(01-29-2021, 01:13 PM)mélaudiophile a écrit :(01-29-2021, 12:12 PM)lArédien a écrit :(01-29-2021, 12:06 PM)mélaudiophile a écrit : Cependant je réagirai sur le test ABX, souvent mentionné mais jamais pratiqué, et sans connaissance du procédé car le grand reproche qui est fait concerne la rapidité, la brièveté et les stress qui en découle - et cela à tort.
Non Jean, il y a bien une forme de "stress" qui, à mon avis, fait que ces tests sont inadaptés. J'essaierai de t'expliquer pourquoi.
A ce compte là il y a stress à chaque fois que tu cherches à réussir quelque chose, à obtenir un résultat, autant à un examen, en entretien d'embauche, une écoute en aveugle entre amis, ou même une écoute comparative en solo pour savoir si on doit acheter ou renvoyer le nouveau câble. Savoir si les 10000€ qu'on a mis dans un lecteur réseau THDG ont été une erreur ou pas, sacré stress, sauf si on est Crésus.
Pour revenir là-dessus, oui, il y a toujours une forme de "stress". Mais il est plus ou moins important selon la nature des tests. Dans certains types d'études, les trade-off, il est même possible de mesurer le niveau de stress des répondants. Lorsqu'il est trop élevé, l'étude est invalidée.
Ce qui génère un stress particulier avec les ABX tels qu'ils sont généralement pratiqués, c'est le fait qu'il s'agit d'un test cognitif, le but étant pour le "cobaye" d'identifier des différences. Le répondant est potentiellement en situation d'échec. Ce qui constitue une vraie gêne pour lui pour être réellement à l'écoute de ses sensations, sur des phénomènes qui peuvent être extrêmement subtils.
Ce stress est infiniment plus faible, voire inexistant, sur des tests de type "hédoniques". Les répondants doivent simplement évaluer le niveau de plaisir qu'ils ressentent face à un stimuli, et éventuellement définir quel objet ils préfèrent. Et là il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses.
La différence entre ces deux principes peut sembler anecdotique ; elle ne l'est pas du tout. A la fois pour cet enjeu de stress. Mais aussi parce que le cerveau des individus ne va le plus souvent pas se mobiliser de la même façon. Dans le 1er cas (test cognitif), on utilise d'abord et avant tout sa mémoire auditive, on se concentre sur un objet externe. Dans le 2ème cas, les individus vont aussi et surtout faire jouer la mémoire de ce qu'ils ont ressenti (objet interne)
Beaucoup de tests en blind sont réalisés par les industriels dans les univers de type alimentation, boisson, parfumerie, etc. Mais la quasi-totalité d'entre eux sont des tests hédoniques, qui fonctionnent globalement très bien.
En audio, il est parfaitement possible d'utiliser des tests hédoniques en blind. C'est ce qu'on fait les Hollandais d'Alpha-Audio, comme nous l'avait signalé Bbill. Certes en mode un peu informel. Et, comme par hasard, sur des appareils dont l'impact est pourtant fortement contesté par certains (des switchs ethernet), les écarts de notation sont loin d'être négligeables (de 6,4 à 8,5 entre les 2 extrêmes sur ce type de mesure, c'est beaucoup). Bien sûr, le test est sans doute imparfait, on ne connait pas des éléments importants, dont l'écart-type des mesures ; mais pour moi ils sont sur la bonne piste du point de vue méthodologique.
Système (ici) : Ampli Kinki EX M1, enceintes Martin Logan ESL X, dac B.Audio B.dac One EX, serveur PC fanless i7 (GentooPlayer + Minimserver + JPlay), switch Lhy sw6 + FMC Lhy