Jalucine 1 max

[jalucine]

Oui, l’opportunité de « conquérir » l’ensemble des pavillons Onken est tombée par hasard. Ce n’était pas une recherche patiente et opiniâtre. Les deux écoutes que j’en avais faites il y a longtemps ne m’avait pas bouleversé. J’en avais tiré la conclusion d’une considérable difficulté de réglage. J’en étais donc resté aux pavillons trois voies y compris le grave, avec quand même deux bonnes années de labeur pour arriver à quelque chose de cohérent. Avec le bas médium Onken, on passe vraiment à l’échelon de difficulté supérieur. Donc c’est un défi de ce que je sais de la hifi et une bête rétive mais terriblement séduisante. Le problème n’est pas elle-même, parce que ce pavillon et son moteur à compression sont très linéaires dans leur bande sonore, d’une très bonne absence de directivité dans un champ de 90°, bien meilleurs que tous les autres pavillons connus. Mais s’il n’y avait que cela. Beaucoup d’entre nous ont entendu des systèmes à pavillons médium et caissons de grave. Certains arrivent à un résultat cohérent, mais pour une réussite, combien d’échecs, liés à des résonances de pavillon, de leurs matières (béton, acier, …), de leur profil favorisant une directivité génante ou le haut médium en dynamique. Bref, des trucs de « sono », pas faits pour un orchestre classique. Il faut revenir au principe acoustique de la chambre de compression. La membrane du HP travaille devant un très petit volume d’air qui se trouve compressé lors des déplacements de la membrane et s’échappe par des petits trous vers l’embouchure du pavillon. La membrane est donc mise en face d’une résistance de l’air à être comprimé ou déprimé, ce qui est une adaptation d’impédance entre l’énergie électrique fournie à la bobine et l’énergie transmise à l’air. Cette transmission d’énergie est très nettement plus efficiente que celle d’un HP classique dont l’énergie électrique déplaçant la bobine agite la membrane qui balote un peu n’importe comment en se gondolant plus ou moins avec un taux de distorsion que les fabricants d’enceintes ne sont pas près d’avouer. De plus l’inertie d’une grande membrane a des chances de gommer beaucoup d’informations de petit niveau qui participent pourtant beaucoup au réalisme de la reproduction.  

Pour résumer, un bon HP à chambre de compression et pavillon est normalement beaucoup plus efficace en rendement, beaucoup plus dynamique, beaucoup plus précis et beaucoup moins distordu qu’un HP classique. Après, régler une enceinte qui vise les 85 db/w/m est très nettement plus facile qu’une qui flirte avec les 115 db/w/m. Le tweeter à dôme, même « haut de gamme », va rester bien tranquille quand un coup de cymbale lui sera envoyé, tandis qu’un Goto ou un Onken, ce sera une autre histoire, considérablement plus proche d’une vraie batterie. 

L’avantage des pavillons à chambre de compression est finalement surtout, quelque soit le niveau acoustique de l’écoute, l’impression que la distorsion est très faible et les timbres plus naturels et non agressifs, tout en étant plus dynamiques. La difficulté étant d’obtenir un équilibre parfait entre les voies, une phase respectée et donc la cohérence. Et le MS 200 wood travaille dans la zone la plus importante du son musical : 200 à 1500 hz.

Il est certain que les filtres numériques actuels peuvent faciliter la mise en oeuvre et atteindre un très bon résultat. Néanmoins, avec des HPs de ce niveau, tous les détails les plus élémentaires du système s’entendent avec une acuité perturbante, et la cuisine électronique en particulier, qui semble constituer un plafond de verre sur le plan de la transparence et de l’extrême définition. Sans préjuger de la meilleure solution finale de filtrage, je partirai encore sur les solutions simples avec des composants de la meilleure qualité et en jouant sur la disposition des HPs pour ne pas perdre en route la moindre nano-information.

Le mythe Onken, c’est d’avoir fabriqué il y a plus de quarante ans des chambres de compression et des pavillons avec une technologie, une conception et des résultats musicaux qui n’ont jamais été surpassés. Il y a du pragmatisme dans les choix. Les pavillons ne sont pas comme la théorie le voudrait purement exponentiels, mais modifiés pour une répartition homogène de la dynamique. Les doubles parois sablées, pas évidentes à réaliser pour des pavillons médium, sont la solution pour éviter des colorations de matière. Le cloisonnement est réellement efficace pour réduire la directivité sur toute la gamme de fréquence. Bref, y a plus qu’à … Les recevoir et bidouiller.