ZELDA , la nouvelle enceinte EBM

[choimet]

"vivante" la pièce de Molac ?

[LAND2G]

Mr Dominique , bin oui ?  j'ai précisé pièce de vie !!!

[choimet]

Mr Gérard, aussi ...

[JF 35]

Les infos EBM pour la journée de présentation en Bretagne le 6 décembre sont publiés sur Facebook :

« Après un périple d'une dizaine de jours et le passage dans l'auditorium d'un passionné, les Zelda sont de retour sous le soleil Breton.
J'organise donc une journée d’écoute le samedi 6 Décembre à Molac de 10h a 19h.
Si vous souhaitez  découvrir les Zelda mises en œuvre dans une pièce de vie, au sein de la campagne Bretonne, laissez moi un message
sur messenger : https://www.facebook.com/share/p/1Fzd6Fe...tid=wwXIfr
ou sur mon site  http://www.ebenisterie-musique.fr/contact.html
Je vous donnerai les indications nécessaires pour vous joindre à nous.
S’il y a des demandes, je pourrai éventuellement prolonger les écoutes le dimanche. »

[Nicoben]

Ayant eu l’honneur de recevoir Emmanuel (EBM) et David (Cayu) à la maison pendant 24 heures avec les Zelda, je vais essayer de vous faire un retour de mes ressentis, depuis ma pièce morte (pour emboîter le pas de Choimet plus haut ).

Tout d’abord je tiens à remercier mes visiteurs pour leur passage, qui fait suite à deux visites que j’ai effectué chez Cayu par le passé avec du matos sous le bras pour l’écoute et avis sur les L5 en cours de développement à l’époque, mais je n’avais pas eu le plaisir de le recevoir chez moi (c’est plus plaisant de descendre à Montpellier que de monter à Montargis …). Ils étaient bien creuvés avec tout ce qu’ils ont fait les semaines précédentes donc venir jusqu’ici pour un passage rapide n’était pas de tout repos, sans même compter le déballage remballage avec l’escalier au passage et les probablement pas loin de 100kg pièce d’enceinte avec leurs caisses.

Il est bien évident qu’en une après midi (chauffe incluse des HP à excitation) , petite soirée et un début de matinée il est impossible de faire le tour de la mise en oeuvre d’une paire d’enceintes, surtout comme celles ci, mais cela donne déjà un bon aperçu. 
Je précise que les sub /46cm n’ont pas été utilisés, cela ne fait sens qu’en étape finale de mise en place dans la pièce. Seules les Zelda sont utilisées. 



Pour aller droit au but dès le départ, j’avais exprimé plus haut si vous me relisez mon excitation et inquiétude à la fois, 70/30 ou 30/70, car vu de loin la philosophie de diffusion sonore des EBM m’inquiétait sur le résultat dans mon acoustique nettement plus amortie que ce que l’on a habituellement dans des pièces de vie, alors qu’Emmanuel élabore ses enceintes dans un souci de résultat expressif, vivant avec l’intégration dans des pièces de vie gardant pas mal de clarté. L’orientation de ses enceintes, croisant toujours loin devant l’auditeur, en est pour moi le témoin premier. Et effectivement en l’état je peux déjà le dire, il faudrait plus de clarté dans ma pièce pour mettre en valeur toutes les qualités des Zelda, c’est factuel et c’est plus vrai qu’avec d’autres enceintes clairement. Mais ce n’est pas pour ça que la pièce ne permet pas de mettre en lumière des points saillants des enceintes, qu’on entend pas forcément souvent dans une pièce de vie où l’on entend moins les enceintes dans leur plus simple appareil. Dit autrement, pour le moment aucune enceinte passée ici n’a pas montré des limites, défauts, mais aussi des qualités importantes inhérentes à leur concept, au travail mené par le concepteur, qu’on perçoit moins dans des acoustiques moins travaillées, et ça je pensais personnellement que ça pouvait être intéressant pour Emmanuel.

Nous avons des vécus, des expériences d’écoute différentes, croisé des personnes impliquées dans la restitution audio différentes, chaque chemin mène en toute logique à des choix différents, cela n’empêche pas d’être sensible. Dans mon cas j’ai croisé par exemple une majorité de couples pièce / système peu équilibrés, où un peu de traitement ne suffit pas à rendre l’écoute crédible, où la fatigue auditive arrive toujours trop vite, des pièces compliquées comme mon salon asymétrique avec un escalier au mauvais endroit… il y a des choses insolubles simplement, et les pièces naturellement correctes m’ont toujours donné un sentiment de cohérence qu’on ne retrouve pas si facilement ailleurs, mais c’est plutôt rare dans les intérieurs modernes. J’ai donc choisi une voie qui est celle des meilleures mesures, du moindre compromis acoustique pour entendre les enceintes avant tout, mais l’équilibre final devient plus dépendant des enceintes pour ce qui est du seuil entre la restitution vivante et un peu trop feutrée, et dans la philosophie de conception de EBM la pièce participe grandement à l’atteinte des qualités recherchées.

Bien sûr il n’y a pas une seule vérité, une seule solution permettant d’entendre la musique de la « bonne » façon, mais souvent il y a quand même une mise en oeuvre préférentielle par enceinte, qui doit se conformer à ce qu’a souhaité son concepteur. Pour ma part je ne suis jamais fermé à rien et je pense savoir apprécier chaque solution pour ce qu’elle apporte, tout en sachant admettre ce qu’elle n’apporte pas ou pas assez à un moment par rapport à une autre, c’est là tout le travail du chemin initiatique vers notre propre plaisir musical, tant objectif que subjectif, et il n’est jamais trop tard pour peaufiner un équilibre. Faire demi tour serait plus compliqué néanmoins. En tout cas c’est le grand respect que j’ai dans les facultés à donner une musique naturelle et émotionnelle des EBM qui m’a conduit à avoir envie plus d’une fois de les écouter, et c’est cela que je voudrais vous transmettre aujourd’hui car ce potentiel est intact et même décuplé avec les Zelda.



Les Zelda sont avant tout un bel objet, on sent de suite l’envie du menuisier de créer un objet d’art, transmettre une vision, la concrétisation d’une épure originelle née d’une réflexion issue d’une vie consacrée à son métier et à sa passion. L’intégration dans mon intérieur ne manque pas d’allure. Il faut apprécier l’objet et adhérer à toute la philosophie d’Emmanuel pour les choisir, là est le secret de la réussite tant visuelle que sonore. Je ne reviens pas sur leur conception, tout est dit plus haut.

Au début nous avons galéré un peu, positionnement approximatif pouvant coller, orientation légèrement devant l’auditeur, avec les Aelius et cables Ypsilon. Avec un temps de chauffe des bobines à excitation probablement pas encore assez long , et une mise en place montrant à l’écoute ce qu’on pouvait obtenir de plus carricatural il était facile de lire la déception dans les yeux de chacun, avec en premier lieu comme une confirmation qu’elles ne pourraient pas s’exprimer ici. Sources sonores trop ponctuelles, manque d’air entre les interprètes, manque d’ampleur en hauteur et largeur.

Nous convenons de commencer par prolonger la philosophie des EBM en adoptant le cablage enceinte et modulation EBM, l’Ypsilon orienté monobrins argent à tendance à donner une énergie de premier plan au détriment des petites informations de texture dans ce contexte. Je constate que la densité sonore donnée par les Zelda est nettement plus importante que les enceintes qui sont passée ici avant. Le câblage EBM (plutôt type fil de litz que monobrins) rétablit déjà un équilibre dans la répartition de l’énergie entre petites et grosses informations, tout en affinant un peu la restitution. Les Aelius donnent une restitution un peu ronde mais ample et profonde.

Nous passons au Enleum en amplification, qui propose cette fois une restitution très vive, de l’impact, beaucoup de tension y compris via une maîtrise du grave digne d’un ampli bien contre réactionné. Je n’avais pas anticipé cela mais sur les Zelda c’est comme si il ne laissait pas assez les HP s’exprimer, trop de maîtrise et d’énergie de premier plan avec trop de fermeture de l’arrière plan du coup. Ce qui s’avère être une qualité sur d’autres enceintes devient ici un excès, les Zelda viennent booster les caractères des électroniques et cables de façon nette, et leur densité naturelle n’aime pas les excès de tension et de rondeur, chaleur issue des électroniques et cables. Elles réclament de la finesse, de la gradation des informations sans pousser la dynamique macro, ce qui colle plus souvent aux tubes qu’aux transistors. Le totor classe A est souvent plus chaud et dense que le tube d’ailleurs, et seul sans montage hybride il est souvent très énergique en premier plan. 

Apres ces constats je me concentre sur quelques pistes pour repositionner les enceintes, le résultat n’étant pas en phase avec ce que je peux obtenir de mieux en terme de cohérence. Cela conduit inévitablement à redonner une orientation des Zelda avec un croisement un bon mètre devant l’auditeur pour retrouver une image sonore cohérente et plus unifiée (comme sur les photos), en positionnement en largeur c’était bon pour l’équilibre entre rapprochement aux parois latérales des rampants qui comprime l’écoute et perte d’image en largeur si pas assez écartées, et en profondeur à reprendre un éloignement de 20cm de plus du mur arrière pour décomprimer le bas du spectre. 

L’équilibre semblait alors proche de ce que l’on peut attendre dans mon espace, mais le Enleum apparaissait toujours comme trop énergique et tendu pour les Zelda, pour leur densité naturelle entre le 20 large bande dans sa charge et le 30  en dipôle. Nous sommes alors passé sur le Graaf GM20, OTL de 6C33 de 20 watts, même puissance que le Enleum, et là l’équilibre s’est imposé de suite comme étant le bon. L’ampli le moins dense, le moins macro dynamique, le plus affiné, permettant aux timbres de se développer là où le Enleum les comprimait, et de donner une meilleure aération avec un peu plus de passage d’image hors enceintes en largeur et hauteur, même si c’est sur cet aspect d’ouverture et chatoiement que la pièce limite encore le résultat, le passage d’émotion.



Nous avons donc terminé toutes les écoutes, fin de soirée et petit matin du lendemain avec le Graaf.
Alors que dire des qualités obtenues avec les Zelda?

Emmanuel maîtrise parfaitement la mise en oeuvre du large bande à excitation et l’intégration du 30cm dans le bas tout comme la compression dans le haut, jamais l’on a la sensation d’une mauvaise fusion des registres, jamais une tonique désagréable ou un compromis entre lisibilité et matière sonore ne vient entacher le tout musical. Les instruments sont lisibles sans déséquilibre , la contrebasse est juste parfaite d’un bout à l’autre par exemple, ni trop grasse, ni creusée ou gonflée d’une note à l’autre, les textures sont vraiment naturelles.

La restitution est « sensible », elle s’attache à mettre en valeur la modulation musicale dans ses plus petites inflexions tonales et vibratoires, avec une densité naturelle qui fera passer pour sèche bien des enceintes classiques, ce qui fait la naissance de l’émotion avec le prolongement aérien dans le haut du spectre (et c’est cet aspect qui manque un peu chez moi pour passer le cap qui perce émotionnellement la carapace de l’auditeur, le potentiel est là, tout proche mais il manque une part de respect de la philosophie du concepteur dans la mise en œuvre pour attendre le plein potentiel).

Je retrouve tout ce que j’apprécie dans le Fertin à excitation mais avec une mise sous contrôle du transducteur non filtré pour le mettre au service de la musique avec un raffinement, une élégance de tous les instants, qui cherche à passer l’intention musicale, la sensibilité avant l’énergie brute du premier plan sonore. On entend pas un Fertin à excitation, on entend un Fertin à excitation travaillé dans sa membrane, sa charge, son couplage à l’enceinte pour qu’il aille plus loin, sans compromis quand la version brute fait des compromis. La caisse ne s’entend jamais (un excès de densité ne viendrait pas d’elle mais de la mise en oeuvre, association matérielle…), le travail sur la partie mécanique de l’enceinte semble exemplaire car les petites informations sont là avec un grand respect de leur mise en place temporelle, rien n’est perturbé, tout est limpide et éloigné des restitutions rapides, dynamiques des enceintes modernes mais souvent handicapées dans leur faculté à moduler la musique malgré leur flot d’informations délivré, aussi riche et net soit il. Là où j’arrive à faire moduler la dynamique avec mon couple Vivid / Ypsilon (avec une image sonore ample et profonde, vivante de par leur mode de diffusion et nombre de voies), les Zelda avec le Graaf modulent plus la microdynamique et les timbres sont plus variés.

L’orientation des enceintes avec un croisement loin devant l’auditeur permet la meilleure image sonore mais permet aussi une facilité d’intégration de la musique à la pièce, l’énergie de premier plan est calmée, pas de projection mais des sources d’énergie plus posées tout en restant lisibles, l’on sent que la volonté est de donner accès à la musique et non à la violence en terme de projection que l’on peut obtenir avec des compressions / pavillons ou les limites acoustiques des enceintes orientées vers l’auditeur dans des pièces de vie qui ne donnent pas accès à la modulation, un parti prix qui paie grâce au large bande à excitation car la finesse et richesse dont le transducteur est capable permet de garder une bonne gradation de la dynamique malgré ce choix impliquant plus la pièce dans le développement vibratoire de la musique dans l’air, et une moindre diffusion dirigée directement vers l’auditeur.



A suivre un peu plus tard ci dessous avec quelques pistes et la conclusion.

[Staevin34]

Franchement Nicoben tu es d’une justesse à faire pâlir tous les journalistes de l’audio !

[douda]

Quel régal à lire! Je suis assez admiratif de cette capacité à retranscrire les écoutes.

[JF 35]

Encore une fois chapeau bas pour la qualité de transcription des ressentis d’écoutes.
Visuellement les Zelda s’intègrent superbement dans cette grande et belle pièce.
Hâte de lire la suite…