(12-02-2016, 05:43 PM)Ezel78 a écrit : Bonjour Jalucine,
As-tu déjà essayé de faire des enceintes avec des hp en céramique type Accuton ? J'aimerais bien avoir ton avis là-dessus.
Toutes les enceintes que j'ai pu écouter, équipées de ce type de hp sont d'une précision redoutable. Mais peut-être y a t'il un revers de médaille que je n'ai pas saisi avec ces hp ?
cordialement,
Je n'ai pas testé tous les HPs qui existent, même si j'en ai plein une armoire. J'en connais plus pour les avoir écouté dans des productions commerciales, avec les limitations que cela suppose. Mais bon, cela suffit pour se faire une idée au moins des qualités, ou des défauts, de leurs membranes. C'est la caractéristique d'un HP qui s'entend le mieux. Et dans le domaine, il y a l'embarras du choix. Que de progrès théoriques on a fait depuis les membranes en papier

Après une longue période où la mode était de faire toujours plus rigide, on peut voir une tendance inverse, par exemple Focal qui adopte des membranes avec une plus grande capacité d'amortissement interne. Là où on peut halluciner, c'est de voir la diversité invraisemblable des idées, des démarches, des conceptions dans le domaine de l'acoustique, surtout pour amateurs, parce que dans le domaine des pros, ça rigole beaucoup moins. B&W fait la démarche inverse, partant d'un médium avec membrane kevlar, moyennement souple et permettant de se passer de suspension, ce qui est une bonne idée pour le médium car toute suspension périphérique a une inertie et un "écho" qui renvoie des ondes parasites vers la membrane, à des membranes plus rigides pour les nouveaux modèles. On a l'impression d'une plus grande définition, mais je les trouve rapidement fatigantes, insistantes dans le haut médium. Pas sûr qu'elles soient plus convaincantes que les précédentes sur le long terme. Bref, comment choisir un HP ? En tapotant dessus avec un ongle. Le son de la membrane, comme la peau d'un tambour, va se sur-imposer à tout ce que devra reproduire le haut-parleur. Membrane en plastique, en papier, en métal, à fibres de bois, on finit toujours par reconnaître la "signature" de la membrane, et rapidement, je n'entends plus que ça. Les membranes très rigides résonnent à des fréquences situées dans le haut médium, et durcissent la reproduction, ce qui devient très désagréable à l'écoute de violons, de cuivres, par exemples. Ceci oblige à utiliser des filtres à pentes fortes et coupant bas pour éviter que ces membranes soient sollicitées dans les fréquences où elles "fouètent". Il suffit de voir les courbes d'impédance des TAD ou des Kef avec un pic à 40 ohms vers 3-4 Khz pour voir à quel point ils doivent freiner la zone pour neutraliser la tendance "clinquante" de ce type de HP. Du coup, la phase fait un tour complet entre deux voies et il faut un Trinnov ou un Dirac ou consort pour retrouver une phase correcte et une cohérence des timbres. Mais pourquoi pas.
J'ai écouté plusieurs fois les Tidal et ce n'est pas du tout ma tasse de thé.
Pour moi, la membrane idéale n'est pas la plus rigide ni la plus souple. L'air est un fluide qui a un certain poids, celui de la membrane doit être considéré en relation avec celui de l'air. Par ailleurs, la membrane a une certaine profondeur et on peut souhaiter que la périphérie démarre après le centre pour que l'onde émise soit homogène. Une certaine souplesse de la membrane permet un fonctionnement comme une "palme dans l'eau" ce qui augmente en fait l'efficacité, et évite les réactions en harmoniques hautes fréquences de la membrane, qui donnent des duretés à l'écoute, voire des distorsions facilement audibles. Dans le grave et le médium, je préfère donc les membranes en papier imprégné de résine epoxy. C'est Gilles Millot qui faisait ça dans ses premières enceintes commercialisées, les "Perpectives". Cela reste à mon avis la membrane la moins colorée.
Pour le haut du spectre, les tweeters à compression ou les AMT type Heil sont les seuls qui m'intéressent, simplement incomparables.