Et bien moi aussi je suis "müllerien" de longue date pour avoir longuement lu ses contributions, participé et échangé sur pas mal de sujets.
Mais dans son discours il faut bien séparer ce qui a trait à la partie enregistrement de celle qui a trait à la reproduction, tu fais bien de le souligner.
Sur la partie enregistrement du "son" (et pas de la musique seule), à matériels "good enough" il y a très peu de différences. De la prise de micro à la platine, peu de différences. Là où PM introduit la nuance c'est dans les transducteurs.
Pour la partie reproduction et en particulier pour les enceintes, leur mise au point et la pièce, il y a beaucoup de choses qui jouent.
Je fais partie de ceux qui ont vite dématérialisé et commencé à vendre mes sources à un moment où je savais qu'elles allaient être dépassées par ce qu'apporte la démat. En 2020, honnêtement, je ne vois pas en quoi une platine CD traditionnelle peut dépasser un potentiel de démat. Platine SACD aussi (j'ai eu une très belle Sony ES, je sais un peu ce qu'elle pouvait sortir). Pour moi c'est une affaire réglée, par ailleurs on peut être nostalgique du vinyle ou l'écouter pour ce qu'il est/était, c'est un truc que je vais faire, pour mon plaisir pur.
Perso je trouve qu'on mélange beaucoup de choses dans nos débats. A commencer par la pièce.
La pièce elle est "comme elle est". Elle sonne de la même manière que je parle dedans, que mes enfants jouent dedans, que bébé pleure, qu'un piano réel joue, qu'un violoniste ou un quatuor à cordes joue... Désolé pour l'orchestre symphonique, pas la place
Si je met n'importe quelle paire d'enceinte dedans, ça sonnera toujours un peu pareil. Si je change de pièce le violoniste, le rendu sera différent, pareil sur les enceintes. C'est un leurre de croire qu'on va tout changer en changeant d'enceintes.
En revanche certaines enceintes vont mieux s'adapter à la pièce, moins l'exciter, permettre une écoute directe ou même un accord moins crispé avec la pièce. Là oui et il y a 2 solutions :
- choisir le "meilleur moniteur" celui capable de reproduire tout sans compromis et adapter sa pièce en conséquence... Là c'est en faire un vrai studio et ce n'est pas à la portée de tout le monde
- accepter sa pièce et y coller un "possible".
Entre les deux, on peut faire un peu de corrections certes, mais ça restera un compromis. Le moniteur de compétition ne sera jamais exploité par compromis et l'enceinte facile ne pourra jamais prétendre à devenir le moniteur. Pas de good enough là dedans pour moi, c'est un compromis et c'est l'expérience qui montre où on peut aller dans nos pièces à vivre. La majorité de l'insatisfaction réside là dedans.
En admettant qu'on a collé dans sa pièce une enceinte qui lui convient, sans trop de boulot à faire de correction. Il faut encore l'alimenter.
Deuxième motif d'insatisfaction : l'ampli qui ne va pas. Il y a tellement de contraintes techniques sur les enceintes qu'il faut trouver l'ampli qui leur va, rien que sur leur capacité à les alimenter pour qu'elles fonctionnent comme elles le doivent. Là ok, il y a peut-être du good enough, mais peut-être aussi de la "préférence" qui rentre en jeu. Si je n'aime pas le son du violoniste qui sonne dans ma pièce, je ne vais pas aimer non plus le son du violoniste qui passe par un couple ampli/enceintes juste. Je peux vouloir y mettre un peu de chaleur.
Reste que ça c'est pour une reproduction à l'idéal et qu'il faut encore que l'enregistrement rentre bien dans l'ampli sinon on n'est pas réellement en train d'écouter des enceintes dans une pièce bien alimentées, mais également tous les défauts, les écarts, qui se trouvent amplifiés.
Alors là si j'ai bien une conviction elle est là : beaucoup de problèmes repérés viennent de la source et de l'alimentation. On peut croire à un problème d'enceintes, d'ampli ou de pièce, mais c'est la source la fautive. Une source juste facilite bien des choses.