Vivid Audio Giya G3, puis Kii3+BXT, puis Magico S3 mkII dans une pièce dédiée

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(03-16-2020, 10:55 PM)Yami a écrit : Il ne s’agit pas de petites enceintes en général mais des Harbeth p3esr, ce qu’elles font elles le font très bien, mais elles ont beaucoup de limites, et mettre une belle électronique derrière va sublimer ses qualités mais ses limitations seront toujours présentes. Il n’est pas question de brider des enceintes mais quand on a une enveloppe budgétaire de 35 k€, prendre des p3esr et mettre le reste dans l’électronique n’est pas le choix le plus judicieux.

Mais personne ne fait ça, bien entendu, sauf pour en connaitre le résultat par curiosité et pour la "culture" audiophile, comme je l'ai fait.
Bien sûr qu'elles ont des limites, et la principale est la tenue en puissance et l'extension dans le grave qui reste limitée.
La dynamique est également restreinte et on est bloqué pour monter le son dès que la musique est un peu chargée dans le grave sous peine de faire talonner le boomer, et sans espoir d'obtenir l'impact attendu.
Tout ceci exclut toutes les musiques où il y a des nappes électroniques de grave (et il y en a pas mal quand même), non pas qu'on ne puisse pas les écouter agréablement car ça marche bien quand même, mais on perd une partie importante du plaisir qu'on peut trouver dans ces musiques. On s'en rend surtout compte quand on peut comparer avec des enceintes qui n'ont pas cette limite comme les Giya (et beaucoup d'autres).

Mais si on met cela de coté (et aussi, fort probablement, les orchestres symphoniques qui "explosent"), pour une très grande partie de la musique classique, pour le jazz (la contrebasse est forcément tronquée mais ça ne frustre pas vraiment comme avec les nappes de grave), pour l'opéra, et les voix en général, pour le piano, et plein d'autres musiques, ces enceintes dans une pièce de dimensions raisonnables (ma pièce au sous sol fait 20m2) sont tout simplement magiques.

Il y en a surement plein d'autres qui font aussi le job (et également avec leurs limitations), mais franchement, celles-ci sont une option à écouter avant tout achat si les limitations décrites ci-dessus n'en sont pas pour son répertoire musical de prédilection.

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Quelques courbes pour illustrer l'impact dominant de la pièce, et aussi les performances "intrinsèques" des P3esr.

Ci-dessous, les amplitudes comparées à droite, puis à gauche entre les Giya G3 et les P3esr, avec lissage 1/24. 
Ce qui est remarquable, c'est la similitude de la réponse. Elles sont positionnées au même endroit (approximativement puisque c'est pas simple d'avoir l'endroit de l'émission pile poil au même endroit puisque la géométrie des enceintes est très différente), et on voit bien qu'au delà de 150Hz la réponse est extrêmement proche (en fait quasi identique si on considère l'écart de position - le micro lui est par contre exactement au même endroit car il n'a pas bougé entre les mesures).
Et en dessous de 150Hz, au delà de la plus faible amplitude liée à la capacité de l'enceinte, ce sont les modes de la pièce qui dominent la réponse, avec une allure totalement similaire, à droite comme à gauche.




Ci-dessous les mêmes courbes mais en lissage psychoacoustique et avec la réponse des Giya avec et sans correction. On y voit la même chose, bien évidemment.





Sur le decay (ci-dessous uniquement à droite pour éviter la multiplication des graphes), on voit qu'on retrouve le même comportement dominant de la pièce, avec le pic à 85Hz bien visible dans tous les cas. En dessous de 85Hz, on voit que les P3esr n'ont aucun pb d'amortissement car il n'y a plus de niveau de toutes façons, alors que sur les Giya, sans correction numérique, l'amortissement reste insuffisant (malgré la présence des membranes qui améliorent déjà bien le sujet comme expliqué précédemment). Il faut donc bien corriger numériquement pour obtenir ce qu'une enceinte moins généreuse dans le grave arrive à faire "naturellement".

Voie droite P3esr


Voie droite Giya sans correction


Voie droite Giya avec correction numérique


Idem ci-dessous sur le spectro qui est excellent sur les P3esr, et également sur les Giya mais avec l'aide de la correction numérique.





Et comme on pouvait s'en douter, le RT60 qui ne dépend pas des enceintes, mais du local, est "identique" (à la précision de mesure près) quelle que soit l'enceinte utilisée pour le mesurer. 


Que peut-on conclure de ces mesures ?

• Que la pièce est un facteur dominant, car ces 2 enceintes très différentes et qui ont une réponse linéaire dans une chambre anéchoique, présentent le même type de réponse dans la même pièce.
  
• Que la mesure du spectro (qui donne l'amortissement) ne dit rien de l'impact du grave, car il peut être bon, juste parce qu'il n'y a pas de niveau dans cette zone.
  
• Que c'est la combinaison des différentes mesures qui permet de se faire une idée de ce qu'on peut s'attendre à entendre.
  
• Que dans une pièce qui a de "bonnes" mesures, une bonne enceinte a quand même de très bonnes chances de très bien marcher.