une petite histoire audiophile

[kino30]

j'ai un souvenir ému de ma première écoute Hifi sur mes tous premiers équipements (achetés d’occasion évidemment) : c'était Bitches Brew de Miles Davis.
Pour ce faire j'avais fait l'acquisition d'un vieil ampli Fisher à tubes drivant deux Supravox 215RTF que j'avais monté en baffle plan (sur de vieilles portes anciennes en bois massif récupérées dans une décharge) la platine, elle aussi d'occas, était fabuleuse : une Thorens TD124 bras et cellule Ortophon (une SPU) !
Quelle écoute !!!
Cette platine je l'ai gardée longtemps ; le reste du matériel changeant peu à peu.

La seconde évolution majeure de mes équipements survint en 1976 lorsque l'opportunité me fut donnée d'acheter des Elipson 1303D de démonstration (ancienne mouture référencée 1303X et dernière réalisation de monsieur Léon le père de Pierre Etienne) pour les alimenter je dû passer à une amplification beaucoup plus puissante Quad 33/405 d'abord, puis, sur les conseils de Monsieur Léon himself, un ensemble ampli/préampli PhaseLinéar700B/4000. (avec expandeur de dynamique)
Si j'ai changé à plusieurs reprises les maillons de mes chaînes, j'ai conservé cette paire d'Elipson qui fait actuellement le bonheur de ma fille (ce qui montre que je ne suis pas un intégriste du Haut Rendement).

Je pense néanmoins, depuis fort longtemps, que la restitution de la dynamique de la musique live est facilitée par l'emploi d'enceintes ayant un rendement assez élevé (plus de 95db) . Par contre le caractère de "loupe" de ce type d'enceintes, de plus en plus marqué à mesure que l'on atteint des valeurs égalant ou dépassant les 100db, impose un choix particulièrement méticuleux de CHACUN des maillons de la chaîne de reproduction et tout particulièrement du LOCAL où ceux ci sont installés.

En 1992 je me suis installé dans une vieille maison de village du sud de la France quasi en ruine et qu'il à fallu patiemment reconstruire. J'ai alors pu concrétiser mon rêve : créer de toute pièce un espace me servant d'auditorium. Une ancienne grange à foin d’un peu plus de 70 m², trapézoïdal irrégulier avec des plafonds à presque 6,5m, murs en pierre de 70 cm, parquet ancien, se prêtait parfaitement à ce projet.
Avec un ami ingénieur du son nous avons mesurés les différents paramètres acoustiques de ce volume et cherché les meilleures solutions à mettre en pratique.
- Enduit sable-chaux rustique sur les murs
- faux plafonds ramenant la hauteur à 5,30m réalisé en fibrealite (matériaux employé dans l'isolation phonique de studios d'enregistrement)


- construction d’une structure / façade « piège à sons » pour corriger l’acoustique de la pièce et éliminer quelques fréquences-résonances parasites.



- construction d'une mezzanine à 2,80m en lamellé-collé, sur 1/3 de la surface (28 m²);
Les résultats furent à la hauteur de notre travail !



Hélas mes Elipsons se trouvèrent vite perdues dans cet espace et je décidais de redémarrer une nouvelle aventure, revenant à mes premières amours : le haut rendement.

Mes moyens financiers étant relativement limités il m'apparu que le marché de l'occasion offrait de bonnes possibilités et que je pouvait trouver, au niveau des électroniques, de bonnes amplifications à tubes d'autant qu'au début des années 90, celles ci se négociaient à des tarifs intéressants, je jetais mon dévolu sur un pull-bush 6550 AudioResearch mais préférais la modification d'un vieux préampli Yamaha ( le C2a) ayant une excellente entrée phono: nous conserverions donc le préampli RIAA mais pour le reste nous intégrerions 2 transfos d'impédance et un potentiomètre de compét.

Je possédais déjà un Linn Sondek LP12 cellule Decca pour mes vinyles et j'avais porté mon choix sur un Teac P700 comme Drive Cd et après comparaison avec un convertisseur Audiomat, préféré un A2C Hermès, onvaincu par son concepteur qui dirigeait alors une petite société en région parisienne, pour ses qualités de musicalité et de neutralité mais aussi un rapport qualité/prix remarquable (moins de 1000 euros), plus tard, sur les conseils avisés d'A2c j'achetais un CD Pioneer PS D06.

Pour les enceintes je fis des essais multiples (Cabasse, Coaxiaux Tannoy 31 et 38 cms, Klipsh SCALA) sans être véritablement convaincu.
Je portais finalement mon choix sur une paire de moniteurs Electrovoice : les Sentry 500 : 96db de rendement, système 2 voies constitué d’un 31cm et une chambre de compression 1 pouce. La première chose que je fis consista à récupérer les hauts parleurs, à concevoir un nouveau filtre 3 voies, complétant l'ensemble avec un tweeter Fostex FT50-H, ce matériel intégra des enceintes colonnes calculées avec l'aide d'un ami électro-acousticien de formation: les câblages internes furent, après essais multiples : confiés à des matériaux différents pour chaque voie : cuivre 4mm pour le grave, cuivre argent pour la compression, l'argent pur pour la voie aiguë.
J'étais comblé !

Quelques temps plus tard j'eus l'opportunité d'essayer le seul ampli OTL conçu par Audiomat : le CD3 (double mono intégral, 8 tubes d'amplification par canal, puissance 18W consommation 1kwh !) - appareil rare, produit, je crois, à moins de 50 exemplaires : je fut aussitôt sous le charme : profondeur, couleurs multiples et tenue des graves, délié et musicalité exceptionnelle, aigus subtiles : l'appareil, bien qu'entièrement recablé et retubé, était très abordable si bien qu’ après avoir revendu fort bien mon AudioResearch , la soulte resta acceptable


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Quant aux câbles, de multiples essais m'ont amenés à les choisir chez MIT et Cardas : milieux de gamme se limitant à transmettre avec une extrême neutralité les signaux qui leur sont confiés.
Pour les câbles ampli/enceintes j'avais par contre "fais mon marché" dans le domaine professionnel avec des 2 x4mm de la maison ECLER division pro : petit prix/ grands résultats.

J'en serais toujours là si ma curiosité, alliée à un voyage dans le Finistère ne m'avait fait croiser, voilà deux ans et demi, la société Prame.
J'avais lu au printemps précédent, un article élogieux sur l'enceinte HR2, de plus, leur forme très particulière, m'avais rappelée certaines remarques de monsieur Léon, grand inventeur d'architecture acoustique, revendiquant l'appellation de "facteur" d'enceintes plutôt que celle de concepteur ou de fabricant et affirmant que leur géométrie, influait considérablement sur le résultat final ( il suffit de d'entendre ce que 2 HIF13H et un TW8B sont capable d'offrir dans une 1303 - après mise en phase acoustique et accord par triple résonateurs) ou encore d'écouter des 4240 au regard des gamelles les composants ;
En rencontrant Lepocher et en écoutant ses enceintes j'ai eu la sensation de retrouvé l'héritier spirituel de ce très grand Acousticien, respectant à la lettre ses préceptes et sa philosophie - en autre que les haut-parleurs modernes sont, dans l'ensemble, fort bien conçus mais que généralement les fabricants n'exploitent qu'une infime partie de leurs potentialités.
Je devais passer 1 heures maximum à Edern, nous écoutâmes 4 heures durant les nombreux enregistrements que j'avais apportés.Vous vous en doutez, j'étais à la fois impatient et inquiet quant à leur intégration dans mon système !

Le déballage des palettes et le montage du Kit (chaque enceinte est livrée en 5 morceaux) se fit dans la fébrilité d'autant qu'une soudure sèche m'obligea à redémonter une enceinte pour jouer du fer à souder) mais quel enchantement dès les premières mesures !

Depuis je les ai (un peu) upgradées en leur adjoignant une 3° voie aiguë ( Fostex FT 50-H) coupure -6db par condensateur Mundorf McapSupreme silver/oil 0,68uf, changement des condos d’origine pour des Mundorf de la même série et, pour finir , adjonction de 2 Takets Batpure par enceinte.

Il est, bien-sûr, possible de trouver de bien meilleurs systèmes de reproduction sonore, mais compte tenu de leur prix (moins de 4500 euros à l’époque), de nombreuses années après cet achat, je reste convaincu que ces enceintes offrent une très bonne solution acoustique pour peu qu'on leur offre des moyens à leur hauteur pour s'épanouir et qu'on les allie à des équipements adaptés.



Sinon, côté électroniques, j’ai pu satisfaire un rêve de jeunesse en me constituant une chaîne 100 %
MacIntosh constituée de l’ampli Mc7270, du préampli C40, d’un tuner MR80 et d’un lecteur SACD/CD MCD201, la cellule qui équipe ma Linn LP12 est actuellement une Denon D304 complétée du Pré-pré Mark et Levinson JC-1AC.
Dernière source, pour recevoir quelques Radios Internet aux programmations magnifiques (comme Swissradio.ch Modern Jazz : un Netbook Asus dédié complété d’un convertisseur V-Dac-II





Quant aux liaisons toutes DIY et cryogénisées , pour l’alimentation j’ai tiré 3 lignes dédiées, les câbles enceintes (litz sous coton) ont été réalisés sur cahier des charges par une petite tréfilerie dont le patron est une vieille connaissance et les interconnects cinch et XLR sont des Vovox Sonorus Direct-S sans blindage.