AMPLI POUR KLINGER FAVRE STUDIO 17

[hifilgood]

Ça s'est passé ainsi 

Je ne sais si je peux citer l’enseigne située à 60 km de mon domicile, toujours est-il que le propriétaire est très sympa, il propose mais en aucun cas n'impose. J’ai pu écouter sur place un ampli DE HALLER et l'emporter pour l’essayer chez moi.

 

Cela ne l’a pas fait pas (avec les Klinger Favre du moins), je l'ai rapporté 48 heures plus tard en demandant à écouter un ampli HOLBORNE PASSION de fabrication helvète sur des HARBETH SHL5 XD, ce, sur les conseils d'une connaissance qui teste des amplis depuis un bon moment, et qui place le HOLBORNE juste derrière le GRANDINOTE SHINAI... pas moins ! Et je sais que cette connaissance a une bonne oreille. Finalement, mon hôte m’apprendra plus tard qu’il a eu en prêt le GRANDINOTE SHINAI et qu’il les mettait volontiers à quasi-égalité…

Bref en rapportant le DE HALLER, je réalise une écoute avec le HOLBORNE sur les HARBETH SHL5 XD. L’ampli ne paye pas de mine, mais il délivre une belle scène sonore, de l’aération, de beaux timbres qui manquent pourtant un peu de matière (notamment la basse de Jean Wellers paraît un poil fluette sur le CD « Thank for all » de Serge Forté & Cie). C’est bien, mais je ne suis pas plus emballé que cela.

 

Mon hôte me propose d’essayer l’ampli chez moi. Pourquoi pas, même si le tarif pique, je ne risque rien à faire quelques essais.

Je rentre chez moi, fait chauffer un petit quart d’heure l’ampli hybride. Ne me demandez pas comment ça fonctionne, je ne connais rien ou presque à la technique, sinon qu’il y a deux petites lampes + une troisième pour l’étage phono. L’ampli de seulement 13 kg délivre 2 fois 70 watts sur 8 ohms et son look assez banal excepté le bouton de volume plutôt proéminent, n’aurait pas retenu mon attention. Bref ce n'est pas une grosse pétoire avec plein de boutons, de vumètres, mais je m'en fous un peu même si une belle esthétique est toujours sympa à regarder.

 

Comme j’ai encore dans l’oreille le disque de Serge Forté, je commence par celui-là. Je mets le CD dans le drive Jay’s audio et lance le premier morceau. Avant même de m’asseoir dans mon fauteuil, les premières notes du bassiste viennent me cueillir à froid. Je me retourne les yeux écarquillés, les oreilles béantes. L’effet waouh ! J’ai la banane, mais il faut toujours se méfier de sa première impression. J’écoute deux CD qui confirment ma première impression et je prends réellement sur moi pour aller dîner en essayant de penser à autre chose.

Sur le coup de 22 h 00 n’y tenant plus, je remets ça !

Et là j’enchaîne les CD jusqu’à 3 heures du matin.

Tous mes goûts (du moins une partie significative) y passent, dans le désordre : Ray Brown Trio, Michel Jonasz, BYU, Paolo Pandolfo, Musica Nuda, Sara K, Sinne Eeg, Blues Company, l’Arpeggiata, Gian Maria Testa, Pete Alderton, Randy Crawford, Henri Texier, etc.

 

Je lance le Requiem de Mozart dont je dois avoir 6 ou 7 versions, je prends celle de Nikaulos Harnoncourt. Que du bonheur !

Un feu d’artifice, une cohérence de la bande passante qui descend bas et mont haut, du grain (nannn !!! Surtout pas à moudre), des timbres à tomber, une scène sonore idéale dans mes 21 m², notamment avec une belle profondeur (ni trop, ni trop peu). De l’espace entre les voix et les instruments. Des instruments qui prennent corps. Je peux enfin suivre le jeu sur une contrebasse (instrument que j'affectionne). Des fins de notes superbes, un legato… Bref, je m’arrête là, d’ailleurs sur le moment, je ne dissèque pas, je savoure et c’est après que je me dis que tout y est pour mes humbles oreilles. Et ce que j’apprécie, c’est cette touche d’analogique qui m’emporte (hum, les deux petites loupiotes ? Pas impossible…).

 

Je réécoute le lendemain le matin, puis l’après-midi pour savoir si je n’ai pas rêvé. Eh bien non !

J’appelle mon hôte et lui fais part de mon ressenti... Et là,  je m’entends passer la commande !!!

Bref, ça dépasse mon budget, mais jusqu’à preuve du contraire, on ne vit qu’une fois, et si on laisse passer le train à 67 ans, et bien pour le rattraper, c’est râpé. 

Cela fait plus de dix ans que je tâtonne, et là tout s’éclaircit. Des amplis, il en est passé quelques-uns, entre autres : Cairn, Naim, KR audio, Accustic Arts, UFO, mais celui-là… Pfffft !

Alors, j’avais juré, craché ! Plus d’ampli à tubes. Certes, mais d’abord c’est un hybride et puis deux mini-loupiotes à changer toutes les 12 000 / 15 000 heures, ça va !

Certes il ne faut pas oublier le rôle des enceintes Klinger Favre Studio 17, lesquelles ne demandent qu’à être bien alimentées pour s’épanouir, et puis le lecteur Jay’s audio en amont (une tuerie ce drive) sans omettre le DAC Aqua la Voce qui fait très bien le Job. 

Il est à noter, que le câble secteur de l’ampli est un simple Elecaudio branché en direct sur une prise murale (câble qui fonctionnait déjà très bien avec le KR audio et qui avait fait aussi bien que le TWL que j’avais essayé par la suite) et les câbles d’enceintes sont ceux que m’avait concoctés Jean Luc Benoist… Des brindilles dans les 1 ou 1.3 mm² max, mais je ne connais pas le fabricant, les brins ont une couleur argentée, étamage ou argent ? Vu le prix je dirais du cuivre étamé dans une gaine qui ressemble à du PVC. Comme je n’ai plus besoin de 2X6ml, je les ai raccourcis à environ 2.2. Ml.

Sans doute que j’essaierai de les remplacer, mais là les finances en ont pris un sérieux coup. 

Les Suisses affichent l’ampli entre 9 230 € et 10 000 € suivant l’étage phono qui ne me servira pas hélas et qui ne peut pas être retiré ! 

Par étique et respect envers mon vendeur, je ne donnerai pas le prix auquel j'ai acquis la bête, mais ce dernier est négociable dans la limite du raisonnable, du moins tant que la marque reste confidentielle… Bref, cela reste tout de même très onéreux (environ 710€ le Kg sur la balance ), ils n’y vont pas avec le dos de la cuiller nos amis Suisses, et heureusement que l'engin ne pèse pas 30 kg. Cela dit, d’un point de vue émotionnel, par rapport à tout ce que j’ai entendu chez moi et ailleurs depuis des décennies, cela paraît justifié. Attention, je ne dis pas qu'il n'y a pas mieux, mais je relativise en prenant en considération plusieurs paramètres, le volume de la pièce, le prix et la cohérence des éléments qu composent mon système. Je ferai des photos quand j'aurais reçu la bête.

Bref, encore six semaines d’attente pour la livraison. J’ai bien fait d’acheter en fin d’année un petit Cambridge (qui pour le prix ne se débrouille pas si mal). Cela me permettra de patienter quelque peu.

Un grand Merci à tous ceux (voire celles) qui m’ont donné leur avis avec bienveillance, ici ou ailleurs (je pense notamment aux possesseurs de LFD). J’ai trouvé mon bonheur, enfin, j’ose le croire.