Le Grenier du Brocanteur

[jalucine]

La salle de Nicoben telle qu’elle est ce jour (sans les diffuseurs latéraux pas encore installés) confirme avec à mon avis une grande évidence ce que je pense qu’il faut obtenir dans le traitement des fréquences médiums et aigues. 
Je ne parle pas du grave où j’essaie d’exploiter au maximum le room gain de l’angle de la pièce alors que la très grande majorité des enceintes commercialisées obligent à « lutter » contre le room gain, à un degré variable.

Pour revenir au médium aigu, les informations contenues dans le message musical et qui se rapportent aux effets de spacialisation dans le lieu de l’enregistrement sont des « micro-informations » , ténues, et très dépendantes de la phase. Mais ce sont elles, quand l’ingénieur du son présidant à l’enregistrement l’a bien voulu, qui vont permettre à la reproduction chez nous de retrouver l’ambiance et la disposition des musiciens et chanteurs dans une perspective réaliste. Tout le monde n’est peut-être pas sensible à cet aspect de la reproduction musicale, mais c’est important pour beaucoup, surtout en classique et jazz.

Pour retrouver ces micro-informations à la place d’écoute d’un système, il faut d’une part que le système ne les oublie pas en route, donc un grand respect des détails, de la microdynamique et de la transparence (bruit de fond très réduit), mais aussi que la salle d’écoute ne noie pas dans des réflexions multiples ces signaux de faible amplitude. Autrement dit, si vous voulez retrouver l’image sonore de l’enregistrement, faut pas entendre l’image sonore de votre pièce, et donc qu’elle amortisse au maximum le médium aigu. L’histoire fantasmatique d’obtenir au point d’écoute 50% de sons réfléchis dans la pièce et que ces sons réfléchis aient été partiellement absorbés de façon linéaire en fréquence est équivalent à dire que j’entends 50 % du message de l’enregistrement (si le système est parfait) et 50% de sons qui décalés en phase et en niveau après des réflexions uniques ou multiples, avec toutes les interférences imaginables, n’ont plus rien à voir avec le message enregistré et sont donc de la distorsion qui va polluer le message et perturber notamment l’image sonore.

L’installation de Nicoben permet de concrétiser ce fait et de sentir le résultat sur l’image sonore. Je ne connais pas le pourcentage d’absorption au dessus de 250 hz des parois latérales mansardées de sa pièce, mais il doit être très supérieur à 50%. Je serais curieux de voir l’effet des panneaux diffusants qui doivent être installés latéralement. Je ne suis pas convaincu d’avance.

La théorie du 50/50 est valable quand on a abandonné l’idée d’avoir une salle bien traitée et que l’on cherche le compromis le moins pire, qui respecte à peu près l’équilibre global, mais ne donnera jamais ce que l’on peut espérer dans l’absolu.

D’un autre coté, notre sens auditif est habitué dans toutes les circonstances de la vie à gérer les sons directs qui nous intéressent et à les séparer et les isoler du bruit ambiant. Autrement dit, si il n’y a pas de défauts énormes dans l’acoustique d’un lieu ou de pollution sonore majeure, ces problèmes de sons parasites ne nous empêchent pas de communiquer ou d’écouter de la musique avec plaisir.