02-06-2023, 11:30 PM
(02-06-2023, 03:52 PM)Fredo31 a écrit : kikou!
Je suis très loin d'être un expert, mais est-ce que le numérique n'est pas utilisé dans 99% des enregistrements depuis au moins 20 ans (30 ans ?) ?
Cela n'empêche pas les ingés son de faire du bon travail ensuite pour sortir de belles galettes noires ou irisées.
Tu as parfaitement raison...cela fait même depuis plus de 50 ans que les enregistrements numériques existent. J'irais même jusqu'à dire que pour être sûr et certain d'avoir un vinyle dont la chaîne d'enregistrement complète est analogique, il faut choisir des vinyles qui sont parus jusqu'en 1971. A partir de 1972, Denon a commercialisé le premier enregistreur PCM, suivi peu de temps plus tard par Sony, Soundstream et Telarc. Les enregistrements numériques (sur bandes et plus tard sur U-Matic) se sont donc fait bien avant la sortie du premier prototype de lecteur CD en 1979. Il y a donc de fortes chances que de nombreux vinyles que l'on aime tant des années 70 et début des années 80 ont été enregistrés de manière numérique puis pressés sur vinyle.
Je possède plusieurs vinyles datant de la fin des années 70 qui contiennent l'indication "Digital Recording" en haut à gauche de la pochette (Deutsche Grammophon). A l'époque, c'était même utilisé comme argument marketing ventant la qualité de l'enregistrement. Alors dans les années 70, il n'y avait pratiquement pas d'autres options: entre 1972, années des premiers enregistrements numériques, particulièrement en musique classique, et décembre 1982 (premiers CD commercialisés), il n'y avait pas grand choix de supports commerciels autres que le vinyle, les bandes magnétiques ainsi que les cassettes audio. Ce n'était donc rien de plus logique que de passer d'un enregistrement numérique à un support numérique.
D'ailleurs, actuellement, je ne connais pratiquement plus personne qui enregistre d'une manière entièrement analogique sur toute la chaîne de production (enregistrement, mixage, mastering, pressage entièrement analogique). Je ne dis pas que cela ne se fait plus du tout, mais c'est très rare ou des tirages très limités.
Un ami, propriétaire d'un studio d'enregistrement, a la chance de pouvoir proposer des enregistrements complètements analogiques, numériques ou hybrides. Il possède un magnifique magnéto Studer 24 pistes A80, un autre Studer A80 en 2 pistes ainsi qu'une console API 1608 avec 32 canaux. Sur demande, il livre la bande magnétique (RTM) pour celui qui est équipé en conséquence. Ou il collabore avec un autre ingé-son qui possède une graveuse Thorens de 1949. Mais uniquement pour des tirages très, très limités. Dès qu'une production se fait à plus grande échelle (gros tirages), les vinyles sont produits dans une usine de pressage équipée de la procédure DMM...et il m'a informé qu'il a déjà été obligé de livrer des fichiers numériques à cette usine, vu qu'il y aurait très souvent des problèmes avec les bandes analogiques en raison de la calibration de leur master recorder qui n'est pas conforme aux normes et qu'il y avait des différences sonores qui n'étaient pas acceptables. Chose qui arrive moins ou pas avec des fichiers numériques...
Je ne serais pas correct en disant que je n'accepte que des vinyles dont toute la production est analogique...sur mes plus de 300 vinyles, un bon tiers date des années 60, début des années 70 (surtout en musique classique), avec quelques exceptions des années 50, mais dont la qualité d'enregistrement n'est malheureusement pas toujours extraordinaire. Mais il y a comme toujours quelques perles où la qualité d'enregistrement est juste incroyable. Un enregistrement de 1962, réalisé avec un magnéto Ampex 300 (3 pistes, 30 IPS) et de micros AKG C12 et U48 me donne toujours encore la chaire de poule, plus de 60 ans après sa parution.
Le reste, je pense bien qu'une bonne moitié a été enregistrée de façon numérique puis pressée sur vinyle. Ce n'est pas toujours clair non plus et je ne me suis pas non plus amusé à faire des recherches approfondies. Cela ne me dérange pas non plus...par contre, je peux parfaitement concevoir que pour des productions modernes, dont l'enregistremet, le mixage et le mastering ont été faits entièrement "In The Box", je vais favoriser le format numérique.