LES SOURCES
Après un préambule, j’entreprends maintenant la description des éléments qui composent mon installation.
La première place dans cette description revient naturellement aux appareils qui sont à la source de la musique et qui fournissent ensuite la matière première sonore à toute la chaîne de la reproduction musicale.
J’ai abandonné depuis fort longtemps la source musicale analogique. J’ai eu autrefois ce qu’on appelait alors un tourne-disques, un tourne-disques de qualité certes mais que je n’arrivais jamais à régler convenablement. Je m’étais laissé dire que ce qu’on médisait des harpistes pouvait s’appliquer mot pour mot aux horlogers de ces platines compliquées : « ils passent la moitié de leur temps à régler l’instrument et l’autre moitié à jouer faux ». Et cependant, le tout analogique peut avoir des charmes incontestables. Mais c’est réservé aux très méticuleux, ce que je ne suis certainement pas !
Pendant tout un temps, mon unique source musicale fut l’ordinateur. C’est simple, pratique et de grande capacité, une vrai bonne à tout faire. Comme d’autres éléments de ma chaîne, j’ai construit moi-même mon ordi (ou, plus modestement, je l’ai assemblé avec l’aide éclairée d’un ami). Il s’agit d’un appareil dans un châssis genre bureau, constitué uniquement pour la reproduction musicale, avec une alimentation importante, une carte-mère et un système d’exploitation les plus simples possibles (un server 2012) de façon à éviter autant que faire se peut tous les programmes sous-jacents qui encombrent les logiciels WINDOWS et qui sont inutiles et même nuisibles pour un usage limité à la reproduction des sons.
La sortie numérique est assurée par une carte-son LYNX AES 16e pilotée par un driver permettant l’usage du kernel-streaming. Les récents drivers de cette carte ne permettent plus le KS ; j’ai donc dû me contenter d’une version ancienne, la 18c.
J’ai choisi comme interface entre l’ordinateur et la carte-son le player (terme de jargon exact ?) JPLAY. Je l’ai finalement choisi après de multiples essais comparatifs avec JRIVER et ASIO. JPAY m’a paru plus équilibré et plus musical que ses concurrents. J’ai trouvé que ASIO manquait de raffinement et que JRIVER donnait à la musique une agréable couleur de carte-postale, probablement par une touche supplémentaire de pinceau dans le médium. Et puis, je suis allergique aux usines à gaz du classement et de la compartimentation des métadonnées qui gonflent sur l’écran et pompe une énergie qui devrait être destinée à l’audition de la musique.
JPLAY n’est pourtant pas un programme de tout repos informatique, surtout lorsqu'il est utilisé avec kernel-streaming . Il faut prendre garde à son environnement car il n’agit pas toujours en bonne intelligence avec d’autres programmes ; si bien que, lorsque je fais par exemple des mesures avec REW, je suis obligé de reformater ma carte LYNX avec un driver récent, sans KS donc.
J’ai récemment acquis un lecteur de CD/SACD DENON 1600 NE, probablement le lecteur comportant l’ultime technologie de lecture, une technologie dont on dit qu’elle n’évoluera plus à cause de la propagation envahissante de la musique en ligne. J’ai donc parcouru le chemin inverse dans le tourisme de la haute-fidélité où l’air du temps veut que l’on quitte le CD pour aller vers les sources dématérialisées.
Je ne regrette pas ce choix qui peut paraître désuet car j’ai repris plaisir à écouter mes galettes. C’est en fait une autre manière d’écouter l’œuvre musicale. Avec la facilité d’utilisation et l’abondance de la matière qu’offre la dématérialisation, on finit par ne plus écouter que distraitement, avec plus d’appétit pour la nouveauté que d’attention pour la qualité, avec moins de recherche du plaisir rare que de boulimie pour le brouet. Et l’écoute des disques mémorisés dans l’ordinateur ne se fait plus que par des morceaux trop souvent choisis ; sans se donner la peine d’écouter l’œuvre ou le programme dans son intégralité alors que l’œuvre ou le programme ont été conçus comme un tout.
Assez récemment également, je me suis lancé dans la vision des opéras. C’est tout un pan de l’œuvre musicale que je découvre ainsi. Certes, je possédais des CD d’opéra depuis longtemps et je ne me suis pas privé de les écouter. Mais voir les chanteurs, les danseurs, la mise en scène en même temps qu’entendre la musique, c’est une manière toute nouvelle et combien excitante d’appréhender l’opéra.
Quand on écoute sans voir, on suit difficilement l’action ; les sentiments qui sont exprimés par le chant manquent de support. La diction des chanteurs est souvent difficile à saisir, même lorsqu’ils chantent en français, surtout la diction des sopranos, et devient complètement incompréhensible lorsqu’ils chantent dans une langue qui n’est pas la leur. Ce qui m’a surtout intéressé, c’est de pouvoir lire en temps réel dans les sous-titres les mots qui sont chantés et de saisir sur l’instant comment la musique accompagne le texte, comment le texte suscite les jeux de scène et comment tous ces éléments se complètent pour former l’œuvre d’opéra.
J’ai acquis un lecteur de DVD/BLR PANASONIC DMP UP900. J’ai choisi cet appareil pour sa sortie-son numérique SPDIF qui permet une liaison avec l’entrée numérique de mes BEHRINGER. Je désirais éviter à tout prix (c’est le cas de le dire) une conversion A/N supplémentaire, très dommageable avec des BEHRINGER DCX 24/96 dont l’entrée analogique est de bien moindre qualité.
Enfin, j’ai fait l’achat concomitant d’une télévision, également de la marque PANASONIC. Il s’agit d’un modèle OLED HD de 144 cm d’envergure référencié TX65 FZ800E. Je ne suis pas grand connaisseur en télévision mais, à l’instar du son produit par le lecteur, son image me parait de grande qualité. Je puis donc regarder sur le téléviseur et entendre ce que je regarde sur ma chaine.
Je puis également écouter au casque. Je possédais un casque SENNHEISER H800 avec un préampli-casque BENCHMARK que je n’utilisais que très rarement car je supporte difficilement d’avoir le s
on coller aux oreilles. Cependant quand je regarde l’image sur l’écran de la télévision, très curieusement le son me parait partir de ce que je vois et échapper au carcan sonore posé sur mes oreilles.
La prochaine étape de mon exposé sera celle consacrée à l’architecture de l’installation avec l’interface numérique/analogique.
Cordialement Olivier