Ce coup là, le « jeu » ou le « défi » comme vous voulez, est différent de la « 24 ». Il s’agit d’obtenir le grand son aussi, mais avec le minimum d’Euros, et le minimum de compromis. Forcément, il y en a quelques uns, mais finalement, à l’écoute, pas grand monde n’a manifesté sa frustration, alors, on va dire que c’est présentable.
Les autres éléments du cahier des charges étaient de maintenir l’impédance à une valeur acceptable pour les petits amplis numériques qui font fureur dans les milieux bien informés, et un rendement compatible avec leur puissance limitée, puissance réelle ou perçue. L’engin doit aussi plaire à Wafounette et pour ça, je crois avoir trouvé l’argument imparable. On y reviendra.
La conception s’appuie sur les mêmes principes que la 24. Pour résumer,
1) les vibrations parasites sont absorbées à leur source par des tubes donnant de l’inertie et de l’amortissement collés au cul de chaque haut-parleur. Du coup les haut parleurs peuvent être découplés sans inconvénient des caisses et les caisses n’ont plus la fonction d’évacuer les vibrations parasites, ce qui permet de limiter largement les problèmes.
2) le grave est reproduit par plusieurs haut-parleurs aux caractéristiques différentes, ou bien aux accords différents, ce qui donne un grave beaucoup moins lié au « style » d’un HP, et devient plus libre et expressif. Chaque boomer a ses points forts (en gammes de fréquence) et les points faibles se compensent entre eux (enfin si on sait se démerder). Ceci permet de rechercher un « trou » vers 70 hz, fréquence augmentée par la proximité du mur arrière et qui oblige souvent à placer les enceintes au milieu de la pièce (ou presque), ce qui devient un problème pour le reste du grave au dessus soumis à des réflexions multiples. Je prend donc le problème à sa source.
3) tout est fait pour le respect de la phase et donc des transitoires : filtres à 6db/octave, compensateur d’impédance, disposition des HPs en ligne verticale, tweeter décalé.
Pour le reste, vous pouvez relire le début du texte sur la 24.
La grosse difficulté, c’est de trouver un HP pas cher et potentiellement bon. J’ai fini par trouver ce SICA 6E 1,5 CS 4 ohms, qui présente plein de caractéristiques intéressantes, une ferrite (aimant) conséquente pour une membrane papier ultra-légère, support bobine en kapton, bobine en cuivre, bon rendement. Le saladier en tôle embouti n’est pas un gros problème, puisque le HP est « tenu » par son moteur. Mais en général, c’est cela qui fait la différence de prix. Pour le projet, 4 HP de #17cm à 27€ x 4, c’est autre chose qu’un seul HP de 17 à 130€, quoiqu’on en dise.
À remarquer la remontée vers 160 hz qui m'a obligé à ajouter une capa série sur les deux qui montent dans le médium, les deux autres étant coupés très bas à 6 db/oct.
Pour le tweeter, j'ai pris quatre modèles, et retenu celui-ci qui fait un sacré boulot pour 15€ et des poussières. J'ai prolongé son pavillon travers la paroi avant de l'enceinte pour l'aider à descendre avec moins de distorsion. Je comptais ainsi le couper électriquement plus haut mais les réglages à l'écoute ont fait garder plein pôt ce petit maousse costaud ferrofluidé, donné pour 98 db/W/m. Chez TLHP aussi
Vous avez pratiquement de quoi vous décider à la faire si vous êtes bricoleurs. Le coût global des deux est autour de 700 € en se débrouillant bien, sans la déco. Pour la motivation, ceux du forum qui l'ont déjà écouté seront plus pertinents et paraîtront plus indépendant que moi pour parler de sa musicalité.
Personnellement, j'avancerai ceci : Où se situe cette enceinte au niveau du résultat ? La DIY n°24, faite pour l’ampli Devialet au départ, a l’équipement en haut-parleurs pour aller très profondément dans le message musical, en révéler les plus microscopiques détails et nuances qui construisent une réalité sonore plus plausible qu’à l’accoutumé. Elles ne trichent pas. Elles sont très proches de ce que l’on peut percevoir en concert, quelque soit l’instrument, de l'orgue au triangle en passant par tous les autres. L’émotion musicale qu’elles donnent nait de cette vérité. Elles peuvent être très spectaculaires, mais ne font pas d’esbroufe et ne rajoutent rien pour faire plus beau que la vraie musique.
La 25 se la joue différemment. Ses HPs n’ont pas la capacité d’aller aussi loin dans les détails et le réalisme. C’est une belle fille qui sait montrer son meilleur profil, et qui a l’art du maquillage pour être encore plus craquante sans perdre son naturel. Comme Ulysse et ses compagnons envoutés par le chant de Circé et de ses sirènes, on s’abandonne vite au chant de cette magicienne sans vraiment avoir envie de savoir pourquoi. A tel point que de retour sur les pavillons, je les ai trouvé moins enchanteurs que d’habitude et me suis attelé à quelques nouveaux réglages de leurs filtres. Mais c’est comme cela que l’on progresse, en n’ayant jamais peur du risque, des comparaisons dangereuses, des remises en cause. Mais bon, après quelques tripatouillages de filtre, quelques essais et changements de composants, ils avaient retrouvé leur splendeur souveraine.
Courbe de réponse en fréquence glissante, non pondérée. Là, je ne triche pas.
Graphique en tiers d'octave, pas mal non, pour une mise au point à l'oreille. Mais là, je triche (comme les autres). La bosse à 7000 aurait pu être régularisée en coupant plus haut le tweeter, mais à l'écoute, cela ne le faisait pas.
Réponse en impulsion : mise en phase parfaite, zéro trainage ! Qui connait une enceinte du commerce qui donne ça ? Hein ! J'attends !