12-20-2015, 09:12 PM
Bonsoir à tous et bienvenue à tous les Leedh-ophiles sur ce forum
Comme ce fil est consacré aux Leedh E2 et que le CR que j'avais fait en Septembre a disparu avec le bleu, j'alimente le fil avec ce CR qui comparait les Leedh E2 avec mes Vivid Giya G3 à mon domicile.
J'ai un peu édité le CR car lorsque je l'ai écrit, Gilles Milot ne voulait pas qu'on parle de son ampli proto mais depuis il a été mentionné à plusieurs reprises et montré dans pas mal d'endroits, donc j'ai précisé que c'était cet ampli qu'on avait utilisé quand ce n'était pas mon Devialet 200.
Depuis, j'ai aussi eu le plaisir d'écouter à nouveau les Leedh E2 + caisson chez Aura avec la même source Playback Designs et le Preampli Nagra Jazz mais une amplification double bloc mono Ypsilon Aelius. Et je peux résumer l'ensemble en disant que ces Leedh E2 bien alimentées sont tout simplement magiques !
Amitiés.
Philippe.
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A l’initiative de Aura (Stéphane), j’ai eu le plaisir d’accueillir Vendredi dernier à la maison, Gilles Milot, qui a amené ses Leedh E2, le caisson Leedh 20.1, ainsi que divers matériels dont les câbles Leedh, ainsi que son ampli prototype spécial Leedh E2 ! Stéphane, de son coté, a apporté ses électroniques et source de grande qualité (préampli Nagra Jazz et lecteur Playback Designs) et nombre câbles « high-end » nécessaires pour connecter tout cela !
L’objectif de cette journée était d’écouter les Leedh E2 dans mon salon ordinaire non traité, et de voir comment tout cela se comporterait face à mon système Vivid Audio Giya G3, Devialet D200 (connecté en RJ45+ via pont optique) et source Macbook en Wifi + iTunes/Devialet Air.
La configuration actuelle des Vivid Giya G3 est assez proche de celle définie lors de la visite de Jalucine/ThierryNK/Tonton F début Août. Quelques différences cependant, j’ai avancé les G3 encore un peu, et elles sont à près de 50cm du mur arrière (47cm exactement entre le point le plus reculé de l’enceinte et le mur), et il y a 2,05m entre les enceintes qui sont maintenant symétriques autour de la cheminée. J’ai aussi finalement adopté les câbles YBA Glass. Les murs latéraux sont assez loin (1,30m à droite, et 5m à gauche). Le pincement reste très marqué (méthode Tonton F) et confirmée par Gilles comme étant un excellent choix, qu’il recommande aussi.
L’adoption des câbles YBA Glass, et le meilleur positionnement vs les murs a quasiment réglé le problème de résonance vers 80Hz qui restait un poil agaçant et que le Trinnov Amethyst éliminait très bien (mais je n’ai pas l’Amethyst ;-)). En tous cas, je suis très satisfait de l’équilibre obtenu ainsi, et je ne vais plus y toucher car le prochain objectif sera la salle dédiée au sous-sol (projet qui va prendre un peu de temps de réflexion avant réalisation, mais c’est un autre sujet).
Après de nombreuses heures d’écoutes avec les YBA Glass (que je connaissais bien car c’est ceux que j’ai eu pendant 10 ans environ avec mon ensemble Magnepan MG3a et YBA2 pre+amp et YBA CD3), je pense que ces câbles, très abordables (25€ le mètre), sont globalement très neutres, et conviennent bien à mon environnement car le grave est surement un peu écourté (vs les Athom ZEF Max Speaker) et contribuent à améliorer le rendu chez moi. Il y a surement bien meilleur, mais l’expérimentation des câbles est difficile en pratique, et je la trouve aussi pénible, et souvent très frustrante, donc je vais attendre le sous-sol pour étudier le sujet plus avant car, actuellement, ça marche déjà plutôt pas mal du tout.
Le programme musical que j’avais préparé pour la journée était le suivant :
Angelitos Negros - René Marie (Voice of my Beautiful Country)
Gotcha - Patricia Barber (A Fortnight in France)
Both Sides Now - Joni Mitchell (Both Sides Now)
Lonely Boy - The Avener (The Wanderings of the Avener)
Kyrie - Ariel Ramirez (Misa Criolla - José Carreras)
Stabat Mater - Vivaldi (James Bowman - Christopher Hogwood; Academy Of Ancient Music)
When Did You Leave Heaven - Lisa Ekdahl (When Did You Leave Heaven)
Winston Churchill’s Boy - Benjamin Clementine (At Least For Now)
Choeurs - Test de Jalucine - Monteverdi
Serenade#6 - Test de Jalucine - Mozart - Jordi Savall
Thrill is Gone - Test de Jalucine - Je ne sais pas qui interprète, ni quel album :-)
Le Temps Passé - Michel Jonasz (La Fabuleuse Histoire de Mr Swing)
Jazz Variants - The O-Zone percussion group (La Bamba)
Paradis Perdus - Christine and the Queens (Chaleur Humaine)
Chaleur Humaine - Christine and the Queens (Chaleur Humaine)
Symphonie N°5 - Malher (Berliner Philharmoniker, Bernard Haitink)
Alpensymphonie - Der Anstieg - Richard Strauss (Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan)
Tosca / Act1:"Tre sbirri.. Presto" - Te Deum - Puccini (Orchestra of the Royal Opera House, Covent Garden, Sir Colin Davis)
Il a été complété par quelques morceaux amenés par Stéphane, avec notamment des morceaux (je ne sais plus lesquels) des albums suivants :
Chris Jones (Roadhouses & Automobiles)
Dave Holland & Pepe Habichuela (Hands)
Jeff Buckley (Grace)
Rodrigo y Gabriela (Rodrigo y Gabriela)
Et nous avons aussi écouté, à la fin, sur la tablette Microsoft Surface + clé M2Tech/DAC (source apportée par Gilles Milot) et les électroniques (Source et Preamp Jazz) de Stéphane et ampli proto Leedh sur les E2 + Caisson, une superbe interprétation live de Summertime par Gene Harris (The best of Concord Years).
Le programme contenait pas mal de diversité allant de l’orchestre symphonique, à la musique électronique de The Avener, en passant par du jazz intimiste, du live, des voix d’opéra, de pop, et de jazz, et nous a permis de bien cerner les 2 systèmes dans un même environnement domestique normal, qui est sans doute un cas assez fréquent pour beaucoup d’entre nous.
En toute honnêteté, je me demandais ce que les E2 allaient bien pouvoir faire face aux G3 que je commence à connaitre (ça ne fait que 7 semaines qu’elles sont à la maison cependant, dont 3 en congés donc sans écoute :-)) et dont j’apprécie la transparence, la dynamique, l’image quasi holographique dont elles sont capables, la rapidité et la qualité d’extension dans le grave notamment malgré les contraintes de ma pièce, et une superbe définition permettant de distinguer chaque instrument sans effort, et sans transformation en bouillie dès l’on monte le son.
Gilles est arrivé vers 10h du matin, ce qui nous a laissé le temps de déballer et d’installer le matériel, en attendant Stéphane.
Nous avons donc commencé la matinée en discutant, pendant que Gilles assemblait le matériel avec méthode et rapidité, fruit des nombreuses installations qu’il réalise chez les particuliers pour montrer ce dont ses enceintes sont capables. Je dois dire que j’ai été impressionné par son savoir encyclopédique, son expertise technique, sa capacité d’écoute des attentes de ses clients, son talent d’innovation, y compris sur les « business models » de la hifi aujourd’hui, et surtout par son humilité et son courage face aux multiples contraintes de ce métier, et aux difficultés inhérentes au marché de la hifi haut de gamme.
Petite anecdote en passant, en arrivant dans le salon, Gilles, après avoir vu les G3, me demande: où est le reste matériel ? Et bien, il est là… tout est là, même si on ne voit rien ! C’est la magie du Devialet accroché au mur, des câbles sous gaine et de la source unique via un Macbook connecté en Wifi. Pour ceux, comme moi, qui souhaitent une intégration quasi invisible et un niveau de qualité au dessus du correct, l’option Devialet est à considérer ;-) Et dans ce cadre, les Leedh E2 font également partie des options intégrables, immédiatement, dans n’importe quel intérieur !
Nous avons donc commencé les écoutes par les Vivid Giya G3. Gilles voulait un aperçu de la musique que j’aime et de mes habitudes d’écoute.
On a donc passé quelques morceaux à peu près dans l’ordre de la liste donnée ci-dessus. Stéphane nous a rejoint à ce moment là, et il pourra, s’il le souhaite donner son avis sur les Vivid.
De mon coté, j’ai déjà dit tout le bien que je pense de ces enceintes qui produisent, tout simplement, la meilleure musique que j’ai jamais eue à mon domicile.
Avant d’écouter les E2, on les a mises en route avec une musique de fond à niveau moyen et nous sommes partis déjeuner en les laissant chauffer. Retour à 14h00, le matériel est prêt, on peut lancer la musique sur les Leedh E2 !
A noter que la première installation s’est faite en positionnant les E2 à la place des Giya, ce qui leur donne un petit avantage par rapport à celles ci, car elles se retrouvent à plus de 1m du mur arrière compte tenu du fait qu’elles n’ont quasiment aucune profondeur (contre près de 60cm pour les Giya), ni évent reflex à gérer. Elles sont également un peu plus écartées (environ 2,30m) car leur empreinte au sol est minuscule. Visuellement, elles sont vraiment très peu envahissantes, ce qui est un gros avantage, même si les Giya ont un coté « sculpture moderne » qui plait souvent, les E2 font plus dans la quasi invisibilité !
Configuration électronique de départ : D200+YBA Glass+iMac/iTunes (« plug and play » sur ma config d’origine donc :-)).
Même programme, en commençant par Anjelitos Negros. Et là, je dois avouer que j’ai été immédiatement sous le charme. Une focalisation magnifique, à se demander si c’est vraiment ces petits bouts de haut-parleurs qui produisent cette image phénoménale en taille et en stabilité. La voix de René Marie s’élève en douceur et puissance, sans effort apparent, et l’orchestre jazz autour est bien en place, très crédible. C’est sur ce morceau qu’on avait terminé avec Tonton F lors de son passage à la maison après les réglages, et depuis j’ai du écouter ce disque une bonne dizaine de fois et je ne m’en lasse pas.
Là sur les E2, je retrouve cette présence incroyable que je pensais réservée aux Giya.
Stéphane fait d’ailleurs une remarque intéressante qu’on a ensuite retrouvé (du moins à mon avis) sur la plupart des musiques écoutées, c’est la similitude des écoutes entre les Giya et les E2. Ca m’avait instantanément frappé aussi ! Alors que lorsque j’étais passé des Onira aux Giya, il y avait rapidement eu un écart notable sur l’impression de facilité à laisser couler la musique. Comme si les Giya faisait tout avec aisance, sans forcer, avec une vitesse d’exécution et un naturel que ne pouvait atteindre les Onira. Comme si il y avait plus d’effort à faire, de masse à pousser, ou je ne sais quoi, bref, pas facile à expliquer, mais assez évident quand on compare à proximité. Les Onira sont d’excellentes enceintes, je l’ai déjà dit maintes fois, mais là on est simplement au dessus, et en prix aussi d’ailleurs… nettement…
Les E2 par contre, peut-être du fait de l’absence de boite, montrent une aisance comparable aux Giya. Elles s’adaptent à la musique et aux enregistrements, et font preuve d’une neutralité par rapport à ce qu’il y a en amont qui se traduit par un changement d’ambiance et de sonorité à chaque disque, en fonction de, simplement, ce qu’il y a dessus.
Après avoir lu toutes les critiques sur la difficulté de les alimenter et sur leur rendement très faible, j’étais un peu inquiet sur la capacité du D200 à les piloter correctement. Surtout que Gilles Milot les propose en kit avec 2 D200, ce qui indique qu’un seul est peut-être juste. Mais, après avoir passé toutes ces musiques dans cette configuration, je peux confirmer qu’un seul D200 fait le job, et plutôt très bien. Pour avoir le niveau normal d’écoute que j’ai d’habitude avec les Giya, la plupart des écoutes se sont faites entre -9dB et 0dB, et on a du aller à +3dB histoire de voir ce que ça donnait très très fort et c’était sans aucun problème. Avec les Giya ça oscille entre -15db et -6dB pour avoir le même niveau, ce qui reflète surement l’écart de rendement.
Néanmoins, à aucun moment on n’a senti le Devialet être à la peine ou à court de puissance ou de courant. C’est d’ailleurs ce qui me frappe le plus avec le Devialet en comparaison de toutes les électroniques correctes que j’ai pu avoir précédemment (YBA et Naim), on a toujours l’impression qu’il en reste sous la pédale. Alors que mes électroniques précédentes mettaient en bouillie l’image, la définition et la dynamique à partir d’un certain niveau, le Devialet tient l’ensemble sans broncher, y compris avec les Leedh E2 ! Et pour ceux qui pourraient en douter, il m’arrive d’écouter vraiment très très fort :-)
Je ne peux pas détailler toutes les musiques que nous avons écoutées, mais dans la configuration Devialet/YBA/E2 (« plug and play » mode), les E2 se sont montrées remarquables. A chaque nouveau morceau, j’étais admiratif devant la dynamique, la transparence, la définition, l’image tridimensionnelle produite, mais surtout devant la musique produite ! On se laisse emporter et il me fallait faire un effort pour rester en mode analytique car j’avais juste envie d’écouter la musique.
J’avais écouté le matin avant l’arrivée de Gilles, la symphonie numéro 5 de Malher (recommandée par Rogers sur ce fil) dont je suis devenu un fan et que les Giya reproduisent brillamment. J’étais donc impatient de voir ce que les E2 en feraient, et je suis resté bluffé car, sans doute du fait du plus grand espace à l’arrière pour les E2, non seulement c’était magnifique, mais en plus, il y avait plus de profondeur qu’avec les Giya. L’orchestre était parfaitement en place en largeur, mais la profondeur allait bien au delà de la cheminée, dans le jardin derrière les enceintes ! Il va falloir que j’y pense quand je pourrai mettre les Giya au sous-sol car 50cm c’est clairement insuffisant pour avoir la profondeur proposée par les E2.
Au chapitre des critiques (il y en a ;-)), le niveau de grave ne permet pas d’atteindre l’impact produit par les Giya. Certes il est bien articulé, net et précis, mais il n’y a pas l’impact. En fait, ça me rappelait mes Magnepan MG3a, et c’est sans doute pourquoi j’ai autant apprécié les E2, car je suis un nostalgique irrécupérable des Magnepan…
Mais les Giya ont la même qualité de propreté du grave, et il y a l’impact physique en plus. Sur The Avener, il y a un coup de basse qui donne l’impression que l’air est aspiré dans la pièce et on le ressent physiquement (c’est très artificiel mais très plaisant aussi :-)). Avec les E2, c’est pas pareil, on entend mais on n’a pas l’impact physique. Si on n’a pas la comparaison, la qualité est bonne, mais quand on compare, il n’y a pas photo.
Même constat sur Jazz Variants qui peut être spectaculaire à niveau réaliste sur les Giya. Avec les E2, il manque un petit quelque chose qui n’apparait qu’en comparaison, mais quand on y a gouté…
J’ai aussi ressenti un petit manque sur Christine and the Queens, mais il faut dire que ça descend fort sur le morceau Chaleur Humaine notamment.
En résumé, je trouve ces E2 exceptionnelles sur le jazz, le classique (l’orchestre symphonique sur les bons enregistrement est bluffant), et très bonnes sur la musique « moderne ».
C’est, à mon avis, une alternative fantastique pour les fans des Magnepan qui, comme moi, ont dû s’en séparer pour cause de taille ingérable. Et les Maggies n’étant pas simples à alimenter non plus, il est fort possible que les bons amplis sur Magnepan marchent aussi pas mal sur les E2.
En l’état cependant, je ne change pas mes G3 pour les E2, même si je dois reconnaitre qu’à moitié prix (16000€ vs 31000€ pour les G3 neuves), à mon humble avis, ce sont des enceintes à écouter absolument pour tous ceux qui ont un budget enceintes aux environs de 15000€. Et pour ceux qui ont un Devialet, la compatibilité est vraiment très bonne ! Enfin, la possibilité de les écouter chez soi est un atout exceptionnel pour un investissement à ce niveau.
Nous avons ensuite branché les électroniques Nagra/Playback de Stéphane, l’ampli proto Leedh, ainsi que les câbles Leedh, en lieu et place du Devialet. Et on a repassé la plupart des morceaux.
L’ensemble a confirmé les impressions que nous avions eu avec le D200 en « plug and play ». Les électroniques de Stéphane apportent un supplément de rondeur agréable, notamment sur le CD du Stabat Mater de Vivaldi, mais on est dans la nuance. De façon intéressante, l’introduction du Macbook+Audirvana en USB sur le DAC du Playback, nous a paru un poil au dessus de la lecture du CD en direct, en termes de réalisme de la voix de James Bowman.
De mon point de vue, on était quand même dans la nuance/goût à très haut niveau, mais la différence était très perceptible, ce qui montre la capacité de neutralité des E2 pour faire apparaitre les changements effectués en amont.
Ensuite, on a installé le caisson Leedh 20.1. Deux 38cm en opposition dans un caisson relativement petit compte tenu des 2 38cm ! Esthétique réussie et bien cohérente avec les E2, mais on perd l’intégration simple, car même s’il peut être décalé, servir de support de pot de fleurs ou de statuette car il ne vibre absolument pas, il reste quand même visible…
Par contre, dès qu’il est branché, et réglé aux petits oignons par Gilles (qui mesure les distances, déplace, retouche, re-mesure, règle, puis écoute, etc…), toutes les limitations que j’avais mentionné vs les Giya, s’envolent. L’impact est bien là, et c’est sensible partout, pas uniquement dans les basses. On gagne en poids, en densité dans le médium, et les voix prennent du « coffre », tout en gardant la légèreté et le coté aérien si séduisant des E2.
Le coup de basse de The Avener a l’impact physique qui manquait, et Christine and the Queens devient spectaculaire (j’adore ce disque, soit dit en passant) avec l’impact, et la suavité addictive de la voix d’Héloise/Christine. On a écouté Paradis Perdus juste pour le plaisir, tellement c’était magique.
Sur Malher, et Strauss, la différence avec ou sans caisson ne m’a pas frappé, c’était excellent sans caisson, c’est resté excellent avec. Sur la Tosca, les coups de canons (ou ce qui ressemble à des coups de canons) sont bien nets, et l’apport du caisson réduit l’écart avec la présentation des Giya G3. Vraiment difficile de dire quelle présentation est plus réaliste et séduisante.
Nous avons enchainé les morceaux avec le caisson, et c’est clair qu’il doit être difficile de revenir à la version sans caisson une fois qu’on y a gouté. Je n’ai pas trouvé de trainage, ou de grave mal intégré, on n’entend pas ce caisson, mais on sait qu’il est là. C’est drôle comme sensation d’ailleurs, mais ça doit être ça l’intégration réussie d’un caisson…
Nous avons terminé nos écoutes en mettant en source la tablette Microsoft Surface et une petite clé M2Tech qui fait DAC (200€), le tout posé sur une pierre rectangulaire de Bourgogne et branché sur le preamp Nagra Jazz et l’ampli proto Leedh.
Comme il était déjà près de 18h00, nous n’avons écouté que le live de Summertime par Gene Harris qui était sur une clé USB branchée sur la tablette. Gilles a mis le son à un niveau quasi réaliste, et c’était totalement immersif. On se croyait dans la salle de concert. Ces E2 peuvent jouer à un niveau incroyablement fort, sans signe de distortion, sans écrouler l’image stéréo, ni en largeur, ni en profondeur, avec une justesse des timbres telle qu’on imaginait sans peine tous les interprètes là, juste derrière le plan des enceintes et au delà de la cheminée.
Bref, à peine Gilles et Stéphane partis, j’ai commandé ce CD extraordinaire à la Fnac (car impossible à trouver sur Qobuz).
Cette dernière écoute était assez « perturbante » car elle est basée sur un DAC M2Tech au format et taille d’une clé USB à 200€ branchée sur une tablette Surface de Microsoft. Les progrès du traitement numérique dans les puces actuelles ouvrent des perspectives qui font réfléchir… Il n’y avait pas d’alim ésotérique sur la clé, juste le port USB de la tablette… Et la qualité de ce qui sortait était juste très bonne ! Je ne tire aucune conclusion définitive de cette écoute, mais au même titre que les performances surprenantes des petits FDA (FX802 ou V200), il y a surement des remises à plat à faire et des questions à se poser sur la dématérialisation…
Pour revenir aux Leedh E2, j’ai été totalement séduit par ces enceintes. Surpris aussi car je ne m’attendais pas à ce qu’elles boxent dans la même catégorie que les Giya, et je pensais que la dynamique serait contrainte par le rendement faible et la nécessité d’un ampli puissant mais subtil (ce qui n’est forcément simple à trouver), mais je me trompais.
Les E2 ne se marieront surement pas avec tous les amplis, mais c’est aussi le cas des Magnepan…
En comparaison des Giya G3, dans mon salon non traité et plutôt clair, les E2 avec le caisson font jeu égal, dans le sens où je pourrais vivre avec sans aucun manque sur aucun plan. Sans caisson, il me manquerait l’impact et un peu d’extension dans les basses car j’y ai gouté avec les G3, mais cela m’a rappelé les Magnepan MG3a avec lesquelles j’avais un équilibre qui me parait proche (du moins dans ma mémoire).
Et si j’avais écouté les E2 dans ces conditions avant d’écouter et acheter les Giya, je pense qu’il n’y a aucun doute sur le fait que j’aurais opté pour les E2, tellement ces écoutes étaient convaincantes !
Bref, en 2 mots : Chapeau bas, monsieur Milot !
Merci à Stéphane pour avoir organisé cette journée, avoir amené son matériel, sa musique, son expérience d’audiophile expert, et sa bonne humeur :-)
Et un grand merci à Gilles Milot pour le temps consacré, sa disponibilité, ses conseils, son professionnalisme et la qualité de cette création Française de haut vol !
Comme ce fil est consacré aux Leedh E2 et que le CR que j'avais fait en Septembre a disparu avec le bleu, j'alimente le fil avec ce CR qui comparait les Leedh E2 avec mes Vivid Giya G3 à mon domicile.
J'ai un peu édité le CR car lorsque je l'ai écrit, Gilles Milot ne voulait pas qu'on parle de son ampli proto mais depuis il a été mentionné à plusieurs reprises et montré dans pas mal d'endroits, donc j'ai précisé que c'était cet ampli qu'on avait utilisé quand ce n'était pas mon Devialet 200.
Depuis, j'ai aussi eu le plaisir d'écouter à nouveau les Leedh E2 + caisson chez Aura avec la même source Playback Designs et le Preampli Nagra Jazz mais une amplification double bloc mono Ypsilon Aelius. Et je peux résumer l'ensemble en disant que ces Leedh E2 bien alimentées sont tout simplement magiques !
Amitiés.
Philippe.
———————————————————————————————————————————————————————————————————————————
A l’initiative de Aura (Stéphane), j’ai eu le plaisir d’accueillir Vendredi dernier à la maison, Gilles Milot, qui a amené ses Leedh E2, le caisson Leedh 20.1, ainsi que divers matériels dont les câbles Leedh, ainsi que son ampli prototype spécial Leedh E2 ! Stéphane, de son coté, a apporté ses électroniques et source de grande qualité (préampli Nagra Jazz et lecteur Playback Designs) et nombre câbles « high-end » nécessaires pour connecter tout cela !
L’objectif de cette journée était d’écouter les Leedh E2 dans mon salon ordinaire non traité, et de voir comment tout cela se comporterait face à mon système Vivid Audio Giya G3, Devialet D200 (connecté en RJ45+ via pont optique) et source Macbook en Wifi + iTunes/Devialet Air.
La configuration actuelle des Vivid Giya G3 est assez proche de celle définie lors de la visite de Jalucine/ThierryNK/Tonton F début Août. Quelques différences cependant, j’ai avancé les G3 encore un peu, et elles sont à près de 50cm du mur arrière (47cm exactement entre le point le plus reculé de l’enceinte et le mur), et il y a 2,05m entre les enceintes qui sont maintenant symétriques autour de la cheminée. J’ai aussi finalement adopté les câbles YBA Glass. Les murs latéraux sont assez loin (1,30m à droite, et 5m à gauche). Le pincement reste très marqué (méthode Tonton F) et confirmée par Gilles comme étant un excellent choix, qu’il recommande aussi.
L’adoption des câbles YBA Glass, et le meilleur positionnement vs les murs a quasiment réglé le problème de résonance vers 80Hz qui restait un poil agaçant et que le Trinnov Amethyst éliminait très bien (mais je n’ai pas l’Amethyst ;-)). En tous cas, je suis très satisfait de l’équilibre obtenu ainsi, et je ne vais plus y toucher car le prochain objectif sera la salle dédiée au sous-sol (projet qui va prendre un peu de temps de réflexion avant réalisation, mais c’est un autre sujet).
Après de nombreuses heures d’écoutes avec les YBA Glass (que je connaissais bien car c’est ceux que j’ai eu pendant 10 ans environ avec mon ensemble Magnepan MG3a et YBA2 pre+amp et YBA CD3), je pense que ces câbles, très abordables (25€ le mètre), sont globalement très neutres, et conviennent bien à mon environnement car le grave est surement un peu écourté (vs les Athom ZEF Max Speaker) et contribuent à améliorer le rendu chez moi. Il y a surement bien meilleur, mais l’expérimentation des câbles est difficile en pratique, et je la trouve aussi pénible, et souvent très frustrante, donc je vais attendre le sous-sol pour étudier le sujet plus avant car, actuellement, ça marche déjà plutôt pas mal du tout.
Le programme musical que j’avais préparé pour la journée était le suivant :
Angelitos Negros - René Marie (Voice of my Beautiful Country)
Gotcha - Patricia Barber (A Fortnight in France)
Both Sides Now - Joni Mitchell (Both Sides Now)
Lonely Boy - The Avener (The Wanderings of the Avener)
Kyrie - Ariel Ramirez (Misa Criolla - José Carreras)
Stabat Mater - Vivaldi (James Bowman - Christopher Hogwood; Academy Of Ancient Music)
When Did You Leave Heaven - Lisa Ekdahl (When Did You Leave Heaven)
Winston Churchill’s Boy - Benjamin Clementine (At Least For Now)
Choeurs - Test de Jalucine - Monteverdi
Serenade#6 - Test de Jalucine - Mozart - Jordi Savall
Thrill is Gone - Test de Jalucine - Je ne sais pas qui interprète, ni quel album :-)
Le Temps Passé - Michel Jonasz (La Fabuleuse Histoire de Mr Swing)
Jazz Variants - The O-Zone percussion group (La Bamba)
Paradis Perdus - Christine and the Queens (Chaleur Humaine)
Chaleur Humaine - Christine and the Queens (Chaleur Humaine)
Symphonie N°5 - Malher (Berliner Philharmoniker, Bernard Haitink)
Alpensymphonie - Der Anstieg - Richard Strauss (Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan)
Tosca / Act1:"Tre sbirri.. Presto" - Te Deum - Puccini (Orchestra of the Royal Opera House, Covent Garden, Sir Colin Davis)
Il a été complété par quelques morceaux amenés par Stéphane, avec notamment des morceaux (je ne sais plus lesquels) des albums suivants :
Chris Jones (Roadhouses & Automobiles)
Dave Holland & Pepe Habichuela (Hands)
Jeff Buckley (Grace)
Rodrigo y Gabriela (Rodrigo y Gabriela)
Et nous avons aussi écouté, à la fin, sur la tablette Microsoft Surface + clé M2Tech/DAC (source apportée par Gilles Milot) et les électroniques (Source et Preamp Jazz) de Stéphane et ampli proto Leedh sur les E2 + Caisson, une superbe interprétation live de Summertime par Gene Harris (The best of Concord Years).
Le programme contenait pas mal de diversité allant de l’orchestre symphonique, à la musique électronique de The Avener, en passant par du jazz intimiste, du live, des voix d’opéra, de pop, et de jazz, et nous a permis de bien cerner les 2 systèmes dans un même environnement domestique normal, qui est sans doute un cas assez fréquent pour beaucoup d’entre nous.
En toute honnêteté, je me demandais ce que les E2 allaient bien pouvoir faire face aux G3 que je commence à connaitre (ça ne fait que 7 semaines qu’elles sont à la maison cependant, dont 3 en congés donc sans écoute :-)) et dont j’apprécie la transparence, la dynamique, l’image quasi holographique dont elles sont capables, la rapidité et la qualité d’extension dans le grave notamment malgré les contraintes de ma pièce, et une superbe définition permettant de distinguer chaque instrument sans effort, et sans transformation en bouillie dès l’on monte le son.
Gilles est arrivé vers 10h du matin, ce qui nous a laissé le temps de déballer et d’installer le matériel, en attendant Stéphane.
Nous avons donc commencé la matinée en discutant, pendant que Gilles assemblait le matériel avec méthode et rapidité, fruit des nombreuses installations qu’il réalise chez les particuliers pour montrer ce dont ses enceintes sont capables. Je dois dire que j’ai été impressionné par son savoir encyclopédique, son expertise technique, sa capacité d’écoute des attentes de ses clients, son talent d’innovation, y compris sur les « business models » de la hifi aujourd’hui, et surtout par son humilité et son courage face aux multiples contraintes de ce métier, et aux difficultés inhérentes au marché de la hifi haut de gamme.
Petite anecdote en passant, en arrivant dans le salon, Gilles, après avoir vu les G3, me demande: où est le reste matériel ? Et bien, il est là… tout est là, même si on ne voit rien ! C’est la magie du Devialet accroché au mur, des câbles sous gaine et de la source unique via un Macbook connecté en Wifi. Pour ceux, comme moi, qui souhaitent une intégration quasi invisible et un niveau de qualité au dessus du correct, l’option Devialet est à considérer ;-) Et dans ce cadre, les Leedh E2 font également partie des options intégrables, immédiatement, dans n’importe quel intérieur !
Nous avons donc commencé les écoutes par les Vivid Giya G3. Gilles voulait un aperçu de la musique que j’aime et de mes habitudes d’écoute.
On a donc passé quelques morceaux à peu près dans l’ordre de la liste donnée ci-dessus. Stéphane nous a rejoint à ce moment là, et il pourra, s’il le souhaite donner son avis sur les Vivid.
De mon coté, j’ai déjà dit tout le bien que je pense de ces enceintes qui produisent, tout simplement, la meilleure musique que j’ai jamais eue à mon domicile.
Avant d’écouter les E2, on les a mises en route avec une musique de fond à niveau moyen et nous sommes partis déjeuner en les laissant chauffer. Retour à 14h00, le matériel est prêt, on peut lancer la musique sur les Leedh E2 !
A noter que la première installation s’est faite en positionnant les E2 à la place des Giya, ce qui leur donne un petit avantage par rapport à celles ci, car elles se retrouvent à plus de 1m du mur arrière compte tenu du fait qu’elles n’ont quasiment aucune profondeur (contre près de 60cm pour les Giya), ni évent reflex à gérer. Elles sont également un peu plus écartées (environ 2,30m) car leur empreinte au sol est minuscule. Visuellement, elles sont vraiment très peu envahissantes, ce qui est un gros avantage, même si les Giya ont un coté « sculpture moderne » qui plait souvent, les E2 font plus dans la quasi invisibilité !
Configuration électronique de départ : D200+YBA Glass+iMac/iTunes (« plug and play » sur ma config d’origine donc :-)).
Même programme, en commençant par Anjelitos Negros. Et là, je dois avouer que j’ai été immédiatement sous le charme. Une focalisation magnifique, à se demander si c’est vraiment ces petits bouts de haut-parleurs qui produisent cette image phénoménale en taille et en stabilité. La voix de René Marie s’élève en douceur et puissance, sans effort apparent, et l’orchestre jazz autour est bien en place, très crédible. C’est sur ce morceau qu’on avait terminé avec Tonton F lors de son passage à la maison après les réglages, et depuis j’ai du écouter ce disque une bonne dizaine de fois et je ne m’en lasse pas.
Là sur les E2, je retrouve cette présence incroyable que je pensais réservée aux Giya.
Stéphane fait d’ailleurs une remarque intéressante qu’on a ensuite retrouvé (du moins à mon avis) sur la plupart des musiques écoutées, c’est la similitude des écoutes entre les Giya et les E2. Ca m’avait instantanément frappé aussi ! Alors que lorsque j’étais passé des Onira aux Giya, il y avait rapidement eu un écart notable sur l’impression de facilité à laisser couler la musique. Comme si les Giya faisait tout avec aisance, sans forcer, avec une vitesse d’exécution et un naturel que ne pouvait atteindre les Onira. Comme si il y avait plus d’effort à faire, de masse à pousser, ou je ne sais quoi, bref, pas facile à expliquer, mais assez évident quand on compare à proximité. Les Onira sont d’excellentes enceintes, je l’ai déjà dit maintes fois, mais là on est simplement au dessus, et en prix aussi d’ailleurs… nettement…
Les E2 par contre, peut-être du fait de l’absence de boite, montrent une aisance comparable aux Giya. Elles s’adaptent à la musique et aux enregistrements, et font preuve d’une neutralité par rapport à ce qu’il y a en amont qui se traduit par un changement d’ambiance et de sonorité à chaque disque, en fonction de, simplement, ce qu’il y a dessus.
Après avoir lu toutes les critiques sur la difficulté de les alimenter et sur leur rendement très faible, j’étais un peu inquiet sur la capacité du D200 à les piloter correctement. Surtout que Gilles Milot les propose en kit avec 2 D200, ce qui indique qu’un seul est peut-être juste. Mais, après avoir passé toutes ces musiques dans cette configuration, je peux confirmer qu’un seul D200 fait le job, et plutôt très bien. Pour avoir le niveau normal d’écoute que j’ai d’habitude avec les Giya, la plupart des écoutes se sont faites entre -9dB et 0dB, et on a du aller à +3dB histoire de voir ce que ça donnait très très fort et c’était sans aucun problème. Avec les Giya ça oscille entre -15db et -6dB pour avoir le même niveau, ce qui reflète surement l’écart de rendement.
Néanmoins, à aucun moment on n’a senti le Devialet être à la peine ou à court de puissance ou de courant. C’est d’ailleurs ce qui me frappe le plus avec le Devialet en comparaison de toutes les électroniques correctes que j’ai pu avoir précédemment (YBA et Naim), on a toujours l’impression qu’il en reste sous la pédale. Alors que mes électroniques précédentes mettaient en bouillie l’image, la définition et la dynamique à partir d’un certain niveau, le Devialet tient l’ensemble sans broncher, y compris avec les Leedh E2 ! Et pour ceux qui pourraient en douter, il m’arrive d’écouter vraiment très très fort :-)
Je ne peux pas détailler toutes les musiques que nous avons écoutées, mais dans la configuration Devialet/YBA/E2 (« plug and play » mode), les E2 se sont montrées remarquables. A chaque nouveau morceau, j’étais admiratif devant la dynamique, la transparence, la définition, l’image tridimensionnelle produite, mais surtout devant la musique produite ! On se laisse emporter et il me fallait faire un effort pour rester en mode analytique car j’avais juste envie d’écouter la musique.
J’avais écouté le matin avant l’arrivée de Gilles, la symphonie numéro 5 de Malher (recommandée par Rogers sur ce fil) dont je suis devenu un fan et que les Giya reproduisent brillamment. J’étais donc impatient de voir ce que les E2 en feraient, et je suis resté bluffé car, sans doute du fait du plus grand espace à l’arrière pour les E2, non seulement c’était magnifique, mais en plus, il y avait plus de profondeur qu’avec les Giya. L’orchestre était parfaitement en place en largeur, mais la profondeur allait bien au delà de la cheminée, dans le jardin derrière les enceintes ! Il va falloir que j’y pense quand je pourrai mettre les Giya au sous-sol car 50cm c’est clairement insuffisant pour avoir la profondeur proposée par les E2.
Au chapitre des critiques (il y en a ;-)), le niveau de grave ne permet pas d’atteindre l’impact produit par les Giya. Certes il est bien articulé, net et précis, mais il n’y a pas l’impact. En fait, ça me rappelait mes Magnepan MG3a, et c’est sans doute pourquoi j’ai autant apprécié les E2, car je suis un nostalgique irrécupérable des Magnepan…
Mais les Giya ont la même qualité de propreté du grave, et il y a l’impact physique en plus. Sur The Avener, il y a un coup de basse qui donne l’impression que l’air est aspiré dans la pièce et on le ressent physiquement (c’est très artificiel mais très plaisant aussi :-)). Avec les E2, c’est pas pareil, on entend mais on n’a pas l’impact physique. Si on n’a pas la comparaison, la qualité est bonne, mais quand on compare, il n’y a pas photo.
Même constat sur Jazz Variants qui peut être spectaculaire à niveau réaliste sur les Giya. Avec les E2, il manque un petit quelque chose qui n’apparait qu’en comparaison, mais quand on y a gouté…
J’ai aussi ressenti un petit manque sur Christine and the Queens, mais il faut dire que ça descend fort sur le morceau Chaleur Humaine notamment.
En résumé, je trouve ces E2 exceptionnelles sur le jazz, le classique (l’orchestre symphonique sur les bons enregistrement est bluffant), et très bonnes sur la musique « moderne ».
C’est, à mon avis, une alternative fantastique pour les fans des Magnepan qui, comme moi, ont dû s’en séparer pour cause de taille ingérable. Et les Maggies n’étant pas simples à alimenter non plus, il est fort possible que les bons amplis sur Magnepan marchent aussi pas mal sur les E2.
En l’état cependant, je ne change pas mes G3 pour les E2, même si je dois reconnaitre qu’à moitié prix (16000€ vs 31000€ pour les G3 neuves), à mon humble avis, ce sont des enceintes à écouter absolument pour tous ceux qui ont un budget enceintes aux environs de 15000€. Et pour ceux qui ont un Devialet, la compatibilité est vraiment très bonne ! Enfin, la possibilité de les écouter chez soi est un atout exceptionnel pour un investissement à ce niveau.
Nous avons ensuite branché les électroniques Nagra/Playback de Stéphane, l’ampli proto Leedh, ainsi que les câbles Leedh, en lieu et place du Devialet. Et on a repassé la plupart des morceaux.
L’ensemble a confirmé les impressions que nous avions eu avec le D200 en « plug and play ». Les électroniques de Stéphane apportent un supplément de rondeur agréable, notamment sur le CD du Stabat Mater de Vivaldi, mais on est dans la nuance. De façon intéressante, l’introduction du Macbook+Audirvana en USB sur le DAC du Playback, nous a paru un poil au dessus de la lecture du CD en direct, en termes de réalisme de la voix de James Bowman.
De mon point de vue, on était quand même dans la nuance/goût à très haut niveau, mais la différence était très perceptible, ce qui montre la capacité de neutralité des E2 pour faire apparaitre les changements effectués en amont.
Ensuite, on a installé le caisson Leedh 20.1. Deux 38cm en opposition dans un caisson relativement petit compte tenu des 2 38cm ! Esthétique réussie et bien cohérente avec les E2, mais on perd l’intégration simple, car même s’il peut être décalé, servir de support de pot de fleurs ou de statuette car il ne vibre absolument pas, il reste quand même visible…
Par contre, dès qu’il est branché, et réglé aux petits oignons par Gilles (qui mesure les distances, déplace, retouche, re-mesure, règle, puis écoute, etc…), toutes les limitations que j’avais mentionné vs les Giya, s’envolent. L’impact est bien là, et c’est sensible partout, pas uniquement dans les basses. On gagne en poids, en densité dans le médium, et les voix prennent du « coffre », tout en gardant la légèreté et le coté aérien si séduisant des E2.
Le coup de basse de The Avener a l’impact physique qui manquait, et Christine and the Queens devient spectaculaire (j’adore ce disque, soit dit en passant) avec l’impact, et la suavité addictive de la voix d’Héloise/Christine. On a écouté Paradis Perdus juste pour le plaisir, tellement c’était magique.
Sur Malher, et Strauss, la différence avec ou sans caisson ne m’a pas frappé, c’était excellent sans caisson, c’est resté excellent avec. Sur la Tosca, les coups de canons (ou ce qui ressemble à des coups de canons) sont bien nets, et l’apport du caisson réduit l’écart avec la présentation des Giya G3. Vraiment difficile de dire quelle présentation est plus réaliste et séduisante.
Nous avons enchainé les morceaux avec le caisson, et c’est clair qu’il doit être difficile de revenir à la version sans caisson une fois qu’on y a gouté. Je n’ai pas trouvé de trainage, ou de grave mal intégré, on n’entend pas ce caisson, mais on sait qu’il est là. C’est drôle comme sensation d’ailleurs, mais ça doit être ça l’intégration réussie d’un caisson…
Nous avons terminé nos écoutes en mettant en source la tablette Microsoft Surface et une petite clé M2Tech qui fait DAC (200€), le tout posé sur une pierre rectangulaire de Bourgogne et branché sur le preamp Nagra Jazz et l’ampli proto Leedh.
Comme il était déjà près de 18h00, nous n’avons écouté que le live de Summertime par Gene Harris qui était sur une clé USB branchée sur la tablette. Gilles a mis le son à un niveau quasi réaliste, et c’était totalement immersif. On se croyait dans la salle de concert. Ces E2 peuvent jouer à un niveau incroyablement fort, sans signe de distortion, sans écrouler l’image stéréo, ni en largeur, ni en profondeur, avec une justesse des timbres telle qu’on imaginait sans peine tous les interprètes là, juste derrière le plan des enceintes et au delà de la cheminée.
Bref, à peine Gilles et Stéphane partis, j’ai commandé ce CD extraordinaire à la Fnac (car impossible à trouver sur Qobuz).
Cette dernière écoute était assez « perturbante » car elle est basée sur un DAC M2Tech au format et taille d’une clé USB à 200€ branchée sur une tablette Surface de Microsoft. Les progrès du traitement numérique dans les puces actuelles ouvrent des perspectives qui font réfléchir… Il n’y avait pas d’alim ésotérique sur la clé, juste le port USB de la tablette… Et la qualité de ce qui sortait était juste très bonne ! Je ne tire aucune conclusion définitive de cette écoute, mais au même titre que les performances surprenantes des petits FDA (FX802 ou V200), il y a surement des remises à plat à faire et des questions à se poser sur la dématérialisation…
Pour revenir aux Leedh E2, j’ai été totalement séduit par ces enceintes. Surpris aussi car je ne m’attendais pas à ce qu’elles boxent dans la même catégorie que les Giya, et je pensais que la dynamique serait contrainte par le rendement faible et la nécessité d’un ampli puissant mais subtil (ce qui n’est forcément simple à trouver), mais je me trompais.
Les E2 ne se marieront surement pas avec tous les amplis, mais c’est aussi le cas des Magnepan…
En comparaison des Giya G3, dans mon salon non traité et plutôt clair, les E2 avec le caisson font jeu égal, dans le sens où je pourrais vivre avec sans aucun manque sur aucun plan. Sans caisson, il me manquerait l’impact et un peu d’extension dans les basses car j’y ai gouté avec les G3, mais cela m’a rappelé les Magnepan MG3a avec lesquelles j’avais un équilibre qui me parait proche (du moins dans ma mémoire).
Et si j’avais écouté les E2 dans ces conditions avant d’écouter et acheter les Giya, je pense qu’il n’y a aucun doute sur le fait que j’aurais opté pour les E2, tellement ces écoutes étaient convaincantes !
Bref, en 2 mots : Chapeau bas, monsieur Milot !
Merci à Stéphane pour avoir organisé cette journée, avoir amené son matériel, sa musique, son expérience d’audiophile expert, et sa bonne humeur :-)
Et un grand merci à Gilles Milot pour le temps consacré, sa disponibilité, ses conseils, son professionnalisme et la qualité de cette création Française de haut vol !