05-25-2024, 12:28 AM
Ce qui est intéressant chez pda0 quand on lui rend visite tous les deux ans à peu près, c’est que l’on a jamais le même système. La dernière fois, c’était les Kii, et ça marchait très fort. J’ai été assez surpris d’apprendre que Philippe avait récemment encore tout changé, mais bon, à chacun ses envies. La grosse tendance actuelle chez les maboules, c’est MSB-Benchmark-Magico. Il y a peut-être une raison que je vais essayer de découvrir chez pda0.
À part une visite chez Vince et ses A3 dans un local pas encore optimisé, cela fait plus de cinq ans que je n’avais pas entendu de Magico. Mes écoutes encore plus anciennes ne m’avaient pas vraiment convaincu. Celle du salon parisien de 2019 je crois avait très mal commencé. Son typiquement numérique, médium granuleux, mais en passant pour un dernier morceau sur une platine vinyl, tout d’un coup la musicalité s’est révélé sans transition et de façon assez surprenante. Je ne dirai pas la marque de l’électronique et du lecteur CD qui officiait auparavant, mais il y avait un sérieux problème. À partir de là, je n’avais plus d’avis réel sur les Magico, sinon que ces enceintes étaient très sensibles à leur environnement, ce qui est le cas de tout bon matériel.
Contrairement à ce que certains cherchent à faire croire, j’ai réellement fait des recherches en acoustique, et plus spécifiquement l’aspect transducteur électro-mécanique de toute enceinte acoustique, qui transforme un courant électrique en mouvement de membrane mettant en pression l’air à son contact, action générant une contre-réaction mécanique et électrique. Le mouvement mécanique ne peut suivre le signal électrique avec fidélité que s’il possède une référence mécanique la plus immobile possible. C’est un point fondamental qui est suivi d’un nombre de facteurs quasi illimité qui jouent finalement sur la qualité du son et de son niveau de distorsion que l’on perçoit au point d’écoute.
On ne va pas évoquer tous les facteurs qui jouent en bien ou en mal sur la qualité finale d’une enceinte, facteurs qui sont en général dépendant du prix auquel l’objet est vendu. Mais avec Magico, on est quand même à un niveau où les compromis seraient assez mal compris, sinon qu’il faut quand même que cela tienne dans une pièce d’habitation, question qui commence à se poser pour les plus gros modèles (mais je suis assez mal placé pour parler de l’encombrement des enceintes).
Bref dans une Magico, je ne trouve pas adéquat le matériau des « caisses », ni celui des membranes, ni le montage des haut-parleurs, ni l’enceinte « close », ni les filtres à pentes raides, ni la géométrie de l’enceinte. Une enceinte en aggloméré « médium » bien conçue est largement assez rigide pour obtenir un bon grave, les membranes semi-rigides ne colorent pas à hautes fréquences et autorisent des filtres à faibles pentes qui ne provoquent pas de rotations de phase problématiques et audibles (enfin pas pour tout le monde).
Seulement Magico pousse la qualité de fabrication, notamment des coffrets en alu et des haut-parleurs, à un niveau tel que les problèmes induits par les conceptions de départ se trouvent quand même bien controlés et ne génèrent pas les défauts audibles auxquels on pourrait s’attendre.
Je dois reconnaître à l’écoute chez pda0 qu’il y a une habileté certaine dans la mise au point de cette enceinte S3, et probablement les autres modèles. Tout est rigide la dedans, et on pense prendre des duretés à chaque transitoire, mais non. Il faut admettre que le médium-aigu est très réussi, donnant de la matière à tous les timbres mais sans lourdeur, sans opacité qui pourrait masquer les harmoniques élevées. L’aigu est atténué, ce qui aide à cet équilibre agréable, on va dire musical. Mais les haut-parleurs sont manifestement d’une qualité hors normes pour garder une grande résolution et une grande transparence malgré cet équilibre versant coté douceur. La dynamique est aussi nettement au dessus de la moyenne.
J’ai pu écouter une bonne partie de mes disques tests, histoire de se faire une bonne idée du système. Il est évident que le MSB et les Benchmark AHB2 assurent et envoient un message d’une qualité pas ordinaire. pda0 m’a montré les courbes de réponses des Magico mais aussi des Kii et des Giya, montrant à quel point il y a peu de différences entre elles et que les bosses et creux dans le grave ne dépendent que du local. Pourtant elles sont facilement différenciables à l’écoute même de mémoire. Les Kii apportaient une tenue et une extension du grave significativement meilleures, pour autant le grave des Magico n’est pas frustrant. Violoncelles et contrebasses sont bien réalistes. Il y a une bosse vers 120 hz qui s’entend sur les toms de batteries par exemple, mais sinon, la modulation et les nuances dans le bas du spectre sont bien perceptibles. Les voix se matérialisent dans l’espace avec une bonne précision. Sa qui turo (de Christina Pluhar) est un bon exemple où chaque voix se positionne sans se confondre avec les autres sur toute la largeur du champ, et la gamme des timbres est bien respectée, avec cette consistance qui donne beaucoup de crédibilité. Comme tous les bons systèmes, on peut tomber sur une voix enregistrée d’une façon qui passe moins bien en reproduction, mais en général, c’est très réussi. Le local est petit et ne laisse peut-être pas le système s’exprimer idéalement, malgré le traitement acoustique longuement étudié. L’image n’est pas la plus profonde et la focalisation la plus précise que j’ai entendues, bien qu’elles soient déjà bien au delà de ce que l’on entend en général.
Globalement, le système possède les qualités essentielles à un très haut niveau, donnant une grande « crédibilité » avec un penchant pour l’écoute « confortable », avec de la matière sur les timbres et une présence des interprètes qui se trouvent rapprochés par rapport à mes habitudes, laissant un compromis relatif mais perceptible sur la tenue du grave, les transitoires et la profondeur d’image. Il est très difficile et peut-être impossible d’avoir des qualités qui ont tendance à s’opposer. Le contraste avec les Kii est ici spectaculaire. Mais je comprends très bien que l’on puisse changer d’objectif « musical ».
À part une visite chez Vince et ses A3 dans un local pas encore optimisé, cela fait plus de cinq ans que je n’avais pas entendu de Magico. Mes écoutes encore plus anciennes ne m’avaient pas vraiment convaincu. Celle du salon parisien de 2019 je crois avait très mal commencé. Son typiquement numérique, médium granuleux, mais en passant pour un dernier morceau sur une platine vinyl, tout d’un coup la musicalité s’est révélé sans transition et de façon assez surprenante. Je ne dirai pas la marque de l’électronique et du lecteur CD qui officiait auparavant, mais il y avait un sérieux problème. À partir de là, je n’avais plus d’avis réel sur les Magico, sinon que ces enceintes étaient très sensibles à leur environnement, ce qui est le cas de tout bon matériel.
Contrairement à ce que certains cherchent à faire croire, j’ai réellement fait des recherches en acoustique, et plus spécifiquement l’aspect transducteur électro-mécanique de toute enceinte acoustique, qui transforme un courant électrique en mouvement de membrane mettant en pression l’air à son contact, action générant une contre-réaction mécanique et électrique. Le mouvement mécanique ne peut suivre le signal électrique avec fidélité que s’il possède une référence mécanique la plus immobile possible. C’est un point fondamental qui est suivi d’un nombre de facteurs quasi illimité qui jouent finalement sur la qualité du son et de son niveau de distorsion que l’on perçoit au point d’écoute.
On ne va pas évoquer tous les facteurs qui jouent en bien ou en mal sur la qualité finale d’une enceinte, facteurs qui sont en général dépendant du prix auquel l’objet est vendu. Mais avec Magico, on est quand même à un niveau où les compromis seraient assez mal compris, sinon qu’il faut quand même que cela tienne dans une pièce d’habitation, question qui commence à se poser pour les plus gros modèles (mais je suis assez mal placé pour parler de l’encombrement des enceintes).
Bref dans une Magico, je ne trouve pas adéquat le matériau des « caisses », ni celui des membranes, ni le montage des haut-parleurs, ni l’enceinte « close », ni les filtres à pentes raides, ni la géométrie de l’enceinte. Une enceinte en aggloméré « médium » bien conçue est largement assez rigide pour obtenir un bon grave, les membranes semi-rigides ne colorent pas à hautes fréquences et autorisent des filtres à faibles pentes qui ne provoquent pas de rotations de phase problématiques et audibles (enfin pas pour tout le monde).
Seulement Magico pousse la qualité de fabrication, notamment des coffrets en alu et des haut-parleurs, à un niveau tel que les problèmes induits par les conceptions de départ se trouvent quand même bien controlés et ne génèrent pas les défauts audibles auxquels on pourrait s’attendre.
Je dois reconnaître à l’écoute chez pda0 qu’il y a une habileté certaine dans la mise au point de cette enceinte S3, et probablement les autres modèles. Tout est rigide la dedans, et on pense prendre des duretés à chaque transitoire, mais non. Il faut admettre que le médium-aigu est très réussi, donnant de la matière à tous les timbres mais sans lourdeur, sans opacité qui pourrait masquer les harmoniques élevées. L’aigu est atténué, ce qui aide à cet équilibre agréable, on va dire musical. Mais les haut-parleurs sont manifestement d’une qualité hors normes pour garder une grande résolution et une grande transparence malgré cet équilibre versant coté douceur. La dynamique est aussi nettement au dessus de la moyenne.
J’ai pu écouter une bonne partie de mes disques tests, histoire de se faire une bonne idée du système. Il est évident que le MSB et les Benchmark AHB2 assurent et envoient un message d’une qualité pas ordinaire. pda0 m’a montré les courbes de réponses des Magico mais aussi des Kii et des Giya, montrant à quel point il y a peu de différences entre elles et que les bosses et creux dans le grave ne dépendent que du local. Pourtant elles sont facilement différenciables à l’écoute même de mémoire. Les Kii apportaient une tenue et une extension du grave significativement meilleures, pour autant le grave des Magico n’est pas frustrant. Violoncelles et contrebasses sont bien réalistes. Il y a une bosse vers 120 hz qui s’entend sur les toms de batteries par exemple, mais sinon, la modulation et les nuances dans le bas du spectre sont bien perceptibles. Les voix se matérialisent dans l’espace avec une bonne précision. Sa qui turo (de Christina Pluhar) est un bon exemple où chaque voix se positionne sans se confondre avec les autres sur toute la largeur du champ, et la gamme des timbres est bien respectée, avec cette consistance qui donne beaucoup de crédibilité. Comme tous les bons systèmes, on peut tomber sur une voix enregistrée d’une façon qui passe moins bien en reproduction, mais en général, c’est très réussi. Le local est petit et ne laisse peut-être pas le système s’exprimer idéalement, malgré le traitement acoustique longuement étudié. L’image n’est pas la plus profonde et la focalisation la plus précise que j’ai entendues, bien qu’elles soient déjà bien au delà de ce que l’on entend en général.
Globalement, le système possède les qualités essentielles à un très haut niveau, donnant une grande « crédibilité » avec un penchant pour l’écoute « confortable », avec de la matière sur les timbres et une présence des interprètes qui se trouvent rapprochés par rapport à mes habitudes, laissant un compromis relatif mais perceptible sur la tenue du grave, les transitoires et la profondeur d’image. Il est très difficile et peut-être impossible d’avoir des qualités qui ont tendance à s’opposer. Le contraste avec les Kii est ici spectaculaire. Mais je comprends très bien que l’on puisse changer d’objectif « musical ».
1max : http://forum-hifi.fr/thread-1383.html
J24 : http://forum-hifi.fr/thread-182.html
H.C. : http://forum-hifi.fr/thread-12124-post-2...#pid246840
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La rencontre : http://forum-hifi.fr/thread-12918.html