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Krell KSA100
#91
(02-21-2022, 11:16 PM)frederic a écrit : En tout cas ces appareils ( krell ) anciens font partie de la légende de la hifi , ils ont contribué à faire connaître et respecter la marque et 40 ans plus tard on parle encore d eux
Ce sont des appareils toujours et encore recherché
Perso lorsque je rallume le mien même au bout de + 20 ans je ne m en lasse toujours pas car il véhicule toujours le même plaisir auditif alors que biens d autres récents ou non sont passés à la trappe et je vous avoue qu il en passe a la maison
Et cela doit être contagieux car autour de moi il a fait des petits : ksa50 ( 1ere génération ) , ksa50mk 2 , ksa80 , KMA 160
D ailleurs a ce propos certains sont musiciens et il y a même un ingé son
N est ce pas la l essentiel ???
Plaisir intemporel

C’est bien pour cela que j’en ai parlé. 
Dan d’Agostino a posé les bases d’une évolution technique certaine.  
Et ses productions sont toujours réparables, toujours là. 
Ensuite que l’on apprécie complètement le résultat ou moins, c’est autre chose, mais ces matériels sont mythiques, et à juste titre, parce que leur conception ne cédait pas à la facilité, il y avait une vraie démarche personnelle.

Il est possible d’exploiter la technique d’une manière plus directe, avec moins de déperdition.
C’est là où l’archaïsme cède le pas un jour ou l’autre.
Mais le raisonnement initial sortait de la banalité, c’est cela qui importe.


@Floyer

En fait il n’y a pas de dispute, il y a une personne qui n’accepte pas que quelqu’un entende autre chose que lui, ou autrement.
Ce qui est dommage.

Yamaha c’est un peu tout ou rien.
J’ai souvenir il y a fort longtemps d’un modèle (B quelque chose) qui chantait tout seul, idéal pour les doigts peu musclés car très facile.
D’autres sont effectivement plus métalliques.

Steinway est subtil, pas facile à appréhender, une sensation de légèreté pas évidente pour des mains peu aguéries. Il faut déjà avoir une bonne maîtrise pour en tirer la profondeur.

L’approche du son musical est diverse.
Pas moins diverse que l’approche du visuel.
La photographie montre comment chacun, devant un même paysage, va révéler une caractéristique plutôt qu'une autre.
Chacun a sa sensibilité.

Dans l’absolu peu importent certains détails matériels tant que la note est jouée, sauf que la sensation n’est pas la même.
Lorsque vous savourez un plat, passent furtivement des saveurs pas indispensables pour se nourrir…..
Un cuisinier talentueux travaille les saveurs de fond, une ligne directrice, les parfums qui se distinguent, les arômes de tête ou qui se révèlent en arrière-goût, et c’est cela qui génère le plaisir.

Un son qui s’épanouit passe par tout son déploiement harmonique, on s’y délecte, on s’y baigne.
En cela le piano est un instrument merveilleux notamment dans l’utilisation de la pédale.
Mais chaque famille apporte sa beauté, les bois, les cuivres, le souffle, l’archet.
Le timbre est complexe, riche.
De l’attaque à l’extinction tout importe.
Plus on est gourmand moins on a envie d’en perdre.
Mais la gourmandise ne se résume pas au gras.
C’est là que les approches se distinguent. .

La notion de « musicalité », les conversations s’y heurtent toujours, car nous n’en avons pas tous la même définition.
Pour beaucoup de gens c’est musical quand c’est joli, agréable, chantant, charmeur.
Mais tout le monde n’a pas ce point de vue : il y a plus. Bien plus.
C'est là que commencent les dialogues de sourds.
Parce que les interlocuteurs ne parlent pas de la même chose.
Ce qui fait d’ailleurs que certaines musiques ne sont pas appréciées facilement : il faut entrer dedans pour les apprécier.

J’étais avec le possesseur du Krell devant un morceau de l’album piano solo de Sheller, et comme je lui disais que le jeu des harmoniques, pédale gardée, me plaisait beaucoup, que cela me rappelait Debussy, ces entrelacs que l’on se passerait volontiers au ralenti pour en apprécier encore plus l’univers, il m’a répondu qu’il n’entendait pas tout cela, qu’il trouvait la musique belle mais qu’il ne rentrait pas dans les sons.

Personne n’a tort ou raison, nous ne sommes simplement pas identiques.
Le rapport à la dissonance en est un exemple flagrant !
Chaque intervalle de note a son caractère et procure des sensations différentes.
On peut entrer dans cet univers, s’y promener, prendre le temps de visiter, ou simplement trouver que c'est agréable ou pas.

Sheller m’a rappelé la « Cathédrale engloutie ».

Le timbre…… C’est une identité, mais aussi des propriétés.
C’est à la transcription que l’on joue avec les caractères.
Les notes de la mélodie, l’harmonisation sont les mêmes, mais on jour avec les caractéristiques des timbres.
Illusion, impression, trompe-l’oeil.

Je ne peux oublier un cours d’interprétation de Vlado Perlemuter où l’élève transpirait à gouttes froides sur les « Variations Eroïca », Perlemuter battant la mesure du bout de ses charentaises (oui, bon, à cet âge on a le droit d’apprécier son confort…) , et d’un coup arrêtant l’élève : « pensez l’instrument, cette phrase est écrite pour un bois, il faut entendre l'instrument, il faut entendre le souffle et le timbre du bois au piano ».
L’élève n’y parvient pas.
Perlemuter s'assoit au piano, joue la phrase, et sous ses doigts on entend la clarinette. La manière de lier les notes, le type d’attaque, donne la sensation de l’instrument pensé.

Dans ses masterclasses Tatiana Nicolaeva jouait à demander aux pianistes de « penser les instruments du quatuor » pour enrichir leurs timbres.

Un timbre c’est une éclosion. Et tout le temps qu’elle se déroule apparaissent les couleurs et les formes.

Chopin. Dans ses phases oniriques c’est la voix de la cantatrice qu’on entend. Bellini.

Si l’ampli se contente de faire du beau son, dit « musical », mais rate le timbre, tout un monde part aux oubliettes.

Dans la conception d’un ampli, et son préampli, il y a des paramètres cruciaux pour la sonorité.
La qualité des composants, l’implantation, le câblage, la gestion des masses, la façon de redresser le courant, et un point…….. extrêmement difficile à comprendre : la contre-réaction……. Que certains disent néfaste, ce qui leur permet d’éluder le problème…… ça, quand on ne sait pas bien faire il est plus facile d’évacuer que d’affronter.
Avec le temps je me demande même si ce n’est pas le point le plus discriminant.
Mais lorsque le sujet est réellement travaillé….. ……….. ! ! !

Voilà, ce qui fait que de certains matériels on entend des portions d’univers qui ne sortent pas d’autres.
Ce n’est pas « de l’enfumage », juste du travail.

Relier la technique à la musique est un art.
Parfois le travail d’une vie.

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