François-Paul, papa des enceintes deHaven, m’a proposé il y a quelques temps d’essayer dans ma pièce ses deux réalisations que je ne connaissais pas dans leur état quasi final, les Hoëdic et Maen-Bihan X2.
J’étais passé chez lui écouter les Kerloas à ses débuts, que j’apprécie beaucoup (et qui ont évolué depuis), mais était plus resté sur ma faim sur les petites qui n’avaient pas encore trouvé hauts parleurs corrects à leur panneaux.
Le but est avant tout pour lui d’essayer ses réalisations dans une atmosphère très différente de la sienne dans le Gatinais, largement traitée ici, en récupérant au passage mes impressions avec la possibilité de les pousser dans leurs retranchements résolutifs avec la source MSB , et des amplifications très différentes.
De mon coté, je suis toujours preneur d’essais d’enceintes différentes par curiosité audiophile mais aussi pour continuer à faire la part des choses dans les multiples façons de réaliser des enceintes, alors pourquoi pas!
Rien de commercial entre nous, plutôt une opportunité de voisinage puisque François-Paul bosse à 16km de chez moi… ce qui rend les choses plus simples
Il en sort ainsi un peu de lecture estivale pour les vacanciers du forums, ou ceux qui comme moi ont pris leurs congés en juin et passent tout l’été au boulot à remplacer ceux qui partent….
Pour commencer, j’ai passé quelques temps avec les petites Hoëdic, équipées du large bande Fertin LB8MK2 et 30 Fertin B12MK2 amplifié dans le grave.
Pas le modèle de base Faital à membrane traitée / SB Audience dans le grave donc.
![[Image: zc23.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/zc23.jpeg)
Le point de départ fut mon essai des enceintes Matter (voir le sujet qui en traite), mon premier essai de panneaux plans.
J’imaginais ce qui allait les séparer et effectivement je dirais qu’elles ne se comparent pas vraiment, tout est différent une fois l’aspect panneau plan mis en commun.
Les Matter sont conçues sur la base d’un tweeter maison avec transformateur d’impédance , filtré bas à 6db, qui est hors sol à l’écoute et pose la base de restitution de l’enceinte, associé à un medium filtré et non un large bande, ainsi que deux 38 non amplifiés dans le grave, dont la gestion revient à l’ampli du système.
Musicalement tel qu’il est utilisé et cablé ce tweeter va je pense plus loin que le AMT Heil des grosses De Haven que j’apprécie beaucoup, en offrant une palette de couleurs saturée difficile à battre et moins de sensibilité en terme de directivité .
La Matter fait le choix d’une grosse expressivité dans le bas avec deux 38 SB audience, un choix qui me semble à la fois bien compléter l’enceinte dans le bas medium avec un bon équilibre de densité sonore, mais dans mon espace donne trop d’énergie dans la zone 80 / 100hz, trop de grave, couplage enceinte pièce plus difficile à faire que dans une pièce plus basique plus près du mur arrière, avec les nécessaires limites acoustiques dans ces fréquences à longueur d’onde correspondant aux distances aux parois, les dipoles n’ont pas vocation à perfection dès lors qu’ils déléguent à la pièce une part de ce qu’une enceinte traditionnelle réalise avec sa caisse et sa charge.
Mais ils ont l’immédiateté de l’absence de charge, l’attaque qui donne vie et liberté à la musique, aspect qui manque quand même très souvent aux enceintes en boîte et qui plus est fortement filtrées, même si elles sont en théorie objectivement plus fidèles.
Et il n’est pas si rare que celles qui sont expressives soient un peu trop claires, braillardes et difficiles à rendre agréables, avec de la densité sans devenir lourdes.
Cela m’amène à la philosophie de restitution des petites Hoëdic De Haven, qui comme je l’imaginais sont gouvernées pas le choix de mettre un large bande de 21cm au centre de l’enceinte.
Ce sont les plus petites, les plus logeable physiquement et acoustiquement.
Elles se caractérisent avant tout par le rendu du 21 Fertin utilisé en dipole, direct, plein de naturel, spontané, à la fois immédiat et plein dans le bas medium.
Pour avoir vécu plusieurs mois avec le 20DE8 Davis, l’itération d’EMS me semble un HP plutôt réussi, sonnant naturel.
Il reste un large bande bien sûr, un vrai, et si l’on doit chercher sa limite elle se situera probablement dans le haut medium, les voix haut perché qui peuvent piquer un peu par un début de fractionnement de membrane quand on le pousse, alors qu’il est toujours très juste et beau plus bas dans le spectre.
Mais il ne me semble pas avoir la petite coquetterie tonale dans le haut medium du 20DE8 brut.
Il faudra donc veiller à utiliser une amplification qui ne vrille pas dans le haut medium, qui ne distorde pas et maitrise bien le HP, qui sonne beau et juste. Mouais quand on a dit ça on ne sait pas trop quoi comprendre…
Je pense qu’il faut bien mesurer pourquoi ce choix du large bande en dipole est fait pour comprendre l’envie sous jacente de Monsieur deHaven.
Avec juste une self sur le large bande pour gérer sa transition / réponse avec le tweeter, le HP est utilisé sur presque toute la bande passante dans un souci de transparence, de respect de la musique dans son timing, ses transitoires.
La recherche est celle de la spontanéité, de ne pas manger le contenu de la musique dans les filtres, ne pas faire une coupure de filtre dans le medium, ne pas brider la réponse transitoire dans une charge qui limite l’expressivité du transducteur, et avec le bon choix de membrane l’on cherche à plus entendre ce qui est en amont de l’enceinte que l’enceinte elle même.
Et si il y a bien une chose que j’accorde aux bons large bande, même si ils ont des compromis comme tout transducteur, c’est leur faculté à différencier les rendus des électroniques avec lesquelles on les associe, non pas par un aspect capacité d’alim, mariage par les contraintes disons, mais bien par la faculté à entendre de façon assez crue le vrai rendu sonore des électroniques, dans leurs bons et mauvais côtés.
En toute franchise c’est quelque chose qui me plait, même si cela peut parfois frustrer un peu, comme un bon ami droit dans ses bottes, plus mélomane qu’audiophile et qui vient vous montrer les forces et faiblesses de ce que vous avez de façon simple, évidente, alors que sur des enceintes complexes l’on entend plus des différences le plus souvent entre électroniques, pas de quoi parfaitement comprendre comment sonne réellement le matériel, plutôt de quoi faire des mariages uniquement.
Ainsi l’on échappera pas à la perception claire de tubes un peu verts dans le haut medium, à la limite de transparence d’un 845 de base chinois où la belle densité du medium d’un 300b XLS Emission Lab, la froideur d’un transistor mal fichu ou au contraire la belle neutralité d’un transistor bien fichu… et cela de façon si évidente que ça en paraîtrait simple.
Le 30 Fertin dans le grave complète très bien le 21, et même si l’extrême grave est court en particulier dans mon espace qui ne fait pas de bosse coté acoustique, avec un room gain modéré, il se débrouille fort bien sur les contrebasses sans frustrer, avec une capacité à nuancer proprement sans le coté plus rond / chaud du 38 SB Audience, et sans surcharger l’espace d’énergie.
Malgré la gestion en actif du grave avec un ampli classe D Monacor, le B12 et son ampli donnent un rendu propre, assez nuancé, et bien sûr avec le panneau plan en particulier dans ma pièce, le réglage du grave de façon isolée me semble un énorme avantage, un choix judicieux quitte à perdre un peu en cohérence et performance en ne donnant pas à l’ampli du système le haut grave… mais vu que c’est un large bande qui officie au dessus l’ampli du système joue en fait là où ça compte dans le haut grave, c’est une 2 voies et demi!
![[Image: gjtm.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/gjtm.jpeg)
D’ailleurs nous avons dû lors de leur mise en place fortement diminuer le niveau des modules d’amplis grave par rapport à l’usage chez François-Paul, ce qui colle avec les limites que j’ai eu dans le grave avec les deux 38 des Matter.
La limite première perçue des modules Monacor est leur niveau de silence, un peu trop élevé dans mon espace au seuil de bruit de fond très faible.
Ils émettent vers le HP une fois chauds un peu de bruit HF probablement issu des alim à découpage, qui peut être perceptible sur les musiques bien chargées en … silences, comme la majorité des enregistrements acoustiques d’un seul instrument comme le piano ou le violoncelle.
Mais si vous y êtes sensible, l’écart de prix est faible avec les modules Atohm qui eux sont parfaitement silencieux, et peuvent être implantés sans difficultés sur ces enceintes.
La limite du grave, je dirais acoustique sur les fréquences de longueur d’onde correspondant aux distances enceinte / mur arrière, dans les 80 à 150hz, on peut avoir quelques zones un peu redondantes, moins propre que les autres de par le principe de dipole dans le grave, mais le 30 a cet avantage de ne pas proposer une surface émissive trop grande aggravant ces phénomènes en terme d’amplitude d’énergie.
J’ai tendance ainsi à apprécier ce 30 du coup, que j’ai pu soutenir subtilement en extreme grave avec mes caissons 46, une option intéressante pour un complément d’extrême grave, je pense facile à intégrer avec ce 30 Fertin.
Le tweeter à ruban m’a un peu perturbé au début, il faut dire que je devais terminer quelques écoutes du Graaf GM20 avec les Tune Audio Anima et les deHaven étaient posées devant les Anima….
Mauvaise idée avec un panneau plan et un ruban qui rayonne vers les pavillons medium des Anima….
Il faut faire très attention avec ce que l’on place derrière eux au risque de faire parler l’onde arrière qui vient se mêler à la musique plus souvent pour le pire que le meilleur.
Au final je dirais que le petit ruban choisi est plutôt doux, non intrusif sur le Fertin qui domine la typologie large bande du rendu.
Il est un peu limité en résolution et dynamique par rapport à mes compagnons de jeu habituels mais cela semble normal vu sa gamme.
Ce n’est pas un AMT, il manque peut être un peu d’expressivité face au Fertin et étant filtré haut naturellement il n’apporte pas de soutien sur le rendu des voix haut perchées, augmentant un peu la sensibilité de l’enceinte sur ce registre quand les pistes sont pointues en haut medium et dévolues au LB8 seul.
Mais avec sa douceur sans projection il évite une surenchère dans l’aigu du coup, et permet une bonne intégration à la piece d’écoute, probablement un choix cohérent dans une pièce moins traitée où il sera un peu plus expressif par la force des choses (réverbérées).
Un gros AMT en ferait trop par rapport au medium grave, un petit AMT pourrait être agréablement surprenant, mais serait aussi à un autre tarif… tout en nécessitant de trouver le bon accord avec le reste...
François-Paul a déjà ratissé pas mal de pistes sur la question et son choix n’est pas le fruit du hasard.
Il faut bien faire des choix, celui en place se tient pour cette version destinée à des pièces plus petites que la mienne.
Bien sûr l’enceinte ne sera pas positionnée ouverte vers l’extérieur mais plutôt pincée vers l’auditeur afin de ne pas éteindre ce petit ruban.
Croiser légèrement devant ou derrière l’auditeur selon le rendu obtenu et recherché, plutot devant en visant le nez pour bien incarner l’image sonore entre les enceintes et gagner un peu en profondeur, cet aspect n’étant pas le point fort des panneaux plans quels qu’ils soient je pense, vu l’absence de rayonnement large comme les dômes et les ébénisteries courbes d’enceintes fermées. J'ajouterai que le but pour moi est de gérer l'aspect dipôle de l'enceinte (absorption, distance au mur arrière), pas de laisser parler le mur derrière les enceintes sur le medium aigu pour créer une fausse profondeur par un champs réverbéré non diffus qui vient se mêler au champs direct avec un décalage temporel ; ma philosophie n'est pas de faire des images fantômes pour créer une atmosphère qui n'existe pas dans la musique, l'atmosphère de l'enregistrement est dans le champs direct, qui doit se développer vers l'auditeur, sans être étouffé par un traitement trop absorbant ni brouillé par des réflexions non diffusées / diffractées / atténuées en niveau avant de rejoindre le champs direct.
![[Image: y01g.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/y01g.jpeg)
Le rendu visuel des Hoëdic est agréable, elles sont découplées du sol, les fixations entre panneaux ont visé une recherche de rigidité au delà d’un simple vissage, via des pièces d’assemblage aux angles des panneaux.
Les montants verticaux latéraux arrière participent à faire « guide d’onde » au passage.
Le câblage « interne » en Duelund est de mise, j’ai donc sorti mes DCA12 en hp pour ces essais.
C’est un bon choix, ces cables proposent une écoute débarassée des non qualités systématiques des multibrins cuivre ou cuivre argenté, isolés PVC.
Ils sont assez neutres, un bon compromis entre coût, finesse, variété tonale, fluidité, délié, même avec des électroniques haut de gamme.
Ils ne sont pas gras donc attention ils ne vont pas donner plus de densité que le reste des maillons, mais ils ne freinent que peu la transparence de restitution tout en garantissant un équilibre tonal correct, respectueux de la musique et des oreilles, ce que ne proposent pas la majorité des multibrins classiques.
Le tout propose une écoute libre, vive, joyeuse, moins chaude, plus neutre et résolue que ce que proposent les HP SB Audience, avec un grave bien articulé et complétant avec justesse le large bande, avec un complément en douceur dans le haut.
La restitution n’est pas maigre malgré la taille de ma pièce, la limite se situe plutôt dans l’ampleur et grandeur de l’écoute possible avec ce petit modèle, mais l’espace est rempli.
L’association avec mes blocs Aelius et Soulution est chouette et ont ma préférence sur les tubes car la source va loin et met avec le Fertin en avant les moindre non linéarités de l’amplification.
Ce n’est pas la première fois que l’on appréciera le transistor avec les Fertin cela dit, si on relit le banc d’essai de JM Piel des Lemda par exemple.
Ce pourrait être contre intuitif mais pensez à ce que j’ai écrit plus haut sur ce que l’on entend avec un bon large bande…
J’ai ainsi été surpris d’autant apprécier le mariage avec le Soulution 511 qui joue sur la maitrise quand les deHaven ne posent pas de difficultés à être drivées.
La résolution du 511 montre que les Fertin en panneau plan ne manquent pas d’habiter la restitution, et le Fertin peut aussi apprécier d’être un peu sur-maîtrisé pour la large bande passante qu’on lui demande de jouer, il ne faudrait pas que ce soit un ampli « vert » par contre…
Le 511 est liquide malgré sa grande maitrise.
Et voilà peut être les HP qui me rendent le mieux le vrai caractère sonore du bloc Soulution, dans l’esprit de ce que j’ai entendu sur les SHL5 Harbeth, un coté « sans filtre » en plus.
L’on aurait presque la sensation que le 511 donne une part des qualité de la version à excitation du LB8, sur ce modèle à aimant ferrite.
Une part mais pas tout, j’en parlerai plus tard avec la Maen-Bihan X2.
Ainsi le Soulution 511 propose une restitution fine, résolue, variée, propre pourrait on dire mais sans le coté aseptisé , pas assez modulé que l’on peut obtenir parfois sur des enceintes fortement filtrées avec lui. Il joue juste, vif et délicat à la fois, et cela l’enceinte le rend fort bien.
Les Aelius proposent une écoute plus charnue avec un peu plus d’émotion facile et un peu moins de résolution, de neutralité, très bien aussi avec la belle sensation de richesse délivrée par l’hybride tube / mosfet classe A.
Même si l’on a pas besoin de cette puissance, le Fertin ne vient pas vous cueillir avec la sensation que l’ampli serait trop puissant pour elles, seule la qualité de l’amplification compte, si elle est là cela s’entend avec le vrai son de l’ampli choisi.
Les blocs Coincident 845 proposent une écoute ample un peu plus cosy avec leurs tubes d’origine, sûrement plus passe partout en terme d’association, facile à vivre, chaleureux, moins transparent que les deux amplifications transistor (je perd un peu à cause de l’usage de mes transfos désymétriseurs externes en sortie du MSB) mais avec un bel équilibre dans le haut medium, juste ce qu’il faut de descendant.
Le Graaf GM20 en OTL et dont l’étage d’entrée est symétrique pousse un cran plus loin la transparence, avec un rendu très direct, franc sans être froid avec ses tubes 6C33, mais montre aussi quelques limites de fluidité dans le haut du spectre que n’ont pas les autres amplis, mise en avant de la limite qualitative des tubes de préamplification je pense quand le coté plus soft des 845 Coincident donne un équilibre plus chaleureux et équilibré sur le haut medium.
Un essai fut également réalisé avec le Marantz MCR510 tout seul.
Forcément il y a une chute qualitative conséquente coté source et amplification à laquelle il faut s’habituer.
La cohérence est là, la puissance bien suffisante, on passe en mode easy listening mais je pense qu’on ne va quand même pas assez loin en richesse tonale pour ce que les Fertin savent faire, ils montrent autant la cohérence que les aspects simplifiés du Marantz dans cet espace traité.
Le mariage serait je pense plus cohérent avec les hp entrée de gamme de la Hoëdic.
![[Image: scit.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/scit.jpeg)
Au final, on peut la jouer facile avec de la triode sur ces Hoëdic, elles ne sont pas dures à alimenter et ce sera un choix d’écoute et une facilité d’association, la 845 pour l’ampleur et chaleur, comme François-Paul la 300b XLS EML à l’aigu feutré et au medium riche, suave, informatif.
Mais on peut aussi choisir une belle restitution transistor qui soigne ses premiers watts et sait habiter le naturel « papier » des Fertin, sans avoir peur de la puissance de l’ampli, uniquement sa capacité à faire de la musique.
Je crois savoir que l’association avec la dernière réalisation Reddo de Jacques92 fait un beau match par exemple.
Le profil des membranes Fertin semble assez bien étudié en terme de rigidité pour ne pas trop faire de coquetterie en haut medium malgré l’absence de traitement lourd de la membrane, mais il ne faut pas non plus le pousser trop fort sans maitrise je pense.
Les associations prendront en compte qu’il offre une densité et nuance un peu meilleure dans le bas que dans le haut du spectre, d’autant plus quand il est aidé par le B12 en bas.
Cette petite limite de la version motorisée en ferrite n’est peut être plus si vraie en version à excitation, et la version de base de la Hoëdic propose un HP à membrane traitée qui sera un peu moins performant musicalement mais facilement homogène aussi, avec un grave un peu moins nuancé et un peu plus chaud alors ce ne sera pas un mauvais choix pour un peu plus d’universalité, facilité avec les électroniques, à moindre coût… tout en gardant la possibilité d upgrade futur sans devoir tout changer.
J’ai passé de nombreuses pistes variées avec les différentes amplifications, les Hoëdic savent être à l’aise, toujours vives, immédiates tout en étant assez habitées sans agresser, nuancées sur les instruments acoustiques jusque dans le bas de la contrebasse, cohérentes et enjouées sans vriller dans l’aigu sur le piano bien capté, donnant un bon rythme sur le blues avec de la clarté sur toutes les fréquences, de la nuance sur le jazz, du kick sur le rock, la batterie.
Elles sont une porte d’entrée facile sur la musique vivante, pour laquelle on cherche souvent le coté vivant sans le trouver naturellement sur les biblios ou petites colonnes.
Dans une pièce comme la mienne on sera léger pour rendre les grandes formations orchestrales même si l’espace est rempli, amateur d’électro il faudra essayer in situ pour voir comment le room gain permet de faire un compromis entre qualité du grave et gain dans l’extrême grave, mais la première octave n’est pas le terrain de jeu de cette enceinte
Elle cherche l’énergie d’une contrebasse, le rendu de la caisse, des cordes, mais pas le tréfonds de la bande passante qu’il convient de compléter par un bon caisson si l’on cherche plus d’ampleur, d’assise, de fondement dans la restitution, et la faculté à pousser les notes basses d’électro.
De même elles ne seront pas les plus adaptées aux cœurs religieux féminins qui peuvent faire trouver une limite de résolution, propreté en haut médium, sans pour autant impacter les voix féminines ne montant pas si haut.
En récompense à ces limites vous aurez la vie dès la première note, assez directe, peu filtrée pour vibrer avec la musique.
Il existe tant de choses plus conventionnelles, objectivement plus propres mais d’un mortel ennui ou sonnant plus petit, que l’on pardonne les petites limites du concept sur l’hôtel de la musique vivante délivrée.
Prochaine étape, les Maen-Bihan X2 excitation, fraîchement installées il y a deux jours…
CR le 26/08/2025 ci dessous:
J’attaque la seconde partie de cet essai atypique avec la Maen-Bihan X2, les ayant depuis quelques temps à la maison. Mes écoutes sont décousues, ayant passé beaucoup de temps au boulot depuis un mois, mais ces écoutes en mode détente n’en sont pas moins parlantes pour autant.
![[Image: ds2m.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/35/ds2m.jpeg)
Les HP Fertin à excitation, 21 large bande et 38 pour le bas du spectre, ici alimentés coté bobine par des alims Reddo confectionnées par Jacques92, sont des transducteurs d’exception, visuellement d’abord avec leurs grosse motorisation, mais surtout à l’écoute, au point de perturber, ré-interroger sur les attentes que l’on peut avoir vis à vis de la restitution musicale. Comme un ampli classe A ils imposent aussi quelques contraintes de maintien en température pour donner leur plein potentiel, pour cela les alims peuvent être réglées en demie puissance pour faire un compromis en l’absence d’écoutes entre maintien du conditionnement, consommation électrique, échauffement et usure des alims… disons qu’en conditions normale d’usage tout cela fait un petit chauffage local d’appoint à prendre en compte. Mais il y a une récompense à la clé.
![[Image: 7bjh.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/35/7bjh.jpeg)
Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai déjà dit avec les petites sœurs, les principales caractéristiques perdurent, la conception est la même, moyennant des composants de filtrage un cran au dessus, un tweeter identique mais la taille au dessus, et le passage en 38 au lieu de 30 dans le grave qui permet un gain en assise par rapport au 30, rendant la Maen-Bihan à l’usure nettement plus adaptée à ma pièce d’écoute en terme d’immersion sonore. Bien sûr n’ayant pas de bosse dans le grave et un room gain limité l’on ira pas chercher la première octave chez moi avec les panneaux quels qu’ils soient, mais la présence dans le bas du spectre donne bien plus de corps, de présence que le 30 dans cet espace, tout comme l’expressivité du tweeter plus grand offre également une dimension dans l’écoute supérieure.
Il est à noter que François Paul va abandonner cette version coté tweeter pour y intégrer l’AMT Heil en dur avec un filtrage un cran au dessus qualitativement. Vu d’ici je ne peux que lui donner raison à priori, reste à profiter de ses qualités en réussissant à bien l’intégrer.
Le grave est associé à des modules Atohm, leur silence de fonctionnement est juste parfait, et l’intégration du grave dans le prolongement du large bande se fait à l’oreille sans problème notable, aucun reproche à faire donc. Nous avons là encore bien baissé le niveau par rapport au réglage en pièce moins traitée, cela place le niveau du grave assez bas pour qu’il ne vienne pas perturber la cohérence du 21 sur tout le medium.
J’en arrête là avec les attributs techniques, j’ai promis plus de musique pour cette seconde partie. Et la musique, elle vient en premier lieu des qualités apportées par l’aspect excitation des HP en medium et grave. Je n’avais jamais fait cette expérience, dans d’autres fils l’on a souvent parlé des Lemda équipées d’un équivalent à ce 21 mais dans une version sur cahier des charges pour un usage sur 100% de la bande passante, et forcément l’on retrouve je pense ici une part notable de ces qualités.
Alors ça apporte quoi de remplacer l’aimant par un électro aimant? La membrane reste la même, papier traité, avec ses timbres naturels, sa petite limite assumée dans le haut medium, mais moins perçue ici de par la plus grande maitrise de la motorisation en version à excitation. Ce qui frappe c’est l’immédiateté qui fait un bond de nouveau, le X2 de leur nom pourrait être un e2 pour un passage au carré de l’immédiateté, moitié pour l’aspect libre du panneau plan, moitié pour la vitesse naturelle apportée par ces moteurs électro magnétiques pour les bobines des HP.
![[Image: d6ez.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/35/d6ez.jpeg)
Les enceintes ont sur le papier un rendement sensiblement égal à la version classique à aimants permanents, un poil plus élevé même, mais à l’écoute c’est la sensation inverse qui marque, le rendu est de suite à la fois plus doux et plus dynamique à la fois, plus fin et posé mais plus vivant en même temps, du coup l’on pousse un peu plus le niveau sonore sans s’en rendre compte parce que la restitution est plus spontanée, immédiate, naturelle, décomprimée, un peu moins projetée mais pourtant encore plus dynamique.
Ainsi les petites informations de texture, de rythme, jaillissent mieux, sans effort, et ce qui pourrait apparaître comme une restitution plus dégraissée montre une présence et incarnation dans l’espace plus naturelle et crédible que ce que j’ai pu croiser jusque là, grâce à cette faculté impulsionnelle, au point de redécouvrir avec intérêt bien des pistes, pour l’immédiateté et variété d’informations de vie, microdynamique qu’elles contiennent, et ce sans devoir pousser la maîtrise et résolution coté amplification comme on doit le faire avec le Soulution 511 sur une Magico pour l’animer, là c’est spontané, ça sort avec toute amplification parce que le choix de l’excitation donne cette spontanéité toute particulière à la restitution, qui n’existera pas sur Magico même avec un 511. D’un coté on ne va pas si loin que certains transducteurs plus classiques dans le niveau de détail, de parfait équilibre et richesse tonale parce que la membrane joue toujours un rôle conséquent sur cet aspect et le papier en large bande a certaines limites, mais sur le reste c’est un apport très intéressant à l’écoute, souvent plus que les hp traditionnels, et cela peut donner une sensation de véracité qui dépasse ce que l’on a avec de l’alu, des alliages…. cela rend aussi l’écoute plus sensible aux caractères des électroniques, avec un mariage toujours plaisant avec les triodes.
J’ai cette fois passé un peu plus de temps avec les Aelius, qui s’associent un peu mieux aux Fertins à excitation pour passer l’émotion de la musique, sans sacrifier à la variété de restitution. J’étais revenu aux tubes 845b / 300b hifi sur mes blocs Coincident que je viens de céder et hélas impossible sur ce type d’enceintes sensibles de ne pas se rendre compte que la limitation de ces amplis est totalement dans la prestation sonore des tubes chinois de base, au delà de ce que l’on peut imaginer. D’ailleurs la personne qui me les a repris et les utilise sur du THR a adopté de suite des 300b Western Electric et 845 RCA d’époque et arrive à quelque chose de superbe de vérité que je n’aurais jamais obtenu sans trouver ce type de tubes qui coûte le prix des amplis…. Mais toutes les enceintes ne montreront pas ce genre de choses, aucune qui soit trop complexe ou difficile à driver, ici les Maen-Bihan X2 le montrent sans souci.
![[Image: weef.png]](https://zupimages.net/up/25/35/weef.png)
Sur le premier et superbe album de Bliss, même à volume modéré les petites informations de ces pistes électriques, piquées, jaillissent avec une vivacité et naturel inhabituels, c’est lisible, facile, on est cueilli par la musique sans effort à faire, avec dans le bas du spectre une propreté, sans excès de rondeur, c’est vif mais restant habité avec le 38, et l’aigu reste piqué, subtile et vif sans verdeur.
![[Image: eoi9.png]](https://zupimages.net/up/25/35/eoi9.png)
Comment ne pas reprendre goût à une musique française simple et bien captée, Camille Hardouin laisse apparaître sur les Maen-Bihan une voix naturelle, immédiate, accompagnée par des percussions vives, des cordes finement délivrées sans pousser l’analyse dans une forme de zoom, du corps sans lourdeur dans le haut grave, la basse. Même sur ce type d’enregistrement studio les Fertin à excitation mettent en lumière la volonté de rendu naturel de la prise de son, alors que d’autres enregistrements plus artificiels seront moins attirants, ces hp n’ayant pas vocation à flatter l’auditeur. Pour flatter il faudra plus chercher du côté du choix de l’amplification.
![[Image: fg0j.png]](https://zupimages.net/up/25/35/fg0j.png)
Sur le superbe album de Martirio, le swing de la musique, la lisibilité et présence, réverbérations naturelles de chaque instrument, la perception de la richesse de la voix de la chanteuse dans son articulation toute… ibérique, tout cela ressort avec de la vie, de la percussion, une bonne sensation de dynamique, sans projection mal venue. L’espace sonore panoramique est bien rempli par les Maen-Bihan qui savent jouer grand, avec une voix parfaitement incarnée au centre malgré l’écartement des enceintes conséquent.
![[Image: c8il.png]](https://zupimages.net/up/25/35/c8il.png)
Double basse et piano, le jeu délicat d’Ernö Racz est très bien mis en valeur, tant sur l’aspect acoustique du lieu qui donne une belle dimension sonore à son instrument dans l’espace, que sur l’aspect richesse tonale de l’instrument sur les plus petites informations de texture des cordes frottées, des sonorités vibrantes de caisse. Je ne m’en lasse pas, c’est à la fois beau et vrai, plein d’informations mais sans surjeu, sans fouiller au point que les détails passent par dessus la distance qui a été choisie à la prise de son entre le micro et les instruments, et la vie est de mise, ce n’est pas purement contemplatif même si l’on voit distinctement toute la scène.
![[Image: 737c.png]](https://zupimages.net/up/25/35/737c.png)
Aline Piboule que j’apprécie beaucoup sur Fauré avec un piano Gaveau de 1929, je n’ai pas l’oreille du pianiste mais là encore sans donner l’impression de mettre du détail en avant, le caractère sonore notable du piano me semble surgir tout naturellement, percutant et vivant, avec la juste densité, un dégradé tonal de bonne facture, un poil timide dans les notes les plus basses mais toujours maîtrisé, nuancé. Cela me donne toujours l’impression que la spontanéité, l’immédiateté dans une simplicité peut être imparfaite mais peu triturée, apporte beaucoup de musique à la restitution si je puis dire.
![[Image: ybq0.png]](https://zupimages.net/up/25/35/ybq0.png)
Sur Élégie de Fauré par mes interprêtes fétiches que j’ai entendu juste à côté de chez moi en mode intimiste, de nouveau cette sensation d’un violoncelle naturel, vif et habité à la fois, sans surjeu, sans lourdeur, avec cette faculté à donner le coté instantané et vivant , vibrant des cordes. Le piano tient sa place sans marcher sur le violoncelle, chaque instrument à sa place sur toutes les notes jouées, je retrouve une bonne part des sensations live perçues quand je les ai entendu, même si ce jour là leur jeu était plus prenant, plus poignant que sur l’album studio.
![[Image: sbc2.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/sbc2.jpeg)
Vous l’aurez compris j’apprécie beaucoup la dose de naturel instantané délivrée par les Fertin à excitation, avec une mise en oeuvre par François Paul qui fonctionne plutôt bien, ils donnent un accès direct à la musique vivante qui, même si pas parfait sur tous les plans, arrive à surprendre, cueillir sur une foule d’enregistrements contenant plus de naturel qu’il pourrait y paraître sur d’autres enceintes n’ayant pas tant cette capacité à donner l’instrument ou la voix dans ce qu’il a de vivant et d’immédiat, plutôt que le détail de l’instrument ou de la voix dans un tout un peu trop perçu comme lissé et analysé, parfois juste lissé, parfois juste vivant mais sans cette rapidité qui fait la subtilité. En cela il est impossible de ne pas être capté par les Maen Bihan X2.
Prochaine étape, l’essai des Maen-Bihan en version Excitation !
J’étais passé chez lui écouter les Kerloas à ses débuts, que j’apprécie beaucoup (et qui ont évolué depuis), mais était plus resté sur ma faim sur les petites qui n’avaient pas encore trouvé hauts parleurs corrects à leur panneaux.
Le but est avant tout pour lui d’essayer ses réalisations dans une atmosphère très différente de la sienne dans le Gatinais, largement traitée ici, en récupérant au passage mes impressions avec la possibilité de les pousser dans leurs retranchements résolutifs avec la source MSB , et des amplifications très différentes.
De mon coté, je suis toujours preneur d’essais d’enceintes différentes par curiosité audiophile mais aussi pour continuer à faire la part des choses dans les multiples façons de réaliser des enceintes, alors pourquoi pas!
Rien de commercial entre nous, plutôt une opportunité de voisinage puisque François-Paul bosse à 16km de chez moi… ce qui rend les choses plus simples

Il en sort ainsi un peu de lecture estivale pour les vacanciers du forums, ou ceux qui comme moi ont pris leurs congés en juin et passent tout l’été au boulot à remplacer ceux qui partent….

Pour commencer, j’ai passé quelques temps avec les petites Hoëdic, équipées du large bande Fertin LB8MK2 et 30 Fertin B12MK2 amplifié dans le grave.
Pas le modèle de base Faital à membrane traitée / SB Audience dans le grave donc.
![[Image: zc23.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/zc23.jpeg)
Le point de départ fut mon essai des enceintes Matter (voir le sujet qui en traite), mon premier essai de panneaux plans.
J’imaginais ce qui allait les séparer et effectivement je dirais qu’elles ne se comparent pas vraiment, tout est différent une fois l’aspect panneau plan mis en commun.
Les Matter sont conçues sur la base d’un tweeter maison avec transformateur d’impédance , filtré bas à 6db, qui est hors sol à l’écoute et pose la base de restitution de l’enceinte, associé à un medium filtré et non un large bande, ainsi que deux 38 non amplifiés dans le grave, dont la gestion revient à l’ampli du système.
Musicalement tel qu’il est utilisé et cablé ce tweeter va je pense plus loin que le AMT Heil des grosses De Haven que j’apprécie beaucoup, en offrant une palette de couleurs saturée difficile à battre et moins de sensibilité en terme de directivité .
La Matter fait le choix d’une grosse expressivité dans le bas avec deux 38 SB audience, un choix qui me semble à la fois bien compléter l’enceinte dans le bas medium avec un bon équilibre de densité sonore, mais dans mon espace donne trop d’énergie dans la zone 80 / 100hz, trop de grave, couplage enceinte pièce plus difficile à faire que dans une pièce plus basique plus près du mur arrière, avec les nécessaires limites acoustiques dans ces fréquences à longueur d’onde correspondant aux distances aux parois, les dipoles n’ont pas vocation à perfection dès lors qu’ils déléguent à la pièce une part de ce qu’une enceinte traditionnelle réalise avec sa caisse et sa charge.
Mais ils ont l’immédiateté de l’absence de charge, l’attaque qui donne vie et liberté à la musique, aspect qui manque quand même très souvent aux enceintes en boîte et qui plus est fortement filtrées, même si elles sont en théorie objectivement plus fidèles.
Et il n’est pas si rare que celles qui sont expressives soient un peu trop claires, braillardes et difficiles à rendre agréables, avec de la densité sans devenir lourdes.
Cela m’amène à la philosophie de restitution des petites Hoëdic De Haven, qui comme je l’imaginais sont gouvernées pas le choix de mettre un large bande de 21cm au centre de l’enceinte.
Ce sont les plus petites, les plus logeable physiquement et acoustiquement.
Elles se caractérisent avant tout par le rendu du 21 Fertin utilisé en dipole, direct, plein de naturel, spontané, à la fois immédiat et plein dans le bas medium.
Pour avoir vécu plusieurs mois avec le 20DE8 Davis, l’itération d’EMS me semble un HP plutôt réussi, sonnant naturel.
Il reste un large bande bien sûr, un vrai, et si l’on doit chercher sa limite elle se situera probablement dans le haut medium, les voix haut perché qui peuvent piquer un peu par un début de fractionnement de membrane quand on le pousse, alors qu’il est toujours très juste et beau plus bas dans le spectre.
Mais il ne me semble pas avoir la petite coquetterie tonale dans le haut medium du 20DE8 brut.
Il faudra donc veiller à utiliser une amplification qui ne vrille pas dans le haut medium, qui ne distorde pas et maitrise bien le HP, qui sonne beau et juste. Mouais quand on a dit ça on ne sait pas trop quoi comprendre…

Je pense qu’il faut bien mesurer pourquoi ce choix du large bande en dipole est fait pour comprendre l’envie sous jacente de Monsieur deHaven.
Avec juste une self sur le large bande pour gérer sa transition / réponse avec le tweeter, le HP est utilisé sur presque toute la bande passante dans un souci de transparence, de respect de la musique dans son timing, ses transitoires.
La recherche est celle de la spontanéité, de ne pas manger le contenu de la musique dans les filtres, ne pas faire une coupure de filtre dans le medium, ne pas brider la réponse transitoire dans une charge qui limite l’expressivité du transducteur, et avec le bon choix de membrane l’on cherche à plus entendre ce qui est en amont de l’enceinte que l’enceinte elle même.
Et si il y a bien une chose que j’accorde aux bons large bande, même si ils ont des compromis comme tout transducteur, c’est leur faculté à différencier les rendus des électroniques avec lesquelles on les associe, non pas par un aspect capacité d’alim, mariage par les contraintes disons, mais bien par la faculté à entendre de façon assez crue le vrai rendu sonore des électroniques, dans leurs bons et mauvais côtés.
En toute franchise c’est quelque chose qui me plait, même si cela peut parfois frustrer un peu, comme un bon ami droit dans ses bottes, plus mélomane qu’audiophile et qui vient vous montrer les forces et faiblesses de ce que vous avez de façon simple, évidente, alors que sur des enceintes complexes l’on entend plus des différences le plus souvent entre électroniques, pas de quoi parfaitement comprendre comment sonne réellement le matériel, plutôt de quoi faire des mariages uniquement.
Ainsi l’on échappera pas à la perception claire de tubes un peu verts dans le haut medium, à la limite de transparence d’un 845 de base chinois où la belle densité du medium d’un 300b XLS Emission Lab, la froideur d’un transistor mal fichu ou au contraire la belle neutralité d’un transistor bien fichu… et cela de façon si évidente que ça en paraîtrait simple.
Le 30 Fertin dans le grave complète très bien le 21, et même si l’extrême grave est court en particulier dans mon espace qui ne fait pas de bosse coté acoustique, avec un room gain modéré, il se débrouille fort bien sur les contrebasses sans frustrer, avec une capacité à nuancer proprement sans le coté plus rond / chaud du 38 SB Audience, et sans surcharger l’espace d’énergie.
Malgré la gestion en actif du grave avec un ampli classe D Monacor, le B12 et son ampli donnent un rendu propre, assez nuancé, et bien sûr avec le panneau plan en particulier dans ma pièce, le réglage du grave de façon isolée me semble un énorme avantage, un choix judicieux quitte à perdre un peu en cohérence et performance en ne donnant pas à l’ampli du système le haut grave… mais vu que c’est un large bande qui officie au dessus l’ampli du système joue en fait là où ça compte dans le haut grave, c’est une 2 voies et demi!
![[Image: gjtm.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/gjtm.jpeg)
D’ailleurs nous avons dû lors de leur mise en place fortement diminuer le niveau des modules d’amplis grave par rapport à l’usage chez François-Paul, ce qui colle avec les limites que j’ai eu dans le grave avec les deux 38 des Matter.
La limite première perçue des modules Monacor est leur niveau de silence, un peu trop élevé dans mon espace au seuil de bruit de fond très faible.
Ils émettent vers le HP une fois chauds un peu de bruit HF probablement issu des alim à découpage, qui peut être perceptible sur les musiques bien chargées en … silences, comme la majorité des enregistrements acoustiques d’un seul instrument comme le piano ou le violoncelle.
Mais si vous y êtes sensible, l’écart de prix est faible avec les modules Atohm qui eux sont parfaitement silencieux, et peuvent être implantés sans difficultés sur ces enceintes.
La limite du grave, je dirais acoustique sur les fréquences de longueur d’onde correspondant aux distances enceinte / mur arrière, dans les 80 à 150hz, on peut avoir quelques zones un peu redondantes, moins propre que les autres de par le principe de dipole dans le grave, mais le 30 a cet avantage de ne pas proposer une surface émissive trop grande aggravant ces phénomènes en terme d’amplitude d’énergie.
J’ai tendance ainsi à apprécier ce 30 du coup, que j’ai pu soutenir subtilement en extreme grave avec mes caissons 46, une option intéressante pour un complément d’extrême grave, je pense facile à intégrer avec ce 30 Fertin.
Le tweeter à ruban m’a un peu perturbé au début, il faut dire que je devais terminer quelques écoutes du Graaf GM20 avec les Tune Audio Anima et les deHaven étaient posées devant les Anima….
Mauvaise idée avec un panneau plan et un ruban qui rayonne vers les pavillons medium des Anima….
Il faut faire très attention avec ce que l’on place derrière eux au risque de faire parler l’onde arrière qui vient se mêler à la musique plus souvent pour le pire que le meilleur.
Au final je dirais que le petit ruban choisi est plutôt doux, non intrusif sur le Fertin qui domine la typologie large bande du rendu.
Il est un peu limité en résolution et dynamique par rapport à mes compagnons de jeu habituels mais cela semble normal vu sa gamme.
Ce n’est pas un AMT, il manque peut être un peu d’expressivité face au Fertin et étant filtré haut naturellement il n’apporte pas de soutien sur le rendu des voix haut perchées, augmentant un peu la sensibilité de l’enceinte sur ce registre quand les pistes sont pointues en haut medium et dévolues au LB8 seul.
Mais avec sa douceur sans projection il évite une surenchère dans l’aigu du coup, et permet une bonne intégration à la piece d’écoute, probablement un choix cohérent dans une pièce moins traitée où il sera un peu plus expressif par la force des choses (réverbérées).
Un gros AMT en ferait trop par rapport au medium grave, un petit AMT pourrait être agréablement surprenant, mais serait aussi à un autre tarif… tout en nécessitant de trouver le bon accord avec le reste...
François-Paul a déjà ratissé pas mal de pistes sur la question et son choix n’est pas le fruit du hasard.
Il faut bien faire des choix, celui en place se tient pour cette version destinée à des pièces plus petites que la mienne.
Bien sûr l’enceinte ne sera pas positionnée ouverte vers l’extérieur mais plutôt pincée vers l’auditeur afin de ne pas éteindre ce petit ruban.
Croiser légèrement devant ou derrière l’auditeur selon le rendu obtenu et recherché, plutot devant en visant le nez pour bien incarner l’image sonore entre les enceintes et gagner un peu en profondeur, cet aspect n’étant pas le point fort des panneaux plans quels qu’ils soient je pense, vu l’absence de rayonnement large comme les dômes et les ébénisteries courbes d’enceintes fermées. J'ajouterai que le but pour moi est de gérer l'aspect dipôle de l'enceinte (absorption, distance au mur arrière), pas de laisser parler le mur derrière les enceintes sur le medium aigu pour créer une fausse profondeur par un champs réverbéré non diffus qui vient se mêler au champs direct avec un décalage temporel ; ma philosophie n'est pas de faire des images fantômes pour créer une atmosphère qui n'existe pas dans la musique, l'atmosphère de l'enregistrement est dans le champs direct, qui doit se développer vers l'auditeur, sans être étouffé par un traitement trop absorbant ni brouillé par des réflexions non diffusées / diffractées / atténuées en niveau avant de rejoindre le champs direct.
![[Image: y01g.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/y01g.jpeg)
Le rendu visuel des Hoëdic est agréable, elles sont découplées du sol, les fixations entre panneaux ont visé une recherche de rigidité au delà d’un simple vissage, via des pièces d’assemblage aux angles des panneaux.
Les montants verticaux latéraux arrière participent à faire « guide d’onde » au passage.
Le câblage « interne » en Duelund est de mise, j’ai donc sorti mes DCA12 en hp pour ces essais.
C’est un bon choix, ces cables proposent une écoute débarassée des non qualités systématiques des multibrins cuivre ou cuivre argenté, isolés PVC.
Ils sont assez neutres, un bon compromis entre coût, finesse, variété tonale, fluidité, délié, même avec des électroniques haut de gamme.
Ils ne sont pas gras donc attention ils ne vont pas donner plus de densité que le reste des maillons, mais ils ne freinent que peu la transparence de restitution tout en garantissant un équilibre tonal correct, respectueux de la musique et des oreilles, ce que ne proposent pas la majorité des multibrins classiques.
Le tout propose une écoute libre, vive, joyeuse, moins chaude, plus neutre et résolue que ce que proposent les HP SB Audience, avec un grave bien articulé et complétant avec justesse le large bande, avec un complément en douceur dans le haut.
La restitution n’est pas maigre malgré la taille de ma pièce, la limite se situe plutôt dans l’ampleur et grandeur de l’écoute possible avec ce petit modèle, mais l’espace est rempli.
L’association avec mes blocs Aelius et Soulution est chouette et ont ma préférence sur les tubes car la source va loin et met avec le Fertin en avant les moindre non linéarités de l’amplification.
Ce n’est pas la première fois que l’on appréciera le transistor avec les Fertin cela dit, si on relit le banc d’essai de JM Piel des Lemda par exemple.
Ce pourrait être contre intuitif mais pensez à ce que j’ai écrit plus haut sur ce que l’on entend avec un bon large bande…
J’ai ainsi été surpris d’autant apprécier le mariage avec le Soulution 511 qui joue sur la maitrise quand les deHaven ne posent pas de difficultés à être drivées.
La résolution du 511 montre que les Fertin en panneau plan ne manquent pas d’habiter la restitution, et le Fertin peut aussi apprécier d’être un peu sur-maîtrisé pour la large bande passante qu’on lui demande de jouer, il ne faudrait pas que ce soit un ampli « vert » par contre…
Le 511 est liquide malgré sa grande maitrise.
Et voilà peut être les HP qui me rendent le mieux le vrai caractère sonore du bloc Soulution, dans l’esprit de ce que j’ai entendu sur les SHL5 Harbeth, un coté « sans filtre » en plus.
L’on aurait presque la sensation que le 511 donne une part des qualité de la version à excitation du LB8, sur ce modèle à aimant ferrite.
Une part mais pas tout, j’en parlerai plus tard avec la Maen-Bihan X2.
Ainsi le Soulution 511 propose une restitution fine, résolue, variée, propre pourrait on dire mais sans le coté aseptisé , pas assez modulé que l’on peut obtenir parfois sur des enceintes fortement filtrées avec lui. Il joue juste, vif et délicat à la fois, et cela l’enceinte le rend fort bien.
Les Aelius proposent une écoute plus charnue avec un peu plus d’émotion facile et un peu moins de résolution, de neutralité, très bien aussi avec la belle sensation de richesse délivrée par l’hybride tube / mosfet classe A.
Même si l’on a pas besoin de cette puissance, le Fertin ne vient pas vous cueillir avec la sensation que l’ampli serait trop puissant pour elles, seule la qualité de l’amplification compte, si elle est là cela s’entend avec le vrai son de l’ampli choisi.
Les blocs Coincident 845 proposent une écoute ample un peu plus cosy avec leurs tubes d’origine, sûrement plus passe partout en terme d’association, facile à vivre, chaleureux, moins transparent que les deux amplifications transistor (je perd un peu à cause de l’usage de mes transfos désymétriseurs externes en sortie du MSB) mais avec un bel équilibre dans le haut medium, juste ce qu’il faut de descendant.
Le Graaf GM20 en OTL et dont l’étage d’entrée est symétrique pousse un cran plus loin la transparence, avec un rendu très direct, franc sans être froid avec ses tubes 6C33, mais montre aussi quelques limites de fluidité dans le haut du spectre que n’ont pas les autres amplis, mise en avant de la limite qualitative des tubes de préamplification je pense quand le coté plus soft des 845 Coincident donne un équilibre plus chaleureux et équilibré sur le haut medium.
Un essai fut également réalisé avec le Marantz MCR510 tout seul.
Forcément il y a une chute qualitative conséquente coté source et amplification à laquelle il faut s’habituer.
La cohérence est là, la puissance bien suffisante, on passe en mode easy listening mais je pense qu’on ne va quand même pas assez loin en richesse tonale pour ce que les Fertin savent faire, ils montrent autant la cohérence que les aspects simplifiés du Marantz dans cet espace traité.
Le mariage serait je pense plus cohérent avec les hp entrée de gamme de la Hoëdic.
![[Image: scit.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/scit.jpeg)
Au final, on peut la jouer facile avec de la triode sur ces Hoëdic, elles ne sont pas dures à alimenter et ce sera un choix d’écoute et une facilité d’association, la 845 pour l’ampleur et chaleur, comme François-Paul la 300b XLS EML à l’aigu feutré et au medium riche, suave, informatif.
Mais on peut aussi choisir une belle restitution transistor qui soigne ses premiers watts et sait habiter le naturel « papier » des Fertin, sans avoir peur de la puissance de l’ampli, uniquement sa capacité à faire de la musique.
Je crois savoir que l’association avec la dernière réalisation Reddo de Jacques92 fait un beau match par exemple.
Le profil des membranes Fertin semble assez bien étudié en terme de rigidité pour ne pas trop faire de coquetterie en haut medium malgré l’absence de traitement lourd de la membrane, mais il ne faut pas non plus le pousser trop fort sans maitrise je pense.
Les associations prendront en compte qu’il offre une densité et nuance un peu meilleure dans le bas que dans le haut du spectre, d’autant plus quand il est aidé par le B12 en bas.
Cette petite limite de la version motorisée en ferrite n’est peut être plus si vraie en version à excitation, et la version de base de la Hoëdic propose un HP à membrane traitée qui sera un peu moins performant musicalement mais facilement homogène aussi, avec un grave un peu moins nuancé et un peu plus chaud alors ce ne sera pas un mauvais choix pour un peu plus d’universalité, facilité avec les électroniques, à moindre coût… tout en gardant la possibilité d upgrade futur sans devoir tout changer.
J’ai passé de nombreuses pistes variées avec les différentes amplifications, les Hoëdic savent être à l’aise, toujours vives, immédiates tout en étant assez habitées sans agresser, nuancées sur les instruments acoustiques jusque dans le bas de la contrebasse, cohérentes et enjouées sans vriller dans l’aigu sur le piano bien capté, donnant un bon rythme sur le blues avec de la clarté sur toutes les fréquences, de la nuance sur le jazz, du kick sur le rock, la batterie.
Elles sont une porte d’entrée facile sur la musique vivante, pour laquelle on cherche souvent le coté vivant sans le trouver naturellement sur les biblios ou petites colonnes.
Dans une pièce comme la mienne on sera léger pour rendre les grandes formations orchestrales même si l’espace est rempli, amateur d’électro il faudra essayer in situ pour voir comment le room gain permet de faire un compromis entre qualité du grave et gain dans l’extrême grave, mais la première octave n’est pas le terrain de jeu de cette enceinte
Elle cherche l’énergie d’une contrebasse, le rendu de la caisse, des cordes, mais pas le tréfonds de la bande passante qu’il convient de compléter par un bon caisson si l’on cherche plus d’ampleur, d’assise, de fondement dans la restitution, et la faculté à pousser les notes basses d’électro.
De même elles ne seront pas les plus adaptées aux cœurs religieux féminins qui peuvent faire trouver une limite de résolution, propreté en haut médium, sans pour autant impacter les voix féminines ne montant pas si haut.
En récompense à ces limites vous aurez la vie dès la première note, assez directe, peu filtrée pour vibrer avec la musique.
Il existe tant de choses plus conventionnelles, objectivement plus propres mais d’un mortel ennui ou sonnant plus petit, que l’on pardonne les petites limites du concept sur l’hôtel de la musique vivante délivrée.
Prochaine étape, les Maen-Bihan X2 excitation, fraîchement installées il y a deux jours…
CR le 26/08/2025 ci dessous:
J’attaque la seconde partie de cet essai atypique avec la Maen-Bihan X2, les ayant depuis quelques temps à la maison. Mes écoutes sont décousues, ayant passé beaucoup de temps au boulot depuis un mois, mais ces écoutes en mode détente n’en sont pas moins parlantes pour autant.
![[Image: ds2m.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/35/ds2m.jpeg)
Les HP Fertin à excitation, 21 large bande et 38 pour le bas du spectre, ici alimentés coté bobine par des alims Reddo confectionnées par Jacques92, sont des transducteurs d’exception, visuellement d’abord avec leurs grosse motorisation, mais surtout à l’écoute, au point de perturber, ré-interroger sur les attentes que l’on peut avoir vis à vis de la restitution musicale. Comme un ampli classe A ils imposent aussi quelques contraintes de maintien en température pour donner leur plein potentiel, pour cela les alims peuvent être réglées en demie puissance pour faire un compromis en l’absence d’écoutes entre maintien du conditionnement, consommation électrique, échauffement et usure des alims… disons qu’en conditions normale d’usage tout cela fait un petit chauffage local d’appoint à prendre en compte. Mais il y a une récompense à la clé.
![[Image: 7bjh.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/35/7bjh.jpeg)
Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai déjà dit avec les petites sœurs, les principales caractéristiques perdurent, la conception est la même, moyennant des composants de filtrage un cran au dessus, un tweeter identique mais la taille au dessus, et le passage en 38 au lieu de 30 dans le grave qui permet un gain en assise par rapport au 30, rendant la Maen-Bihan à l’usure nettement plus adaptée à ma pièce d’écoute en terme d’immersion sonore. Bien sûr n’ayant pas de bosse dans le grave et un room gain limité l’on ira pas chercher la première octave chez moi avec les panneaux quels qu’ils soient, mais la présence dans le bas du spectre donne bien plus de corps, de présence que le 30 dans cet espace, tout comme l’expressivité du tweeter plus grand offre également une dimension dans l’écoute supérieure.
Il est à noter que François Paul va abandonner cette version coté tweeter pour y intégrer l’AMT Heil en dur avec un filtrage un cran au dessus qualitativement. Vu d’ici je ne peux que lui donner raison à priori, reste à profiter de ses qualités en réussissant à bien l’intégrer.
Le grave est associé à des modules Atohm, leur silence de fonctionnement est juste parfait, et l’intégration du grave dans le prolongement du large bande se fait à l’oreille sans problème notable, aucun reproche à faire donc. Nous avons là encore bien baissé le niveau par rapport au réglage en pièce moins traitée, cela place le niveau du grave assez bas pour qu’il ne vienne pas perturber la cohérence du 21 sur tout le medium.
J’en arrête là avec les attributs techniques, j’ai promis plus de musique pour cette seconde partie. Et la musique, elle vient en premier lieu des qualités apportées par l’aspect excitation des HP en medium et grave. Je n’avais jamais fait cette expérience, dans d’autres fils l’on a souvent parlé des Lemda équipées d’un équivalent à ce 21 mais dans une version sur cahier des charges pour un usage sur 100% de la bande passante, et forcément l’on retrouve je pense ici une part notable de ces qualités.
Alors ça apporte quoi de remplacer l’aimant par un électro aimant? La membrane reste la même, papier traité, avec ses timbres naturels, sa petite limite assumée dans le haut medium, mais moins perçue ici de par la plus grande maitrise de la motorisation en version à excitation. Ce qui frappe c’est l’immédiateté qui fait un bond de nouveau, le X2 de leur nom pourrait être un e2 pour un passage au carré de l’immédiateté, moitié pour l’aspect libre du panneau plan, moitié pour la vitesse naturelle apportée par ces moteurs électro magnétiques pour les bobines des HP.
![[Image: d6ez.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/35/d6ez.jpeg)
Les enceintes ont sur le papier un rendement sensiblement égal à la version classique à aimants permanents, un poil plus élevé même, mais à l’écoute c’est la sensation inverse qui marque, le rendu est de suite à la fois plus doux et plus dynamique à la fois, plus fin et posé mais plus vivant en même temps, du coup l’on pousse un peu plus le niveau sonore sans s’en rendre compte parce que la restitution est plus spontanée, immédiate, naturelle, décomprimée, un peu moins projetée mais pourtant encore plus dynamique.
Ainsi les petites informations de texture, de rythme, jaillissent mieux, sans effort, et ce qui pourrait apparaître comme une restitution plus dégraissée montre une présence et incarnation dans l’espace plus naturelle et crédible que ce que j’ai pu croiser jusque là, grâce à cette faculté impulsionnelle, au point de redécouvrir avec intérêt bien des pistes, pour l’immédiateté et variété d’informations de vie, microdynamique qu’elles contiennent, et ce sans devoir pousser la maîtrise et résolution coté amplification comme on doit le faire avec le Soulution 511 sur une Magico pour l’animer, là c’est spontané, ça sort avec toute amplification parce que le choix de l’excitation donne cette spontanéité toute particulière à la restitution, qui n’existera pas sur Magico même avec un 511. D’un coté on ne va pas si loin que certains transducteurs plus classiques dans le niveau de détail, de parfait équilibre et richesse tonale parce que la membrane joue toujours un rôle conséquent sur cet aspect et le papier en large bande a certaines limites, mais sur le reste c’est un apport très intéressant à l’écoute, souvent plus que les hp traditionnels, et cela peut donner une sensation de véracité qui dépasse ce que l’on a avec de l’alu, des alliages…. cela rend aussi l’écoute plus sensible aux caractères des électroniques, avec un mariage toujours plaisant avec les triodes.
J’ai cette fois passé un peu plus de temps avec les Aelius, qui s’associent un peu mieux aux Fertins à excitation pour passer l’émotion de la musique, sans sacrifier à la variété de restitution. J’étais revenu aux tubes 845b / 300b hifi sur mes blocs Coincident que je viens de céder et hélas impossible sur ce type d’enceintes sensibles de ne pas se rendre compte que la limitation de ces amplis est totalement dans la prestation sonore des tubes chinois de base, au delà de ce que l’on peut imaginer. D’ailleurs la personne qui me les a repris et les utilise sur du THR a adopté de suite des 300b Western Electric et 845 RCA d’époque et arrive à quelque chose de superbe de vérité que je n’aurais jamais obtenu sans trouver ce type de tubes qui coûte le prix des amplis…. Mais toutes les enceintes ne montreront pas ce genre de choses, aucune qui soit trop complexe ou difficile à driver, ici les Maen-Bihan X2 le montrent sans souci.
![[Image: weef.png]](https://zupimages.net/up/25/35/weef.png)
Sur le premier et superbe album de Bliss, même à volume modéré les petites informations de ces pistes électriques, piquées, jaillissent avec une vivacité et naturel inhabituels, c’est lisible, facile, on est cueilli par la musique sans effort à faire, avec dans le bas du spectre une propreté, sans excès de rondeur, c’est vif mais restant habité avec le 38, et l’aigu reste piqué, subtile et vif sans verdeur.
![[Image: eoi9.png]](https://zupimages.net/up/25/35/eoi9.png)
Comment ne pas reprendre goût à une musique française simple et bien captée, Camille Hardouin laisse apparaître sur les Maen-Bihan une voix naturelle, immédiate, accompagnée par des percussions vives, des cordes finement délivrées sans pousser l’analyse dans une forme de zoom, du corps sans lourdeur dans le haut grave, la basse. Même sur ce type d’enregistrement studio les Fertin à excitation mettent en lumière la volonté de rendu naturel de la prise de son, alors que d’autres enregistrements plus artificiels seront moins attirants, ces hp n’ayant pas vocation à flatter l’auditeur. Pour flatter il faudra plus chercher du côté du choix de l’amplification.
![[Image: fg0j.png]](https://zupimages.net/up/25/35/fg0j.png)
Sur le superbe album de Martirio, le swing de la musique, la lisibilité et présence, réverbérations naturelles de chaque instrument, la perception de la richesse de la voix de la chanteuse dans son articulation toute… ibérique, tout cela ressort avec de la vie, de la percussion, une bonne sensation de dynamique, sans projection mal venue. L’espace sonore panoramique est bien rempli par les Maen-Bihan qui savent jouer grand, avec une voix parfaitement incarnée au centre malgré l’écartement des enceintes conséquent.
![[Image: c8il.png]](https://zupimages.net/up/25/35/c8il.png)
Double basse et piano, le jeu délicat d’Ernö Racz est très bien mis en valeur, tant sur l’aspect acoustique du lieu qui donne une belle dimension sonore à son instrument dans l’espace, que sur l’aspect richesse tonale de l’instrument sur les plus petites informations de texture des cordes frottées, des sonorités vibrantes de caisse. Je ne m’en lasse pas, c’est à la fois beau et vrai, plein d’informations mais sans surjeu, sans fouiller au point que les détails passent par dessus la distance qui a été choisie à la prise de son entre le micro et les instruments, et la vie est de mise, ce n’est pas purement contemplatif même si l’on voit distinctement toute la scène.
![[Image: 737c.png]](https://zupimages.net/up/25/35/737c.png)
Aline Piboule que j’apprécie beaucoup sur Fauré avec un piano Gaveau de 1929, je n’ai pas l’oreille du pianiste mais là encore sans donner l’impression de mettre du détail en avant, le caractère sonore notable du piano me semble surgir tout naturellement, percutant et vivant, avec la juste densité, un dégradé tonal de bonne facture, un poil timide dans les notes les plus basses mais toujours maîtrisé, nuancé. Cela me donne toujours l’impression que la spontanéité, l’immédiateté dans une simplicité peut être imparfaite mais peu triturée, apporte beaucoup de musique à la restitution si je puis dire.
![[Image: ybq0.png]](https://zupimages.net/up/25/35/ybq0.png)
Sur Élégie de Fauré par mes interprêtes fétiches que j’ai entendu juste à côté de chez moi en mode intimiste, de nouveau cette sensation d’un violoncelle naturel, vif et habité à la fois, sans surjeu, sans lourdeur, avec cette faculté à donner le coté instantané et vivant , vibrant des cordes. Le piano tient sa place sans marcher sur le violoncelle, chaque instrument à sa place sur toutes les notes jouées, je retrouve une bonne part des sensations live perçues quand je les ai entendu, même si ce jour là leur jeu était plus prenant, plus poignant que sur l’album studio.
![[Image: sbc2.jpeg]](https://zupimages.net/up/25/30/sbc2.jpeg)
Vous l’aurez compris j’apprécie beaucoup la dose de naturel instantané délivrée par les Fertin à excitation, avec une mise en oeuvre par François Paul qui fonctionne plutôt bien, ils donnent un accès direct à la musique vivante qui, même si pas parfait sur tous les plans, arrive à surprendre, cueillir sur une foule d’enregistrements contenant plus de naturel qu’il pourrait y paraître sur d’autres enceintes n’ayant pas tant cette capacité à donner l’instrument ou la voix dans ce qu’il a de vivant et d’immédiat, plutôt que le détail de l’instrument ou de la voix dans un tout un peu trop perçu comme lissé et analysé, parfois juste lissé, parfois juste vivant mais sans cette rapidité qui fait la subtilité. En cela il est impossible de ne pas être capté par les Maen Bihan X2.
Prochaine étape, l’essai des Maen-Bihan en version Excitation !
La hifi est femme. Imparfaite par nature, on la choisit pour ce qu'elle a, pas pour ce qu'elle dit avoir. Mais si on voit ses défauts avant ses qualités, on est pas fait pour en avoir une, mieux vaut se soulager sous la douche, en écoutant la radio.
Ventes à venir ou en cours (MP si intéressé pour en discuter): Leedh E2 Glass + caisson 20.1.
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