(06-06-2021, 04:57 PM)ThierryNK a écrit : ...
Quand on abuse de mesures:
- on se met à entendre des défauts en fait inaudibles mais qui sont présents sur les mesures
- on passe à côté de défauts majeurs qui n'apparaissent pas sur les mesures et que seules les oreilles sont capables d'identifier
- l'objectif devient d'avoir des bonnes mesures et non pas d'avoir une bonne écoute.
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Pour l'appel à un professionnel de l'acoustique, cela a été fait, et avec un excellent résultat en reculant la position du point d'écoute et en n'hésitant pas à rapprocher les enceintes des murs arrière et latéraux à condition d'avoir de l'absorption tout autour, ce qui a été fait il y a 3 ans.
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Je suis très (très très très très) étonné que Pda0 indique de mettre de la diffusion aux premières réflexions. Ce sont ces réflexions dont on veut se débarrasser en priorité, ce sont elles qui viennent polluer le son direct avec un léger décalage en temps. Evidemment, aucun panneau n 'absorbe tout à 100% et alors il vaut mieux diffuser ce qui n'est pas absorbé.
Bises à tout le monde
Bonjour à tous.
Je n'ai pas encore, volontairement, lu l'article mentionné par thierry d'Ethan Winer, ce que je ferai ensuite, pour ne pas me faire influencer dans ce que je veux relater de mon ressenti personnel.
Je ne voudrais pas réduire la problématique à "pour ou contre les premières réflexions primaires" mais il y a quand même un choix subjectif à faire, comme pour la distance de l'auditeur aux enceintes, certains préférant la proximité et l'écoute "casque" quand d'autres, dont moi, préfèrent plus de distance pour se retrouver plus dans une situation "concert" où on n'est pas à la place du chef d'orchestre. Je n'aime pas le premier rang.
Dans la vrai vie, on écoute essentiellement des réflexions primaires, secondaires... etc.
Spectateur à un concert, c'est pareil.
Devant un système, à l'écoute d'un de ces live "de la vrai vie", on entend donc les réflexions (et ce qu'elles nous apportent d'informations sur le lieux de la performance) enregistrées sur le disque, quelque soit le traitement des premières réflexions primaires, excessif ou inexistant (et là elles parasitent car surajoutent) .
Devant un système à l'écoute d'un album studio, tellement propre et "silencieux", jusqu'à parfois être exempt de ces fameuses réflexions primaires, ou alors elles sont présentes mais perdues par un contexte matériel pas assez transparent, si la pièce est excessivement traitée au niveau des premières réflexions et leurs petites soeurs, on peut se retrouver à écouter quelque chose qui n'existe pas dans la vraie vie !!!
Un niveau trop faible de ce qu'apportent les réflexions à un évènement sonore nous éloigne de la vraie vie.
C'est comme le fameux silence, le "trou noir" sonore que certains vantent après avoir posé tel ou tel dispositif sensé abaisser le niveau de bruit du système. Sans généraliser, j'ai constaté qu'une certaine partie de ces matériels "stérilisent" la musique, tue la vie, lissent...
Or quel endroit où se joue la musique est totalement silencieux? Quels musiciens ne bougent pas, ne respirent pas ??? Le silence absolu n'existe pas dans la vrai vie. Il nous rendrait fou.
Pardon, je m'égare!
Tout cela pour dire qu'il est compréhensible que certains veuillent garder une dose de réflexions primaire en ne faisant pas qu'amortir mais aussi diffusant un peu à ces endroits là.
C'est un peu pareil en matière d'image.
On va m'expliquer qu'un écran "up to date" Oled 4K ou 8K est plus performant qu'un projecteur en 1080P (JVC pour moi) pour restituer ce qu'il y a sur le support, peut être que mon con de cerveau nourri par des yeux qui ont énormément fréquenté les salles obscures (j'ai passé mes jeunes années adultes sans TV mais allant voir absolument tout ce qui sortait au cinéma, je ne le payais pas) ne se retrouve pas dans une image ultra chiadée mais qui l'éloigne peut être de ce qu'a toujours été le cinéma pour moi ???
Et je ne parle même pas des images "surnaturelles", pendant visuel des systèmes spectaculaires mais absolument pas crédible et naturel...
Ou quand le plus est l'ennemi du bien.
J'ai l'air de m'égarer!
Mais je reviens à notre sujet: peut être que certaines productions sonores sont plus agréables restituées avec un chouia de "pièce" et que la proportion d'écoute d'albums studio va décider du tuning de la pièce.
Je crois qu'on est nombreux à préférer les live. Je ne serais pas étonné si nous étions tout aussi nombreux à apprécier un chouille de diffusion aux réflexions primaires sur les albums studio...
(06-06-2021, 05:44 PM)Fledermaus a écrit :(06-06-2021, 04:57 PM)ThierryNK a écrit : Je suis très (très très très très) étonné que Pda0 indique de mettre de la diffusion aux premières réflexions. Ce sont ces réflexions dont on veut se débarrasser en priorité, ce sont elles qui viennent polluer le son direct avec un léger décalage en temps.
Ou qui viennent l'enrichir, justement par ces réflexions éparses et subtilement décalées, d'un effet de spatialisation et d'enveloppement...
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A priori plutôt convaincu par l'absorption et le principe d'une reflexion-free zone et d'un traitement live end- dead end, maintenant je me satisfais de tout ce qui peut apporter un peu d'abfusion en réduisant autant que possible le RT60, ce qui est vraiment impactant, dans mon expérience, pour l'intelligibilité des détails - au détriment éventuel de l'ampleur perçue.
Ce que tu dis mets bien l'accent sur ce choix à opérer dont je parle précédemment.
Clairement, l'absorption aux premières réflexions primaires va rendre l'écoute moins spectaculaire mais plus précise et intelligible. Chacun mettra la barre où il aime. Mais c'est plus facile quand on a bien conscience de ces phénomènes.
J'ai certains copains qui apprécient les systèmes qui "ouvrent" comme il disent. C'est spectaculaire. Et furieusement faux quand c'est systématique. Cela s'obtient avec le placement des enceintes, le traitement ou pas de la pièce et certains matériels (câbles...plutôt américains mais certains français sont coutumiers du fait...).
Chacun son flacon...
On voit souvent sur de belles photos de très luxueux systèmes avec d'énormes diffuseurs entre les enceintes.
J'ai longtemps essayé de comprendre où je pouvais me tromper car lorsque j'essayais de diffuser avec des diffuseurs divers et variés entre les enceintes, j'entendais un effet trop fort et bien sûr pas présent sur toute la bande passante qui dont va booster la présence des voix au centre, perturber la scène, pourrir la profondeur... Mais cela semble plaire à certain. L'effet spectaculaire sur les voix au détriment de tout le reste.
J'ai fini par comprendre que ce n'était ma voix à suivre, que c'était "leur" choix subjectif. Je préfère absorber que diffuser entre et derrière les enceintes si je dois choisir.
Actuellement, les quelques monster Bass trap flex range GIK avec scatter plate que j'utilise sont tous contre le plafond et je n'ai que deux 242 aux premières réflexions primaires latérales droite et gauche. Je vais y essayer des GIK Alpha 2 ou 4 (qu'on peut utiliser dans les deux sens) avec diffusion bidirectionnelle.
(06-06-2021, 07:45 PM)pda0 a écrit : C’est un peu plus subtil que cela. On obtient un résultat quasi équivalent en diffusant qu’en absorbant les réflexions primaires.
Ce qui compte c’est d’éviter que le son réfléchi soit cohérent avec le son direct et qu’il arrive le plus atténué possible. L’absorption atténue, la diffusion casse la « cohérence ». Il faut des deux pour être efficace. Dans une petite pièce comme les notres, si tu absorbes trop tu tues la pièce et souvent tu décales le RT60 aux fréquences absorbées vs les autres moins absorbées, ce qui perturbe les timbres.
J’ai tout essayé et ce qui marche le mieux (ou le moins mal) quand on n’a pas les murs assez éloignés du fait des dimensions de la pièce ce sont les GIK que tu as achetés (en faible épaisseur 6cm de mémoire) et en nombre limité aux endroits où ils servent vraiment.
Tu devrais jeter un oeil au guide acoustique où j’ai essayé d’expliquer pourquoi c’est ça qui marche.
Après, tu peux penser qu’on oublie d’écouter la musique et qu’on entend ce qu’on voit à la mesure au lieu d’entendre ce qu’on ne voit pas, mais il y a quelques bases incontournables qui s’entendent et surtout qui empêchent d’entendre des informations musicales importantes et c’est lorsqu’on les résout qu’on comprend vraiment.
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Je suis d'accord avec toi philippe. Je pense que Thierry aussi mais reconnais que le nombre de névrosés de la mesure (ils sont plutôt sur un autre forum...) qui clairement n'écoutent plus de musique mais des courbes sont légion et poussent à se méfier de l'exercice.
Je ne m'y essaye que très parcimonieusement pour ne pas tomber dans cette souffrance. JE suis heureux quand j'écoute la musique, je ne vais quand même pas chercher les emmerdes !!!
Quant à la correction, Nicoben en parle mieux que moi:
(06-06-2021, 09:51 PM)Nicoben a écrit : ... le Trinnov, on peut y passer ses nuits et journées d’hiver Mais quand on aime la musique, en toute franchise, ça n’a rien de fun, c’est plus un tue l’amour, mais si on aime bidouiller dans la correction numérique plus qu’écouter la musique, c’est top. De toute façon dès qu’on a mis une convolution dans la boucle, on écoute de la convolution en essayant de la rendre la plus crédible, naturelle possible, comme en retouche photographie au fond peut être
Certains pensent ou ont senti au fil du temps que la retouche aussi bonne soit elle ne peut que garder une forme d’éloignement à la sensibilité d’une prise directe fut elle imparfaite par certains aspects, un peu comme on soigne une prise de son en dsd parce que le format ne permet plus le mastering ensuite, la prise de son donnant plus l’authenticité de la musique que le format dsd lui même. Tout est compromis, mais seul le plaisir compte, d’où qu’il vienne.
Au feeling et pour avoir vécu un peu avec mes Trinnov autant que sans, la précision de la scène sonore reste à mon humble avis le point fort de la convolution, et le compromis en son absence, puisque toute pièce est perfectible et que tout choix est un compromis, autant en passif qu’en actif d’ailleurs. Puis vient le plaisir auditif, qui est plus propre à chacun, mais est facile à compromettre avec la convolution quand la pièce sonne pas trop mal...
J'ai écouté nombre de systèmes corrigés avec T......, parfois par les gens de T...... eux même, et de très gros systèmes.
Je me suis toujours étonné qu'ils fassent des démo qui montrent que cela ne marche pas !!!
Sauf bien sûr si la pièce est catastrophique, vraiment catastrophique. Mais le résultat final, même si moins mauvais avec que sans, est vraiment sans intérêt. Vaut mieux faire autre chose que d'écouter de la musique.
Je n'ai jamais été convaincu par du son trafiqué. Cela ne vient pas me chercher. J'ai très facilement la chair de poule quand j'écoute quelque chose qui me touche. Ma femme est d'ailleurs jalouse, me disant qu'elle ne me fait pas cet effet!
Cela ne m'est JAMAIS arrivé face à un système corrigé. JAMAIS.
Comme tu le dis, cela joue surtout sur la scène. OK. Certains sont très sensibles à la scène. Je le suis aussi. Mais pas que. Les timbres priment tout.
Quand tu es devant Montand à l'Olympia en 1981 et que les applaudissements ressemblent à de la grêle sur de la tôle ondulée alors que le système a été réglé par les promoteurs du dispositif, tu te poses des questions...
Mais c'est mon ressenti.
Si on ne cherche pas un résultat "technique" à l'écoute d'une oeuvre mais juste à être "cueilli", touché au coeur, avoir la banane, la chair de poule, la larme à l'oeil ou le poids sur la poitrine, la correction ne marche pas.
Elle stérilise l'expérience. C'est mon ressenti en tous cas.
Et si la pièce est à ce point mauvaise, il vaut de très loin mieux garder les sous pour aller au concert ou s'acheter une installation casque si on le supporte (perso, je n'aime pas, pas crédible à mon cerveau).
Ce n'est que mon avis. D'autres pensent différemment et sont heureux aussi.
Certains changent leurs écrans 4K pour du 8K tous les ans quand j'ai encore un antique plasma pioneer KRP600!!! Bon, il ne sert que le temps qu'arrive une nouvelle lampe pour le projo soit une fois tous les 3 ans...
Belle journée à tous.
Laurent