Je m’essaie à un petit retour à froid des deux demies journées que j’ai passé chez Cayu, histoire d’imager mes ressentis. Étant entre des journées de boulot, roulement d’été oblige, et face à une invitation de longue date de Cayu, j’ai décidé de faire le trajet malgré que cela soit un peu un parcours Marathon Heureusement la traversée du massif central par autoroute de Bourges à Montpellier se fait bien, en particulier quand on évite la populasse de vacanciers. Et ce petit séjour s’accompagnant en plus d’une écoute d’enceintes en cours de mise au point ainsi que la très intéressante et sympathique compagnie d’Emmanuel Boutry le papa desdites enceintes ainsi que des Lemda qu’il m’intéressait d’écouter également, beaucoup d’arguments étaient présents pour profiter du créneau, il y aura d’une façon ou une autre renouvellement de ce type d’aventure entre nous je pense.
J’ai eu beau charger ma série 3 quasi à plein, je n’ai emporté qu’un seul bloc Luxman, privilégiant la qualité des emballages sur la quantité embarquée. Avec un panier de cables, le pré Coincident, un Luxman (54kg), le Tambaqui, le Lumin U1mini, le switch Waversa, c’était déjà beaucoup, trop même pour pouvoir être exhaustif et optimisé dans les essais menés. Disons que nous avons plus effectué des écoutes découvertes que pris le temps d’explorer toutes les possibilités offertes par les matériels en présence. Et d’autres options auraient probablement été intéressantes à explorer mais il aurait fallu une semaine, surtout pour y intégrer de grandes écoutes plus orientées musique que matériel. C’est la limite de ce genre d’exercice, la musique restituée étant plus un exercice de moyen terme et vie commune qu’un marathon découverte.
Je vais commencer par avouer mes difficultés personnelles, qui seront peut être partagées par ceux qui passent régulièrement d’une écoute d’enceintes bas rendement à haut rendement, du carbone au papier peu traité... car l’on parle souvent de transparence et le fait est qu’elle existe dans plusieurs mondes coté enceintes, mais avec un assemblage final du système souvent assez différent. Chez Cayu nous sommes dans le monde du rendement assez élevé avec du papier Traité, du large bande couplé à une ligne acoustique, soutenu ou non par un tweeter, quand chez moi je joue avec du full range de rendement moyen d’un coté (à medium non filtré néanmoins), et de la céramique en deux voies de l’autre. On peut pourtant qualifier de rapides les marten même si elles ne sont pas papier traité, et d’assez transparentes les Andra avec leur medium Morel Carbone utilisés en large bande dans leur specs particulières permettant une chute naturelle à chaque extrémité du spectre. Où est le souci alors? Le souci est qu’il émane toujours d’un excellent large bande une forme d’immédiateté, de spontanéité que les autres semblent un peu plus fabriquer grâce aux électroniques, et que d’un autre coté il émane du bas rendement bien né une richesse des couleurs et matière dans la restitution qui fait toujours passer un peu le large bande pour un peu terne, manquant un peu de richesse de timbres et de poids sur les notes en comparaison malgré sa spontanéité, rapidité, incarnation pour les meilleures itérations. En fait je trouve l’exercice de comparaison compliqué, tant il faut peaufiner la mise au point de ces enceintes différentes pour en tirer le meilleur, et qu’ensuite l’on peut, comme c’est le cas pour moi, apprécier les deux mondes pour leurs qualités respectives, et au final les rapprocher un peu à force d’optimisation. Mais en face à face direct ce serait un peu compliqué de passer de l’une à l’autre et en apprécier de suite les qualités.
Peut être pourrait on dire qu’avec un large bande à ligne acoustique l’on tient le couplage à la pièce avec l’ampli, quand en bas rendement on tient plus l’enceinte seule? Vous l’aurez compris, j’essaie là d’expliquer quelque chose de pas évident, dont la conclusion pour beaucoup pourrait être plus simple: je préfère l’une ou je préfère l’autre, ça j’aime ça j’aime pas. Pour moi la hifi c’est pas ça bien sûr: chaque matériel doit pouvoir être apprécié pour ses qualités, cerner ses limites au mieux, le mettre en oeuvre du mieux possible pour l’apprécier.
J’ai en mémoire si je ne fais pas erreur, l’écoute des blocs Mastersound de Cayu sur une paire de Nola Metro grand reference gold, faisant partie du « rapide lent » , c’est à dire bas rendement capable d’une transparence au moins aussi bonne que les meilleurs large bande, mais pas avec du tube gentillet fusse t il en 845, plutot mauvaise expérience donc qui mettait les ampli en défaut et poussait à l’extrême leurs limites, leur caractère naturel. Un passage à une paire de blocs Pass XA60.5, que je considère pourtant comme trop rond dans le grave, donnait une association nettement plus belle et maitrisée, cela s’est finit d’ailleurs sur un luxman M800 et un pré à tube japonais.... nettement plus adapté, maitrisé tout en restant « beau ».
Là l’ensemble Mastersound est bien plus à sa place chez Cayu, pré et blocs s’associent bien aux membranes rapides et légères, à la ligne acoustique, donnant leurs qualités et limitant la perception des traits de caractère notables des 845 chinois, en particulier une petite rondeur dans le grave typique, qui passe bien et ne se perçoit pas trop ici. Le Luxman M800 seul dispose de la puissance et alim permettant la tenue des enceintes en présence, mais connaissant un peu les bestioles utilisées en blocs mono, un bloc stéréo reste toujours un peu trop sage et légèrement introverti (pour sa gamme). Spontanéité des enceintes ne veut pas dire qu’elles ne demandent pas une grande expressivité des électroniques, en gros on est pas dans le monde de la compression chez Cayu, ça projette pas, en particulier avec les nouvelles enceintes d’Emmanuel (les Lemda ont une plus grosse charge et sollicitent plus pièce et électroniques, demandant je pense plus d’optimisation), la restitution se pose comme les électroniques le proposent sans jouer de l’effet de zoom, de l’énergie balancée à la figure, pas trop directif, ni trop expansif en diffusion notamment dans l’aigu, des paramètres allant dans le sens d’une bonne neutralité et posant la restitution dans l’espace sans aucune exubérance, il en résulte à l’opposé que l’on pourrait s’ennuyer un peu quand les électroniques manquent de richesse, de qualités communicatives avec l’auditeur, mais cela donne aussiaprès optimisation de placement dans la pièce à coup sûr une cohérence de l’image plus facile à obtenir.. Cela me semble par exemple plus facile de mettre en mode expressif et communicatif mes Marten avec un bloc Luxman, qui réclament avant tout des partenaires de jeu équilibrés, quand les enceintes d’Emmanuel semblent plus laisser s’exprimer les caractères primaires des électroniques et l’ampleur sonore due aux éléments dans leur ensemble, ce qui demande un peu plus d’optimisation, de qualités d’associations, de vie et ampleur de la part des électroniques.
Pour la pièce d’écoute, elle est grande, beaucoup de recul derrière le point d’écoute donnant du boulot au système pour remplir l’espace, un peu de dissymétrie droite gauche par la présence d’un mur latéral, mais les murs sont bien habillés, et un temps de réverbération un peu élevé digne d’une grande pièce placo même si cela reste raisonnable à l’écoute, avec la présence d’un grand tapis entre enceintes et auditeur. C’est un peu plus sollicité et sollicitant avec les Lemda et leur grande ligne acoustique, plus facile avec les enceintes d’Emmanuel qui sollicitent moins la pièce. Cayu a après mon départ fait des essais en inversant le sens d’écoute du système, moins de profondeur derrière le point d’écoute doit faciliter le travail pour le système et donner plus de présence, une part un peu plus belle au bas medium grave, surement très intéressant pour éviter un syndrome de grande pièce fuyante derrière l’auditeur, qui a du bon aussi quand même...
Ainsi il est plus difficile que chez moi de supprimer le préampli de l’équation, que ce soit sur les Mastersound ou avec le couple Luxman / Coincident. Probablement restait il une marge qualitative coté réseau et sources numériques dans nos essais, mais difficile de se séparer de la profondeur et ampleur de la préamplification à tube qui offrait une proposition plus crédible, impliquante, à la fois en recul et semblant plus naturelle, plus live. Malgré tout je pense que l’ensemble mastersound restait un peu plus adapté que Le couple Luxman Coincident, un peu trop de gain dans cette seconde association qui me semble un peu mieux briller sur le bas rendement. Pour autant Cayu pourra en témoigner, nous avons là deux belles associations pré / ampli qui servent bien la musique et laissent la part belle aux sources pour s’exprimer, le diable serait dans l’optimisation fine pour mener chaque recette à son optimum.
Les sources, difficulté tout de même par le fait que le NWT ne soit pas directement pilotable via une appli upnp, ce qui avec l’usage du mac en liaison directe sur le switch qui le relie au NWT, ne propose pas la solution la plus transparente et indolore. Pas de recherche effectuée sur le sujet, nous avons pris les solutions dans leur état d’usage actuel. Intercaler le Waversa entre les deux tout en gardant deux switchs en série a fait le plus grand bien, mais cela ne fait pas tout, il en manque un peu. Une marge d’optimisation existe là et les recherches en cours doivent conduire à optimiser le combo ayon en travaillant sur ses liens avec le réseau, voir pourquoi pas à utiliser le dac avec un serveur streamer et se séparer du nwt, là un max de comparaisons et essais méritent d’être faits si le maintien d’ayon est privilégié. Le combo Ayon propose néanmoins une écoute « tube » qui va dans le sens de la crédibilité, du live, du « we are there » quand Maestro et Tambaqui sont un peu plus dans le « they are here ». Je trouve qu’ayon offre le potentiel de plaisir d’écoute le plus élevé sur ce système, avec deux bémols: arriver à tirer le meilleur de la source numérique (ici qobuz donc ne pas couper aux alim linéaires sur box et switchs, en finissant pourquoi pas par un excellent serveur optimisé en bout de chaine, à voir...). Second bémol, un petit caractère « puces sabre » se dégage de l’Ayon à mon humble avis, à savoir grande facultés d’ampleur de scène, de rapidité, mais un poil de sécheresse dans les timbres. Le cable secteur du dac n’est pas totalement innocent à l’équilibre du dac Ayon. Bref l’étage à tube du dac Ayon sied bien au système tout de même, attention à ce que son caractère plaisant ne masque pas quelques limites acoustiques ou autres. Si l’occasion se présente d’écouter aussi un Helixir HRD dac, ne pas hésiter à saisir l’opportunité par curiosité. Tout cela me rappelle pourquoi j’ai gardé mon vieux Ayon Skylla sur le second système, ya du bon dans ces sources tubesques qui savent immerger dans la musique et faire oublier leurs limites ou petites colorations.
Le Maestro 3 est plus neutre, droit, impose une restitution un peu plus premier plan, énergique, avec une belle autorité dans le grave qui atténue encore un peu le caractère rond dans le bas des 845, c’est maitrisé et vivant, et dans l’ensemble même si c’est un peu plus construit que libre, il y a ce coté « puces AKM » dans le Maestro qui offre un compromis intermédiaire entre ampleur de scène et couleurs tonales, matière, c’est un peu moins sec que l’Ayon, et plus rythmé, un peu plus impliquant quand l’Ayon est un peu plus dans la contemplation. Le cable secteur de base de l’audiomat laisse passer quelques crispations dont on a pas forcément conscience jusqu’à ce qu’on y place autre chose comme un cable Ocellia qui permet de fluidifier le message tout en le rendant un peu plus riche et varié tant dans les timbres que dans la résolution des plans sonores, il s’en trouve moins brut de fonderie.
Le Tambaqui offre dans l’ensemble le plus grand paradoxe de fluidité associé à une grande définition mais sans aucun aspect analytique. Sur ces enceintes néanmoins qui révèlent bien les caractères des électroniques de par leur spontanéité, le petit caractère pastel de restitution du Tambaqui est un peu plus perceptible qu’ailleurs, on aimerait presque qu’il ait un peu plus de caractère comme l’audiomat, pas forcément le mariage le plus intéressant ici donc malgré ses qualités. Pour qu’il tire mieux son épingle du jeu je pense qu’il aurait été mieux accompagné des Luxman en bridgé qui auraient envoyé une plus grande expressivité, piqué, ampleur, résolution, et je pense aussi que le Lumin U1mini sur son alim d’origine reste perfectible coté prestation du signal numérique, même si cela ne remet pas en cause le jugement global qui fait au fond chez Cayu plus privilégier l’opmimisation de l’ensemble semblant le plus cohérent et « jouissif » pour lui.
Je ne parle pas des quelques essais de cables, usb notamment montrant bien l’écart de transparence entre les deux que j’avais apporté (peut être encore plus sur mon U1mini puisque non optimisé coté alim), ainsi que cables réseau avec quelques essais instructifs entre mes modèles fétiches de chez Amazon, qui permettent de travailler facilement et à pas cher l’équilibre final de chaque dac, un cable pose plus la restitution et sied à l’audiomat, un plus vivant s’associe mieux à l’ayon... y compris derrière le Waversa, de quoi surprendre mais surement de quoi enlever quelques certitudes à ceux qui penseraient qu’en mettant le meilleur serveur du moment en amont d’un dac on serait dispensé de l’impact d’un cable réseau et usb...
Pour résumer, J’ai grandement apprécié la rencontre humaine, que ce soit de David dont la passion transpire, ou d’Emmanuel avec qui c’est un plaisir d’échanger sur son travail, ses enceintes à venir, la technique. Les enceintes resteront toujours je pense les éléments les plus intéressants à comparer et choisir, et dans ce cadre découvrir les Lemda (qui semble se mériter pour en tirer le meilleur), les enceintes en cours de mise au point d’Emmanuel (dans le même esprit mais plus faciles à dompter et loger), c’est très intéressant. Je garde ce goût de vivre à la fois avec ce type d’enceintes rapides, spontanées, dégageant beaucoup de naturel, et avec des enceintes de rendement plus bas, différentes avant tout, mais aussi capables de restituer la musique avec plausibilité et d’autres qualités. Le fou de musique pourrait bien avoir envie de posséder l’accès aux deux mondes pour varier les plaisirs au gré de ce que la musique préfère
Avec ici un sujet initial de comparaison de sources, je pense que nous n’avons pas clairement répondu à cet objectif avec ma visite, une vraie comparaison des sources aurait pris tout le temps et aurait nécessité un peu plus d’optimisation dans la mise en oeuvre de chaque source jusqu’à la partie numérique et réseau pour crédibiliser chacune d’elle au maximum. Mais qu’importe, on a passé un bon moment et on a forcément fait avancer le schmilblick, laissant assez de place pour l’envie d’une autre rencontre future avec d’autres écoutes et partages.
Cordialement, Nico.
J’ai eu beau charger ma série 3 quasi à plein, je n’ai emporté qu’un seul bloc Luxman, privilégiant la qualité des emballages sur la quantité embarquée. Avec un panier de cables, le pré Coincident, un Luxman (54kg), le Tambaqui, le Lumin U1mini, le switch Waversa, c’était déjà beaucoup, trop même pour pouvoir être exhaustif et optimisé dans les essais menés. Disons que nous avons plus effectué des écoutes découvertes que pris le temps d’explorer toutes les possibilités offertes par les matériels en présence. Et d’autres options auraient probablement été intéressantes à explorer mais il aurait fallu une semaine, surtout pour y intégrer de grandes écoutes plus orientées musique que matériel. C’est la limite de ce genre d’exercice, la musique restituée étant plus un exercice de moyen terme et vie commune qu’un marathon découverte.
Je vais commencer par avouer mes difficultés personnelles, qui seront peut être partagées par ceux qui passent régulièrement d’une écoute d’enceintes bas rendement à haut rendement, du carbone au papier peu traité... car l’on parle souvent de transparence et le fait est qu’elle existe dans plusieurs mondes coté enceintes, mais avec un assemblage final du système souvent assez différent. Chez Cayu nous sommes dans le monde du rendement assez élevé avec du papier Traité, du large bande couplé à une ligne acoustique, soutenu ou non par un tweeter, quand chez moi je joue avec du full range de rendement moyen d’un coté (à medium non filtré néanmoins), et de la céramique en deux voies de l’autre. On peut pourtant qualifier de rapides les marten même si elles ne sont pas papier traité, et d’assez transparentes les Andra avec leur medium Morel Carbone utilisés en large bande dans leur specs particulières permettant une chute naturelle à chaque extrémité du spectre. Où est le souci alors? Le souci est qu’il émane toujours d’un excellent large bande une forme d’immédiateté, de spontanéité que les autres semblent un peu plus fabriquer grâce aux électroniques, et que d’un autre coté il émane du bas rendement bien né une richesse des couleurs et matière dans la restitution qui fait toujours passer un peu le large bande pour un peu terne, manquant un peu de richesse de timbres et de poids sur les notes en comparaison malgré sa spontanéité, rapidité, incarnation pour les meilleures itérations. En fait je trouve l’exercice de comparaison compliqué, tant il faut peaufiner la mise au point de ces enceintes différentes pour en tirer le meilleur, et qu’ensuite l’on peut, comme c’est le cas pour moi, apprécier les deux mondes pour leurs qualités respectives, et au final les rapprocher un peu à force d’optimisation. Mais en face à face direct ce serait un peu compliqué de passer de l’une à l’autre et en apprécier de suite les qualités.
Peut être pourrait on dire qu’avec un large bande à ligne acoustique l’on tient le couplage à la pièce avec l’ampli, quand en bas rendement on tient plus l’enceinte seule? Vous l’aurez compris, j’essaie là d’expliquer quelque chose de pas évident, dont la conclusion pour beaucoup pourrait être plus simple: je préfère l’une ou je préfère l’autre, ça j’aime ça j’aime pas. Pour moi la hifi c’est pas ça bien sûr: chaque matériel doit pouvoir être apprécié pour ses qualités, cerner ses limites au mieux, le mettre en oeuvre du mieux possible pour l’apprécier.
J’ai en mémoire si je ne fais pas erreur, l’écoute des blocs Mastersound de Cayu sur une paire de Nola Metro grand reference gold, faisant partie du « rapide lent » , c’est à dire bas rendement capable d’une transparence au moins aussi bonne que les meilleurs large bande, mais pas avec du tube gentillet fusse t il en 845, plutot mauvaise expérience donc qui mettait les ampli en défaut et poussait à l’extrême leurs limites, leur caractère naturel. Un passage à une paire de blocs Pass XA60.5, que je considère pourtant comme trop rond dans le grave, donnait une association nettement plus belle et maitrisée, cela s’est finit d’ailleurs sur un luxman M800 et un pré à tube japonais.... nettement plus adapté, maitrisé tout en restant « beau ».
Là l’ensemble Mastersound est bien plus à sa place chez Cayu, pré et blocs s’associent bien aux membranes rapides et légères, à la ligne acoustique, donnant leurs qualités et limitant la perception des traits de caractère notables des 845 chinois, en particulier une petite rondeur dans le grave typique, qui passe bien et ne se perçoit pas trop ici. Le Luxman M800 seul dispose de la puissance et alim permettant la tenue des enceintes en présence, mais connaissant un peu les bestioles utilisées en blocs mono, un bloc stéréo reste toujours un peu trop sage et légèrement introverti (pour sa gamme). Spontanéité des enceintes ne veut pas dire qu’elles ne demandent pas une grande expressivité des électroniques, en gros on est pas dans le monde de la compression chez Cayu, ça projette pas, en particulier avec les nouvelles enceintes d’Emmanuel (les Lemda ont une plus grosse charge et sollicitent plus pièce et électroniques, demandant je pense plus d’optimisation), la restitution se pose comme les électroniques le proposent sans jouer de l’effet de zoom, de l’énergie balancée à la figure, pas trop directif, ni trop expansif en diffusion notamment dans l’aigu, des paramètres allant dans le sens d’une bonne neutralité et posant la restitution dans l’espace sans aucune exubérance, il en résulte à l’opposé que l’on pourrait s’ennuyer un peu quand les électroniques manquent de richesse, de qualités communicatives avec l’auditeur, mais cela donne aussiaprès optimisation de placement dans la pièce à coup sûr une cohérence de l’image plus facile à obtenir.. Cela me semble par exemple plus facile de mettre en mode expressif et communicatif mes Marten avec un bloc Luxman, qui réclament avant tout des partenaires de jeu équilibrés, quand les enceintes d’Emmanuel semblent plus laisser s’exprimer les caractères primaires des électroniques et l’ampleur sonore due aux éléments dans leur ensemble, ce qui demande un peu plus d’optimisation, de qualités d’associations, de vie et ampleur de la part des électroniques.
Pour la pièce d’écoute, elle est grande, beaucoup de recul derrière le point d’écoute donnant du boulot au système pour remplir l’espace, un peu de dissymétrie droite gauche par la présence d’un mur latéral, mais les murs sont bien habillés, et un temps de réverbération un peu élevé digne d’une grande pièce placo même si cela reste raisonnable à l’écoute, avec la présence d’un grand tapis entre enceintes et auditeur. C’est un peu plus sollicité et sollicitant avec les Lemda et leur grande ligne acoustique, plus facile avec les enceintes d’Emmanuel qui sollicitent moins la pièce. Cayu a après mon départ fait des essais en inversant le sens d’écoute du système, moins de profondeur derrière le point d’écoute doit faciliter le travail pour le système et donner plus de présence, une part un peu plus belle au bas medium grave, surement très intéressant pour éviter un syndrome de grande pièce fuyante derrière l’auditeur, qui a du bon aussi quand même...
Ainsi il est plus difficile que chez moi de supprimer le préampli de l’équation, que ce soit sur les Mastersound ou avec le couple Luxman / Coincident. Probablement restait il une marge qualitative coté réseau et sources numériques dans nos essais, mais difficile de se séparer de la profondeur et ampleur de la préamplification à tube qui offrait une proposition plus crédible, impliquante, à la fois en recul et semblant plus naturelle, plus live. Malgré tout je pense que l’ensemble mastersound restait un peu plus adapté que Le couple Luxman Coincident, un peu trop de gain dans cette seconde association qui me semble un peu mieux briller sur le bas rendement. Pour autant Cayu pourra en témoigner, nous avons là deux belles associations pré / ampli qui servent bien la musique et laissent la part belle aux sources pour s’exprimer, le diable serait dans l’optimisation fine pour mener chaque recette à son optimum.
Les sources, difficulté tout de même par le fait que le NWT ne soit pas directement pilotable via une appli upnp, ce qui avec l’usage du mac en liaison directe sur le switch qui le relie au NWT, ne propose pas la solution la plus transparente et indolore. Pas de recherche effectuée sur le sujet, nous avons pris les solutions dans leur état d’usage actuel. Intercaler le Waversa entre les deux tout en gardant deux switchs en série a fait le plus grand bien, mais cela ne fait pas tout, il en manque un peu. Une marge d’optimisation existe là et les recherches en cours doivent conduire à optimiser le combo ayon en travaillant sur ses liens avec le réseau, voir pourquoi pas à utiliser le dac avec un serveur streamer et se séparer du nwt, là un max de comparaisons et essais méritent d’être faits si le maintien d’ayon est privilégié. Le combo Ayon propose néanmoins une écoute « tube » qui va dans le sens de la crédibilité, du live, du « we are there » quand Maestro et Tambaqui sont un peu plus dans le « they are here ». Je trouve qu’ayon offre le potentiel de plaisir d’écoute le plus élevé sur ce système, avec deux bémols: arriver à tirer le meilleur de la source numérique (ici qobuz donc ne pas couper aux alim linéaires sur box et switchs, en finissant pourquoi pas par un excellent serveur optimisé en bout de chaine, à voir...). Second bémol, un petit caractère « puces sabre » se dégage de l’Ayon à mon humble avis, à savoir grande facultés d’ampleur de scène, de rapidité, mais un poil de sécheresse dans les timbres. Le cable secteur du dac n’est pas totalement innocent à l’équilibre du dac Ayon. Bref l’étage à tube du dac Ayon sied bien au système tout de même, attention à ce que son caractère plaisant ne masque pas quelques limites acoustiques ou autres. Si l’occasion se présente d’écouter aussi un Helixir HRD dac, ne pas hésiter à saisir l’opportunité par curiosité. Tout cela me rappelle pourquoi j’ai gardé mon vieux Ayon Skylla sur le second système, ya du bon dans ces sources tubesques qui savent immerger dans la musique et faire oublier leurs limites ou petites colorations.
Le Maestro 3 est plus neutre, droit, impose une restitution un peu plus premier plan, énergique, avec une belle autorité dans le grave qui atténue encore un peu le caractère rond dans le bas des 845, c’est maitrisé et vivant, et dans l’ensemble même si c’est un peu plus construit que libre, il y a ce coté « puces AKM » dans le Maestro qui offre un compromis intermédiaire entre ampleur de scène et couleurs tonales, matière, c’est un peu moins sec que l’Ayon, et plus rythmé, un peu plus impliquant quand l’Ayon est un peu plus dans la contemplation. Le cable secteur de base de l’audiomat laisse passer quelques crispations dont on a pas forcément conscience jusqu’à ce qu’on y place autre chose comme un cable Ocellia qui permet de fluidifier le message tout en le rendant un peu plus riche et varié tant dans les timbres que dans la résolution des plans sonores, il s’en trouve moins brut de fonderie.
Le Tambaqui offre dans l’ensemble le plus grand paradoxe de fluidité associé à une grande définition mais sans aucun aspect analytique. Sur ces enceintes néanmoins qui révèlent bien les caractères des électroniques de par leur spontanéité, le petit caractère pastel de restitution du Tambaqui est un peu plus perceptible qu’ailleurs, on aimerait presque qu’il ait un peu plus de caractère comme l’audiomat, pas forcément le mariage le plus intéressant ici donc malgré ses qualités. Pour qu’il tire mieux son épingle du jeu je pense qu’il aurait été mieux accompagné des Luxman en bridgé qui auraient envoyé une plus grande expressivité, piqué, ampleur, résolution, et je pense aussi que le Lumin U1mini sur son alim d’origine reste perfectible coté prestation du signal numérique, même si cela ne remet pas en cause le jugement global qui fait au fond chez Cayu plus privilégier l’opmimisation de l’ensemble semblant le plus cohérent et « jouissif » pour lui.
Je ne parle pas des quelques essais de cables, usb notamment montrant bien l’écart de transparence entre les deux que j’avais apporté (peut être encore plus sur mon U1mini puisque non optimisé coté alim), ainsi que cables réseau avec quelques essais instructifs entre mes modèles fétiches de chez Amazon, qui permettent de travailler facilement et à pas cher l’équilibre final de chaque dac, un cable pose plus la restitution et sied à l’audiomat, un plus vivant s’associe mieux à l’ayon... y compris derrière le Waversa, de quoi surprendre mais surement de quoi enlever quelques certitudes à ceux qui penseraient qu’en mettant le meilleur serveur du moment en amont d’un dac on serait dispensé de l’impact d’un cable réseau et usb...
Pour résumer, J’ai grandement apprécié la rencontre humaine, que ce soit de David dont la passion transpire, ou d’Emmanuel avec qui c’est un plaisir d’échanger sur son travail, ses enceintes à venir, la technique. Les enceintes resteront toujours je pense les éléments les plus intéressants à comparer et choisir, et dans ce cadre découvrir les Lemda (qui semble se mériter pour en tirer le meilleur), les enceintes en cours de mise au point d’Emmanuel (dans le même esprit mais plus faciles à dompter et loger), c’est très intéressant. Je garde ce goût de vivre à la fois avec ce type d’enceintes rapides, spontanées, dégageant beaucoup de naturel, et avec des enceintes de rendement plus bas, différentes avant tout, mais aussi capables de restituer la musique avec plausibilité et d’autres qualités. Le fou de musique pourrait bien avoir envie de posséder l’accès aux deux mondes pour varier les plaisirs au gré de ce que la musique préfère
Avec ici un sujet initial de comparaison de sources, je pense que nous n’avons pas clairement répondu à cet objectif avec ma visite, une vraie comparaison des sources aurait pris tout le temps et aurait nécessité un peu plus d’optimisation dans la mise en oeuvre de chaque source jusqu’à la partie numérique et réseau pour crédibiliser chacune d’elle au maximum. Mais qu’importe, on a passé un bon moment et on a forcément fait avancer le schmilblick, laissant assez de place pour l’envie d’une autre rencontre future avec d’autres écoutes et partages.
Cordialement, Nico.
La hifi est femme. Imparfaite par nature, on la choisit pour ce qu'elle a, pas pour ce qu'elle dit avoir. Mais si on voit ses défauts avant ses qualités, on est pas fait pour en avoir une, mieux vaut se soulager sous la douche, en écoutant la radio.
Ventes à venir ou en cours (MP si intéressé pour en discuter): Albedo, Leedh E2 Glass, Coincident Statement Linestage, blocs mono Coincident SE845 Turbo
Ventes à venir ou en cours (MP si intéressé pour en discuter): Albedo, Leedh E2 Glass, Coincident Statement Linestage, blocs mono Coincident SE845 Turbo