Un petit peu de musique classique ...

[pierre1964]

Comme Quoi...
Toujours difficile de parler de ses propres goûts, J'adore Koroliov dans les Goldberg.

Je considère que mieux vaut être curieux et essayer de découvrir par soi même.

Personne n'est jamais d'accord, et il est bien rare, quelle que soit l’œuvre, de trouver LA version qui fasse l'unanimité.
Combien d'exemples de prestations portées au pinacle par certains et totalement décriées par d'autre ?
La musique classique est déjà un domaine tellement vaste, le compliquer à foison n'aide pas les nouveaux adeptes...
Ceci étant, certaines de mes connaissances peu intéressées par cette musique perçoivent très bien les différences qu'on peut entendre sur deux versions différentes de la même œuvre et ont bien souvent une préférence.
A l'heure des sites de streaming, il n'est pas bien compliqué, pour peu qu'on en ait le temps, de se faire ses propres comparatifs...
Et les tribunes critiques animées par des professionnels lisant la partition en même temps que l'écoute ne présentent pas non plus le côté le plus ludique du truc !
Musicalement.
Pierre

[snowman]

Pierre64,

Ça me fait penser à une anecdote racontée par le chef Sergiu Celibidache.
Un jour s'adressant à Furtwangler "Herr Doktor, à quelle vitesse faut-il jouer cela ?" La réponse de Furtwangler fut surprenante :"Eh ! bien, cela dépend comment ça sonne" Donc en déduit Celibidache, La manière dont ça sonne peut dicter le tempo !
Le texte est une chose, l'interpréter est une autre.

Une illustration concrète du style Furtwangler peut s'entendre dans notamment la Pastorale avec Vienne 1952, un tempo plus lent que l'habitude et un finale ultra rapide.

[pierre1964]

A l'époque, le jeune Sergiu avançait d'un pas allant.....
Il ne nous conviait pas encore à ses fameuses "Messes Mystiques" de sa dernière façon à Munich. Furwaengler est un monstre de la direction justement à cause ou grâce à ça, ces incroyables contrastes dynamiques ou de tempi qui pouvait insuffler aux oeuvres... Deux mêmes symphonies No.9 de Beethoven sonnent complètement différemment par exemple Bayreuth en 1951 et Berlin en 1942.
Je ne connais pas cette 6è de 1952, sauf si c'est celle de l'intégrale EMI avec les Wiener (Sinon c'est laquelle ?).
Je ne sais pas si tu aimes les "enregistrements de guerre" de Furt, mais, des fois c'est impressionnant. Toi qui à l'air d'apprécier Bruckner, il y a un coffret que je trouve extraordinaire regroupant les Symphonies Nos. 4, 5, 6, 7, 8 et 9 paru chez "Music & Arts" tout à fait éloquent sur le sujet de ces fameux enregistrements d'une autre époque. Les 5, 6, 8 & 9 ont été enregistrées entre 1942 et 44. La 9 d' Octobre 44 est d'une noirceur, quasi suffocante.
Le son a été à peu près bien retravaillé (pour l'époque)et illustre parfaitement les variations de tempis dont tu parles plus haut.
Musicalement.
Pierre

[snowman]

Pour la 6ème de Beethoven par Furtwangler, il s'agit de l'enregistrement Emi des 24&25 novembre 1952 à Vienne. Une extraordinaire ampleur.

Bruckner est un compositeur que j'apprécie, j'ai parlé du coffret dg avec les 4, 7,8 et la 9 de 1944 à Berlin dans une prise de son bien retravaillée de fait. 
Personnellement, je garde une préférence pour Celibidache dans le coffret Munich, j'ai d'ailleurs eu l'occasion de le voir dirigé la 4ème, un intense silence de recueillement dans le public de la basilique
En dehors de Celi, Giulini est incontournable à mon avis les 7 8 9 à Vienne font partie de la fameuse île déserte. + ceux que je ne connais malheureusement pas !

[pierre1964]

Ok, alors je connais et j'ai cette version, il faudrait que je me la repasse.
Effectivement, les ambiances crées par Celibidache dans Bruckner étaient exceptionnelles. Je l'ai aussi vu diriger Bruckner, la 7 de mémoire et c'était un moment un peu hors du temps, quelques semaine après j'avais vu une 4è par Hans Vonk avec la Staatskapelle de Dresde, ça m'avait paru bien prosaïque en comparaison.
Cette lenteur des Giulini, Celibidache, Barenboim, Bernstein et autres est relativement récente. Dans les années 50 on jouait Bruckner un peu plus vite (la 9è notamment) il suffit d'écouter Volkmar Andreae ou Georg-Ludwig Jochum (le frère de Eugen) pour s'en rendre compte. Récement Mariss Jansons est revenu lui aussi à des tempi un peu plus rapides.
La 9è est probablement mon oeuvre symphonique de l'île déserte... Dans les anciennes interprétations, j'adore aussi Walter avec le Colombia, c'est très beau. Giulini à Vienne est un peu lent pour moi, je le préfère avec Chicago en 1976. Il existe aussi une version de Giulini avec le Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR de 1996 superbe également. Que dire de E. Jochum ? Les deux versions que je connais, Dresde et Berlin sont, pour moi, toutes les deux formidables elles sont une sorte d'étalon du bon goût et de l'évidence pour cette musique. Il y a un brucknerien que je trouve réellement exceptionnel , c'est Herbert Blomstedt il a fait une intégrale dans les années 2010 juste d'un magnifique classicisme avec le Gewandhaus. Sinon certains japonais sont terribles là dedans, je pense à un certain Takashi Asahina considéré comme un Dieu là-bas et qui a une réelle propension à faire passer beaucoup d'émotion dans ses interprétations bruckneriennes.


Il faut que j'arrête, je suis trop bavard...
Musicalement.
Pierre

[Olive]

(04-28-2021, 06:40 PM)pierre1964 a écrit : Il faut que j'arrête, je suis trop bavard...

Bah non, c'est cool.
Je ne connais blomstedt que dans son integrale beethoven, il faut que j'essaie bruckner. Et il faut que j'écoute Asahina !!!
En plus Osaka... si j'avais su  en passant dans cette ville dingue,  j'aurais pris une place de concert

[snowman]

Dans la collection "the originals" La DG a réédité les 8 & 9 de Jochum, cette 8ème (1948)considèrée à juste titre comme un fleuron de l'interprétation, la 9ème (1955) en mono  avec le br est très instructive de l'évolution de la conception du chef
J'aime énormément l'intégrale de Dresde homogène, s'écoute d'un bloc. Jochum est aussi l'interpréte de la légendaire référence de la 5ème symphonie enregistrée en 1964 à l'abbaye d'Ottobeuren.
Jochum, un grand témoin de la musique de Bruckner, le plus attachant finalement. Je ne lui connais pas de successeur aussi fervent, Celi, Giulini mais dans des styles différents.

[l'Arédien]

(04-28-2021, 08:23 AM)snowman a écrit : C'est intéressant de savoir que ce genre d'émission existe, du moins pour ceux qui sont intéressés par ce type de concept.
Je préfère et de loin, apprécier une interprétation musicale dans son caractère unique plutôt que la confrontation des forces en présence. 

Il y a au moins 2 logiques différentes d’écoute de cette émission. L’une consistant à ne retenir que l’interprétation « gagnante ». L’autre étant de l’utiliser comme un pretexte, une occasion de reperer de nouvelles interprétations, ou même des interprètes meconnus, à retenir pour des ecoutes ultérieures.

[snowman]

Ce n'est pas tant le principe de ce type d'émission qui me gêne, mais le ton compassé de certains intervenants qui est irritant.
Le genre "tête à claques"!
Dommage.

[patatras]

Personne n'est parfait... 

Pierre