Celibidache - sur le tempo, en relation avec l'acoustique

[orfeo_monteverdi]

Les tempi du chef Sergiu Celibidache sont dits "lents".
Dans cette interview d'archive, on a une esquisse d'explication de la raison.

RTBF Auvio, Grand Interprètes, à 1h35'33'', un passage très intéressant de l'interview, sur le tempo, qu'il conçoit comme en nécessaire relation avec l'acoustique. Celibidache explore le rapport écoute live au concert / écoute au disque, chez soi https://auvio.rtbf.be/media/grands-interpretes-3083406

(Dafalgan préventif non-nécessaire, mais bien se concentrer quand même: Célibidache a une triple formation de mathématicien, philosophe et chef d'orchestre; et même de musicologue, ensuite, puisqu'il a fait une thèse sur Josquin des Prés)

[Eustache]

Excellent Celi!

J'ai eu l'occasion de le voir diriger Bruckner dans les années 80.
Un concert inoubliable.
Le coffret Bruckner à Munich est une presqu'intégrale, idéale de la conception du chef roumain.
J'ajoute que la connaissance préalable de l'univers brucknerien notamment, est un plus.

[thomasv]

Merci beaucoup pour le lien Orfeo, jamais je ne serais tombé dessus.

[Eustache]

Pour approfondir sur le personnage

[thomasv]

Merci. Sur YouTube on trouve aussi une bonne interview où il explique ses théories. Il y tenait à son tempo lent!
C’est un peu l’anti Glenn Gould, lui il ne croit pas aux enregistrements.

[tades]

Radu Lupu et pendant longtemps Ivo Pogorelich ont été les Celi du clavier

[Eustache]

C'est en écoutant une symphonie de Bruckner dans un grand édifice, que l'élargissement du tempo de Celi prend tout son sens.
Le réduction de la même interprétation dans un salon et même une pièce dédiée, peut sembler d'une lenteur exagérée aux non initiés.
C'est le genre de conception qui remet les horloges à l'heure quant au son "live" que l'on croit entendre injustement chez soi. La hi-fi reste toujours inférieure au live surtout en musique symphonique.

[tades]

Pour Lupu, il s'agissait plutôt de ne pas figer la musique qui est une émotion fugace

[Eustache]

La 7ème symphonie de Bruckner, en 1992 à la direction du philharmonique de Berlin

[thomasv]

Ce n’est sans doute pas ce qu’il faut retenir de lui mais je vois qu’il était amateur de clash. (Carlos Kleiber a pris la plume pour se moquer de lui après ces déclarations.)

https://www.lemonde.fr/archives/article/...19218.html

« EN 1989, Sergiu Celibidache accordait un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Les propos qu'il tint alors sur quelques-uns de ses collègues morts et vivants firent, une fois de plus, le bonheur des échotiers. Herbert von Karajan n'était qu'« affreux. Ou c'est un bon homme d'affaires. Ou il est sourd », Arturo Toscanini, « une usine à notes », Riccardo Muti, un chef « doué, mais un grand ignare », Claudio Abbado, « une plaie ; totalement dénué du moindre talent. Je pourrais survivre à trois semaines sans manger, mais trois heures de concert avec lui, ce serait l'infarctus assuré », Karl Böhm, « un sac de patates qui n'a jamais dirigé une note de musique de sa vie ». Ces gentillesses venaient après de nombreuses autres proférées dans la presse ».