Chronique album

[BoteM]

Jon Lord "Pictured Within"

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Année de sortie : 1998

Piano, Keyboards – Jon Lord
Bass [Fretless] – Colin Hodgkinson
Cello – Vytas Sondeckis
Cello [String Quartet], Cello [Solo] – Hagen Kuhr
Flute [Flutes] – Thijs Van Leer
French Horn – Frank Struck
Kora – Ravi
Oboe, Cor Anglais – Ina Stock
Percussion – Mario Argandoña
Percussion [Orchestral] – Pete York
Saxophone [Soprano] – Rick Keller
Viola [String Quartet] – Mike Routledge
Violin [String Quartet] – Rodrigo Reichel
                                          Stefan Pintev
Vocals – Miller Anderson
Vocals, Backing Vocals – Sam Brown
Voice – Christina Lux-York
              Sabine Van Baaren
Voice [Voices] – The Vocaleros


En cette fin des années 90’, Jon Lord fait encore partie de Deep Purple, mais les tournées interminables d’une part, et une certaine lassitude, le pousse à envisager de plus en plus à quitter le navire du pourpre, qu’il a en grande partie avec l’homme en noir, mis sur les flots 3 décennies auparavant.
Durant sa longue carrière au sein de ce groupe légendaire, il devait régulièrement batailler auprès de ses comparses, pour pouvoir intégrer une part de ses envies de classique et un peu de blues.

À ce sujet, la première tentative s'est déroulée en 1969, alors que Gillan et Glover, venaient d’intégrer le groupe, Jon a réussi ce tour de force d’imposer à Blackmore, pas emballé du tout, et ce n’est rien de le dire, l’enregistrement de son concerto, avec le Royal Philharmonique…rien que ça.
Après ce demi-échec ou demi-succès (c’est selon), Blackmore très remonté à laisser éclater sa rage dans ce qui allait devenir le légendaire ‘’In Rock’’
Pour l’anecdote, c’est suite à ce déluge de feu, que Jon, pour se faire entendre à amplifier et modifier son orgue, avec ce son si caractéristique depuis.
Quoi qu’il en soit, le groupe n’était pas près du tout de céder une fois de plus au caprice du claviériste.

En effet, c’est à ce moment précis que Deep Purple, choisi définitivement l’orientation musicale qu’ils allaient prendre. Depuis quelque temps, ce sujet était régulièrement âprement discuté entre les membres du groupe, surtout Jon et Ritchie, les vrais patrons, et c’est l’homme en noir qui remporta ce duel, non sans laisser une amertume à Jon, qui réussira malgré tout, à disséminer quelques idées ici et là, mais au compte-gouttes, frustrant pour longtemps le maitre des claviers.

Il se fera plaisir, en enregistrant parallèlement ‘’Gemini Suite’’ (1971), ‘’Sarabande’’ (1976), et l’anecdotique ‘’Before I Forget’’ (1982), 3 albums, qui n’auront laissé un souvenir, qu’aux seuls aficionados du sieur Lord.
Il devra attendre près de 30 années, pour que le groupe, où officie désormais Steve Morse, accepte de renouveler l’expérience.
Entre-temps, il profita d’une courte baisse d’activité du groupe, pour enregistrer l’album, qui fait l’objet de cette chronique, en 1998.
La réalité, est que le reste du groupe, sentant que Lord va partir vers d’autres cieux, espère le garder auprès d’eux, en lui offrant ce cadeau.
Mais cette tentative restera vaine, et peu de de temps après, en 2002, Jon confie définitivement les claviers à Don Airey.

Libéré du légendaire groupe, il va pouvoir enfin, cesser les interminables tournées à travers le monde, qu’il ne supportait plus, et pouvoir laisser libre cours à ses envies musicales, d’un style néo-romantique, et blues plus tard.

Dès lors il se consacre, à ce que l’on peut considérer comme une suite à ‘’Pictured Within’’, l’album ‘’Beyond The Notes’’ sorti en 2004, et tout aussi remarquable.
‘’Pictured Within’’ donc, est sorti en 1998.

Si cet album est sorti sous les radars de la plupart des médias, et donc du public, il n’en reste pas moins une œuvre majeure, sublime, et je n’hésite pas à le dire…magnifique.
La musique est d’une beauté et richesse magique…elle aurait très bien pu être composée pour une musique de film.
Cependant, ne vous arrêtez surtout pas à cette dernière remarque (quelque peu réductive), qui j'en suis bien conscient pourrait en rebuter certains, au risque de passer à coté de ce disque.

Cello, Flûte, Oboe, Viola, Violon, Saxophone, plus une myriade d’invités au chant, dont la fidèle et amie Sam Brown, participe à vous transporter et vous laisser rêver.
Et même si on peut ressentir ici ou là, un arrière-gout d’inachevé, cela sera très largement comblé 6 ans plus tard, avec une suite encore plus aboutie et riche, avec ‘’Beyond The Notes’’ encore plus recommandable.

Peu de temps après, Jon se fera plaisir à enregistré un live, dans le registre blues (autre musique qu’il affectionne), dans un petit club, puis un album studio, dans le même registre en 2007, sous l’appellation The Hoochie Coochie Men.

En attendant, je vous invite vivement à découvrir ce ‘’Pictured Within’’ et également ‘’ Beyond the Notes’’, plus abouti encore.
Vous manquait Monsieur Lord

Bonne écoute...

[coolsound]

(01-07-2020, 12:28 PM)phneutre a écrit : j'ai auparavant écouté whitesnake..
mais j'ai toujours eu du mal...j'ai l'impression qu'il ne s'est jamais fait une place entre Ian Gillian et Robert Plant...manque d'identité peut-etre...ce n'est que mon avis,faudrait que je rrécoute,
j 'ai celui-ci en vinyle

Un album avec des mélodies excellentes  et un mixage tout plat pitoyable (de l'avis même des journalistes de l'époque). La plupart des titres seront remis à l'honneur sur le double live (indispensable dans tout bonne discothèque de hardos :

[BoteM]

(02-10-2021, 07:51 AM)coolsound a écrit :

(01-07-2020, 12:28 PM)phneutre a écrit : j'ai auparavant écouté whitesnake..
mais j'ai toujours eu du mal...j'ai l'impression qu'il ne s'est jamais fait une place entre Ian Gillian et Robert Plant...manque d'identité peut-etre...ce n'est que mon avis,faudrait que je rrécoute,
j 'ai celui-ci en vinyle

Un album avec des mélodies excellentes  et un mixage tout plat pitoyable (de l'avis même des journalistes de l'époque). La plupart des titres seront remis à l'honneur sur le double live (indispensable dans tout bonne discothèque de hardos :

Effectivement, excellent cet album

[Pascal64]

(02-10-2021, 03:42 AM)BoteM a écrit : [img][/img]


Année de sortie : 1998

Piano, Keyboards – Jon Lord
Bass [Fretless] – Colin Hodgkinson
Cello – Vytas Sondeckis
Cello [String Quartet], Cello [Solo] – Hagen Kuhr
Flute [Flutes] – Thijs Van Leer
French Horn – Frank Struck
Kora – Ravi
Oboe, Cor Anglais – Ina Stock
Percussion – Mario Argandoña
Percussion [Orchestral] – Pete York
Saxophone [Soprano] – Rick Keller
Viola [String Quartet] – Mike Routledge
Violin [String Quartet] – Rodrigo Reichel
                                          Stefan Pintev
Vocals – Miller Anderson
Vocals, Backing Vocals – Sam Brown
Voice – Christina Lux-York
              Sabine Van Baaren
Voice [Voices] – The Vocaleros


En cette fin des années 90’, Jon Lord fait encore partie de Deep Purple, mais les tournées interminables d’une part, et une certaine lassitude, le pousse à envisager de plus en plus à quitter le navire du pourpre, qu’il a en grande partie avec l’homme en noir, mis sur les flots 3 décennies auparavant.
Durant sa longue carrière au sein de ce groupe légendaire, il devait régulièrement batailler auprès de ses comparses, pour pouvoir intégrer une part de ses envies de classique et un peu de blues.

À ce sujet, la première tentative s'est déroulée en 1969, alors que Gillan et Glover, venaient d’intégrer le groupe, Jon a réussi ce tour de force d’imposer à Blackmore, pas emballé du tout, et ce n’est rien de le dire, l’enregistrement de son concerto, avec le Royal Philharmonique…rien que ça.
Après ce demi-échec ou demi-succès (c’est selon), Blackmore très remonté à laisser éclater sa rage dans ce qui allait devenir le légendaire ‘’In Rock’’
Pour l’anecdote, c’est suite à ce déluge de feu, que Jon, pour se faire entendre à amplifier et modifier son orgue, avec ce son si caractéristique depuis.
Quoi qu’il en soit, le groupe n’était pas près du tout de céder une fois de plus au caprice du claviériste.

En effet, c’est à ce moment précis que Deep Purple, choisi définitivement l’orientation musicale qu’ils allaient prendre. Depuis quelque temps, ce sujet était régulièrement âprement discuté entre les membres du groupe, surtout Jon et Ritchie, les vrais patrons, et c’est l’homme en noir qui remporta ce duel, non sans laisser une amertume à Jon, qui réussira malgré tout, à disséminer quelques idées ici et là, mais au compte-gouttes, frustrant pour longtemps le maitre des claviers.

Il se fera plaisir, en enregistrant parallèlement ‘’Gemini Suite’’ (1971), ‘’Sarabande’’ (1976), et l’anecdotique ‘’Before I Forget’’ (1982), 3 albums, qui n’auront laissé un souvenir, qu’aux seuls aficionados du sieur Lord.
Il devra attendre près de 30 années, pour que le groupe, où officie désormais Steve Morse, accepte de renouveler l’expérience.
Entre-temps, il profita d’une courte baisse d’activité du groupe, pour enregistrer l’album, qui fait l’objet de cette chronique, en 1998.
La réalité, est que le reste du groupe, sentant que Lord va partir vers d’autres cieux, espère le garder auprès d’eux, en lui offrant ce cadeau.
Mais cette tentative restera vaine, et peu de de temps après, en 2002, Jon confie définitivement les claviers à Don Airey.

Libéré du légendaire groupe, il va pouvoir enfin, cesser les interminables tournées à travers le monde, qu’il ne supportait plus, et pouvoir laisser libre cours à ses envies musicales, d’un style néo-romantique, et blues plus tard.

Dès lors il se consacre, à ce que l’on peut considérer comme une suite à ‘’Pictured Within’’, l’album ‘’Beyond The Notes’’ sorti en 2004, et tout aussi remarquable.
‘’Pictured Within’’ donc, est sorti en 1998.

Si cet album est sorti sous les radars de la plupart des médias, et donc du public, il n’en reste pas moins une œuvre majeure, sublime, et je n’hésite pas à le dire…magnifique.
La musique est d’une beauté et richesse magique…elle aurait très bien pu être composée pour une musique de film.
Cependant, ne vous arrêtez surtout pas à cette dernière remarque (quelque peu réductive), qui j'en suis bien conscient pourrait en rebuter certains, au risque de passer à coté de ce disque.

Cello, Flûte, Oboe, Viola, Violon, Saxophone, plus une myriade d’invités au chant, dont la fidèle et amie Sam Brown, participe à vous transporter et vous laisser rêver.
Et même si on peut ressentir ici ou là, un arrière-gout d’inachevé, cela sera très largement comblé 6 ans plus tard, avec une suite encore plus aboutie et riche, avec ‘’Beyond The Notes’’ encore plus recommandable.

Peu de temps après, Jon se fera plaisir à enregistré un live, dans le registre blues (autre musique qu’il affectionne), dans un petit club, puis un album studio, dans le même registre en 2007, sous l’appellation The Hoochie Coochie Men.

En attendant, je vous invite vivement à découvrir ce ‘’Pictured Within’’ et également ‘’ Beyond the Notes’’, plus abouti encore.
Vous manquait Monsieur Lord

Bonne écoute...

Merci pour cette superbe chronique , tu m'as donné envie de l'écouter 

[BoteM]

Tu me dira ton ressenti

[Pascal64]

(02-10-2021, 02:29 PM)BoteM a écrit : Tu me dira ton ressenti

très sympa, assez éclectique 

du coup, j'explore sa discographie et suis tombé sur "Blues Project live"
ohhh yeah 
ce gars est doué au clavier !

[BoteM]

Nad Sylvan "Courting The Widow"




Année de sortie : 2015

Lead Vocals, Keyboards, Piano, Harmonium, Guitar – Nad Sylvan
Guitar - Roine Stolt, Steve Hackett
Bass – Jonas Reingold, Nick Beggs
Drums – Doane Perry, Gary O'Toole, Nick D'Virgilio

Nad Sylvan, ce nom évoque le respect pour quelques-uns, et le rejet pour d’autres, nous allons en voir les raisons.

Les débuts de ce chanteur américano-suédois remontent au tout début des années 80, dans divers petits projets, sans que ceux-ci se réalisent pleinement.
En réalité, le bonhomme est avant tout un claviériste (de grands talents), pour autant, c’est en tant que chanteur qu’il tente en 1983 de lancer sa carrière au sein d’un groupe, qui après avoir sorti 2 singles, met fin à cette aventure n’ayant trouvé aucune maison de disques, pour signer le groupe.

Suite à cet échec, Nad restera une dizaine d’années, à travailler dans son studio, pour chercher son style et créer sa propre musique…il prend son temps le gars.
L’influence du claviériste/chanteur se trouve dans les années 70 notamment avec des groupes comme Genesis, cela tout le monde le sait, et même reproché parfois (souvent), ce que l’on sait beaucoup moins en revanche, et sa grande admiration pour Stevie Wonder, Eart Wind And Fire, Yes, et surtout Glenn Hughes.

C’est en 2003, que les choses se précisent, en effet, il assiste à un concert du groupe canadien Genesis Musical Box, qui rend hommage à Genesis.
Dès lors, il a trouvé sa voie, et se lance dans un projet du groupe, avec pour influence majeure le Genesis des années 70’

Il fonde alors, avec un autre fan de Genesis, le groupe ‘’Unifaun’’, cependant, il faudra attendre 2008 pour qu’un album voit le jour, passé sous le radar du grand public, mais pas d’un certain Roine Stolt.
Cette rencontre provoquera la naissance d’un nouveau groupe plus abouti, du nom de ‘’Agents Of Mercy’’ sous la direction de ce dernier.
Ce nouveau projet, part en tournée en Europe et aux Etats Unis, et sort entre 2009 et 2011 trois albums (dont un live).

Les choses s’accélèrent quand il rencontre Steve Hackett en 2012, qui lui propose de chanter sur 3 titres, de son ‘’Genesis Revisited II''.
Sa prestation lui vaudra de partir l’année suivante sur les routes de la tournée de promotion de cet album, ou il tiendra le rôle de chanteur principal…si ça, ce n'est pas une sacrée promotion et reconnaissance.

Micro qu’il tiendra également 5 ans plus tard sur la tournée ‘’Wuthering Nights’’
Profitant de ce regain de popularité, Nad sort en 2015 son véritable premier album, objet de cette chronique.

Que vaut donc ce ‘’Courting The Widow'' ? ...à l’écoute, dès les premières notes, un constat sans appel…nous sommes dans les années 1970 à l’époque du grand Genesis, que beaucoup considèrent comme étant le seul, le vrai, l’authentique, avec Peter.

C’est troublant, car au-delà de l’aspect pompage que beaucoup reprochent au chanteur, il est vrai que la musique, l’ambiance, et la voix et chant du Suédois (un mixe entre Peter et Phil), vous rajeunit d’un seul coup de 40 ans.

Mais la qualité de l’ensemble, est d’un tel niveau et qualité, que l’on oublie très vite cet écueil.
Du reste, Steve Hackett, Roine Stolt, Nick Beggs (pour ne citer que ces 3-là) participe à l’aventure, ce qui de mon point de vue, crédibilise la démarche du chanteur et compositeur.

En définitive, il y a 2 façons d’aborder ce disque, soit on rejette d’emblée la démarche, que certains associent à du plagiat pur et simple…soit on passe outre (ce que j’ai choisi), en ne retenant que la qualité des compositions, de l’interprétation, et en se laissant emporter par cet album, qui comble un sacré vide depuis la fin du grand Genesis.
A vous de choisir votre camp.

De plus, je trouve personnellement, que les albums suivants, où l’artiste se ‘’débarrasse " quelque peu de ces influences, pour livrer une musique plus personnelle, sont moins convaincant, même si de réelle qualité.

Bonne écoute...

[coolsound]

(02-10-2021, 03:42 AM)BoteM a écrit : En cette fin des années 90’, Jon Lord fait encore partie de Deep Purple...

Il se fera plaisir, en enregistrant parallèlement ‘’Gemini Suite’’ (1971), ‘’Sarabande’’ (1976), et l’anecdotique ‘’Before I Forget’’ (1982), 3 albums, qui n’auront laissé un souvenir, qu’aux seuls aficionados du sieur Lord.

Avis totalement subjectif: je ne suis pas du tout fan de Jon Lord , même si j'aime bien Deep Purple. Par contre Sarabande est l'un des albums que je ne me lasse pas de ré-écouter. 

[BoteM]

Bonjour cool...,


Rien de subjectif dans cette remarque, cela n’empêche en rien que certains (dont moi) apprécie cet excellent album.

Simplement, ces albums n'ont retenu une attention qu'aux seuls amateurs du claviériste, et non pas auprès d'un public plus large.

[coolsound]

(02-26-2021, 12:03 PM)BoteM a écrit : Bonjour cool...,


Rien de subjectif dans cette remarque, cela n’empêche en rien que certains (dont moi) apprécie cet excellent album.

Simplement, ces albums n'ont retenu une attention qu'aux seuls amateurs du claviériste, et non pas auprès d'un public plus large.

En effet, le problème étant lié à deux choses : très mauvaise distribution de cet album (la croix et la bannière pour le trouver ) et puis ce n'est pas une musique pour tous : mélange de classique et de pop.