Citation :Je pense que Hapax ne trouvera pas son bonheur: Il aime simplement le son du vinyl, plein de distortions/imprécisions/pleurage/scintillement, avec une dynamique et des graves limités; bref une technologie du 19eme siecle
Bonsoir,
Si vous avez la référence d’un Dac du 19e siècle qui permet d’obtenir une scène sonore ample, précise, une dynamique correcte, une richesse harmonique et une justesse de timbre, je suis preneur et je devais remonter jusqu’à Pépin le Bref pour y adjoindre une liquidité du médium, ça ne me dérangerait pas ;-)
Pour répondre sur le fond : la quête visant la restitution d’un son « objectif », « vrai » et « fidèle » est une chimère à mon sens. De la pause des micros au mastering, la « haute-fidélité » est une longue série de choix subjectifs. Je ne vois pas en quoi celle de l’auditeur serait moins légitime et plus suspecte que les autres.
Si on parle du son des salles de concerts, sans évoquer les spécificités acoustiques du lieu et la dynamique impossible à retranscrire, une partie des enregistrements et du matériel actuel obnubilés par le détail nous en éloigne. En concert, vous n’êtes jamais assis au milieu du piano, vous n’entendez pas le cheveux du violoniste effleurer sa veste. Vous ne situez pas forcément en fermant les yeux individuellement chaque pupitre et vous vivez avec le fait que les sons se propagent et se rejoignent avant de vous parvenir et vous êtes même heureux.
Quant au mythe du « on écoute exactement ce que l’artiste a voulu en studio » avec du matériel HDG, cela ignore, à mon sens c le fait que les masterings sont très souvent conçus dans l’idée d’être écoutés sur du matériel d’entrée de gamme. Si vous écoutez des aigus proéminents et des basses survitaminées parce que le matériel HDG le permet, ce n’est probablement pas ce que l’artiste, l’ingénieur du son et le producteur avaient en tête quand ils ont finalisé l’opus.
Pour moi, écouter de la musique en situation de souffrance auditive (exception de certaines œuvres composées à cet effet) est le contraire de l’idée même de l’expérience musicale. Sacrifier la musicalité au profit d’une hypertrophie du détail est plus une démarche de « geek » qui aime se surprendre en écoutant du son que d’un mélomane qui veut entrer en musique (mais il n’y a pas de mal à cela et ce n’est pas un jugement).
Cordialement