J’utilise aussi mon dac directement sur mes blocs de puissance, avec un contrôle de volume numérique leedh processing sur la source numérique en amont du dac... le préampli peut aider à conserver les petites informations, il peut aussi les trahir car pas assez bon et ce n’est pas rare hélas. Là encore, deux mondes existent, des variantes, y en a pour tout le monde et il n’a jamais été aussi simple de faire des essais avec les controles de volume numérique des sources numériques. L’argument du controle de volume ne tient plus sauf si on est resté à la platine cd ou vinyle.
L’ampli intégré possède un préampli donc... il est là le préampli, pas absent, en interne ou externe le rôle est exactement le même
Les fonctions assurées par un préampli dans le monde réel le plus souvent rencontré sont:
1. contrôle de volume sonore
2. apport éventuel de gain (augmentation de la tension du signal, ce qui fait le nom « préampli », une amplification donc)
3. Adaptation d’impédance entre sources et amplification
4. Sélection des sources
5. Apport d’une signature sonore, présentation sonore différente.
5 bis. Palier aux non qualités d’un couple source / ampli en liaison directe
A quoi cela sert dans un monde idéal: rien à part dégrader la restitution puisque l’on ajoute un élément analogique dans une chaine en série, sur le papier si les autres éléments sont capables de dialoguer correctement le préampli ne peut que dégrader la transparence.
Dans la vraie vie, il y a beaucoup de cas où la restitution est plus crédible, ample, avec une scène sonore plus plaisante... avec un préampli dans la boucle. Dans la vraie vie, beaucoup de préamplis bas ou moyen de gamme, et j’y compte les parties préampli des amplis intégrés, bouchonnent la restitution, c’est aussi une réalité. Aucun préampli n’est indolore et ne peut se vanter de ne pas avoir d’impact sur la restitution, même un préampli passif (qui n’est pas un préampli mais juste un contrôle de volume le plus souvent) apporte ses colorations par le choix du controle de volume, la marque et modèle de résistances ou de potentiomètre...
1. Le controle de volume sonore est une source de coloration systématique, le but est d’avoir la moins influente possible, potar, résistances séries, résistance individuelle, transformateurs, circuit d’amplification à gain variable, volume numérique plus ou moins évolué... plein de méthodes ayant chacune des avantages et inconvénients, de l’impact sur la transparence. Il n’est pas rare de voir des préampli externe mieux dotés qu’un intégré, parfois un intégré vise le haut de gamme et offre des qualités bien meilleures qu’un préampli externe avec lequel on doit ajouter un cable de modulation en plus, qui peut lui aussi tout gâcher face à la simple mais plus transparente liaison interne d’un ampli intégré.
2. Le gain en tension est souvent inutile sur le papier car la tension de sortie d’une source est capable de donner la puissance max d’un ampli. Ça c’est sur le papier. C’est oublier que la tension de sortie d’une source dépend du niveau sonore de la piste qu’on joue... beaucoup d’enregistrements de classique peuvent avoir des niveaux sonores faibles, le gain du préampli peut alors être utile pour ne pas se retrouver volume à fond sans obtenir le niveau sonore attendu, sans pour autant avoir atteint la puissance max de l’ampli.
De plus, dans le « ressenti », le gain en tension, l’amplification du signal donc, peut apporter quelque chose de plaisant, de l’assise, une sensation de puissance, un effet de zoom supplémentaire sur la musique, même si dans les faits le plus souvent on atténue plus le signal originel de la source pour finalement le réamplifier.... mais à l’oreille amplifier un signal atténué peut sembler plus « crédible », plus « vrai ». Parfois ne nous voilons pas la face, cette perception peut être simplement due au fait qu’on compense, un manque d’expressivité des enceintes ou même de la source, des lissages, une amplification manquant d’énergie, de vie....
3. L’adaptation d’impédance est une réalité, avec d’autres aspects peut être. Un étage analogique en sortie de source n’est pas toujours conçu pour « driver » une amplification. Il n’est pas rare d’y trouver une perte en transparence sous la forme d’une restitution perdant à la fois du relief et de la résolution, de la variété tonale, bref simplification des couleurs, simplification des détails, simplification de la scène sonore par un tassement entre l’avant plan et le fond. Un bon préampli malgré des colorations peut apporter sur tous ces aspects vraiment liés à la transparence. Impédance la plus faible possible en sortie de source, élevée en entrée d’ampli, sont gage de meilleure réussite mais pas forcément d’adhérence à l’écoute pour autant.
4. La sélection de sources. Bah si on en a besoin on en a besoin un....platine phono, platine cd, démat, magnéto, tv... mais certains dacs bien équipé ont des entrées analogiques pour mieux remplir la fonction. En effet certaines sources sont conçues pour embarquer toutes les fonctions préampli au fond, à étudier au cas par cas... mettre les sous dans une source plus évoluée de ce coté, ou diviser entre préampli et source ET cable de modulation en plus au niveau.... une équation qui peut donner avantage à plus d’éléments si on a les moyens d’avoir des bons, mais qui peut facilement conduire à prendre un dac ayant toutes les fonctions seul au prix de trois éléments moins bons.
5. Un système est un équilibre, une somme de matériels en série, et cet équilibre est fragile, pas du tout simple le plus souvent à équilibrer, finaliser. On ne peut dénigrer qu’il peut être plus intéressant parfois d’avoir plus d’éléments en série pour assurer cet équilibre personnalisé. Dans les faits cela peut aussi devenir un casse tête, par des personnalités sonores trop marquées faisant des mariages foireux, et le trio source pré bloc peut être une vraie galère sur des mélanges de marques trop typées, sans distinction de prix. A ce jeu la simplicité et cohérence tombant sous le sens est le monomarque, des appareils conçus ensemble, c’est souvent raisonnable et moins hazardeux.
Coté présentation sonore, on peut par exemple dire qu’il n’est pas rare de tomber sur des préamplification à tube tout à fait intéressantes, d’une part parce que le tube n’est pas comme certains le disent qu’un truc à faire des harmoniques pairs flatteuses, mais bien un excellent instrument à faire de l’adaptation d’impédance. Le vide du tube c’est mieux que le silicium de puces, c’est un fait je pense, et les meilleurs préamplis, évidant soigneusement les colorations bien réelles du solid state, sont souvent à tube de mon expérience. Il y a du beau linge dans les intégrés hybride embarquant une préamplification à tube y compris dans des tarifs mesurés, des appareils sachant bien allier transparence, plaisir d’écoute, plausabilité de la restitution. Mais pas de vérité absolue bien sûr, mais quitte à dévier du fil droit avec l’usage d’un préampli, antant choisir une forme de fil courbe qui fasse un bon compromis. Le tube truande un peu parfois en donnant plus de profondeur, d’ampleur à l’écoute, une part de vrai et une part de tricherie probablement, mais musicalement ce peut être très bon et pas si sujet à bricolage de la transparence d’origine.
5bis. Palier aux non qualités du couple source bloc en liaison directe, c’est souvent le vrai rôle pratique recherché, on essaie sans préampli et on arrive à la conclusion que ça ne fait pas de musique, que ça dialogue pas bien.
Je pense néanmoins que cela reste une affaire de système dans son ensemble, cables, pièce et acoustique incluse, pour conclure qu’on ne peut pas tirer un résultat intéressant d’une source de qualité en liaison directe avec une amplification de puissance. Mais au fond peut importe, ce qui compte c’est d’essayer quand on peut, de ne pas faire de conclusions trop hatives car une liaison directe peut aussi montrer des faiblesses du système.
Mon humble analyse du truc
Cordialement, Nico.