A voté L’Aredien
Je plaide coupable. Et on peut se l’avouer, ce que l’on ne se permettrait pas dans la vie conjugale, on serait con de ne pas se le permettre dans la passion audiophile. Et au diable le monde faussement prude, honteusement faucheton… dans lequel nos sociétés sont en train de sombrer tout en étant insensible à l’insoutenable, la vraie souffrance du vivant quel qu’il soit.
Pour les panneaux, je n’ai pas une expérience conséquente, écoutes chez les autres en petites / anciennes Martin Logan, Apogée, Magnepan petites et grandes. Je me suis tâté pour y aller et cela aurait été Quad à l’époque, je pense pour la réputation de beauté du medium. Il en était question quand j’ai acheté mes vraies premières grandes enceintes, les Andra. Le fait est que dans le même temps un ami était en pleine quête avec des écoutes de partout, amateur de lyrique tout autant que Rage against the machine, les Quad étaient dans sa liste et il n’aurait pas pu vivre avec en terme d’universalité. J’ai pris les Andra, il a pris des Nola. Aucune écoute de panneaux ne m’a convaincu de quitter l’électrodynamique et je considère que par rapport à ces écoutes les e2 ne me posent pas le souci subjectif rencontré avec les panneaux. J’ai d’ailleurs le même souci avec les tweeters à ruban si ce ne sont pas des AMT, il y a une différence entre absence de projection et écoute lissée. Mais je reconnais les qualités des panneaux, simplement ce n’est pas pour moi pour tous ceux que j’ai entendu pour le moment, tout comme cela me semble encore plus « pièce dépendant » avec l’aspect dipole et la surface émissive. Les 20.1 MG par exemple, malgré leur extrême transparence et résolution, m’avaient laissé la sensation d’écouter une porte, de s’imposer à moi au lieu de laisser la musique s’exprimer librement dans l’espace. Mais c’est comme tout, je ne doute pas qu’une fois bien mis en oeuvre un panneau puisse être jouissif, c’est très transparent !
Je partage pour la limitation de cohérence dans la mise en oeuvre des caissons, pour le leedh si on ne respecte pas la mise en phase pour des questions esthétiques pourquoi l’avoir pris néanmoins. On peut quand même chercher un emplacement le plus adapté possible, mais le fait est que je préférerais sans le moindre doute en avoir deux pour arriver à rendre le résultat le plus performant et cohérent possible, entre les enceintes c’est un compromis alors que un de chaque côté des enceintes… c’est l’idéal. Si on a que les coins ou cotés de meuble d’un salon pour mettre un caisson il faut juste passer à autre chose ou avoir un caisson sous dsp, et encore avec la latence du dsp il faudra l’éloigner des enceintes. Bref compromis compromis…
(Il y a 11 heures)ThierryNK a écrit : Longtemps, il s’est couché de bonne heure…
Tes CR sont toujours aussi plaisants et intéressants à lire.
Si un jour, ça t’intéresse de te déplacer avec les E2, ou si un dépôt vente te vient à l’esprit…
Je finis par comprendre la variété de tes enceintes une fois que tu as mentionné la possibilité d’aller plusieurs fois au même concert à des places différentes, ce que j’ai déjà fait et qui coûte in fine moins cher ?
Si tu veux poursuivre ton introspection avec Monsieur Freud, pourquoi donc as tu MSB et Soulution qui font partie des électroniques les plus résolutives mais pour les enceintes, cherches-tu la « variété » avec malgré tout un assez grand écart entre Leedh et Vivid?
Par chez moi on ne va pas à un concert deux fois à deux places différentes, y en a toujours qu’un et sans choix de places, quand il y en a un et quand ça ne tombe pas un jour où je travaille ce qui est assez rare pour que j’aille très peu en concert. Campagnard je suis, quelques dates dans le festival local. Le système hifi est clairement un palliatif au manque de concerts pour moi, même si il a bien d’autres rôles comme la relaxation, l’accompagnement de sieste, la déconnexion du stress de mon boulot…. Et chacun de ces rôles entre en ligne de compte dans mon appréciation. Donc le prix des concerts vs celui du système… n’est pas un sujet.
Freud étant derrière mon oreille (ahh non c’est mon Beagle qui me lèche l’oreille…), j’aimerais dire que je cherche les poils sur les bras à tout moment aussi, comme dans ma jeunesse audiophile, ça m’arrive encore bien sûr mais tellement moins tous systèmes confondus, j’ai bien peur qu’une forme d’insensibilité m’ait gagné avec les épreuves de la vie, je n’ai plus l’émotion musicale à fleur de peau. Mais je la cherche toujours et sens quand elles arrive. Globalement je suis donc jalou des oreilles vierges qui se font déflorer au premier bon système venu, comme j’ai pu l’être à 14 ans dans un petit auditorium local face à un petit système Nad / Rogers qui m’avait complètement retourné et transporté dans un autre monde.
Alors pourquoi amplis et source uniques, et pourquoi face à cela un choix d’enceintes variées…
Je considère avant tout que ce qui est perdu à la source ne peut jamais être récupéré, et à l’écoute d’un MSB face à d’autres… cela prend du sens je trouve. Il y a la sensibilité au réseau informatique de tous les autres, sensibilité que je considère comme une très grave lacune des fabricants de lecteurs réseau et dacs sans notion de prix, qui a laissé la place à tout un tas de trucs informatiques et réseau mélangeant tout et son contraire sur le marché auxquels on donne un rôle audio de façon indue, mais obligatoire sur ces matériels pour arriver à en limiter l’impact, à trouver un équilibre dans les bruits électriques se traduisant en spectres de bruit dans le son final. Il y a l’absence d’étage de sortie et de préampli analogiques dans le système qui permet d’écouter la piste plus que d’écouter un ou deux étages analogiques supplémentaires avec leur propre signature sonore, il y a la cohérence temporelle et le silence d’un appareil faisant tout bien en interne sans bricolage… je n’ai simplement pas écouté mieux et les autres sources et pré entendus avant je les considère comme plus mauvais, pas différents.
Je pourrais malgré cela encore répondre par une question: pourquoi tu as pu, comme d’autres, considérer que le Digital Director avec son filtre numérique augmentant de façon naturelle la résolution de la piste, pouvait parfois en faire « trop » dans le système?… À un moment passer un supplément de résolution venant de la source sur un ampli et des enceintes très résolutifs ne peut il pas montrer que la façon de présenter cette résolution par l’ampli ou les enceintes n’est pas la plus « naturelle » puisque ça ne passe pas si bien que ça quand on augmente la résolution de la source donc la quantité de piste entendue? Personnellement je n’ai pas de doute sur le fait que le gain de la source ne soit pas une cause dans ce cas précis. Cela peut aussi montrer d’autres limites liées à la piece bien sûr, au cable de modulation aussi bon soit il…. Et en effet un Cascade, c’est à priori encore plus de tout donc ça va encore plus loin en dynamique et résolution que l’apport du digital director. On peut toujours bénéficier des gains de la source sur des enceintes pourtant à priori moins performantes, l’écart qualitatif s’entend toujours, et dans des compromis globaux passe plus facilement sur des enceintes poussant moins les curseurs de la résolution parfois.
Les amplis: à tort ou à raison, j’ai tendance à penser qu’il y a deux familles de bons amplis, ceux avec et ceux sans contre réaction, pour répondre à des besoins différents coté enceintes, et un impact possible sur le naturel de restitution, ce qui touche à « l’humanité » contenue dans les enregistrements. C’est certainement une justification techniquement trop simpliste, disons simplement qu’à l’écoute j’ai choisi deux opposés bons dans leur genre, qui permettent de s’associer à tous types d’enceintes en ayant toujours un des deux qui donne un résultat excellent. A priori je ne vois pas de besoin d’autre chose, mais je ne suis pas encore convaincu de pouvoir tout faire avec un seul des deux choix, là il y a différence à la fois subjective et objective.
Reste les enceintes. Globalement le but de la source et de l’ampli ont été de limiter le nombre d’étages actifs sur le trajet du signal en soignant du mieux possible le reste, alors que pour les enceintes c’est bien plus complexe et pluriel. Pour moi on peut pousser leur aspect rationnel à l’extrême, il n’en reste pas moins que l’on peut les concevoir de façon différente: le rendement, le mode de diffusion (directif, très ouvert, à pavillon, panneaux /rubans ou électrodynamique / AMT, clos, ligne acoustique, bass réflex, filtrage numérique, passif, pas de filtre, pentes de filtres….). Chaque choix de surface émissive, de mode de diffusion, de façon de faire mouvoir l’air, de mettre des composants sur le trajet du signal, à un impact direct sur l’interaction avec la pièce même traitée et sur notre perception auditive, sensorielle de la musique. Une fois la source bien choisie, l’ampli le mieux marié à l’enceinte et sa conception mis en place, il y a autant de perceptions de l’air mis en mouvement que d’enceintes dans le monde, et même celle qui propose les meilleures mesures est le fruit de choix distincts ne représentant pas toutes les possibilités de mouvoir l’air et présenter la musique dans l’espace, de le faire réagir avec l’enceinte elle même, les surfaces environnantes….
Je peux croire en une enceinte qui fait des choses mieux que d’autres avec le concours de la meilleure adéquation avec la piece et l’ampli, tout comme je crois aussi à l’inverse à savoir la bonne enceinte handicapée par une acoustique inadaptée ou pas assez optimisée, j’en suis parfaitement conscient y compris pour mon cas personnel, mais je ne peux pas croire dans l’universalité d’une enceinte qui donnerait toutes les qualités d’humanité d’une enceinte filtrée ou non filtrée dans le medium, ou la même représentation dynamique ou spatiale qu’une enceintes pavillonnée , panneau ou rayonnant très large, etc…. Je suis attiré par ces qualités respectives liées aux choix de conception qui n’ont pas de lien direct avec une performance technique pure unilatérale, mais avec des choix de conception conduisant à des perceptions différentes de la représentation énergétique et spatiale de la musique.