La tournée des popotes

[jalucine]

Visite chez Alexis, grand amateur de haut rendement et d’amplification à tubes, et possesseur de quelques perles rares sur trois systèmes. 

Le principal est un trois voies tout GOTO, triamplifié, filtrage numérique. 
La famille GOTO a repris au Japon le flambeau du hp extrême à ONKEN en fin d’activité. 
C’est l’occasion rare d’écouter notamment le boomer de la gamme, très certainement le meilleur disponible in the world par ses caractéristiques, avec une force électro-magnétique telle qu’il leur a fallu repenser la façon de faire un support de bobine et sa liaison avec la membrane. 
Dan Bellity (DB System, La Rosita, Zardoz) est à la manœuvre pour l’installation et les réglages, et avec ces haut-parleurs hyper sensibles, la fantaisie et l’approximation ne sont pas de mise. 
Tout le système de réseau, streamers, DACs sont La Rosita, les amplis Zardoz, chacun conçu, adapté et optimisé à la bande passante qui le concerne. 
Le filtre numérique recale en phase les trois voies. 
La pièce est grande , environ 8 m de large sur 7, plafond « à la française » avec solives en relief, bon pour casser les résonances, beaucoup d’objets faisant fonction de diffuseurs, même plusieurs grands vases chinois près des angles qui peuvent jouer les résonateurs de Helmholtz comme bass trap. 
Par contre, la porte vitrée 1,5m derrière le point d’écoute mériterait certainement un rideau épais mais la déco dépend d’un autre « ministère ». 

À l’écoute, on n’est pas déçu. 
On a bien affaire à un système haut rendement avec des hps exceptionnels et très bien mis en œuvre. 
Notamment une liaison entre les voies sans aucun accident, une fusion parfaite, qui donnent une cohérence de timbre évidente même sur les voix de mes tests habituels qui ne sont pas là pour faire des cadeaux. 
Le grave est remarquable, très modulé, nuancé, tenu, dynamique. 
Il faut entendre une contrebasse pour comprendre la somme de détails qui passent souvent à la trappe. 
Orgue et percussions montrent aussi les capacités hors normes de ces boomers. L’amplificateur à tubes qui l’alimente assure bien. 
Sopranos, violons, passent avec facilité, fluidité et sans agressivité. 
L’équilibre global est un micro poil typé mat. 
Aucun son numérique non plus, la partie réseau-streamers-dac pilotée par roon semble également très efficace et propre.






Le second système est installé dans un salon « de vie » encadré par trois baies vitrées débouchant sur le jardin, autrement dit, on écoute en regardant la nature. 

C’est plutôt agréable comme conditions mais cela ne facilite pas la mise en oeuvre, surtout que la seconde perle rare de l’endroit, c’est un tweeter à plasma Magnat, que j’étais très curieux d’entendre, mais qui est omnidirectionnel, ce qui complique le contrôle des réverbérations avec toutes ces vitres autour. 
Le reste de la salle est sonore, sans surfaces amortissantes sinon tapis et canapé, mais l’architecture de la pièce est complexe avec beaucoup de « trappes » à modes. 
Les enceintes sont équipées d’altec 604, 38 cm avec un petit pavillon concentrique, une troisième perle rare, et donc la voie aigue est constituée du tweeter Magnat. 
Le filtre est passif après une monoamplification Zardoz, même système de streamer  La Rosita. 
Le grave est moins performant que le Goto, mais se défend très honorablement et pourrait faire des envieux auprès de beaucoup de propriétaire de HDG plus classiques. 
Étonnament, la liaison grave médium est réussie, le petit pavillon relait le boomer avec homogénéité et les timbres sont tout-à-fait réalistes , éclairés subtilement dans leurs harmoniques par le tweeter à plasma. 
Comme souvent, j’écoute les haut-parleurs histoire de voir, à quelques centimètres, à niveau raisonnable, car cela donne une bonne idée de la « propreté », de l’absence ou non de distorsion, et là on est vraiment au meilleur niveau que je connais pour un tweeter. 
C’est curieux de voir la petite flamme, au centre de sa sphère en grille, à l’origine du son. 
Je rappelle que sur ce type de transducteur, la modulation produit des variations de température du plasma (la flamme), et ainsi une dilatation ou une contraction de l’air ionisé en proportion de la tension, et donc du son. 
Omnidirectionnel. Sans aucune pièce mécanique, donc sans inertie, sans résonances. 
Je pense que s’il y avait un cache en fer à cheval pour réduire la diffusion du son vers l’arrière et les cotés, donc les vitres, il y aurait moins de réflexions sur les vitres et l’on pourrait encore mieux profiter des performances de ces engins, mais néanmoins tels qu’ils sont, c’est déjà exceptionnel. 
Globalement, l’écoute est très agréable, réellement musicale, les voix sont belles, le haut chatoyant, sans excès de niveau, l’image sonore se construit bien, même si on l’imagine mieux focalisée dans une acoustique plus controlée. 
Super pour prendre son café tranquillement en regardant le paysage.











Dernier système associé à un home-cinéma, avec des enceintes équipées de hp Fertin à excitation associés à un tweeter. 

Les amplis sont les vénérables MacIntosch à tubes. 
La source réseau est la même. 
Les Fertin font preuve d’une belle résolution, même si les Macs n’offrent pas le niveau de performances des amplis actuels, mais bon, pour le charme de leur carrosserie séculaire et d’une musicalité à l’ancienne, ça valait le coup d’entendre cela même après les deux autres qui avaient mis la barre un peu haut pour juger honnêtement le (relatif) petit dernier. 
Mais bon, cela donne quand même une idée de la capacité du Fertin qui fait preuve d’une tenue du grave et d’un équilibre que l’on ne rencontre pas souvent sur les quasi large-bande. 








Je remercie Alexis pour son accueil très sympathique et pour avoir pu découvrir ses systèmes particulièrement intéressants.