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Devialet Expert: D120, D200, D250 , D400, D800, D900 et D1000 Pro
#12
Comme ce forum reprend le flambeau après la disparition du bleu, et que ce fil prend donc la succession du fil du même nom, je poste mon premier avis sur Devialet que j’avais donné il y a maintenant environ 10 mois. C’est du réchauffé, et évidemment, j’écrirais surement ce post d’il y a 10 mois différemment aujourd’hui, mais bon, comme je n’ai pas changé d’avis sur le D200 que je considère comme un excellent ampli, autant le reproduire en l’état, même si l’arrivée sur la scène des FDA à prix modique change un peu la donne sur le rapport qualité prix.
Et mes excuses à tous ceux qui ont déjà lu ce post sur le bleu ;-) Cela servira peut-être quand même à ceux qui équipés de Naim pensent à passer chez Devialet ou sur un FDA.

Je ferai un autre post plus tard car entre temps mon système a évolué, et j’ai eu l’occasion d’écouter d’autres configurations Devialet, ainsi que d’autres enceintes dans la même pièce.
Amicalement.
Philippe.


Cela fait quelques mois que je parcours les forums à la recherche d’avis sur les produits Devialet. J’ai parcouru, depuis l’été, l’ensemble des 200+ pages du Devialet D Premier - 120 - 200 - 250 - 400 - 800, et j’y ai trouvé d’innombrables informations intéressantes et des débats entre vrais passionnés et experts, mais pas vraiment ce que j’y cherchais.

En fait, quels que soient les forums, je n’ai pas trouvé de comparaison entre Devialet et des systèmes de prix équivalent. Il y a beaucoup de débats et d’opinions au sujet de systèmes qui feraient, selon leurs auteurs, mieux pour bien moins cher, ou inversement sur des systèmes plus chers qui seraient moins bons, ou sur l’intérêt de telle ou telle optimisation dans des systèmes où le prix est sans objet ou presque. Pourtant, je pense (pour en être un exemple) que la question est valide pour qui dispose d’un budget aux environs de 6-8000€ pour un ampli+DAC.

Mon système NAIM NAC202/NAP200, NAIM DAC, MacBook Pro/iTunes/Audirvana connecté au DAC via un convertisseur USB/SPDIF Audiophonics, coûte environ 7600€ (hors câbles), soit à peine plus qu’un D200 et son support mural. L’idée d’une boite unique au WAF indiscutable pilotée à partir du MacBook ou iPad, a attiré mon attention d’autant plus que l’ensemble de la presse indiquait que la qualité était au rendez-vous.

J’ai donc franchi le pas, et ai acheté un D200 malgré une écoute somme toute peu convaincante à la Maison Devialet, mais comme il est très rare de pouvoir se faire une idée réelle de la qualité d’un produit chez un revendeur, cela ne m’a pas inquiété outre mesure.
J’ai donc pu profiter de la présence de mon système Naim que je connais parfaitement depuis 8 ans, et le comparer avec le D200 sur la durée et dans des conditions réelles d’utilisation.

Comme tout avis est totalement subjectif et personnel, je pense nécessaire de dire au préalable quelques mots de mon expérience et de mes préférences auditives et musicales, afin que chaque lecteur puisse comprendre mon opinion dans son contexte.

Cela fait maintenant un peu plus de 30 ans que j’ai découvert, grâce au magasin Ampl’Hifi à Montpellier (hélas fermé maintenant) qui organisait une fois par an des écoutes de plusieurs systèmes optimisés dans les salons de l’hôtel Métropole pendant 3 ou 4 jours en entrée libre, qu’il existait une hifi qui produisait de la musique et pas seulement un son hifi.
Les systèmes (source, ampli, enceintes) présentés allaient de moins de 1000€ (ou 5 à 6000FF à l’époque) à plus de 40 ou 50000€. Chaque système, installé dans un salon aux dimensions proches d’une pièce que l’on pourrait avoir chez soi, bénéficiait d’une mise en oeuvre optimisée, parfois par le concepteur lui même qui venait pour l’occasion. De même, c’était l’occasion de découvrir des morceaux de musique parfois exceptionnels, et d’écouter pendant quelques heures dans d’excellentes conditions, plusieurs systèmes en simplement changeant de salle d’écoute.

C’est ainsi que, en 1985, après avoir été subjugué par l’écoute d’un système Audio Research (préamp SP11 + ampli dont j’ai oublié la référence) sur des Magnepan MG IIIa, j’ai pensé, naïvement, qu’il suffisait d’acheter de bonnes enceintes pour avoir ce niveau de qualité. J’ai donc profité d’un séjour aux USA, pour acheter les MGIIIa à un prix très attractif. A mon retour en France, après les avoir branchées sur mon ampli/preampli Yamaha M60/C60 (dont la qualité intrinsèque était très correcte), j’ai pu constater à quel point l’ampli (et la source) était déterminant pour avoir de la vraie musique à la maison…
Les MGIIIa, comme tous les panneaux Magnepan, ont besoin de beaucoup de courant pour faire de la musique, et le M60 malgré ses 2x160W sur 8ohms, était tout simplement incapable de maîtriser les panneaux.
Quelques années plus tard, lorsque cela m’a été possible financièrement, et après avoir écouté cette fois-ci, les conseils d’Ampl’Hifi, j’ai investi dans un ensemble YBA2 (pre+amp) et un lecteur YBA CD3. Et là, alors que le YBA2 n’a que 2x70W, soit moins de la moitié du M60, les MGIIIa se sont mises à chanter vraiment.
C’est probablement le meilleur système que j’ai jamais eu. Le tweeter à ruban de 1,60m de haut des Maggies est totalement extraordinaire, et je n’ai jamais pu me faire aux tweeters traditionnels après ça. Ce système YBA/Magnepan MGIIIa disposait des qualités importantes pour moi : transparence, douceur, aucune agressivité dans les aigus, maîtrise du grave (qui reste relativement en retrait, mais parfaitement articulé), image stéréo large et haute (les MGIIIa avec leur 1,80m de haut et le tweeter sur quasiment toute la hauteur permet à l’image de se former à dimension quasiment réelle sans effort), et reproduction des voix totalement addictive.

Certes ce système avait ses limites : profondeur de l’image stéréo réduite (sans doute dû à ma pièce d’écoute qui est un séjour normal non dédié à la musique), grave un peu écourté (il aurait surement fallu la version Haut Courant du YBA2 pour aller plus loin) même s’il était parfaitement articulé et permettait sans difficulté de suivre le jeu d’un bassiste. Le principal problème, en fait, était le WAF, pas du coté des électroniques YBA, qui sont magnifiques, mais 2 panneaux de 1,80m de haut et 60cm de large, qui ne peuvent être collés au mur, ne sont pas particulièrement faciles à intégrer…

Après 12 ans de bons et loyaux services, et un déménagement en région parisienne, je me suis résolu à trouver des enceintes plus compatibles avec un séjour normal. J’ai opté pour des B&W 805s, dont les qualités d’image, de transparence et de reproduction des voix m’avaient séduit. Certes toujours un grave un peu écourté, mais bien défini et permettant un bon équilibre général.
Cela dit, tout au long des 7 ans où j’ai gardé ces enceintes, j’ai regretté le tweeter des Maggies et la taille de la scène sonore forcément réduite en comparaison.
En parallèle, à partir de 2005, j’ai commencé à dématérialiser ma collection de CDs, et ai acheté à cette occasion un Squeezebox SlimDevices, mais malgré le coté pratique de la dématérialisation, le YBA CD3 restait très au dessus sans discussion aucune. Plusieurs DAC (de prix raisonnables - moins de 1000€) ont été essayés mais aucune option n’a été capable d’approcher le CD3 avant le NAIM DAC.
Enfin, j’ai finalement abandonné le preamp-amp YBA2 au bout de 10 ans de plaisir musical pour l’ensemble NAIM NAC202 + NAP200 parce que j’avais été séduit par la capacité du NAIM à tenir le grave magistralement, tout en gardant un aigu fin et une matière remarquable sur les voix, et aussi parce qu’il y avait une télécommande :-)
L’arrivée du NAIM DAC, un an plus tard, s’est aussi traduite par la dématérialisation complète et définitive de l’ensemble de ma musique. Et les B&W 805s n’ayant jamais réussi à me donner la même satisfaction que les Maggies, je suis passé chez Apertura avec les Thema dont le tweeter à ruban me ramenait à un aigu proche de celui des panneaux (même si leur taille n’a rien à voir), tout en gardant un très bon WAF.

Coté câbles, j’ai toujours eu du mal à accepter l’idée de câbles à prix ultra prohibitif, et me suis toujours demandé pourquoi ne pas monter en gamme ampli ou enceintes plutôt que d’investir quelques milliers d’euros dans des câbles. J’ai donc décidé de faire confiance à la recommandation du fabricant d’ampli. J’ai donc eu du YBA Glass avec l’ensemble YBA (HP et modulation), puis 100% Naim livré en standard en modulation et Naca5 en HP. Coté secteur, le plus souvent du DIY réalisé avec Audiophonics (sauf YBA CD3 livré d’origine avec son câble YBA Diamond), mais plus pour assurer un minimum de « bonne » connexion, que parce que j’avais pu identifier une amélioration significative. Ainsi, le montant total du câblage n’a jamais dépassé 10% du prix de l’amplification dans mes différents systèmes.

Pour le Devialet, j’ai donc demandé à la Maison Devialet leur recommandation, et même s’ils utilisent les Absolue Creations IN-TIM chez eux, le prix de ces câbles les rend, à mes yeux, assez déraisonnables pour un D200. Ils m’ont donc recommandé les Atohm ZEF qu’ils utilisent sur le kit Atohm GT1/D120. J’ai donc acheté 2x3,50m d’Atohm ZEF MAX Speaker et leurs connecteurs Atohm chez Audiophonics.fr.

Coté source, tout étant dématérialisé, la configuration qui m’a finalement convaincu d’abandonner le YBA CD3, est un MacBook/iTunes/Audirvana + cable USB -Convertisseur USB/SPDIF Audiophonics - coax Canare RCA/BNC - NAIM DAC, et la musique en 100% ALAC ou FLAC sur un NAS. A noter que le YBA CD3 reste un lecteur de très grande qualité alors qu’il date de 1997; tout ne réside donc pas dans la puissance de calcul des convertisseurs DA.

Pour le Devialet, c’est plus simple avec Air (connexion ethernet pour le D200, et wifi pour le MacBook). Dommage qu’on ne puisse tout contrôler à partir du MacBook; une bonne application qui remplacerait la télécommande à coté d’iTunes serait parfaite et réduirait le pilotage à un seul appareil (au lieu de la télécommande, le MacBook et éventuellement l’iPhone/iPad…).

Sur les aspects ergonomie et WAF, il n’y a pas photo entre un D200 avec Air et l’ensemble NAIM 202/200/DAC/convertisseur USB/SPDIF (les photos des installations lors des écoutes comparatives parlent d’elles mêmes). De plus, Audirvana, qui est très bien d’un point de vue qualité, n’est pas d’une stabilité informatique sensationnelle, je ne compte plus les démarrages ratés avec iTunes, et autres désagréments qui se résolvent toujours par un arrêt/relance du logiciel (ou d’iTunes), mais qui empêchent un fonctionnement suffisamment stable pour que toute la famille puisse se servir du système sans faire appel au support informatique (que j’assure également…).
Le passage à Air est, de ce point de vue, une bénédiction pour toute la famille. J’ai, bien sûr, essayé la combinaison Air et Audirvana, et n’ai pas vraiment trouvé d’amélioration réelle, même si je n’ai pas insisté longuement compte tenu des « ennuis » ergonomiques générés par l’utilisation d’Audirvana.

Une fois le D200 acheté, déballé, installé au mur et connecté avec le câble secteur d’origine, et des câbles HP QED basiques que j’avais sous la main (avant achat des ZEF MAX), et surement influencé par les avis disant que le Devialet était peu sensible au câblage, au rodage etc…, et plutôt content du résultat après écoute rapide, je me suis décidé à faire une comparaison directe avec mon ancien système Naim, installé pour l’occasion à même le sol (voir photos). Le passage de l’un à l’autre s’effectuant en changeant le branchement sur les enceintes (Naim en NACA5 et Devialet en QED).
Le système Naim était évidemment parfaitement rodé, branché sur le secteur depuis plusieurs jours (en fait jamais éteint sauf pour déplacement occasionnel), et le Devialet à peine sorti de sa boite comme indiqué précédemment.

J’ai, comme tout le monde certainement, ma liste de morceaux que je connais par coeur et qui me sert de référence depuis toujours (à l’exception des morceaux récents bien sûr). Cette liste inclut notamment :
▪ Francis Cabrel - Un Samedi Soir sur la Terre (album éponyme)
▪ Alain Bashung - Madame Rêve (Osez Josephine)
▪ Misa Criolla - Ariel Ramirez - version avec José Carreras (morceau 1 - Kyrie)
▪ Shirley Horn - If you go (You won’t Forget me)
▪ Patricia Barber - Too rich for my blood (et tout l’album Café Blue en fait)
▪ Diana Krall - Gentle Rain (Love Scenes)
▪ Carmel - I am not afraid of you (The Falling)
▪ Peter Gabriel - Mercy Street (So) et Lovetown (bande originale du film Philadelphia)
▪ Bruce Springsteen - Philadelphia (bande originale du film Philadelphia)
▪ Ricky Lee Jones - The last chance Texaco (Rickie Lee Jones)
▪ Paul Simon - Homeless (Graceland)
▪ Gabriel Fauré - Requiem par Michel Corboz - morceau Pie Jesu
▪ Johnny Hallyday - Quelque chose de Tennessee (Live du Lorada Tour)
▪ London Grammar - Hey Now (If You Wait)

Je commence quasiment toujours par Francis Cabrel (Un Samedi Soir sur la Terre) puis Peter Gabriel (Mercy Street) car ils me permettent de voir immédiatement si les sifflantes sont mises en avant ou bien contrôlées (le Francis Cabrel, même sur les très bons systèmes, en a toujours un peu), et la disposition et surtout la stabilité de la scène sonore (pas tellement la profondeur, mais si ce n’est pas bon sur ces morceaux ça ne s’arrange pas vraiment ailleurs). De même, la voix de Peter Gabriel, et le saxo et la guitare électrique qui se répondent sur la fin de Un Samedi Soir sur la Terre, doivent être réalistes (ou du moins donner envie de battre le rythme la musique et créer l’émotion - enfin c’est le cas pour moi :-)).
Je n’aime pas les sifflantes excessives, les voix qui se baladent de droite à gauche suivant leur hauteur, et le flou général de l’image stéréo, et avec ces 2 morceaux on a vite une idée sur les problèmes éventuels.

Donc, j’écoute Cabrel sur le Devialet, et me dit que ce n’est pas mal du tout. Pas de sifflante dramatique, bon positionnement global. La voix de Cabrel est peut-être un poil à droite au lieu du centre, mais je n’ai pas ajusté les enceintes plus que ça (c’est un nouveau salon plus grand où se trouve maintenant le système après notre déménagement récent). Je passe sur Naim, et là je me rends compte à quel point ce système est bon. Tout est aussi bien qu’avec Devialet, mais on y croit plus. Le duo saxo (à gauche) / guitare (à droite) donne envie de taper du pied, et la voix de Cabrel a quelque chose de plus chaud qui est addictif.
Je me dis que c’est surement un effet lié à la 2ème écoute (j’ai constaté, je ne sais pas bien pourquoi, que j’ai tendance à toujours préférer la 2ème écoute quand je fais des comparaisons directes, et ai appris à m’en méfier). Donc rebelote, Devialet de nouveau, puis encore Naim, puis Devialet, rien à faire je préfère Naim. Je passe à Mercy Street et je commence par Naim cette fois-ci, afin d’avoir ma 2ème écoute sur Devialet. J’enchaine les morceaux et doit me rendre à l’évidence, les 2 systèmes sont de très bon niveau, mais il y a une subtilité, une sorte de fluidité, de « chaleur » sur le Naim qui fait la petite différence.

Pourtant le Devialet a des qualités indéniables qui devraient lui permettre de dominer cette confrontation compte tenu de mes préférences musicales. Le Naim malgré ses qualités (tout comme le YBA2 avant lui) a ses limites dès que le message demande plus de courant qu’il ne peut en fournir, au delà d’un certain niveau sonore, ou sur une envolée de basses, d’un orchestre symphonique, on sent que l’image se brouille, il devient difficile de suivre chaque partie de l’orchestre, ou les différentes voix indépendamment. Ce n’est pas tout à fait de la bouillie mais on perd en réalisme, et je finis pas baisser le son mais du coup c’est au détriment de « l’impact ». Chez Naim, on peut ajouter des alimentations optionnelles (HiCap notamment pour le NAC202) qui améliorent assez bien les choses, mais c’est un investissement supplémentaire et encore plus de câbles et de boites… Je n’ai donc pas franchi le pas.

Avec Devialet, je n’ai pas ce problème, la scène sonore tient la route. Il y a de « l’air » entre les instruments, je peux me concentrer sur la batterie ou la guitare si je le souhaite. Rien ne bouge, une ligne de basse puissante peut démarrer, le chanteur reste bien en place et ni sa position, ni son timbre ne sont affectés. On peut monter le son, chaque instrument joue plus fort mais reste bien séparé du reste, ce qui contribue grandement au réalisme.
De même, les écarts dynamiques sont parfaitement maîtrisés, on a l’impression d’une réserve de puissance inépuisable quel que soit le niveau sonore d’écoute.
Je regrette de n’avoir pas pu tester sur les Magnepan qui ont un rendement très faible (85dB), ça doit surement être intéressant.

J’espérais que la confrontation serait une formalité pour le D200 mais ce ne fût pas le cas. J’ai donc commencé à analyser ce qui n’allait pas, tout comme je l’avais fait en son temps pour Naim.
Après réflexion, je me suis demandé quelle pourrait bien être l’influence du SAM. Les Thema étant dans la liste des SAMables, je ne me suis pas posé de question et ai configuré avec SAM en marche.
Je mets donc London Grammar - Hey Now, où il y a une ligne de basse très marquée. Le Devialet la gère magnifiquement, c’est fort, articulé et ne brouille pas le reste de la musique. Avec Naim, c’est aussi propre, moins étendu et articulé sans doute, mais la voix d’Hannah Reid est superbe, focalisée, et plus réaliste qu’avec le Devialet (c’est subtil bien entendu, car le D200 est très bon quand même, mais la différence est bien là).
Je décide donc d’enlever le SAM. Les Thema (comme toutes les Apertura) sont particulièrement bien « dégraissées » dans le grave grâce au système de pointe centrale où repose tout le poids de l’enceinte, et donc je soupçonne qu’à force de « gérer » le grave (pointes+SAM), peut-être cela joue-t-il sur l’équilibre général.

Je désactive donc le SAM et recommence les comparaisons, même procédure, et là de façon assez inattendue, l’écart avec le Naim se réduit fortement. Certes, sans le SAM, ça descend moins dans le grave mais l’équilibre me parait meilleur, notamment sur les voix qui retrouvent plus de matière.
Ca reste quand même un poil plus « froid » qu’avec Naim, mais ça devient une question d’appréciation, et les deux systèmes présentent deux versions très réalistes.

De même, au fil des écoutes, je me suis rendu compte que le D200, qui délivre une scène stéréo de grande classe, comme indiqué précédemment, est plus sensible au positionnement des enceintes que le Naim. En fait, il est possible d’ajuster la scène sonore bien plus précisément qu’avec le Naim. On peut voir cela de 2 façons, en disant que le Naim est plus souple d’utilisation puisqu’on a un résultat assez peu dépendant d’un positionnement approximatif des enceintes (tout est relatif, car il faut quand même y faire un peu attention), mais en pratique, le Devialet fait aussi bien (en fait mieux, je pense) avec le même positionnement approximatif, mais permet d’obtenir une scène quasi holographique (sur les bons enregistrements) avec une profondeur derrière les enceintes que je n’avais que rarement entendu (et à vrai dire croyais impossible à domicile dans un environnement non traité acoustiquement).
Au final, après quelques ajustements, les Thema se retrouvent quasiment sans pincement vers l’intérieur, en fait, pratiquement à plat. C’est là qu’est le meilleur équilibre chez moi, avec une image stéréo stable, large et qui s’étale assez bien au delà du plan frontal derrière les enceintes.  Ca marche bien comme ça aussi avec le Naim en fait, mais ce n’est pas une position très « naturelle » pour ces enceintes compte tenu de leur forme qui induit un pincement quand les bords intérieurs sont parallèles.

Les ajustements suivants ont consisté à remplacer les câbles HP par les Atohm ZEF Max, et comme je l’avais fait pour le système Naim, j’ai remplacé le cordon secteur par un DIY Audiophonics (prise IEC Furutech (la seule qui passe sans pb sous le capot arrière), et câble secteur Yarbo très court car branché derrière le support mural directement sur l’arrivée secteur standard sans prise murale). Autant les ZEF Max ont apporté une amélioration supplémentaire des qualités décrites précédemment, autant je n’ai pas senti de différence sensible avec le câble secteur, mais je n’ai pas cherché à comparer absolument les 2 (car c’est de toutes façons subtil, et pas pratique du tout à réaliser).
Cela fait maintenant près de 6 mois que le système est en place, et il a la qualité fondamentale essentielle que je recherche avant toute autre: il donne envie d’écouter toujours plus de musique. Chaque disque, même ceux que je connais par coeur, est une re-découverte, en particulier la tenue de la scène sonore quels que soient les contrastes et écarts de niveau, est ce qui me frappe le plus par rapport à mes systèmes précédents. Tout cela est bien entendu réalisé avec des aigus très étendus mais sans aucune agressivité, un grave propre et articulé et une qualité de timbres de très haut niveau, mais ces qualités là semblent plus fréquentes avec de nombreux systèmes.

Le système Naim, de son coté, reste de très bon niveau mais n’offre pas cette structure de la scène, et ne peut rivaliser dès que le message devient trop complexe.
Les orchestres symphoniques sont un bon exemple de ce que le D200 maîtrise remarquablement, quand le Naim montrait ses limites, mais je ne suis pas un spécialiste, ni même un amateur très éclairé en musique classique, donc mon avis sur la question doit être pondéré.
Par contre, quand j’écoute U2 - With or without you, ou Seal - Killer, à des niveaux à faire trembler les murs, le D200 garde les voix de Bono et de Seal parfaitement en place, très réalistes, alors que tout se déchaine autour, mais d’une façon totalement contrôlée permettant de se concentrer sur telle ou telle partie de l’orchestration sans difficulté.
De même, sur du bon jazz bien enregistré, comme Café Blue de Patricia Barber par exemple, le D200 démontre une capacité à recréer l’espace autour de chaque instrument, tout en laissant Barber chanter parfaitement focalisée et totalement crédible à en donner des frissons, que je n’avais pas encore réussi à obtenir auparavant. En fait, chaque disque semble retranscrit de façon fidèle à l’enregistrement, et c’est parfois surprenant car on finit par s’habituer à une version et en changer ne parait pas forcément meilleur au premier abord. Par contre, c’est sur la durée, après l’écoute de nombreux disques, qu’on se rend compte de la justesse du Devialet, et de sa capacité à produire de la vraie musique.
Je comprends, par contre, qu’on puisse le juger sévèrement lors d’une écoute rapide, en comparaison directe contre un système qu’on connait bien et qui est déjà d’un bon niveau. Les écoutes à la Maison Devialet ne sont pas exceptionnelles, mais l’accueil est chaleureux, simple et direct, et c’est appréciable.
Mon expérience, chez plusieurs revendeurs en région Parisienne, m’a montré qu’il était, de toutes façons, difficile de comparer vraiment les matériels, et donc je reste toujours un peu réservé sur les avis très tranchés après une écoute rapide à tel ou tel endroit.

Depuis ces essais, j’ai décidé de changer les Thema pour un modèle supérieur car mon nouveau salon offre plus de possibilités que ma pièce précédente.
J’ai opté pour les Apertura Onira, après avoir écouté les Proac D40R, les JMR Orfeo Suprême V2 et les B&W 804D. Mon choix était aussi guidé par la nécessité d’un event bass reflex ailleurs qu’à l’arrière (compte tenu de l’impossibilité de mettre les enceintes trop loin du mur arrière), et d’une intégration esthétique dans la pièce, ce qui a quasiment disqualifié les D40R dès que je le ai vues (mais heureusement, je ne les ai pas trouvées exceptionnelles avec le D200, donc pas de choix cornélien à faire :-)).

Le nouveau système est maintenant quasiment rodé (une centaine d’heures pour les Onira seulement cependant), et le SAM est en marche avec les Onira (contrairement au Thema où j’avais préféré le désactiver), et la qualité des voix a encore progressé, sans parler de l’extension du grave qui est devenu « physique » sans polluer quoi que ce soit par ailleurs.
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