Bonjour à tous.
J'ai eu le plaisir et le privilège de jeter mes 2 oreilles sur ces électroniques Ennium en compagnie du concepteur - et plus précisément dans son auditorium. Je vais donc faire un petit CR et surtout conseiller d'aller y jeter ses oreilles pour ceux qui en ont la possibilité car les amplis d'Ennio Bortolin n'ont pas spécialement à rougir face à des choses plus établies. Je n'ai malheureusement pas le bagage technique pour expliquer son travail - de toute façon nous n'avons que peu abordé ces aspects - donc je me bornerai à mes impressions d'écoutes. Précisons également que j'avais écouté ces électroniques précédemment dans une autre configuration. Mais avant toute chose je remercie chaleureusement Thierry et Ennio pour cette séance d'écoute et d'échanges, instructive, deux passionnés à l'immense culture musicale, qu'ils partagent volontiers.
Un petit mot sur les conditions d'écoutes. Déjà nous sommes dans un auditorium dédié ... donc très loin d'un salon standard d'appartement en habitat collectif comme chez moi. La pièce est très grande, le plafond haut sous un toit à 4 pans avec une croisée de poutres. Je n'ai pas décelé de traitement acoustique de type "pro" ou disons plutôt "commercialisé" mais les murs sont couverts de teintures, rideaux, tapis au sol. Les murs sont de toute façon cachés derrière des étagères contenant des dizaines d'électroniques et des milliers de CD et autres ... donc une pièce à l'acoustique probablement favorable. Les sources sont des platines CD Philips qui ont été modifiées par Ennio. Câbles basiques.
Deux paires d'enceintes, des grosses 3 voies avec grave Onken et médium/aigus à compressions/pavillons malheureusement inactives lors de ma venue et une paire de petites colonnes 2 voies ProAc D15 sur lesquelles ont eu lieu les écoutes. Ces enceintes que j'ai eu l'occasion d'entendre souvent par le passé sont très précises et très claires, ce qui peut surprendre de prime abord, et pourtant je suis habitué aux Mulidine qui ne sont pas à proprement parler des enceintes très rondes ou arrangeantes ! Les D15 sont idéalement placées dans la pièce, très loin des murs latéraux et arrière.
Mais venons-en aux faits, nous avons écoutés pendant plusieurs heures des morceaux de musique classique et baroque principalement, du piano, avec un peu de jazz, de blues, et dans l'histoire quelques disques que j'avais amené, que je connais par cœur et qui me permettent de cerner à peu près les caractères sonores d'un système - bien qu'il soit toujours difficile de cerner les caractères de chaque élément (on écoute un système composé d'une source, d'un ampli et d'une paire d'enceintes), mais je connais un peu ces ProAc et j'ai pu également écouté les électroniques Ennium dans un autre système, je commence donc à cerner un peu ces amplis. La plupart des écoutes ont été faites sur le "petit" système (préampli P1 et ampli A60).
Le moins que l'on puisse dire est que ce "petit" système développe déjà une très grande dynamique (d'où l'intérêt d'aller écouter pour ceux qui pensent qu'un transfo de 500VA est limitant), macro et micro. Les écarts sont parfaitement gérés, les
forte sont délivrés sans limite apparente ou tassement. Il convient de noter ici que les écoutes ont été réalisées à fort volume, permis par l'auditorium dédié, très très loin de ce qu'on peut faire en appartement, ce qui me permet de dire que les électroniques Ennium délivrent une puissance non limitante malgré les chiffres (et les ProAc sont de rendement pourtant assez faiblard - 88dB de mémoire) et sans aucune trace de distorsion.
Nous n'avons pas fait d'écoute à bas volume, mais qui peut le plus peut le moins, et ce que j'ai pu entendre précédemment dans une autre configuration me fait dire que ces électroniques ont un comportement à bas volume similaire.
Outre le comportement dynamique, un petit mot sur sur la signature sonore de ces électroniques, équilibrée à tendance chaleureuse mais dans le bon sens du terme, à savoir sans bosse ou accentuation dans le bas médium, disons plutôt avec des aigus parfaitement contrôlés, qui ne génèrent pas de fatigue auditive, et une extension et un niveau dans le grave et l'infra certains, qui posent un soubassement conséquent, et les petits 17cm des ProAc sont utilisés jusque dans leurs ultimes limites - qui m'ont paru d'ailleurs plutôt élevées pour des 17cm, ces D15 descendent très bien !
Quelques infimes insistances dans le haut médium/aigu parfois sur mes disques et pour mes oreilles habituées à un son plus doux chez moi, mais comme dit plus haut que j'impute aux enceintes ProAc (ou couple enceintes/pièce ?), étant donné que j'ai également entendu ces électroniques dans un autre système sans cette impression.
Donc pour résumer on est sur des électroniques qui timbrent très bien, avec de la matière, à l'opposée d'électroniques un peu sèches, mais tout est naturel, sans côté rond/trop chaleureux.
Enfin question scène sonore c'est également du "0 contraintes" en dehors des limites intrinsèques aux D15, bien aidées par un placement parfait dans une pièce qui le permet. A ce sujet je note de mes deux écoutes que les amplis Ennium n'en rajoutent pas, ne "grossissent" pas (comme un McIntosh par exemple), un piano fait la taille d'un piano, la scène possède la largeur et la profondeur qu'elle doit avoir, c'est réaliste et c'est ce qu'on demande à un ampli, tant mieux.
Les plans sont parfaitement étagés, aucun problème.
Nous avons rapidement switché aussi entre les différentes gammes de préamplis ; à chaque fois le gain se concentre sur le recul du rapport signal/bruit et donc l'augmentation de la micro-dynamique.
Voilà donc quelques premières impressions d'écoutes, et j'encourage vivement les gens à aller écouter ces électroniques artisanales très bien nées avant de critiquer les aspects chiffrés ou les photos de l'extérieur des boites, ou même de l'intérieur (que je n'ai pas vu d'ailleurs). Ensuite si les coffrets sont simples (pas plus que du LFD non plus...), c'est bien fabriqué et costaud.
Au niveau des tarifs, pour apporter un peu d'eau au moulin abordé un peu plus haut dans le fil, pour l'instant en magasin le prix du premier ensemble (P1 seul à 1300 et A60 seul à 2600, avec un petit rabais sur l'addition des deux à 3600 l'ensemble) est selon moi d'un rapport qualité/prix largement favorable par rapport à des choses plus connues et établies. Pour faire une comparaison sans citer forcément de noms, c'est peu ou prou le tarif d'un intégré anglais en classe A que je connais bien, qui possède ses qualités et défauts mais dont les performances globales sont très clairement assez largement en dessous de l'ensemble Ennium. Mon ampli intégré personnel (que je considère déjà bien supérieur à l'anglais mais c'est un peu subjectif
) est également bien moins performant, aucun doute là-dessus.
No comment ...
Pour les autres, le P2 est à 1800, le A25 à 3500 et l'ensemble P2/A25 à 4800, enfin le P3 est à 3300, le M60 à 5800 et l'ensemble à 8650. Rien qui me paraisse scandaleux, comme je disais dans mon précédent post et maintenant je peux dire qu'à l'écoute je trouve ça parfaitement justifié. Les gammes actuelles vont être légèrement modifiées si j'ai bien compris, ramenées sur 2 niveaux dans un premier temps, mais il semble qu'un niveau encore supérieur soit en préparation - ce qui fera bien 3 au final.
Pour finir, et à mon humble avis, des électroniques qu'il faut aller écouter avant tout achat dans leurs zones tarifaires et au-delà, et je souhaite à l'équipe d'Ennium de rencontrer le public et le succès qu'ils méritent.
Bien cordialement,
Pascal