalement les conclusions sont assez similaires, voici ce que j'en pense et ce dont nous avons discuté avec Nathalie.
1) Il ne fait aucun doute que ce système est un très bon système et qu'il fait de la musique, et c'est déjà un point majeur.
2) Le grave est très bien maîtrisé. La courbe cible choisie dans Mathaudio est astucieuse car elle coupe bien le pic de résonance à 80Hz, sans en faire trop, et descend doucement vers les 20Hz en suivant très probablement la courbe naturelle de ce que peuvent faire ces enceintes. Le résultat est un grave bien articulé et qui ne vient pas polluer les voix notamment. En tous cas, ça m'a paru très propre, et même si l'extension réelle parait un peu réduite, je pense que c'est un bon choix d'atténuation.
3) Les voix sont particulièrement crédibles avec de la matière et du charme. Ca m'a rappelé le rendu des voix de mes Harbeth P3esr, avec toutefois une extension dans le grave bien meilleure (mais bon le volume n'est pas le même non plus).
4) Les timbres sont également crédibles et variés. On ressent bien les différentes ambiances entre les différents morceaux, et à aucun moment, je n'ai pensé qu'il y avait quelque chose qui clochait dans le rendu des instruments ou des voix.
5) L'image stéréo est clairement plus étroite que chez moi. Elle parait souvent limitée entre les enceintes, et la profondeur m'a parfois manqué (en tous cas, chez moi, ou chez jalucine, on perçoit plus d'espace vers l'arrière sur de nombreux morceaux). Nathalie me dit que c'est normal avec ces enceintes typées monitoring et qui ne se lâchent pas. Néanmoins, l'image n'est pas systématique et les différents lieux d'écoute sont bien identifiables, ce qui est le plus important. A mon avis, ce qui réduit le plus l'image en profondeur c'est la position des enceintes qui sont probablement trop près du mur arrière, mais il vrai que ce n'est pas très simple de les avancer plus dans cette pièce.
6) Sur les orchestres symphoniques, notamment la 8ème de Chostakovitch, j'ai été surpris par la capacité de ce "petit" ampli de 2x20W a rester crédible tant en dimension de l'espace reproduit que de l'impact. Je dois avouer que je pensais qu'il serait à la peine, mais finalement, il s'en est plutôt très bien tiré.
7) Sur le tableau d'une exposition joué à l'orgue, c'était un peu plus dur encore, mais ça n'est pas parti en bouillie, et même s'il manquait un peu d'impact sur les extrêmes, ça restait très écoutable quand même
8) Sur la Little Polka de Chostakovitch, je pense que Nathalie avait, pour le compte, mis trop fort, et il y avait de la projection avec quelques effets de zoom qui nuisaient à la crédibilité. Je pense que ce morceau aurait gagné à être quelques dB plus bas, mais nous n'avons pas eu le temps de le réécouter.
9) Sur les morceaux plus "faciles" avec des voix, le charme du système opère, et on se laisse porter par la musique. Même Buika passe sans difficulté. Il y a bien un petit chouia de sibilances parfois, mais difficile de dire si c'est le système ou l'enregistrement qui est en défaut.
Au final, la seule réserve que j'émettrais sur ce système, concerne l'extension vers le haut du spectre qui m'a semblé réduite sur l'ensemble de tout ce que nous avons écouté. Il manque, à mon goût, quand même un poil d'"aération" pour éviter l'impression d'être un peu enfermé ou confiné dans la pièce. Et je pense que cela nuit aussi à la transparence, notamment sur le morceau de Paganini, il y a un instant où le violon s'arrête et où on continue pourtant à entendre la pièce où le violoniste joue, cette tension du silence qui n'est pas juste le noir absolu, mais où on sait que le violoniste est là alors qu'aucune note n'est jouée. Et bien ce passage n'est pas vraiment perceptible chez Nathalie, car il manque cette respiration vers le haut qui fait la différence.
De même, sur les cuivres, ou l'harmonica (sur Fever de Musica Nuda), il me semble qu'il manque un peu de mordant et de lumière.
Je pensais que cela pouvait être dû à l'ampli à tubes, mais Nathalie dit que le transistor donne exactement la même chose dans ce domaine, et que c'est plutôt dû aux tweeters des Spendor et leur filtre et qu'on gagnerait les refaire avec des composants plus haut de gamme. Elle pense aussi que l'installation de son dernier câble secteur sur le DAC aiderait (il n'est pas encore installé car il faut passer sous quelques tuyaux d'arrosage bien lourds pour pouvoir le changer...).
Personnellement, je pense que Mathaudio et la courbe choisie dans cette zone hautes fréquences ne sont pas exempts de responsabilité. A mon avis, on gagnerait à ne pas corriger du tout au delà du grave, et à abaisser le RT60 de la pièce avec 2 ou 3 panneaux GIK placés aux quelques endroits stratégiques (derrière l'enceinte gauche, et sur le coté droit notamment) pour compenser l'excès de présence dans la zone 500-1500Hz plutôt que de corriger avec Mathaudio. Cela aurait également pour effet de réduire la réverbération de façon efficace et de laisser plus de liberté aux tweeters.
Mais bon, pour cela, il faudrait mesurer précisément et faire quelques essais dans plusieurs configurations, mais je suis persuadé qu'on peut gagner beaucoup en explorant cette piste.
En résumé, c'est un très bon système sans aucun doute. Son potentiel est, à mon avis, encore supérieur à ce que nous avons écouté, et quelques aménagements dans la pièce et sur la correction numérique pourraient, je pense, l'amener plus loin.
Cela étant, je comprends que Nathalie puisse vouloir en profiter ainsi sans se prendre beaucoup plus la tête avec des réglages supplémentaires car il y a largement de quoi écouter de la très bonne musique en l'état !
Un grand merci à Nathalie pour son accueil et l'organisation de ces écoutes amicales ! Et un grand bravo à sa mise en oeuvre avec des moyens plutôt limités mais bien pensés qui produisent vraiment de la musique !
Amicalement.
Profitant d'un passage en région Rouennaise, j'ai pu passer un peu plus de 2 heures chez Nathalie/Musicalbox pour écouter son système. Lors de mon passage précédent le système était malheureusement hors service, et j'étais reparti avec un peu de frustration de n'avoir pu entendre même un seule note de musique... mais comme tout vient à point à qui sait attendre
, j'ai enfin eu le plaisir d'écouter ce système dans d'excellentes conditions.En fait, il y a quelques semaines, et en préparation de cette visite, j'avais envoyé à Nathalie une bonne dizaine de morceaux que je connais parfaitement, et elle avait ainsi eu le temps de les écouter elle même, et de trouver le niveau sonore adéquat pour une écoute optimale.
Son système est bien connu ici, avec les SPENDOR SP100R2 et un ensemble d'électroniques (Ampli, preampli, DAC) OWL (le Hibou) fait maison en DIY par un ami électronicien et audiophile expert ! La source est un PC optimisé qui fait tourner Foobar avec une convolution confiée à Mathaudio.
Evidemment, les câbles sont 100% Why Not depuis la multiprise, au secteur, modulation et HP ! Le système, très bien installé sur un meuble, qui semble DIY lui-aussi, respire la construction sérieuse et experte, et les "tuyaux d'arrosage", qui en sortent de toutes parts, contribuent à l'impression de système bien réfléchi et construit patiemment !
Il y a 2 amplis à demeure, un gros transistor impressionnant avec ses énormes transfos toriques (visibles sous le capot en plexiglass), et un ampli à tubes entièrement câblé en l'air (là je n'ai vu que la photo car au vu de la bête on n'a pas envie de se démettre le dos pour voir comment c'est fait par dessous !).
Nathalie avait décidé à l'avance que nous écouterions l'ampli à tubes, 2x20W, histoire de décaler un peu plus le système de mes habitudes d'écoute avec mon Devialet 2x440W, qui est un vrai poids plume en comparaison.
Pour ceux que la playlist intéresseraient, vous pouvez récupérer les morceaux que nous avons écouté ici :
lien supprimé par la modération, ils ne vont y rester que quelques jours seulement par contre !
Jalucine reconnaitra les siens parmi ces morceaux, mais il y en quand même 4 qui ne font pas partie des références Jalucine (Christine & the Queens, London Grammar, et l'extrait de la 8ème symphonie de Chostakovitch, et également le Mienteme Bien de Buika, cher à notre ami Maxitonus !).
Nous avons également écouté à la fin, un morceau de Peter Gabriel (Après Moi) que m'avait conseillé Nathalie et que je n'ai pas mis sur Dropbox car je n'ai que la version Tidal chez moi.
Ces quelques morceaux présentent l'avantage de couvrir un panorama musical assez varié pour évaluer un système. Les enregistrements vont de très bon à excellents, et, pour moi en particulier, ils présentaient l'avantage que je les connais par coeur sur mon système (ce sont essentiellement ceux que j'utilise pour la mise au point du système), mais aussi au casque (Audeze LCD2) et donc j'ai une petite idée de ce qu'on peut en attendre, même si on n'est jamais certain de savoir où est la vérité.
Nathalie était absolument partante pour le challenge de ces écoutes sur des morceaux qu'elle n'avait pas choisi, et qui m'étaient très familiers, preuve qu'elle avait confiance dans son système
Nous étions également convenus de ne pas faire de mesure avec REW afin de rester sur des impressions subjectives.
Je pense cependant que cela aurait pu être utile pour valider certaines impressions et réfléchir aux améliorations à apporter, mais ce sera surement pour une prochaine fois.
Comme Nathalie utilise une correction Mathaudio, j'ai pu quand même voir la courbe de réponse et la courbe cible choisie, mais j'y reviendrai.
La pièce d'écoute est assez grande (une quarantaine de m2 ?) et le système est installé contre un mur en face duquel sont installés 2 fauteuils confortables, avec un petit canapé sur le coté gauche. Un grand tapis épais recouvre la zone devant les enceintes jusqu'aux fauteuils, et constitue le seul "traitement passif" de la pièce. Il y quelques vitrages et du carrelage au sol, ce qui au final rend la pièce assez claire, avec probablement un tout petit chouia d'écho flottant. On n'a pas mesuré donc pas d'idée précise du RT60, mais je dirais aux environs de 0.8 à 0.9s, soit plutôt correct pour une pièce à vivre non traitée.
Nathalie m'explique qu'elle a réglé Mathaudio pour abaisser les réverbérations dans le médium qui étaient un peu trop envahissantes, et sur la courbe Mathaudio on voit effectivement une atténuation de la bosse d'amplitude qui existe entre 500Hz et 1500Hz. Personnellement, je doute que Mathaudio ait un quelconque effet sur les réverbérations, mais il est certain qu'il corrige bien l'amplitude à cet endroit. Nous avons essayé (très rapidement) avec une moindre correction à cet endroit et c'est vrai qu'il vaut mieux corriger comme l'a fait Nathalie (c'est à dire assez nettement).
Pour les écoutes Nathalie avait choisi l'ordre des morceaux et le niveau auquel on allait écouter (c'était très précis car elle savait exactement le réglage qu'il fallait appliquer pour chaque morceau sur son préamplificateur ! Elle avait bien fait ses devoirs m'a t-elle dit
).On a donc commencé par Christine and the Queens, mais à un niveau beaucoup plus faible que celui auquel j'écoute habituellement. C'est un peu dommage car on perd l'impact, mais ça permet quand même de se faire une bonne idée des capacités du système.
Il serait trop long de décrire chacun des morceaux et le ressenti, mais comme finalement les conclusions sont assez similaires, voici ce que j'en pense et ce dont nous avons discuté avec Nathalie.
1) Il ne fait aucun doute que ce système est un très bon système et qu'il fait de la musique, et c'est déjà un point majeur.
2) Le grave est très bien maîtrisé. La courbe cible choisie dans Mathaudio est astucieuse car elle coupe bien le pic de résonance à 80Hz, sans en faire trop, et descend doucement vers les 20Hz en suivant très probablement la courbe naturelle de ce que peuvent faire ces enceintes. Le résultat est un grave bien articulé et qui ne vient pas polluer les voix notamment. En tous cas, ça m'a paru très propre, et même si l'extension réelle parait un peu réduite, je pense que c'est un bon choix d'atténuation.
3) Les voix sont particulièrement crédibles avec de la matière et du charme. Ca m'a rappelé le rendu des voix de mes Harbeth P3esr, avec toutefois une extension dans le grave bien meilleure (mais bon le volume n'est pas le même non plus).
4) Les timbres sont également crédibles et variés. On ressent bien les différentes ambiances entre les différents morceaux, et à aucun moment, je n'ai pensé qu'il y avait quelque chose qui clochait dans le rendu des instruments ou des voix.
5) L'image stéréo est clairement plus étroite que chez moi. Elle parait souvent limitée entre les enceintes, et la profondeur m'a parfois manqué (en tous cas, chez moi, ou chez jalucine, on perçoit plus d'espace vers l'arrière sur de nombreux morceaux). Nathalie me dit que c'est normal avec ces enceintes typées monitoring et qui ne se lâchent pas. Néanmoins, l'image n'est pas systématique et les différents lieux d'écoute sont bien identifiables, ce qui est le plus important. A mon avis, ce qui réduit le plus l'image en profondeur c'est la position des enceintes qui sont probablement trop près du mur arrière, mais il vrai que ce n'est pas très simple de les avancer plus dans cette pièce.
6) Sur les orchestres symphoniques, notamment la 8ème de Chostakovitch, j'ai été surpris par la capacité de ce "petit" ampli de 2x20W a rester crédible tant en dimension de l'espace reproduit que de l'impact. Je dois avouer que je pensais qu'il serait à la peine, mais finalement, il s'en est plutôt très bien tiré.
7) Sur le tableau d'une exposition joué à l'orgue, c'était un peu plus dur encore, mais ça n'est pas parti en bouillie, et même s'il manquait un peu d'impact sur les extrêmes, ça restait très écoutable quand même
8) Sur la Little Polka de Chostakovitch, je pense que Nathalie avait, pour le compte, mis trop fort, et il y avait de la projection avec quelques effets de zoom qui nuisaient à la crédibilité. Je pense que ce morceau aurait gagné à être quelques dB plus bas, mais nous n'avons pas eu le temps de le réécouter.
9) Sur les morceaux plus "faciles" avec des voix, le charme du système opère, et on se laisse porter par la musique. Même Buika passe sans difficulté. Il y a bien un petit chouia de sibilances parfois, mais difficile de dire si c'est le système ou l'enregistrement qui est en défaut.
Au final, la seule réserve que j'émettrais sur ce système, concerne l'extension vers le haut du spectre qui m'a semblé réduite sur l'ensemble de tout ce que nous avons écouté. Il manque, à mon goût, quand même un poil d'"aération" pour éviter l'impression d'être un peu enfermé ou confiné dans la pièce. Et je pense que cela nuit aussi à la transparence, notamment sur le morceau de Paganini, il y a un instant où le violon s'arrête et où on continue pourtant à entendre la pièce où le violoniste joue, cette tension du silence qui n'est pas juste le noir absolu, mais où on sait que le violoniste est là alors qu'aucune note n'est jouée. Et bien ce passage n'est pas vraiment perceptible chez Nathalie, car il manque cette respiration vers le haut qui fait la différence.
De même, sur les cuivres, ou l'harmonica (sur Fever de Musica Nuda), il me semble qu'il manque un peu de mordant et de lumière.
Je pensais que cela pouvait être dû à l'ampli à tubes, mais Nathalie dit que le transistor donne exactement la même chose dans ce domaine, et que c'est plutôt dû aux tweeters des Spendor et leur filtre et qu'on gagnerait les refaire avec des composants plus haut de gamme. Elle pense aussi que l'installation de son dernier câble secteur sur le DAC aiderait (il n'est pas encore installé car il faut passer sous quelques tuyaux d'arrosage bien lourds pour pouvoir le changer...
).Personnellement, je pense que Mathaudio et la courbe choisie dans cette zone hautes fréquences ne sont pas exempts de responsabilité. A mon avis, on gagnerait à ne pas corriger du tout au delà du grave, et à abaisser le RT60 de la pièce avec 2 ou 3 panneaux GIK placés aux quelques endroits stratégiques (derrière l'enceinte gauche, et sur le coté droit notamment) pour compenser l'excès de présence dans la zone 500-1500Hz plutôt que de corriger avec Mathaudio. Cela aurait également pour effet de réduire la réverbération de façon efficace et de laisser plus de liberté aux tweeters.
Mais bon, pour cela, il faudrait mesurer précisément et faire quelques essais dans plusieurs configurations, mais je suis persuadé qu'on peut gagner beaucoup en explorant cette piste.
En résumé, c'est un très bon système sans aucun doute. Son potentiel est, à mon avis, encore supérieur à ce que nous avons écouté, et quelques aménagements dans la pièce et sur la correction numérique pourraient, je pense, l'amener plus loin.
Cela étant, je comprends que Nathalie puisse vouloir en profiter ainsi sans se prendre beaucoup plus la tête avec des réglages supplémentaires car il y a largement de quoi écouter de la très bonne musique en l'état !
Un grand merci à Nathalie pour son accueil et l'organisation de ces écoutes amicales ! Et un grand bravo à sa mise en oeuvre avec des moyens plutôt limités mais bien pensés qui produisent vraiment de la musique !
Amicalement.
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