Foin du suspense, ce n’est pas la peine de tergiverser, voici venu le temps de mon petit CR concernant la paire de
The Second branchée entre mon préampli Crimson 610C et mes blocs Crimson 630C. Dès la première écoute, mon sentiment fut une présence accrue, une impression de détente, une image sonore à la fois précise et naturelle comme se retrouver vraiment devant les musiciens ou l’orchestre. Cette première impression ne s’est pas évanouie lors de mes écoutes encore plus attentives et la comparaison avec mes câbles précédents (
DNM Solid Core Interconnect) qui me donnaient jusqu’alors grande satisfaction a très vite tourné en défaveur de ces derniers… Oui, le sourire qui s’est affichée sur mon visage dès le début n’est pas retombé et mes écoutes répétées ont confirmé qu’à l’évidence les Crimson avaient trouvé leur chaînon manquant (
merci mick31 !
).
Voici la liste des musiques pour mes écoutes répétées alternant les VDH et les DNM (j’ai mis les liens Youtube qui correspondent au moins pour donner une idée des musiques que j’écoute, le son sur Youtube est évidemment épouvantable…). Peu de musiques donc, alternant acoustique et électro-acoustique, pour garder en mémoire mes ressentis. Ces musiques sont pour la plupart très exigeantes en terme de changement de timbres et de dynamiques ce qui met un système hifi à rude épreuve ;-)
J’ai écouté cette playlist 4 fois sur deux jours en alternant la paire de câble, pas morceau après morceau, mais séance d’écoute après l’autre.
Xenakis : Achoripsis par l’Ensemble Instrumental de Musique Contemporaine de Paris, Konstantin Simonovic
https://www.youtube.com/watch?v=lL7nW_2hygI
Bernard Parmegiani : De Natura Sonorum, Incidences / résonances
https://www.youtube.com/watch?v=c_JHjUFfOs8
Fedele : Etude Boréale I par Pascale Berthelot
https://www.youtube.com/watch?v=CeZ7oB1vKz0
Hurel : Tombeau in memoriam Gérard Grisey par Jean-Marie Cottet et Jean Geoffroy.
https://www.youtube.com/watch?v=7oHMcBY2om0
Carmina Burana : Alte Clamart Epicurus, Nu Lebe Ich, par le Clemencic Consort
https://www.youtube.com/watch?v=aPZ-Cflb38Q (à partir de 7:09)
Spur de Beat Furrer par le Kammerensemble Neue Musik Berlin
https://www.youtube.com/watch?v=Rp8Nz59OX-E
Tremblement de terre très doux de François Bayle (les deux premiers mouvements)
https://www.youtube.com/watch?v=tIfdhfkL1fc
Ligeti : Requiem (Lacrimosa) par le Berlin Philharmonic Orchestra, les London Voices, Jonathan Nott
https://www.youtube.com/watch?v=Nu3yaMXedWo (pas cette version)
J’apprécie particulièrement cet enregistrement d’Achoripsis de Xenakis qui semble n’avoir été effectué - dans les années 60 - qu’avec un couple de micros en face de l’orchestre, donnant une image juste de son volume. Passant des DNM au VDH, l’orchestre est la fois plus précis dans l’espace et plus lié. Les timbres des percussions (xylophone et woodblock) sont encore plus véridiques et plus pleins, de gauche à droite ils se répondent comme voyageant dans la salle.
Le chef d’oeuvre de musique électroacoustique de Parmegiani permet d’entendre de forts contrastes de matières en mouvement. Il y a des aigus qui peuvent vite devenir scintillant et agressifs ce qui n’est plus du tout le cas avec les VDH. Ils ne perdent pas pour autant leur mordant mais semblent beaucoup plus naturels en correspondance avec les autres fréquences. Mon doute sur le fait que ces aigus soient en fait écrêtés est vite oublié par le fait qu’on ne perd rien des variations de souffle provenant de la quantité de bandes magnétiques mixées selon les moments de la pièce.
Avec la pièce très lente pour piano de Ivan Fedele dans un enregistrement récent de Pascale Berthelot, le piano sonne enfin comme un piano avec les VDH. Finies les petites aigreurs dans les timbres qui me donnaient avec les DNM beaucoup de frustration, il faut l’avouer. Toutes les résonances des cordes se mêlent pour faire corps. Le piano dans cette prise de son est traité comme un orchestre de percussion résonante, étalé sur tout la largeur de la stéréo et on a l’impression d’être devant cet orchestre car malgré la distance entre le grave et l’aigu, tout est lié.
Le Tombeau de Philippe Hurel mêle percussion et piano avec quelques crotales bien aigus qui ont tellement plus de corps avec les VDH. Le piano et le vibraphone se distinguent beaucoup mieux et les accords percussifs (les clusters) dans les graves du piano prennent une ampleur impressionnante. On ne reste pas en surface mais on pénètre la matière sonore.
Musique ancienne avec un extrait des Carmina Burana par le Clemencic Consort. La grosse caisse descend tout aussi bas qu’avec les DNM. Ce qu’on gagne par contre avec les VDH c’est le grain de la voix masculine qui fait comme apparaître le chanteur dans la pièce d’écoute. Frissons.
Spur de Beat Furrer pour piano et quatuor à cordes va très vite, avec un grand nombre de détails (pizzicati, tremolos, accents, harmoniques, etc.) et des sons étagés (des sortes d’arpège) qui se déplacent d’un instrument à l’autre. Encore une fois, avec les VDH le piano a enfin un son de piano, c’est à dire qu’il apparait comme un grand corps sonore malgré le jeu staccato et incisif demandé par la partition. Le jeu si rapide et si contrasté des cordes est soudainement si cohérent semblant se mélanger naturellement dans l’air.
A nouveau un chef d’oeuvre de la musique électroacoustique avec le Tremblement de terre très doux de François Bayle, oeuvre émouvante par la présence d’éléments très simples (des boules de pétanque, des voix, un ascenseur, de la synthèse analogique, etc.) permettant d’entendre un spectre très large de sonorités. Avec les VDH, confirmation que les aigus apparaissent avec évidence, se plaçant dans l’espace avec leur juste dynamique. Les battements rapides - comme un souffle grave - entre la gauche et la droite deviennent totalement organiques.
Pour finir, voix et orchestre, avec le Requiem de Ligeti. Je n’ai plus rien à dire, j’écoute…