Benchmark, SPL, autres ?

[Nicoben]

Résumer les associations matérielles au fait que le système soit équilibré ou non serait pour moi trop court, simplifié, même si je n’ai pas toutes les billes pour justifier de cela. Vis à vis de la source on s’en rapproche fortement oui, d’autant plus que les AHB2 ont l’impédance d’entrée la plus immense du marché et sont donc insensibles aux phénomènes d’adaptation d’impédance. Coté enceintes c’est plus compliqué, l’enceinte étant l’élément le moins neutre et universel du monde de la hifi. J’ai aussi entendu le AHB2 mauvais, simplifié, juste à cause des cables HP, sur des enceintes très performantes qui montrent cela comme le nez au milieu de la figure. C’est con les cables en question sont ceux vendus par Benchmark… passe partout mais révélateurs de rien. De simples anciens Vecteur CV30 ou Duelund DCA12 font beaucoup mieux sur tous les critères de l’écoute.

Personnellement pour l’heure il y a deux aspects qui m’ont fait jouer avec ou sans le AHB2 et éventuellement préférer autre chose. Sur les Magico S3 malgré ses qualités j’ai trouvé qu’il manquait de vie, de relief. Sur les A3 idem avec un coté un peu plus décharné qui disqualifie, d’autant plus en écoute de proximité, même si les qualités ressortent, mais les limites d’une association font toujours passer les qualités en second plan. Mais cela c’est face au Soulution 511 qui va nettement plus loin sur ces aspects en poussant sur tout le reste, une symbiose ampli / enceintes. Manque de jus du AHB2, oui mais c’est presque un détail pour moi car tous les paramètres de l’écoute ne sont pas concernés par cela, sur Magico le AHB2 c’est le vin coupé à l’eau. On a toutes les qualités du vin mais diluées.

A coté de cela le Soulution « sur » maitrise nombre d’enceintes autres au point que parfois elles ne modulent plus assez, mettant leurs qualités de coté pour trop montrer leurs limites, ce qui n’est pas tenable au long cours. Et là le AHB2 arrive à être moins dans la démonstration de maîtrise en laissant mieux s’exprimer les enceintes, plus versatile donc. J’aurais à priori pu vivre avec eux sur mes Vivid par exemple, paradoxalement ils ne donnaient pas un rendu trop décharné, sachant mêler analyse, richesse, rendu propre, dégraissé mais assez incarné à la fois. Bref j’ai revendu le AHB2 parce que j’avais le Soulution, et j’ai revendu le Soulution parce que je n’ai pas gardé les Magico, et j’ai revendu les Magico (A5) parce que leur comportement acoustique posait souci dans la pièce… donc au final j’aurais probablement pu garder le AHB2 qui effectivement était pour moi plus complet dans la présensation de la musique que toutes les grosses amplifications totor que j’ai eu dans le passé : Pass, Accuphase, ASR, Audio Analogue, Luxman (pas toutes les qualités des M800 bridgés non plus qui restent une de mes références). Je ne parle pas des dizaines de non références comparativement aux amplis précédents, blocs classe D inclus.

J’ai quand même choisi de garder une dose de « romantisme » en plus avec les Ypsilon Aelius en sacrifiant clairement une part de maîtrise, de résolution et variété, mais en gagnant une part de naturel difficile à qualifier autrement que par une part d’humanité, que j’associe en partie à l’absence de contre réaction, le « zéro négative feedback » qui fait que ça ne marchera pas sur des charges complexes dans le grave en particulier le plus souvent, mais qu’une dose de spontanéité supplémentaire pourra passer dans l’écoute en terme de crédibilité, au delà de la résolution, maitrise apparente. Cela m’a aussi conduit au petit Enleum plus simple, résolu et plus droit avec une maîtrise surprenante pour un ampli sans contre réaction de par son circuit Satri. Simplicité et spontanéité, maitrise et résolution, deux écoles qui laissent chacune un petit bout de musique de coté, mais pas du tout le même bout.

Alors les généralités ont leurs limites, on trouvera toujours quelqu’un pour voir le AHB2 comme un tue l’amour ou comme une révélation, et ces avis seront justifiés pour chacun dans des mises en œuvre différentes, en plus d’attentes potentiellement différentes. Le facteur très intéressant du AHB2 c’est que son prix reste encore « accessible », variant peu en seconde main une fois la première décote subie, et sa cote de popularité n’est pas usurpée, sûrement pas plus que tout un tas de trucs colorés sur le marché, classe D inclus. Alors essayer sur une occasion quitte à revendre, c’est probablement l’appareil sur lequel le risque de perte à la revente est le plus faible du marché, sauf si on est un peu profiteur et que l’on essaie de revendre plus cher que l’on a acheté. Donc peu de questions à se poser.