Jalucine 1 max

[jalucine]

Les copains n’arrêtant pas de critiquer mon haut médium un peu tonitruant, j’ai fini par me poser des questions. Certes, les envolées de soprano avaient tendance à rayer le plafond, mais je trouvais cela normal. Même ma petite fille de quatre ans, pour s’amuser, est capable de pousser des cris qui pourraient pétrifier un mammouth sur le champ. Alors une soprano en pleine force de ses cordes vocales, ça déchire grave. C’était pour moi de la haute fidélité. Point. Mais bon, s’ils trouvent que cela pourrait être plus « confortable », pourquoi pas voir si un compromis entre suavité et extrême dynamique est possible.

Le réflexe constant de quasiment tous les audiophiles est de trouver, s’ils ne changent pas d’enceintes, les sources, amplis, câbles et accessoires susceptibles d’apporter un zeste de douceur. C’est une formule. Personnellement, pour tout cela, je pars plutôt sur les critères de dynamique, transparence, résolution, absence de distorsion, absence de coloration ponctuelle.  L’équilibre général et la « musicalité », je préfère gérer au niveau de l’enceinte et de l’acoustique. C’est un vice personnel.

Donc j’ai fouillé mes tiroirs jusqu’au dernier et acheté quelques composants intéressants pour disposer d’une gamme de selfs et condensateurs susceptibles de ramener la voie haut médium Onken à la raison. Je joins la photo. Il manque les selfs Onken en fil de 3 mm de diamètre que je n’ai pas démontées.



Les trois voies supérieures étant filtrées en passif avec des pentes à 6 db/octave, la modification de la valeur d’un composant du filtre joue sur la fréquence de coupure à - 3 db, mais aussi  sur la courbe de réponse avec beaucoup de progressivité. Il est donc possible de jouer sur la valeur et la nature des selfs et condensateurs pour trouver le point « G ». Pour les selfs, la résistance série a aussi une grande importance sur le résultat, même si cela ne fait que quelques dizièmes d’ohm de différence à la mesure. Je préfère donc jouer sur le diamètre du fil que mettre en place un pont de résistances.

Partant de condensateurs PIO russes subjectivement très propres mais montant dans l’aigu, et de selfs Onken coupant un peu trop haut vu que l’impédance des HPs était plus élevée que les modèles de HP précédents, j’ai commencé par essayer d’autres condensateurs en gardant la même valeur. D’abord des Lechanché papier huilé historiques, moins propres, puis des SCR SA, qui ont bien ratiboisé le pic de coloration du haut médium, un peu trop même. Donc j’ai fait un mix SCR SA et Shizuki que Onken utilise pour le tweeter. C’était pas mal. Les Soprano rayaient moins le plafond. Mais à force de changer des trucs, on sait plus trop où on en est. On trouve cela mieux, mais est-on vraiment au but ?

Quand je me pose ce genre de question, j’ai une bouée de sauvetage, les J25. Celles-là, c’est un peu le fruit du hasard, mais c’est ma meilleure réussite sur le plan des timbres et de l’équilibre. C’est à la fois chaud et vrai. J’y retends l’oreille pour la réinitialiser. Et je ré-écoute les pavillons. Merde, y a encore du boulot. 

Je décide de travailler sur les selfs. On parle moins des selfs que des condensateurs chez les Diyeurs d’enceintes, à tord. J’ai pas mal de selfs à ruban en stock, Mundorf et Bridgeport magnetic group. J’essaie différentes valeurs. En coupant un peu plus bas, je limite la bosse du haut médium, mais pas tant que cela. J’essaie une toute petite self triplement plus résistive. Cela devient trop mat et bouché. Je reviens aux selfs à ruban puis je reçois des selfs à fil de 2 mm de diamètre de Mundorf, valeur théorique pour la coupure à 8000 hz. La bosse disparait. Incroyable. Même avec des valeurs d’inductance plus fortes, les selfs à ruban ont une résonance qui augmente le haut médium de façon tout-à-fait désagréable. Ces haut parleurs sont dingues. Ils révèlent à un point difficilement imaginable toutes les saloperies de tout ce qu’il y a en amont. La self en 2 mm semble donc appropriée, notamment en niveau résultant.

Reste à essayer les condensateurs que j’ai reçu dernièrement, Alumen Z cap, ClarityCap MR, plus ressortir du cachot les Duelund.

La suite au prochain numéro. Pour le moment, les Alumen font pas mal le job, bon équilibre, mais un petit zeste de métallisation. D’aucuns vont me dire qu’il faut le roder. Les roder combien ?  Jusqu’à ce que je m’habitue à la métallisation sans doute !