Confrontation de 2 interprétations de la symphonie symboliquement nommée "du destin", la 5ème de Beethoven.
Boulez a ses qualités et il faut reconnaître que sa vision de la symphonie traduit une réflexion portée par la lenteur du tempo. À mon sens, une toute grande interprétation qui sort des grands classiques.
Gardiner nous propose une 5ème très propre et sans grande particularité, un tempo à la limite du sautillant dans une conception conventionnelle très en dessous de Pierre Boulez, pour ne citer que lui.
Comme quoi, des goûts et des couleurs.
À noter que les hors sujets sont souvent enrichissants.
06-21-2021, 12:13 PM (Modification du message : 06-21-2021, 12:15 PM par ThierryNK.)
(06-21-2021, 07:48 AM)lArédien a écrit :
Monter sur un fauteuil, ça peut être casse-gueule quand même. Mais oui, je comprends, la version de Gardiner est absolument enthousiasmante. Celle de Boulez l’est moins… Mais bon, on ne juge pas non plus Gould que sur ses sonates de Mozart.
Je t'ai déjà surpris avec du Air Guitar en écoutant Queen
Tu peux aussi écouter la 4ème de Beethoven par Boulez, c'est du même acabit.
Gould Mozart????? On peut être "choqué" par ses déclarations (Réelles? Supposées?) où Mozart aurait du arrêter de composer quand il a commencé à introduire autre chose que de la construction et du contre point dans ses compositions... De la construction opératique en fait.
Il n'y a que la 8 la mineur qui peut surprendre/choquer par son tempo. Mais dans cette sonate, j'ai personnellement adopté un tempo proche du sien, pas aussi rapide, pas par goût mais par nécessité, parce que c'est l'enfer de tenir ce tempo tout en conservant les respirations, les articulations et le phrasé....
La 8 La mineur
Et malgré ses supposées déclarations, comment ne pas entendre une mise en scène et des personnages dans sa 13 siB majeur...
(06-21-2021, 09:39 AM)bobegna a écrit :
Bonjour , depuis un certain temps une situation me vient souvent à l'esprit , je m'explique : imaginez un concert donné par le London Philarmonique Orchestra , lors d'une pause nous tirions le rideau chaque musiciens seraient assis sur une enceinte reliée à un ampli lui même sur une source , le tout géré par un système informatique, il va de soi que se serait du matériel de très haute qualité et fin de la pause, le rideau resterait fermé la symphonie débuterait ! quelles seraient vos émotions si vous étiez dans la salle ? celles des spectateurs ?
En toute franchise, je pense que je serai plus ou moins mal à l'aise, parce que la présence d'un orchestre cela s'entend très différemment sur une chaine et dans la réalité, même derrière un rideau, sans parler du niveau sonore (cuivres par exemple).
Alors en ayant l'esprit occupé à se dire "qu'est-ce qui se passe", je ne sais pas comment j'écouterais la musique.
L'illusion peut peut-être être parfaite avec une formation réduite (un duo à cordes?), mais pas un piano...
(06-21-2021, 10:38 AM)totololo a écrit :
Pas besoin d'une chaine hifi pour se laisser complètement embarquer par Gardiner, quand Boulez donne juste envie de mettre fin à ses jours (les siens hein! ), les enceintes intégrées à mon MBP suffisent !!!
Oui, se tire une balle.
(06-21-2021, 11:01 AM)patatras a écrit :
Le niveau sonore...
Je suis toujours très surpris lorsque j'écoute de la musique chez des amis audiophiles. Leur niveau d'écoute est très souvent trop élevé pour moi et je trouve cela fatiguant. Ils écoutent plus fort que dans la réalité... Sans parler du risque pour les oreilles... Parfois je sors!...
J'ai l'impression qu'ils sont incapables de goûter les nuances fines qui font tout le charme de la musique.
Pierre
Très étonnant...
Sur quel type de musique? Parce que sur du symphonique, avoir le niveau sonore et la dynamique réels d'un orchestre sur une chaine c'est aujourd'hui impossible.
(06-21-2021, 11:25 AM)snowman a écrit :
Bonjour,
Confrontation de 2 interprétations de la symphonie symboliquement nommée "du destin", la 5ème de Beethoven.
Boulez a ses qualités et il faut reconnaître que sa vision de la symphonie traduit une réflexion portée par la lenteur du tempo. À mon sens, une toute grande interprétation qui sort des grands classiques.
Gardiner nous propose une 5ème très propre et sans grande particularité, un tempo à la limite du sautillant dans une conception conventionnelle très en dessous de Pierre Boulez, pour ne citer que lui.
Comme quoi, des goûts et des couleurs.
À noter que les hors sujets sont souvent enrichissants.
Tiens, un avocat du diable! Là, je suis pas loin de sortir une batte de base ball
Chez PB, au delà du tempo.
Pas de pulsation, pas d'articulations, pas de phrasé, pas de respiration, tout est "à plat".
En plus du "contraire" chez JEG, par exemple et entre autres, questions/réponses vents/cordes à 2:00, réelle respiration quasi physique entre vents et cordes à 3:30, la narration qui traverse les pupitres à 3:56....
Interprétation sans grande particularité???? Oh my God!!
Au risque de te choquer, il ne s'agit pas de goût et de couleurs, ça c'est ce que veulent nous faire croire certains, de la même manière qu'un Big Mac est annoncé comme équilibré.
Il y a la partition, il y a l'étude du style de cette musique (juste 650 pages du livre de Rosen, écrit après des dizaines d'années de travail, et ce n'est que le b a ba), il y a les écrits de l'époque, les témoignages, il y a l'étude des autres oeuvres du compositeur, et UNIQUEMENT APRES TOUT ÇA, il y a l'interprétation où le musicien rajoute sa propre couche, c'est l'approche pour l'interprétation de très nombreux musiciens "consciencieux", et c'est la mienne.
Naturellement, pour la musique "ancienne", le "profane" ne peut que comparer des interprétations et essayer de se faire une idée, et pour les symphonies de Beethoven, il y a un paquet de très bonnes interprétations: Kleiber, Karajan, Bernstein, Toscanini, Furtwangler, Abbado, Barenboim, Rattle, Solti, Wand, Blomstedt, Osawa, Jochum, Klemperer, Herreweghe, Kubelik, Mackerras, Kempe, Steinberg, Walter, Masur, Krips, et oui, j'ai toutes ces interprétations
Pour la question du niveau sonore trop élevé que j'évoquais plus haut ce sont des personnes qui écoutent essentiellement des petites formations, notamment du jazz.
Pierre
Quad ESL 989- SE 2A3 DIY tubes NOS -Topping A90D - Holo Spring 3 L2 - Xing AF200 - serveur MSI ProZ690 A DDR4 Intel I5 12600K - HQPlayer5 - NAA DDR5 - HDPLEX 400W - casque HD800S - Alim Sean Jacobs et Powerbanks + super capas - Câbles HP et modulation DIY. - câble HDMI Ricable Suprême - Correction d'acoustique avec Rew et Rephase.
Platine vinyle Sony PSX-600 (bras Biotracer), pré phono Pro-ject Tube S2 tubes NOS - cellules AT440MLB et DL110
Pour la question du niveau sonore trop élevé que j'évoquais plus haut ce sont des personnes qui écoutent essentiellement des petites formations, notamment du jazz.
Pierre
OK, alors je vois parfaitement ce que tu veux dire
(06-21-2021, 12:13 PM)ThierryNK a écrit : Tiens, un avocat du diable! Là, je suis pas loin de sortir une batte de base ball
Chez PB, au delà du tempo.
Pas de pulsation, pas d'articulations, pas de phrasé, pas de respiration, tout est "à plat".
En plus du "contraire" chez JEG, par exemple et entre autres, questions/réponses vents/cordes à 2:00, réelle respiration quasi physique entre vents et cordes à 3:30, la narration qui traverse les pupitres à 3:56....
Interprétation sans grande particularité???? Oh my God!!
Au risque de te choquer, il ne s'agit pas de goût et de couleurs, ça c'est ce que veulent nous faire croire certains, de la même manière qu'un Big Mac est annoncé comme équilibré.
Il y a la partition, il y a l'étude du style de cette musique (juste 650 pages du livre de Rosen, écrit après des dizaines d'années de travail, et ce n'est que le b a ba), il y a les écrits de l'époque, les témoignages, il y a l'étude des autres oeuvres du compositeur, et UNIQUEMENT APRES TOUT ÇA, il y a l'interprétation où le musicien rajoute sa propre couche, c'est l'approche pour l'interprétation de très nombreux musiciens "consciencieux", et c'est la mienne.
Naturellement, pour la musique "ancienne", le "profane" ne peut que comparer des interprétations et essayer de se faire une idée, et pour les symphonies de Beethoven, il y a un paquet de très bonnes interprétations: Kleiber, Karajan, Bernstein, Toscanini, Furtwangler, Abbado, Barenboim, Rattle, Solti, Wand, Blomstedt, Osawa, Jochum, Klemperer, Herreweghe, Kubelik, Mackerras, Kempe, Steinberg, Walter, Masur, Krips, et oui, j'ai toutes ces interprétations
Amicalement, et sans batte de base ball
Norrington avait réalisé une intégrale Beethoven en son temps, fidèle à l'époque sur instruments anciens avec effectifs réduits. Norrington comme Gardiner ont probablement ouvert la lampe magique dans laquelle l'esprit de l'œuvre était conservé,reléguant les Furtwangler, Karajan et autres au rang de pauvres profanes.
Concernant la batte de baseball, j'espère que tu n'as pas une tête à claques, j'aurai envie d'y marquer mes cinq doigts.
(06-21-2021, 02:08 PM)snowman a écrit : Norrington avait réalisé une intégrale Beethoven en son temps, fidèle à l'époque sur instruments anciens avec effectifs réduits. Norrington comme Gardiner ont probablement ouvert la lampe magique dans laquelle l'esprit de l'œuvre était conservé,reléguant les Furtwangler, Karajan et autres au rang de pauvres profanes.
Concernant la batte de baseball, j'espère que tu n'as pas une tête à claques, j'aurai envie d'y marquer mes cinq doigts.
J'ai cité Karajan et Furtwangler dans les excellentes interprétations pour peu qu'on se soit donné la peine de lire ma réponse...
Les instruments anciens n'ont rien à voir mais ils peuvent aider à la compréhension.
Exemple? Les indications de tiré ou de poussé d'un archet sur un instrument à corde sont devenues des indications exclusivement techniques d'exécution.
Mais un archet baroque ne produit pas le même son suivant qu'il est tiré ou poussé contrairement à un archet "moderne".
Quand il y avait des indications de tiré ou poussé dans le baroque, c'était des indications musicales d'articulation et non des indications techniques.
Il a donc existé des interprétations aberrantes par ceux qui ne le savaient pas et avaient une analyse musicale défaillante, et il y a eu des excellentes interprétations par d'autres qui ne le savaient pas non plus mais qui étaient en mesure de faire une analyse musicale adéquate.
Enfin pour faire taire les aberrations au sujet des instruments anciens, Harnoncourt, après l'intégrale de cantates de Bach sur instruments anciens avec Gustav Leonhardt, a enregistré quelques symphonies de Mozart avec le Concertgebouw, orchestre on ne peut plus "moderne", qui par les articulations et la pulsation, sonnent exactement comme sur instruments anciens.
Sinon, quand je raconte des conneries, ma tête est toujours disponible pour une paire de baffes, ce qui fait 10 marques de doigts et non 5.
(06-21-2021, 03:21 PM)Jul74 a écrit : Bonjour,
Merci pour cette sublime découverte qu'est Gardiner
J'en ai chialer comme un gosse
Bien qu'étant novice dans le domaine du classique, après la découverte de Itzhak Perlman, grace à un ami violoniste, je prends aujourd'hui une grande claque audiophile avec la découverte de Mr Gardiner.
Les mots qui me viennent, ce que je ressens à l'écoute de son travail...un missile, un feu d'artifice, une aurore boréale, le calme des immensités glacées, le tonnerre...ça me prend aux tripes, au coeur, ça me met à genoux...
Je vais passer pour un con mais tant pis
Il en reconcilierai plus d'un avec le classique je pense...
Big
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06-21-2021, 04:45 PM (Modification du message : 06-21-2021, 05:35 PM par ThierryNK.)
(06-21-2021, 04:31 PM)Jul74 a écrit :
Merci Thierry pour ton soutien
Bien qu'étant novice dans le domaine du classique, après la découverte de Itzhak Perlman, grace à un ami violoniste, je prends aujourd'hui une grande claque audiophile avec la découverte de Mr Gardiner.
Les mots qui me viennent, ce que je ressens à l'écoute de son travail...un missile, un feu d'artifice, une aurore boréale, le calme des immensités glacées, le tonnerre...ça me prend aux tripes, au coeur, ça me met à genoux...
Je vais passer pour un con mais tant pis
Il en reconcilierai plus d'un avec le classique je pense...
Big
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet
disait Courteline
J'ai fini par retrouver le reportage sur cette interprétation de JE Gardiner, avec possibilité de sous-titres automatiques...
Non, ce n'est pas le "destin"... Mais bien plus politique. Comme Les Noces de Figaro, ou le second thème du premier mouvement du 25ème concerto de Mozart transmis par Pleyel à Mozart à travers la Franc-Maçonnerie, Pleyel qui a participé à la composition de la Marseillaise.
Quand Pleyel a participé à ce morceau d'histoire, puis les pianos Pleyel, puis la Salle Pleyel, la transformation de la salle Pleyel en Olympia bis et la disparition des pianos Pleyel m'arrachent le coeur. C'est un énorme morceau d'histoire foutu en l'air.
Et pour le concerto 25 de Mozart par les sublissimes Mitsuko Uchida et Riccardo Muti, à 6:56, vous trouverez le même motif que celui de la 5ème de Beethoven suivi du thème de la Marseillaise (simplifié pour la Marseillaise), avec plusieurs développements autour de ce thème.