Et puisque tu as commenté le Brahms et regretté la disparition annoncée de Classica (après celle de Harmonie et de Répertoire), je ressors la critique faite par René Koering (une pointure lui aussi, que je n’avais jamais vu emporté par un tel lyrisme) dans le journal Harmonie où il avait attribué un Diamant en 1980 :
Nous savions que les audaces étaient dans sa nature, ses disques précédents nous ont convié à des visions surprenantes ; nous savions que la fréquentation des grands romantiques lui était indispensable, mais j’ignorais que l’audace à ce point renouvelée sur Brahms pouvait déclencher un tel raz de marée d’émotions et de sons nouveaux.
Un Brahms dont une certaine légende de timidité et de retenue nous avait fait sombrer dans l’ennui avec nombre de chefs peu inspirés. Avec Païta, Brahms perd sa tête majestueuse et redevient d’un coup l’ami torturé de Schumann.
Cette musique que l’on croyait connaître , dont les profonds secrets nous laissaient rêveurs, cette lourdeur massive et tendre qui nous impressionnait, tout ce monde bouleversé par l’aventure du XXième siècle, nous échappait lentement au travers d’une vision tranquille et digne.
Cette musique qui restait au fond de notre âme, la voilà qui revit, qui peu à peu trouve les gestes de la violence, de l’appétit et qui ouvre ses bras aux plus beaux bouleversements de l’amour.
De compassée et sage, la 1ère symphonie se transforme en un chef d’œuvre brûlant, de classique et mesurée, elle devient un spectre halluciné, de rigoureuse et habile, elle nous découvre le martellement d’une forge inspirée où bat le cœur d’un homme qui au fond de lui-même ne se résigne pas.
A ceux qui n’aiment pas Brahms , à ceux pour qui la réputation étriquée du professeur allemand sert de repère, à ceux qui croient que’on peut écrire de la musique dans la décence et dans le quotidien, ce disque prouvera que la légende n’a jamais lu les partitions de Brahms avec la conviction sulfureuse de Carlos Païta.
Une symphonie où apparaissent les démons du drame, où combattent les terribles guerriers du feu, où éclate l’amour d’un homme que l’on croyait raisonnable et c’est à Païta que revient l’exaltant privilège d’avoir redécouvert l’agitation sombre qui traverse la musique, la beauté inoubliable des thèmes, la violence inexprimée jusqu’au cri de douleur qui parcourt le bras qui joue, qui dirige et qui frappe.
Si vous aimez Brahms vous vous léverez la nuit pour le réécouter ; si vous n’aimez pas Brahms, courez, achetez-le, il vous convaincra que vous étiez sot et que désormais vous ne le serez plus.
Qualité sonore 5HP (le maximum)
Prise de son Claude Achallé au Kingsway Hall de Londres(1980). Superbe claire, ample et aérée. Très bel étagement des plans sonores donnant un effet de profondeur saisissant.
Une autre revue orientée Son notait :
Dynamique : excellente, elle libère l’orchestre de toute contraintes sur tous les plans (forte et pianissimo)
Prise de son : elle n’est pas sans rappeler celle (remarquable) de la symphonie 6 enregistrée par le même orchestre, le même chef, dans les mêmes murs et le même ingénieur du son.
On y retrouve les mêmes qualités (respect de l’ampleur de la masse orchestrale et précision des attaques) avec en plus une impression de profondeur accrue
J’ajoute que le retravail sur les bandes originales par Alain Gandolfi, apporte un supplément de soyeux sans rien perdre des qualités sus-mentionnées
Quant à Böhm, j’aime bien sa version avec Berlin beaucoup plus acérée que celle faite par la suite à Vienne
Nous savions que les audaces étaient dans sa nature, ses disques précédents nous ont convié à des visions surprenantes ; nous savions que la fréquentation des grands romantiques lui était indispensable, mais j’ignorais que l’audace à ce point renouvelée sur Brahms pouvait déclencher un tel raz de marée d’émotions et de sons nouveaux.
Un Brahms dont une certaine légende de timidité et de retenue nous avait fait sombrer dans l’ennui avec nombre de chefs peu inspirés. Avec Païta, Brahms perd sa tête majestueuse et redevient d’un coup l’ami torturé de Schumann.
Cette musique que l’on croyait connaître , dont les profonds secrets nous laissaient rêveurs, cette lourdeur massive et tendre qui nous impressionnait, tout ce monde bouleversé par l’aventure du XXième siècle, nous échappait lentement au travers d’une vision tranquille et digne.
Cette musique qui restait au fond de notre âme, la voilà qui revit, qui peu à peu trouve les gestes de la violence, de l’appétit et qui ouvre ses bras aux plus beaux bouleversements de l’amour.
De compassée et sage, la 1ère symphonie se transforme en un chef d’œuvre brûlant, de classique et mesurée, elle devient un spectre halluciné, de rigoureuse et habile, elle nous découvre le martellement d’une forge inspirée où bat le cœur d’un homme qui au fond de lui-même ne se résigne pas.
A ceux qui n’aiment pas Brahms , à ceux pour qui la réputation étriquée du professeur allemand sert de repère, à ceux qui croient que’on peut écrire de la musique dans la décence et dans le quotidien, ce disque prouvera que la légende n’a jamais lu les partitions de Brahms avec la conviction sulfureuse de Carlos Païta.
Une symphonie où apparaissent les démons du drame, où combattent les terribles guerriers du feu, où éclate l’amour d’un homme que l’on croyait raisonnable et c’est à Païta que revient l’exaltant privilège d’avoir redécouvert l’agitation sombre qui traverse la musique, la beauté inoubliable des thèmes, la violence inexprimée jusqu’au cri de douleur qui parcourt le bras qui joue, qui dirige et qui frappe.
Si vous aimez Brahms vous vous léverez la nuit pour le réécouter ; si vous n’aimez pas Brahms, courez, achetez-le, il vous convaincra que vous étiez sot et que désormais vous ne le serez plus.
Qualité sonore 5HP (le maximum)
Prise de son Claude Achallé au Kingsway Hall de Londres(1980). Superbe claire, ample et aérée. Très bel étagement des plans sonores donnant un effet de profondeur saisissant.
Une autre revue orientée Son notait :
Dynamique : excellente, elle libère l’orchestre de toute contraintes sur tous les plans (forte et pianissimo)
Prise de son : elle n’est pas sans rappeler celle (remarquable) de la symphonie 6 enregistrée par le même orchestre, le même chef, dans les mêmes murs et le même ingénieur du son.
On y retrouve les mêmes qualités (respect de l’ampleur de la masse orchestrale et précision des attaques) avec en plus une impression de profondeur accrue
J’ajoute que le retravail sur les bandes originales par Alain Gandolfi, apporte un supplément de soyeux sans rien perdre des qualités sus-mentionnées
Quant à Böhm, j’aime bien sa version avec Berlin beaucoup plus acérée que celle faite par la suite à Vienne
Thierry , Grenoble
Retrouver à domicile l'émotion du spectacle vivant.
(La tanière de "l'Hermite" #47:
https://forum-hifi.fr/thread-18111-post-...#pid748315
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